DIX JOURS D HISTOIRES JUIVES [FOREIGN LANGUAGE]

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Document Number (FOIA) /ESDN (CREST): 
CIA-RDP83-00415R000500030031-8
Release Decision: 
RIPPUB
Original Classification: 
C
Document Page Count: 
33
Document Creation Date: 
December 21, 2016
Document Release Date: 
January 27, 2009
Sequence Number: 
31
Case Number: 
Publication Date: 
October 25, 1947
Content Type: 
MISC
File: 
AttachmentSize
PDF icon CIA-RDP83-00415R000500030031-8.pdf4.58 MB
Body: 
EUROPE AtERIQllE IMAGES7 ENQUETES ET R.EPORTAGEJ 25 SIPTEMBRI 1947 - No 119 N''",iaon LE PLAN S1 B991 EN DE STALI ME Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 w Cost on France que la chose est en gestation... Et C'est normal. ? commence ix 6tre exc6dii. prise sera compl6te, car la date ost tenue secr6to, (C'est Zx noire ~xcellent confr6ro Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 w LE DESSOUS DES CARTES PRAGUE : Les communistes tcheques soli f f rent d'un complexe d'in f eriorite. La psychologie des ministres eat parfois difficile a definir, En Tcheco- slovaquie, it eat, a ce propos, une donne interessante qui distingue particulierement trois des membres de l'actuol gouvernement Gottwald : lesdits n'eprouvent aucune attirance pour lea produits de parfumerie. Lit- teralement, ils no peuvent lea sentir. Si, residant a Prague, vous aviez quelque raison den vouloir a Mes- sieurs Masaryk (ministre des Affaires Etrangeres), Petr Zenki (vice-president du Conseil) et Prokop Drtina (minis- tre de la justice), no vous avisez point de lour faire parvenir quolques sachets de T.N.T. sous forme dun colas de poudres odoriferantes : co sera pain perdue. Quelqu'un, deja, a essays sans l'ombre d'un succes. MM. Zenki et Drtina - nous ont appris lea depeches d'agence - se trouvalent depuis quelque temps an confiit,e avec lea communistes. Ces derniers, qua preoccupe 1'approche des nouvelles elections, poursuivent, avec lour dynamisme coutumier, la realisation d'un projet qui lour pa- rait cher : l'imposition d'une taxe exceptionnelle sur tons lea biens im- mobiliers des ? beats possedentes >- L'impot sur lea ? millionnaires . no constitue-t-il pas on excellent element de propaganda electorale ? Or, lea autres partis, at notamment le parti socialiste national, dont MM. Zenki et Drtina sont lea leaders, ainsi qua lea social-democrates, so sont vivement opposes a cette initiative. 11 importe pen de savoir si on tea impot eat Jus- tifiable on non. Les plans d'avenir de 1'economie tchecoslovaque exigent pout-titre, aptres tout, une contribution nationale, une sorte d'emprunt force, sous une forme ou one autre. D'au- tre part, ii n'apparait pas qua le taux do l'impot reclame soft fort sieve. Si lea socialistes ont manifesto lour de- plafsir, c'est pour plusteurs raisons, asset interessantes & connaltre. 0-doss" : Le camarade premier mi- nistre tchecoslovaque, Clement Gott- wald. Q-aontre i M. Petr Zenki, vice-president du Conseil, Tune des victimes possibles dos l'attentat .. D'abord, lea vrais ? beati posseden- tes . seraient, salon eux, lea hommes de confiance qua lea communistea ont places it la tote de la plupart des multiples entreprises nationalisees. Ensuite, lea methodes des communis- tes tcheques, instaurant des ? refe- rendums r obligatoires dana lea usi- nes afin de recueillir des ? Bates do petition ?, lour ont deplu - 11 parait, en effet, que lea ouvriers qua refu- saient de signer etaient aussitot desi- gns & certaines vexations. Enfin, rai- son determinants s'il on eat, lea par. tis non-communistes ontendent tout simplement defendre lour influence, et pour co, lie s'estiment obliges $ faire bonne garde aux abords de la ? zone do concessions a qua vaut, aux communistes, le fait d'etre ap- puyes par une grande puissance dont on salt lea scrupules & interve- nir dans lea affaires intestines des petites nations - particulidrement on Europe Centrale. M. Jan Masaryk, quant & lut, s'etait eleve recemment contra des menaces communistes a l'endroit des membres du gouvernement qua no sont pas controles par eux. Exterieu- rement, son attitude a ate, jusqu'ici, d'une loyaute parfalte vas-a-vis de son programme d' ? alliance avec (Suite page, 29.) Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 GUERRE IMPOSSIBLE LE PLAN SIBIRIEN DE STALINE PAR OSSIAN MATHIEU La serie d'articles que les collabo- rateurs de ce journal consacrent a ce que l'un d'entre eux a baptise a la guerre impossible', a la curiense et double vertu de dechainer fire de ceux qui voudraient que nous fus- sions des Cassandres, et les herauts d'un anti-communisme hagard, et de ceux qui vomissent (sic) ce qu'ils considerent comme notre t hysterie anti-communiste 3,. Si, spree avoir scrupuleusement analyse les conditions qui determi- nent le mode d'existence et l'evolu- tion du monde actuel, nous aeons acquis la quasi-certitude que l'UR'SS n'etait pas en mesure de declencher une guerre de conquete, et que, par Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 CL.contre ? Nous avons la bonne fortune de pouvoir presenter a nos lecteurs des photographies de que1ques?unes des fameuses villes-usines creees au del at de 11Oural par les Soviets. Voici la maison des ingenieurs Zt Sta. link. consequent, la psychose d'agression et I'angoisse latente ou formulee qui emp@chent les hommes de recouvrer un peu de serenite, sont, pour 1'in- stant depourvues de raison d'etre, nous croyons que c'est un devoir imperatif de l'ecrire. Nous le croyons, non seulement parce qu'il est criminel d'entretenir une nevrose qui ne saurait aboutir qu'a une de- perdition de forces, et a une moin- dre-resistance a l'attaque du Krem- lin, le jour ' qu'elle viendrait, mais aussi parce que, si I'Occident oppose sa cohesion reflechie et son travail a ces velleites belliqueuses, it est possible qu'il evite cette attaque. Et parce que, enfin, si, trop convent, 1'homme de la rue, ne fonde son ju- gement que sur des informations tendancieuses et des excitations ca- mouflees, it appartient a un journal libre d'aller a contre-courant, de de- pouiller l'evenement d'aretes que l'on s'acharne a rendre plus vives pour aveugler l'appreciation qui devrait se porter sur l'evenement mime, de rassurer les esprits et d'opposer a l'offensive du mensonge, une offen- sive de paix qui n'exclue ni la luci- dite, ni la vigilance. Mais, pour mener a bien cette tCche incommode, it est indispensable que nous, qui disposons en general de sources d'informations et de points de comparaison auxquels le grand public n'a pas acces, ne laissions au- cun detail a l'ecart. Pour faire parta- ger la these que noun defendons, nous estimons qu'iI ne suffit pas qu'elle soit notre - ce serait pueril - nous estimons qu'il faut, au contraire, de- chirer les voiles, et livrer a nos lec- teurs tons les elements, sans excep- tion, qui noun ont conduits a adop- ter pareille attitude. Et Cant pis pour ceux qui ne s'en accommodent pas. S'ils ont le goat des demi-verites, its en trouveront, a profusion, ailleurs qu'ici. Aussi, nous n'allons point, com- me is voudraient de bons ap6tres, nous mettre a expliquer que les di- rigeants de M.R.S.S. sont des be- nets on des fous, qu'ils n'ont ja- mais rien accompli, que tout est mauvais dans leur systime, etc. S'il en etait ainsi, on ne voit pas tres bien comment ces maniaques du par- ti-pris expliquent les victoires rem- portees par la Russie. Et, d'ailleurs, ii n'y aurait pas la moindre raison de craindre la dite Russie, ni d'en ecrire. gens souhaitent que l'on parle de 1'Union Sovietique,, comme en 1939, on parlait de l'Allemagne. Vous vous rappelez : les uniformes en papier mache, les infiltrations d'eau dans la ligne Siegfried, les chars d'assaut qui tombaient en poussiere, 1'essence synthetique qui paralysait les moteurs, etc, etc. Ce n'est tout de mime pas de notre faute si, comme me 1'ecrivait un ouvrier stalinien : < De pays a petite economie agricole