ETUDE DE QUELUEST DEFORMATIONS ET TRANSFORMATIONS APPAREMMENT ANORMALES DE METAUX (FRENCH)
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Collection:
Document Number (FOIA) /ESDN (CREST):
CIA-RDP96-00787R000500160002-0
Release Decision:
RIFPUB
Original Classification:
K
Document Page Count:
14
Document Creation Date:
November 4, 2016
Document Release Date:
March 28, 2000
Sequence Number:
2
Case Number:
Publication Date:
November 1, 1975
Content Type:
OPEN
File:
Attachment | Size |
---|---|
CIA-RDP96-00787R000500160002-0.pdf | 1.42 MB |
Body:
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etude de quelques deformations
et transformations apparemment
anormales de metaux
INTRODUCTION
L'un de nous ayant ete brutalement mis en face
d'un cas de deformation d'eprouvette metallique
sans intervention apparente d'une force extsrieure
(1), nous avons pence qu'il etait de notre devoir de
chercheurs metallurgistes d'essayer d'etudier syste--
matiquement ce genre de manifestations. Aussi nous
sommes nous adresses a J.P. Girard, qui etait repute
produire des effets < anormaux > sur les metaux et
desirait experimenter devant des scientifiques. Le
present article a pour but de decrire quelques-uns
des essais que nous avons effectues avec lui depuis
pres de deux ans.
Ouelques semaines apres le debut de nos essais,
J.P. Girard nous avait prevenus qu'il avait pratique
la prestidigitation. Quelques temps apres, nous
avons d'ailleurs appris de deux ou trois cotes a la
fois qu'il etait inscrit sur I'annuaire des magi-
ciens '. Au debut, it operait de facon un peu confuse
et enveloppee, rappelant Is style d'un illusionniste ;
malgre cela, des cette periode initiate, J.P. Girard a
produit des effets interessants ; diverses person-
nalites scientifiques ont assists a quelques-unes
de ces demonstrations. Nous avons peu a peu
obtenu que J.P. Girard simplifie sa maniere d'agir
et se prete a un protocole plus rigoureux. Mais
nous avons observe sur nos enregistrements quel-
ques gestes qui impliquaient une action muscu-
laire.
Ce melange d'effets frappants et d'elements
douteux nous a incites a une etude critique qui a
ete assez longue; nous pensons interessant den
retracer ici les principates stapes.
Pour nous entourer d'avis varies, nous avons, des
aout 1976, consigns 1'ensemble de nos observations,
de nos reflexions et de nos doutes dans un rapport
provisoire qui a ete distribue ators a de nombreu-
ses personnalites scientifiques ; dans ce rapport,
nous avions mentionne ce que nous savions our
J.P. Girard comme prestidigitateur et quelques-uns
de nos doutes sur les , appuis > qu'il pouvait
donner plus ou moins consciemment en cours
d'essais. Nous avons complete ce rapport par
des presentations de documents (eprouvettes, mi-
crographies, diagrammes, enregistrements video >)
en faisant un echantillonnage des essais sOrs
et d'autres moins bons, car it aurait ete incor-
rect de presenter une selection trop optimiste. Dane
ces presentations, et pour elargir ('information sur
J.P. Girard, nous avons aussi montre des films d'ori-
gines exterieures vartees et d'ailleurs de valeurs ine-
gales. Des illusionnistes, francais et strangers, ont
assists a certaines presentations ; its nous ont aides
a preciser notre opinion sur certains endroits ; l'un
d'eux a decouvert un indice de truquage sur un film
que J.P. Girard nous avait procure sans nous dire
qu'il etait truque. Les avis recueillis au cours de
toutes ces discussions, nous ont aides dans 1'etude
critique de nos documents, et dans divorces veri-
fications que nous avons faites dopuis. J.P. Girard
s'est prete a quelques contre-essais, dont un
moins tres interessant (`''). Tout ceci nous a
au
pris
(1) cf. Sciences et Avenir, no 345 (novembre 1975), 1
108.
du temps et explique le long delai entre nos
pre-
(") Pechiney Ugine Kuhlmann, Paris.
A R h hes Aluminium Pechine Vo-
( ) Centre e 11 e1
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118 Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R000500160002-0
miers essais et la parution du present article ;
mais nous pensons que cette etude critique a ete
oussee assez loin, sinon presque trop loin, et que
le moment', est venu de publier les plus typiques
de nos experiences.
La selec#ion que nous presentons resulte done
d'un long travail de criblage. Des 150 eprouvettes que
J.P. Girard a deformees ou transformees devant nous
ou nos collaborateurs, ii n'y en a qu'une vingtaine
ou nous puissions affirmer de fagon positive le
caractere ,,,anormal > des effets observes ; nous ex-
posons clans la suite de cet article huit de ces cas,
ies plus typiques. Mais iI faut dire que, parmi les
essais elrmr~nes, it y en a tres certainement une ma-
jorite de vaiables, car nous avons pris un crible trop
severe en ecartant des demonstrations qui no
suivaient pas un mode operatoire fixe d'avance.
D'autres essais, avec jauges extensometriques,
seront publjes ulterieurement.
Notre soci de rigueur elimine ainsi des observa-
tions assez remarquables, portant sur des defor-
mations a distance, des deformations d'objets ou
eprouvettes dans les mains memes dIobservateurs
au-dessus de tout soupgon, ou tenues a chaque
bout par J.P. Girard et par un observateur.
Les essais que nous allons relater ont ete conduits
sous notre rjesponsabilite personnelle, avec I'autori-
sation de Pechiney-Ugine-Kuhlmann. Nous tenons a
remercier ceux de nos collaborateurs qui ont Bien
voulu nous wider dans 1'etude delicate de ce domaine
controverse,' notamment MM. J. Rauch, G. Jollant et
B. Dubost. I ous tenons aussi a exprimer notre re-
connaissance au Professeur J.B. Hasted, professeur
de physique au Birkbeck College de l'Universite de
Londres, pour avoir bien voulu patronner un essai
dans son laboratoire.