qu'elle etait, l'Union Sovietique est devenue un pays de grande agriculture collective mecanisee s?. Si : < La main-d'ceuvre a ete remplacee par les machines dans les travaux agricoles, a raison de 75 % >. Si ce pays enfin, qui ne possedait guere d'industries, ou dont les entreprises etaient exploitees par des societes etrangeres, dispose ac- tuellement d'une industrie nationale dont it serait stupide de minimiser l'importance. Tout cela, parait-il, it ne convient pas de le dire. Et les professionnels de colin-maillard voudraient que l'on s'amusat a combattre un danger sans en prendre la mesure. Qu'ils se ca- chent la tete dans le sable, nous n'y voyons pas d'inconvenient. Nous, qui assumons d'autres responsabili- tes, nous n'avons pas ce droit. Dans un precedent article, nous avons vu que le quatrieme plan quinquennal de M.R.S.S. est un plan de restauration et d'< equilibra- tion , plus qu'un plan de developpe- ment economique. It convient d'ajou- ter que ce plan consomme le depla- cement vers l'Est des principaux centres d'industries du pays, et que la mise en etat d'exploitation des territoires situes au dell de Mural est, elle aussi, une oeuvre de longue haleine a laquelle I'U.R.S.S. doit de- vouer toutes sea forces. Une oeuvre qu'une guerre eventuelle interrom- prait fort mal a propos, et d'autant plus que M.R.S.S. serait exposee, cette fois, a subir des attaques par- tout sur ses regions occidentales et sur son reduit siberien, ?ce qui n'etait pas le cas lore de l'offensive alle- mande. En d'autres mots, pour realiser l'ambition qu'elle nourrit de trans- former son domaine asiatique en zone industrielle preponderante et en territoire de grande culture, it faut que M.R.S.S. jouisse d'une paix prolongee. De plus, ce depla- cement vers 1'Est s'avere rassurant, en ce qu'il semble temoigner que l'U.R.S.S. se detourne de 1'Europe occidentale, et en ce qu'il la con- traindra a defendre la Siberie contre une attaque eventuelle, c'est-a-dire a crier an dell de Mural un disposi- tif militaire qui absorbers une bonne partie des armies dont la menace pese sur 1'Occident. En donnant son investiture officielle a l'heresie du! < socialisme dans un seul pays s, Sta- line a justific d'ailleurs la necessitm pour M.R.S.S. d'achever son equi-j pement avant de songer a la revo-j lution mondiale. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 rty Au surplus, 1'esppce d'abandon o4 1940 1950 qu'a Bakou, ou' les puits sont fort sont releguees l'Ukraine et les pro- % % concentres et par consequent tris vinces europeennes de !'Union Sovie- Minerai de fer 29 44 vulnerables. tique vient encore confirmer le de- Acier 34 51 D'autre part, si l'eparpillement placement vers !'Est du centre de Acier laming 33 51 des puits du c second Bakou s leur gravite du potentiel sovietique. Charbon 36 47,5 assure une securite strategique plus Si l'on veut bien effectuer un re- Petrole 12 36 grande, it necessite en revanche, la tour en arriire. on pourra constater Le Bolshevik ajoutait que c dans construction d'un immense reseau que cette evolution n'est nullement certaines branches de 1'industrie de pipelines, destines a amener le li- limitee. II y a une quinzaine d'an- lourde teile que la metallurgie le- quide aux nouveaux centres de raffi- nees, les centres de' l'industrie lourde gare, ainsi que dans nombre de bran- nage. Ici egalement, it faudra des etaient quasi uniquement tributaires cbes importantes de l'industrie chi- annees avant que le regime ne soit des mines de fer de Krivoi-Rog et mique, la valeur specifique des re- normalise. du charbon du bassin du Donetz. gions orientales sera plus grande en Comme je l'ai deja fait valoir, la Les usines de produits finis - a core que Celle des industries mention- question du petrole est de celles qui 1'exception de celles de Moscou et nees dans le tableau >. se posent le plugp cruellement aux de Leningrad od le charbon et 1'acier L'importance relative des indus- c planistes a sovi?tiques. La