QESCRIPTION DES ESSAIS
Flexion d'eprouvettes metalliques
Pour eviter', que J.P. Girard puisse plier subreptice-
ment une eprouvette, nous avons utilise souvent des
barres d'ass''ez forte section en metaux varies :
surtout aluminium et alliages legers (barres de
250 a 350 mm de longueur et 8 a 17 mm de dia-
metre), mais' aussi cuivre, acier doux, acier inoxyda-
ble, magnesium. Nous avons determine les forces
(moments flechissants) necessaires a flechir nos
eprouvettes, par mesures et par calculs. Pour pouvoir
comparer les valeurs de resistance des eprouvettes
aux efforts gj'elles auralent pu subir s'il y avait eu
truquage part, flexion subreptice, nous avons deter-
mine le moment maximal qu'un homme peut develop-
per en saisissant une barre a deux mains et en
deployant tou,tc sa force...ce qui ne passe pas ina-
pergu AMO rr' PvRe lealse 2 08107
mometriquie a poignees, de 400 mm de long, que nous
avons fait essayer a de nombreuses personnes. Les
moments maximaux varient, selon les individus, de
20 a 38 N . m ; la mediane est vers 25 N . m ; J.P.
Girard a developpe 26 N . m avec un effort tres
visible. Ces valeurs ont ete confirmees par essais
directs sur des barres ; on en verra un exemple
ci-apres (Seance du 27 octobre 1976).
II ne saurait titre question de decrire ici tous ces
essais, ni d'en faire la revue critique ; nous avons
choisi pour cet article les deux plus typiques
Seance du 31 mars 1976,
au Centre Technique de ('Aluminium.
Experimentatcurs :
J. Rauch et G. Jollant, aides d'un assistant pour
I'enregistrement video.
Au cours de cette seance, daps une piece voisine
de celle ob etait J.P. Girard, un experimentateur, G.
Jollant, a pris une Barre de duralumin durci en alliage
AU4G etat T4 (c'est-a-dire trempe muri) de 250 mm
de long et 8 mm de diametre ; son moment flechis-
sant critique assez eleve (15 N . m) empeche qu'on
puisse la plier sans faire un effort visible. G. Jollant
I'a fait rouler sur un bureau, a constate qu'il n'~,
avait aucuri faux rond, I'a marquee et mise lui
meme dans un tube de verre qu'il a ferme avec un
bouchon. C'est la seule fois ou nous avons pi
obtenir de J.P. Girard qu'il ne touche pas unr
eprouvette a flechir avant qu'elle soit enfermet
dans un tube.
G. Jollant a porte le tube ferme a J. Rauch, qv
I'a donne irnmediatement a J.P. Girard et, a parti
de la, tout a ete filme. Le bouchon, ou la barn
dans le tube, ou les deux, etaient toujours visibles.
Apres s'etre concentre et avoir declare qu'il sentai-
quelque chose, J.P. Girard a confie le tube, toujour!.
bouche, a J. Rauch. Celui-ci I'a debouche, a retire
la barre qui etait visiblement flechie, et I'a posee
sur le bureau, puis sur une barre plate de fagon
a faire voir la fleche qui est ainsi rendue tres visi-
ble. Cette fleche etait de 2 mm.
Seance du 27 octobre 1976,
a Grenoble.
Experimentatezcrs :
J. Bouvaist et B. Dubost.
Nous decrivons ici ('essai effectue sur la plus
grosse barre. II s'agissait dune barre de 17 mm
de diametre et 300 mm de long, en alliage AU2
(a 2,05 % Cu) a I'etat T4 (trempe a I'eau froide
et muri pendant 1 an) ; cette barre avait ete munie
de reperes graves dans la masse ; on avait note ('em-
placement de petits defauts caracteristiques ; elle
avait ete apportee sur les lieux de 1'experience dans
une voiture aut~r{e que celle qui amenait J.P. Girard,
CI kb 0161 16UI10KVU 6V exp6X'n
Ap roved_FQIr,. l g QQQI.Q81Q , : Caq-,RDJ 96-00787R000500160002-0
Ce barreau avait prealablement fait objet de tests
de, flexion par des hommes tres forts, et soul tin
homme de 140 hg avail pu obtenir, our ee uu rreuu,
tine deformation faible, mais significative, apres
s'etre enduit les mains de magnesie (fleche de
0,6 mm correspondant a un moment applique de 38
N . m). Le plan de flexion avait alors ete marque par
des gravages effectues sur les deux extremites. Des
essais ulterieurs avaient permis de verifier quo, me-
me en s'aidant d'un appui fixe a ml-longueur, tin
homme moyen no pouvait accentuer cotta deforma-
tion en pesant de tout son poids (65 kg) our les deux
extremites.
Au cours de I'essai, les deux experimentateurs
etaient assis de part et d'autre, a environ tin metre,
de J.P. Girard qui operait en bras de chemise, man-
ches roulees, sans alliance. J.P. Girard realisa suc-
cessivement quatre deformations de ce barreau en
tenant une extremite dans sa main droite et en ca-
ressant doucement la partie libre do sa main gauche
(flexions 1 et 2) ou en imposant celle-ci a 5 cm au-
dessus de I'echantillon (flexions 3 et 4). Apres cha-
que deformation, tin observateur relevait le profil de
I'eprouvette pendant quo I'autre restait aupres de
J.P. Girard. Les deux deformations les plus impor-
tantes (3 et 4) ont pu titre suivies a I'ceil ; elles se
sent produites toutes deux vers le bas pendant une
duree de l'ordre de 10 a 20 secondes ; on a verifie,
apres chaque deformation, qu'aucun echauffement
n'etait detectable par toucher manuel de la barre, et
que les flexions realisees sans effort par J.P. Girard
se faisalent toutes dans un meme plan (incline do._
34? par rapport au plan de flexion initiale mentionne
plus haut), repere par les gravages indiques plus
haut ; ceux-ci permettaient d'ailleurs de verifier a
chaque instant qu'il s'agissait toujours bier du me-
me barreau. Immediatement apres ('experience, les
echantillons ont ate mis dans une valise et emmenes
au laboratoire.
On a d'aoora veririe en iaborawuito quo bus yes
reperes, gravages et defauts dent etait initialement
dote le barreau, etaient presents sur le barreau ra-
mene de 1'experience, permettant d'affirmer, sans
equivoque, qu'il n'y avait pas eu substitution d'echan-
tillon. La figure 1 donne tine image de la barre apres
1'experience.
Les examens suivants ont eu pour but de caracte-
riser, dune maniere non destructive, les modifications
introduites dens le barreau, et ce plus particuliere-
ment dans la section A correspondant au maximum
de courbure. On note :
- tin accroissement significatif de durete des deux
fibres situees dens le plan de flexion atteignant tin
maximum de 11 points Vickers (soit 27 %) dans la
section A, correspondant a la courbure maximale. La
longueur de la zone ou la durete est superleure a la
durete initiale est d'environ 120 mm (60 mm de part
et d'autre de la section A) ,
- dans la section A, perpendiculaire au plan de fle-
xion, la durete mesuree sur la circonference est ma-
ximum dans le plan de flexion et varie Iineairement
avec la cote par rapport a la ligne neutre, comme
dans le cas dune flexion simple.
Afin de determiner le moment qu'il faut appliquer
par flexion mecanique au barreau pour obtenir la fle-
che permanente observee, nous avons procede a la
flexion mecanique d'un barreau temoin identique au
precedent aver une distance entre appuis fixes de
200 mm. La variation de la fleche residuelle mesuree
en fonction du moment applique est donnee dans la
figure 2. On pout ainsi deduire que, pour obtenir la
fleche observee sur le barreau flechi par J.P. Girard
AOprr`ovedP cr?e1eas bYdbi'ddfQ ,ze,.A?RDP96-007978000500160002-0
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(Im) moment
apD!lgce
courbe d'etatonnage
016 3 6 10 13,5 0 o (m n')
Figure 2. - Diagramme donnant la fleche en fonc-
tion du monjent applique polo- line barre ternoin
identique a cello de la figure 1.
(fr = 13,5 mm), it faut appliquer un moment M d'en-
viron 75 N . m, soit 2 this et dernie le moment cri-
tique Mc = 30 N . m, et deux fois le moment exerce
par I'homme le plus fort que nous ayons teste.
L'energie tota,le de deformation pout titre calculee
a 11 J.
Les resultats precedents permettent d'exclure
completementlI'hypothese de deformations subrep-
tices d'originel musculaire qui auraient echappe a la
vigilance des observateurs. Le fait que ]'on observe
Line consolidation normale de la zone deformee
permet d'exclure on outre I'utilisation subreptice de
moyens thermi'ques ou chimiques ayant diminue loce-
lement la resistance mecanique de I'alliage.
En conclusion, 1'ensemble des obs-rvations effec-
tuees pendant, et apres I'expericnce sur le barreau
on duralumin deforme par J.P. Girard lors de I'expe-
rience du 27 octobre 1976 permet de conclure :
- que les deformations successives realisees
n'ont pas ete qt n'auraient s u titre t
utilisatiAptprpv eFr,QcJ1%W 1rr1?iP t1 7
JO = 17 mm
L = 300 mm
RD = 63 MPa
Rm = 162 MP,
Me = 30 Mm
A,., = 26,8 S.
75 hm '
70 hm
54Rm
38 Cn Masi _ hommes
25 N[ enne hemmns
1 C7 !GC- a 2 manc.o
- que la deformation finale obtenue est en tous
points comparable a cello que l'on obtiendrait en
appliquant an milieu de la barre reposant sur deux
appuis une force ponctuelle de 1 500 N.
Essais en tubes ferme's sur acier inoxydable
Materiaux at conditions opcratoires
Au cours dune seance au Centre Technique de
('Aluminium, le 25 mars 1976, devant trois experimen-
tateurs (C. Crussard, J. Rauch et G. Jollant) et qua-
tre autres spectateurs, ont ete observees des trans-
formations martensitiques, avec ou sans deformation,
d'eprouvettes provenant dune coulee d'acier inoxy-
dable austenitique de composition specigle non
commerciale, ayant servi anterieurement a un',e etude
de la transformation martensitique par deformation
cette coulee contenait essentieliement : Cr =,17,8 %,
Ni = 7,4 "/o, Mn = 1,56 ?o, Si = 10,36 9-u,
C = 0,050 %, N = 0,034 ?%.
Deux eprouvettes restant de cette etude ont ete
utilisees a cette fin ; it s'agissait d'6prouvettes
corps cylindrique (diametre 7 mm et longueur
85 mm) et a totes lisses de diametre 12 mm. Cep
eprouvettes avalent subi une trempe a ('air a 1 050,(
(1 h en bain de sel), un usinage de finition' et unr-
attaque fluonitrique, donnant au corps de I'eprouvett
un aspect saline. La structure resultante est ajmagn-
tique, a part quelques endroits do la couche'' supe.
ficielle d'usinage. Les points de transformatio
martensitique dans cot etat sont : Ms = - 40?C e.
Md = + 90?C.
Ces deux eprouvettes avalent ete confiees pour
quelques jours a J.P. Girard. Au debut de la seance.
elles ont ete marquees au crayon electrique de
gros chiffres entoures d'un cercle irregulier n= 2
et 3 ; une autre eprouvette, marquee de la meme
facon n? 1, a servi a un autre essai non significati
et sera reprise plus tard pour un contre-essai dc
simulation ; on voit sa marque sur la figure 5
C'etait la premiere fois qu'on utilisait avec J.P.
Girard des eprouvettes de ce genre et qu'on les
marquait ainsi. Ce sont ces eprouvettes ainsi mar
quees qui ont ete ramassees a la fin de I'essa:
dans les conditions que nous verrons : ii n'y a pas
eu de possibiilite de substitution.
Apres marquage, I'un de nous (C. Crussard) a ve-
rifie la rectitude de ces eprouvettes nc, 2 et 3 en les
faisant rouler : aucun < faux rond ,,. II a verifie aussi
our etat magnetique. A cot effet, une methode rapide
et simple pour evaluer de point en point le macOnetis-
me consiste it utiliser un petit aimant puissant, en
for a cheval, en Ticonal 1500 (surfaces polaires
7 X 4 mm'-, distantes de 8,5 mm) suspendu an bout
d'une chainette. Pour faire la mesure, on part dune
~~p~~oppss~ition ou I'aimant est au contact de 1'eprouvette,
"fifeliAMIA Tt~'jLV, a gq ~ i?~ar~t-d coIle
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Mesurant la distance horizontale de I'aimant a
I'eprouvette a ce point, D, connaissant la masse de
I'aimant (22 gr) at la longueur de la suspension, on
pout calculer la force d'arrachement F. Au cours de
cette verification, sur le milieu des deux eprouvettes
et sur les tetes, la distance D definie ci-dessus n'a
pas depasse 2 a 3 mm, ce qui correspond a des for-
ces d'arrachement F de l'ordre de 0,01 N, dues a
quelques traces de martensite superficielle produite
par I'usinage.
Apres cette verification, les eprouvettes sont mises
sur le bureau derriere lequel opere J.P. Girard (en
manches de chemise retroussees) dans le champ de
la camera video qui ne les quitte pas (pendant que
J.P. Girard dispose d'autres eprouvettes et fait une
tentative sur un barreau d'alliage leger, sans quitter
son siege) jusqu'au moment ob debutent les expe-
riences suivantes :
a) J.P. Girard prend I'eprouvette no 2 delicatement
par une tete at sans exercer d'effort (le film permet
de I'affirmer), la met dans un tube, le bouche avec
un bouchon (toujours devant la camera) , prend le
tube bouche a pleine main (main gauche, le bouchon
restant toujours visible), et se concentre. 11 donne
cnsuite le tube a C. Crussard at, a partir de ce mo-
ment, ne touchera plus a I'eprouvette.
C. Crussard retire I'eprouvette du tube : else a one
flexion faible mais nette pres d'une extremite, visible
a l'ceil, at qu'on verifie en la faisant rouler ; la veri-
fication a I'aimant indique, pres de cette meme extre-
mite, un fort magnetisme local (voir tabl. I). Toute
('operation ayant ete filmee, ii ne pout y avoir de
substitution. C. Crussard remet I'eprouvette dans sa
boite pour etude ulterieure ;
b) J.P. Girard prend I'eprouvette no 3, qui est res-
tee toujours visible. Memes operations que pour le
no 2, a cola pres qu'un spectateur, a un moment,
occutte la camera. Apres que J.P. Girard se soit con-
centre, C. Crussard reprend le tube bouche, en
retire I'eprouvette at la fait rouler. Celle-ci est
restee droite, et pourtant elle presente un magne-
tisme local analogue a celui de I'eprouvette no 2,
mais cette fois sans deformation. Elle est remise
en boite, pour etude egalement.
Eprouvette i Eprouvette
n' 2 n' 3
Fleche d'un cote y 1 (mm). 2,5 < 0,3
Fleche de
I'autre cote y2 1,7 < 0,3
Fleche
Force d'arrachement f de
I'aimant (N) :
- une tete 0,12 (?) 0,03
- extremite du fut cylin-
drique 0,15 ? 0,22
- milieu 0,02 0,03
- autre extremite du fOt
cylindrique 0,02 0,02
- autre tete 0,05 0,01
Des examens divers, d'ailleurs destructifs, ont ete
faits sur I'eprouvette no 2. Le barreau a ete scie elec-
trolytiquement au ras de la tote magnetique. On a
pu ainsi introduire ('extremite magnetique de la par-
tie cylindrique du barreau dans la bobine dun appa-
reil Sigmatest : I'aimantation specifique a saturation
est de 2,8, correspondent a une proportion de 1,9 O/
de phase magnetique (a').
Pour I'eprouvette no 3, une etude non destructive
aux rayons X a revele dans la zone magnetique,
outre I'austenite, des martensites a' et s, celle-ci
en forte proportion.
Le lendemain, C. Crussard evalue le magnetisme
et les deformations. Pour le magnetisme, c'est tou-
jours le memo aimant qui est utilise ; les forces
d'arrachement F definies plus haut sont indiquees
dans le tableau I (a 0,01 N pres environ). Pour les
deformations, ou fleches Y, on applique une des
tetes contre une regle et on mesure la distance
entre I'autre tete (cote interieur) et la regle. Au
debut de I'essai on a verifie que les eprouvettes
? tournaient rond >.
Sur la figure 3, on voit tres bien ('inflexion pres
dune tete.
Figure 3. - Photograpltie de l'cprorrvette d'acier?
inoxvilahle n' 2, apres I'expccrience.
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Figure 41. - Micrographie de la zone localenzeut
transforrtxee de l'eprouvette d'acier inoxydable n? 2.
~l(a) pres de la surface, (b) a cceur.
Les micrographies (eprouvette no 2) sur surface
polie me!caniquement puis electrolytiquement (fig.
4 a et 4 E%) revelent un melange de martensites a et
a'. Par ?omparaison avec les etudes anterieures
faites sur cot acier, on pout affirmer que ces struc-
tures Wont ni le fades dune martensite obtenue
par refroidissement, ni celui dune martensite pro-
duite par desensibilisatiori de I'austenite en la
chauffant. Ce ne pout etre qu'une martensite de
deformation (avec quelques traces de martensite
due a la preparation de la surface polie). La densite
de martensite semble assez uniforme sur toute la
section : malgre ('incertitude qui decoule toujours
en micrographie du choix des champs, les figures
4 a et 4 bl montrent des aspects comparabies a sur-
face et a coeur. La quantite de martensite observee
sur ces micrographies correspond a celles que Ion
obtient sur cot acier par des deformations de trac-
tion de 5 a 10 % ; elle est done heaucoup plus forte
que ce qui correspondrait a la faible flexion obser-
vee (fig. 3). Sa localisation est tres surprenante,
Le magnetisme local de la tote de ('eprouvette
no 2 n'a pu echapper a la verification faite au debut
de 1'essai et qui portait notamment sur les totes.
Neanmoins, deux assurances valant mieux qu'une,
nous nous sommes done demande si nous pouvions
imaginer un processus metallurgique capable de
produire. ces martensites localisees, tout en laissant
les eprouvettes bien droites ou seulement legere-
ment flech!es.
Comrne !I s'agit de martensite d'ecrouissage, it
faut operer par deformation. La maniere la plus ap-
prochee pour reproduire sa localisation pres dune
tote, avec cette abondance, est la flexion alternee.
Nous avons fait des essais sur une autre eprouvette,
no 1, non magnetique au depart ; 11 faut coincer Line
tote dans un etau, flechir d'environ 300 et redresser.
Mais alors, a cause des proprietes speciales de 'cot
acier, ('eprouvette se met en S de fagon tres visible
(fig. 5) . Pour la remettre droite, !I faudrait usiner
une matrice en forme et recomprimer ('eprouvette a
!a presse ! Autre difference : sur ('eprouvette no 1
ainsi traitee, le magnetisme de I'extremite du fut
est comparable a celui de ('eprouvette no 2, mais la
tote n'est pas magnetique, ce qui est evidemment
normal.
Un examen micrographique pratique sur une autre
eprouvette flechie encore plus fortement et redressee
revele de la martensite d'ecrouissage, mais avec une
repartition heterogene tres nette : la densite de mar-
tensite est plus faible a coeur qu'a la surface (fig.
6 a et 6 b), ce qui est normal, mais constitue une
difference avec ('eprouvette no 2. Pour avoir une den-
site uniforme dans la section, et de ('importance
observee, it faudrait pouvoir exercer Line deformation
du genre traction localisee dans l'extremite du fuit
et dans la tote (de I'ordre de 5 a 10 % pour ('eprou-
vette no 2, et au moins 10 % pour 1'6prouvette no 3),
mais qui ne change pas sensiblement les diametres
Figure 5. - Eproui>ette d'acier iiioxvdable n, I apres
tin cssai de simulation.
Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R000500160002-0
'?E DE OUELOUES pEApprovedTFor Releasep2000N08N07A: CpIA-RDP96-00787R000500160002-0
Figurc 6. - ,llicrographies semblables it cellos de la figure 4, ntais pour tine eprou-
i'ette avant subi un essai de simulation : (a) pros de la surface, (b) a cceur.
du fut ni de la t@te (*) . II faudrait une succession de
retreints et de petrissages, tout cool sans laisser de
trace sur I'eprouvette
L'ensemble des observations decrites ci-dessus
rermet de constater :
- qu'une transformation martensitique locale a
ete realisee au cours de ('essai sur deux eprouvettes,
nccompagnee sur ('une d'elles dune petite flexion
gores dune tote,
- que nous n'avons pu imaginer aucune operation
metallurgique simple capable de reproduire exacte-
ment les structures observees dans les zones trans-
tormees,
Modifications locales de durete
de plaquettes metalliques
Cette experience a ete effectuee a quatre reprises
oar J.P. Girard en des lieux et devant des observa-
teurs differents. Lors de la premiere seance
127.10.1976), I'un des experimentateurs lui proposa,
l improviste, un essai d'un type nouveau : durcir
une plaquette metallique en essayant de , compac-
ter le metal. Le protocole experimental retenu pour
:et essai et repris pour les trois autres, a quelques
Dans le cas de I'eprouvette n? 3, on a mesure une
tres Iegere diminution de section (0,5 %) dans la
zone devenue magnetique. Notons qu'on pouvait
details pros qui seront mentionnes, etait le suivant :
on soumet a J.P. Girard une plaquette en duralumin
de dimensions, de composition et de repere connus
du soul experimentateur (et differents pour chaque
nouvelle experience). Dans un premier temps, J.P.
Girard prend contact avec I'eprouvette en la frottant
ou la caressant avec les doigts sous controle rappro-
che des experimentateurs. L'eprouvette est ensuite
placee par I'experimentateur dans un tube de verre
bouche apres verification de la rectitude et du repe-
re. Le tube est alors redonne a J.P. Girard pour essai.
L'eprouvette reste dans le tube jusqu'a ('examen en
laboratoire. Pour ('essai 4, la phase en tube de verre
fut supprimee, car elle n'apportait aucune garantie
supplementaire par rapport au protocole initial qui
acceptait un contact manuel pendant la phase initiate.
Matdriaux d'essai et conditions operatoires
Les quatres plaquettes modifiees etaient toutes en
duralumin a I'etat T351 (trempe a 505?C dans ('eau
froide, traction de detensionnement de 1,2 a 2 %,
maturation d'au moins 48 h) . Deux compositions fu-
rent utilisees (une d'alliage quaternaire A-U4SG de
composition non commerciale, et une on alliage 2017
industriel). Un symbole anonyme grave au ter sur
le metal et different a chaque experience permettait
aux observateurs d'identifier sans equivoque la pla-
quette d'essai d'un simple coup d'oeil. Chaque pla-
quette etait issue d'un lot de plaquettes identiques
ayant subi le meme traitement et les plaquettes te-
moins de chaque lot etaient conservees en laboratoire
pour comparaison et essais de simulation ulterieurs.
localises pres~td I ad ns'cellemc S~r 0oo/3 S d'elfta 7 rT 'd ~ ei4t+2~
2-0
Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R000500160002-0
TABLEAU II:
Caracteristiques initiales
de 1'echantillon
1
27.10.76
Grenoble
J.B.
et B.D.
16
X
2,5
X
150 1
11 - I
A-U4SG-T351
2
25.11.76
Lyon
J.B.,
P.G. et
J.G.
14
X
2,4
X
160 i
11 -j
A-U4SG-T351
x 2,6
X
160
11 - H
A-U4SG-T351
+ billage
4
10.10.77
Londres
J.B.
et J.H.
12
x
3,0
x
160
VG
A-U4G-T351
i
usinee +
brillant6e
Observations durant t'experience
PREMIER ESSAIj:
Pendant la phase de prise de contact du bout des
doigts (- 2 nn), on observa successivement deux
legeres flexions de la plaquette 11-I, en sens inverse
I'une de I'autre, de fleches respectives (+ 1 mm) et
(- 0,5 mm). L'eprouvette fut alors mise en tube de
verre avec une!i fleche residuelle totale de + 0,5 mm
(la fibre leger0ment convexe correspondait a la face
gravee). Le tube fut alors donne a deux reprises a
J.P. Girard (5 mn).
Aucune flexion avant la mise sous tube. Duree
de 1'exposition, : 3 mn.
TROISIEME ESSi4I:
L'eprouvette11-H avait ete grenaillee au preala-
ble sur toute '',la longueur des 2 faces, pour voir
si un durcissement supplementaire local etait fai-
sable. Duree : environ 3 mn, sans deformation.
Apres polissage electrolytique, la mesure de du-
rete au microdurometre Vickers sous charge de
3 kg (. 30 N) fut effectuee sur les deux faces
des eprouvettes soumises a experience, ainsi que
sur les eprouvettes temoins conservees en Iabora-
toire. Les empreintes furent effectuees avec un pas
de 1 a 2 mm (selon les cas). Des contre-mesures
pratiquees en double aveugle par des operateurs
differents (pour les essais 2 et 4) conduisirent a
des resultats equivalents.
Les resultats obtenus par cette technique, dont
deux cas sort representes sur les figures 7 et 8,
permettent de mettre en evidence des accroisse-
ments notables et simultanes de durete sur les
deux faces opposees. Les longueurs des zones mo-
difiees et les accroissements maximaux de durete
sont regroupes dans le tableau Ill. Compte tenu
de la dispersion (caracterisee par I'ecart-type in-
dique entre parentheses a I'avant-derniere colonne),
ces observations montrent de facon completement
significative qu'il y a eu modification du metal lors
des quatre essais.
OUATRIEME ESSAI:
L'eprouvette IVG est essayee a deux reprises par
J.P. Girard (durree de 1'exposition : 2 fois 2 mn).
Examens en iaboratoire
On voit quo les durcissements maximaux obser-
ves vont de 6 % (essai 4) a 12 ?/o (essai 2) et
sont en moyenne de 8 %. Lors de I'essai 4, on
avait effectue avant ('experience six empreintes
Vickers a mi-longueur parce que daps les essais
precedents, le durcissement avait toujours eu lieu
dans cette zone, donnant des duretes de 1 200
a 1 210, ce qui permet d'eliminer completement
I'hypothese d'une heterogeneite de durete preexis-
Pous les qua!tre essais, les examens comparatifs tante ; notons, en passant, que cet essai est par-
des reperes graves, dimensions, poids, empreintes ticulierement interessant parce qu'iI a ete execute
de durete initiales des eprouvettes, ont confirme en Angleterre, chez le Professeur J. Hasted, et que
que les eprouvettes rendues au laboratoire etaient Ies duretes~Iont ete remesurees ? en aveugle , et
pri rroved Fo'r Fief' ease b0O1b8107 : 'V ~i ~ a~f11007 f~ iGgIPj5obfteo dant.
eriencehh
Five
1'cr
A r%
ETUDE DE OUELC'10E PrAY9 bPS`ET ReII'OR4AYIZQPJOWO7 AN 6IAi`F PP 0787R000500160002,95
(MO+) I
14001
AU4 SG T351 DURETE VICKERS
eprouvette 11 -1
6A
1 O`~
1300 1 90
7 4b
12001
Figure 7. - Duretes n:esurees sur les deux faces de
1'eprouvette dalliage Leger I1-I, apres essay.
d
DURETE VICKERS plaquette V.G.
(u,)
130
face : 2
1700 I distance a t ' extremit? rep?r?e
0 50 100 150 1mm)
charge :2,94 daN face rep?r?e
-T -
2X
r-..
face non r?p?
distance a l extremit? rep?ree
50 100 150 (m M)
experience
Figure 8. -Durete inesatree stir Les deux faces de durete a mi largeur I o avant i + apre5
1'eprouvette d'alliage Leger VG, avant at apres essay.
Durete maximum
Durete initiale Longueur
nificativement
si
Essai
Eprouvette
dans la zone
modifiee-
Extremite
g
Temoin modifiee
(MPa)
plaquette
(ecart-type) (mm)
11-I
Face 1
1340
1240
1220
(15)
Face 2
(R)
1290
1200
1230
(14)
2
11-J
Face 1
1340
1180
1180
(20)
20
Face 2
(R)
1310
1190
1200
(21)
20
Face 1
1420
1290
Face 2
(R)
1380
1260
Face I
(R)
1270
1200 (7)
1210
(15)
Face 2
1290
1200 (9)
1200
(10)
roved For Release 2000/0
2 Q-
r?e
126 Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R00050Q1QQ,Q,2-p BouvA,sT
CONTRAINTES INTERNES :
Deux techniques ont ete utilisees afin de mettre
en evidence d'eventuelles differences de contrain-
tes residuelles longitudinales des zones modifiees.
La technique de mesure superficielle par diffraction
X (methodeen sin' t~) utilisee sur I'eprouvette 11-I
indique une modification importante de la contrainte
residuelle langitudinale sur les deux faces opposees
de la zone modifiee : on observe, en effet, une
contrainte residuelle de - 80 MPa sur In face non
marquee (legerement concave) et de + 80 MPa
sur In fibre opposee (marquee). Sur les extremites
non modifiees, on retrouve I'etat de contrainte ini-
tial normal pour cet etat metallurgique (T351), soit
a'R=-15MPa.
Ce point a ete confirme en mesurant sur I'eprou-
vette 11-J I'es deformations relatives creees sur
la face 2 lots de l'usinage chimique progressif de
toute la face opposee (1). On observe, par cette
technique (elite de Rosenthal-Norton) une variation
importante It significative de la jauge situee a
I'aplomb de la zone modifiee, alors qu'une jauge
situee sur Ia meme fibre, a 25 mm de la zone
modifiee, a ',un comportement normal semblable a
celui des deux jauges situees sur le temoin. On
peut donc conclure, sans ambiguite, que la modi-
fication locale de durete est associee a une modi-
fication locale de I'etat de contrainte residuelle de
cette zone.
MICROSTRUCTURE:
Les eprouyettes modifiees lors des essais I et
2 et les tomoins correspondents, ont fait I'objet
d'examens au microscope electronique en trans-
mission (100 kV). Des lames minces paralleles a
la surface et amincies avec soin pour eviter toute
deformation font ete prelevee:s a mi-epaisseur et
sur les deux faces opposees de la zone modifiee
de I'eprouvette 11-1, ainsi que sur In zone super-
ficielle modifiee (face 2) de 1'eprouvette 11-J.
Appr
11.1 [temoin) HV = 1240
11-I face 1
zone modifiee k HV = 1340
Dans les deux cas, on observe que les zones
modifiees presentent une microstructure caracte-
ristique corportant une densite tres importante de
petites boucles de dislocation d'environ 200
angstrcems de diametre (fig. 9 a et 10, a et b). A
mi-epaisseur, on trouve une densite de boucles
plus faible, mais significativement plus forte que
dans le metal initial preleve en bout d'eprouvette
(fig. 9 b) et sur un temoin.
Dans le cas de I'echantillon 11-I, on a effectue un
comptage comparatif des boucles visibles dans In
coupe (110) avec : g = [111] s > 0; apres avoir
mesure les epaisseurs respectives des differentes
lames, on trouve les resultats donnes au tableau
IV ,(moyenne de 5 champs).
En resume, on observe que les modifications pro-
duites par J.P. Girard sur les plaquettes en dura-
lumin qui lui ont ete soumises, erltrainent
simultanement :
- un durcissement superficiel de I'ordre de 8 %
localise sur les deux faces des plaquettes, sur une
longueur pouvant atteindre 40 mm et une largeur
de 10 a 15 mm,
- la modification des contraintes residuelles
superficielles dans la zone modifiee,
- la creation, dans cette zone, d'une:
particuliere comportant une densite tres
elevee de petites boucles de dislocation (0 200
angstroems),
- I'absence de deformation macroscopique de
flexion (sauf pour I'essai 1 - voir plus haut).
Comme dons le cas de I'acier inoxydable, nous
avons cherche une double assurance en essayant
d'imaginer par quels moyens simples de deforma-
tion on pouvait simuler les etats precedents.
Densite de boucles
visibles
(cm-3)
Densite relative par
rapport au temoin
8
-00787R8 0050016 002-0
iPE tE OUELOUES DEFAppro\ edRfvOrrRFZ*Wasea2OOO/O8 G7LEsel RDP96-00787 R0005001600002-0
Figure 9. - Micrographics electroniques en lame rniuce et diagrantrnes de diffrac-
tion electronique de l'epronvette dalliage leger 11-I: (ca) zone superficielle durcie
(b) partie non ntodifiee. Conditions de contraste identiques dons les deux cas.
Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R000500160002-0
Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R0005OQ1 ?p.gpg-9 eauvAisr
Notons d'abord que les micrographies electroni-
ques montrient que les zones de Guinier-Preston ne
sont pas djssoutes et sont les memes a la fin de
I'essai qu'a, I'etat original. Ceci exclut toute simu-
lation par traitement thermique, notamment par
chauffage superficiel (induction ou rayonnement
optique). Nous sommes ainsi amends a envisager
des essaisde simulation mecanique.
FLEXION ALTERNEE
Des essais de flexion alternee effectues sur des
temoins ont permis de voir qu'il fallait introduire
une deformation plastique totale d'au moins 5 %
par flexion alternee pour obtenir un durcissement
de l'ordre de celui qui avait ete observe precedem-
ment (- :3 %). Ceci necessite de plier tres forte-
ment I'eprouvette jusqu'a atteindre un rayon de
courbure de 50 mm (ce qui correspond a une fle-
che de I'ordre de 30 mm, incompatible avec les
observations faites), puis de la redresser par une
flexion en sens inverse.
Compte t',enu du fait que Ie contact manuel etait
autorise pendant la premiere phase de 1'experience,
on pouvait se demander Si une operation subreptice
de flexion alternee clans le domaine plastique
n'etait pas suffisante pour conduire aux modifica-
tions obseryees.
a) Eprouvette 11-I, essai avec J.P. Girard, face 1.
Cette simulation ne permet cependant pas de
reproduire I'etat structural observe sur les eprou-
vettes modifiees par J.P. Girard. On observe alors,
en effet, clans les zones durcies, par microscopie
electronique, des echeveaux de dislocations mais
pas d'accroissement significatif du nombre de bou-
cles de dislocation.
b) Eprouvette 11-I, essai avec J.P. Girard, face 2.
c) Eprouvettc de simulation par greiaillagc. d) Eprouvette de simulation par compression it la
presse.
Approved For Release 000% 280,
t ~ 0 Ad6' b `~~`0002-0
~EUDc DE OUELOUES~d~F' f1ATlDCS ET 7T~RSFC7Ti(X751'fC71CpFiPPT~REM17INENT/PVC)nMALES DE" NfETAU9v'00787R000500I6000?-0
Lin essai de compression local a la presse de la
plaquette temoin 11-U sous 300 MPa (a e = 220
Iv1Pa), a permis d'obtenir un durcissement des sur-
faces respectivement en contact avec le poineon
et la table, voisin de celui qui etait recherche
(--~ HV = 140 MPa), avec une microstructure ana-
logue a celle qui etait observee sur les eprouvettes
modifiees (fig. 10 d), mais avec une moindre den-
site de boucles. On observe cependant une dimi-
nution d'epaisseur de 13 % at une modification
uniforme dans la section de la structure et de la
durete, ce qui n'est pas le cas pour les eprouvettes
durcies ' par J.P. Girard ; des mesures d'epais-
seur de la plaquette 11-J revelaient cependant une
reduction d'epaisseur de I'ordre de 2 % a ('aplomb
de la zone modifiee.
Un essai de grenaillage superficiel des deux fa-
ces opposees du temoin (11-M) (*) a permis de
simuler I'essentiel des points que I'on cherchait a
reproduire : durcissement superficiel - HV de
70 MPa, absence de flexion permanente, micros-
tructure analogue (heterogene dans I'epaisseur
avec une densite maximum de boucles de disloca-
tion au voisinage des surfaces). On obtient cepen-
dant par ce moyen une surface depolie d'aspect
tres different de celui des eprouvettes modifiees
par J.P. Girard at it faut effectuer un polissage
supplementaire pour restaurer un etat de surface
comparable.
L'ensemble des observations et simulations
effectuees montrent qu'il faudrait effectuer un
effort de compression des plaquettes normale a la
surface creant une deformation plastique heteroge-
ne dans la section pour reproduire I'essentiel des
particularites physiques observees sur les plaquet-
tes metalliques localement et superficiellement
durcies par J.P. Girard. L'energie mecanique re-
quise pour simuler une telle modification peut etre
estimee d'apres ('essai de simulation par compres-
sion : on trouve 1,6 J.
- qu'aucune operation metallurgique simple
connue des auteurs ne permet de reproduire exac-
tement les differentes particularites physiques ob-
servees dans les zones localement durcies.
Nous avons decrit dans cet article un certain
nombre de deformations et transformations de me-
taux obtenues dans des conditions particuli6res.
Les lieux ou se sont produits ces essais et les
personnes qui les ont observes ont ate varies;
la seule presence constante, commune a tous ces
essais, a ate celle de J.P. Girard lui-meme : it y a
donc eu correlation entre sa presence at ('appari-
tion des effets particuliers observes. 11 semble
donc qu'on alt le droit de dire que J.P. Girard fait
partie de la < cause u de ces effets. Mais, pendant
ces deformations ou transformations, nous n'avons
observe ni enregistre de sa part aucune interven-
tion de forces musculaires ou d'effets physiques
capables de les produire.
II semble donc qu'on puisse conclure au carac-
tere , anormal ' de ces effets, surtout si Ion tient
compte des observations suivantes :
- pour une des eprouvettes deformees (voir
seance du 27 octobre 1976 >), les precautions pri-
ses pour son reperage et le suivi de la deforma-
tion par traces de. profils successifs sont de nature
a prouver qu'il n'y a pas eu substitution ; la resis-
tance tres elevee de cette eprouvette nous semble
suffisante pour exclure toute explication par une
action purement manuelle et musculaire,
- pour I'autre eprouvette deformee en tube de
verre (Seance du 31 mars 1976), le mode opera-
toire decrit semble etablir que la deformation, bien
que faible, est assez nette at s'est faite alors que
('eprouvette etait dans le tube,
On peut aussi produire des boucles de ce genre
par irradiation neutronique.
L'ensemble des observations effectuees sur les
plaquettes de duralumin soumises a J.P. Girard,
permet de constater :
- que le durcissement demande a bien ate rea-
lise a quatre reprises pendant ('essai,
- pour les cas de transformation locale de
structure, par transformation martensitique (? Es-
sais en tubes fermes sur acier inoxydable ou
par creation de nombreuses petites boucles de dis-
locations (? , Modifications locales... metalliques
les precautions decrites montrent qu'il n'y a pas
eu substitution. La production de ces effets en tube
ou avec contact lager exclut toute explication < nor-
male >. Meme s'il y avait eu substitution, it faut
noter l'impossibilite ou nous avons ate de repro-
duire ('ensemble des particularites physiques des
pieces ainsi transformees, ni d'imaginer aucune
operation metallurgique simple capable de le faire.
Nos essais de simulation ont, en effet, permis de
a
(IBS 75 as 110 A pprce5di For Release boo/0$1~, aaCl RQP 6s 7&7tRQQQ5 I(6QQD2-0
Approved For Release 2000/08/07 : CIA-RDP96-00787R000500160002-0
130 C. CRUSSARD, J. BOUVAIST
en combirant plusieurs de ces actions de simula-
tion de fagon complexe (actions qui auraient d'ail-
leurs laisse des traces sur I'eprouvette), on arri-
verait pest-titre a simuler la texture locale et la
disposition de ces elements structuraux, mais on
produirait des variations de dimensions beaucoup
plus fortes que celles observees, qui sont tres
faibles ou nulles. Le caractere localise de ces
transformations est surprenant.
Ces experiences font partie dun ensemble
d'essais beaucoup plus nombreux, que nous avons
passes au crible et soumis a une longue etude
critique clans les conditions decrites clans ('intro-
duction. Dans cet ensemble, nous avons d'ailleurs
eu des essais ou it ne s'est rien passe, et d'autres
ou nous avons nettement observe des impulsions
musculaires, a cote d'effets positivement u anor-
maux >.
zone ou se produit ensuite le durcissement, et
parce que ('augmentation de durete a ete verifiee
clans deux laboratoires independants, dont un labo-
ratoire anglais operant < en aveugle > .
Dans aucun de ces essais, J.P. Girard n'a produit
de structures inconnues. Les modifications de struc-
ture observees sont du type de celles produites
par certains genres de deformations. Leur reparti-
tion est normale clans les cas de flexion simple,
mais anormale clans les transformations sans de-
formation ou avec deformation faible.
Si ces effets avait ete produits par application
de forces, le travail a depenser clans le cas de
I'eprouvette Is plus grosse aurait atteint environ
12 J. L'augmentation d'enthalpie correspondante
serait de 2 a 3 J.
II est bon de souligner clue les effets observes
ont une dertaine reproductibilite : les flexions de
barres ont ete produites de nombreuses fois, les
transformations martensitiques locales deux fois,
et les durcissements locaux quatre. Le dornier de
ces quatre essais, celui fait chez le Professeur
Hasted, est le plus significatif, parse qu'il com-
porte une' mesure de durete avant essai dans la
Dans cet article, nous n'avons nullernent ('inten-
tion d'imposer nos conclusions comme des verites
scientifiques completes. Mais nous avons cru de
notre devoir d'exposer objectivement les conditions
et les resultats de ces experiences. Nous n'avons
trouve d'explication aux effets observes, ni dans la
physique actuelle, ni dans les truquages possibles
mais d'autres sauront peut-titre on imaginer.
A PROPOS DE L'ARTICLE DE CH. CRUSSARD ET J. BOUVAIST
L'article ci-dessus a ete ecrit a la suite d'experiences mettant en cause le comportement anormal de
metaux ou' alliages en presence de J.P. Girard. Je peux assurer que ces experiences ont ete effectuees
avec une Grande rigueur scientifique, de fagon a eliminer autant que possible toute tricherie ; cependant,
plusieurs d'entre elles n'ont pas convaincu, car it reste toujours Ia possibilite d'un truquage.
Beaucoup de phenomenes sont rejetes par le monde savant parce que consideres comme irrationnels
mais ce nest pas faire preuve d'honnetete scientifique que de refuser a priori de chercher a les observer
et ales cbntroler par soi-meme, dans un souci de verite.
Plusieurs personnalites scientifiques n'ont pas hesite a participer aux experiences de J.P. Girard, sim-
plement pour les ? voir > objectivement. J'ai eu personnellement cette occasion et j'ai ete parfois trouble
par ces experiences qui, comme I'a dit un de nous, nous mettent nous, physiciens, dans une situation
tres inconfortable.
De toutes ces experiences, la plupart enregistrees en video, avec un luxe considerable de controles,
seules ont ete retenues par C. Crussard et J. Bouvaist, celles qui font ('objet de cet article. Jusqu'a preuve
du contraire, it n'a pas ete possible de Bonner une explication rationnelle des transformations observees
et decrites - ce qui ne signifie naturellement pas qu'on Wen trouvera pas par la suite.
II a piru interessant aux auteurs de ('article de publier leurs observations, sachant bien qu'ils iraient
au devant id'un scepticisme assez general - mais ii ne faut voir dans leur demarche que le desir de faire
connaitre des phenomenes evidemment inexplicables dans I'etat actuel de nos connaissances.
J'ai aocepte pour ma part d'ajouter ces quelques lignes, ayant eu ('occasion de suivre d'assez pres
ces experiences, simplement pour donner ma caution sur la rigueur scientifique avec laquelle elles ont
ete conduifes par les auteurs. Trop de facteurs sont encore indetermines pour qu'il soit possible d'en don-
ner une interpretation valable.
Approved For Release 2000/08/07: CIA-RDP AQ78,TR QTA 909'RceS.