produc- devaient itre amens a grand frais tries d'Ukraine s'en trouvera dimi- tion totale assignee pour 1950 n'est depuis le sud - se trouvaient d'ail- nuee d'autant; c et ce qui etait, it superieure que de trois millions de leurs concentrees dans ces regions. y a quinze ans seulement, la prin- tonnes a la production de 1938 et It n'en va plus de mime aujour- cipale base industrielle de 1'Union doit repondre a des besoins accrue d'hui. D'importants centres d'indus- Sovietique ne produira que 49 % de dans des proportions formidables. Et trie lourde oat ete trees dans 1'Ou- la gueuse, 37 % de lacier et la'quantite de petrole que l'on comp- ral - tel Magnitogorsk et en 34 % du charbon produits dans la to extraire des champs du Caucase Siberie, Ares de Kuznetsk. Les den- totalite de 1'Union Sovietique s en 1950 est inferieure de 6 millions xiime et troisiime plans quinquen- (Economist 3-5-47). de tonnes a la production de 1938. naux avaient pour objectif ce de- cPendant 1'execution de 1'actuel plan placement des zones de grande in- * * quinquennal a ecrit !'Economist, dustrie, qui devait permettre a 1'Ar- On se doute bien qu'il faudra des a .1'effort le plus considerable sera mee Rouge de c tenir le coup a et annees pour venir a bout des diffi- probablement consacre au reequipe- de prendre victorieusement I'offen- cultes que rencoatre la realisation de ment de l'industrie petrolifire; et sive contre la Wehrmacht: D'apris ce plan gigantesque : etablissement . lee effete de ce reequipement se fe- 1'Economist (3 mai 1947), la de voies de communication, etablisse- ront sentir, peut-itre, an cours du production industrielie des zones meat d'une main-d'eeuvre permanen- plan quinquennal suivant... Le fait orientates de la Russie doubla entre te, forages de puits nouveaux, con- que le Ministire de 1'Industrie du 1942 et 19.45, grace surtout a l'eva- struction d'usines, electrification, etc. Petrole oriental ait augmente de cuation de nombreuses usines et de L'extraction du petrole constitue 1 60 % le budget d'etablissement a leur personnel (1300 usines, 15 elle settle in problime difficile a re- 1'Est d'ouvriers competents semble millions d'hommes). soudre. Le c second Bakou s, situe confirmer cette thise s. An debut de cette annee, le Bol- sur le versant europeen de I'Oural * chevik, qui est l'organe officiel du s'avire, pour le moment, bien pen * Politburo a donne de precieuses in- productif. En effet, 1'on n"evalue Une autre consideration, que nous dications sur le developpement des officiellement qua douze millions et avons formulee plus haut, c'est qu'a zones orientales de 1'Union Sovie- demi de tonnes la quantite de pd- ce deplacement vers i'Est de l'indus- tique. On trouvera ci-dessous un ta- trole extraite de tons lee pints ex- trig sovietique correspond forcemeat bleau comparatif des pourcentages de ploites sur le territoire de 1'Union in deplacement dans la mime direc- la production rotate que represen- Sovietique, ceux du Caucase ex- taient les apports de l'industrie ceptes. Et, cependant, it est dune Cidessous t Une vue g6n4rale des nou. orientate en 1940, et ce qu'ils re- importance vitale pour I'U. R. S. S. velles constructions metallurgiques do presenteront en 1950 de pouvoir s'approvisionner ailleurs Kuznetsk. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 C1-d ssus Les hauts-fourneaux de Kuznetsk. C14essous Una charge de metal dans 1'une des usines principales. tion de son dispositif guerrier, at que, par voie de consequence, it est probable que le prochain conflit, s'il doit eclater, n'aura pas I'Europe pour theatre. Ni les Americains, qui se refusent obstinement a quitter Is Chine, la .Coree at le Japan, ni les Soviets qui accusent les Etats-Unis de vouloir transformer ces trois pays en bases d'agression capitaliste, at qui les a travaillent a sournoisement, ne songeront a le contester. Dans un article qu'a publie le Saturday Evening Post, (< Stalin's Mystery Cities of Siberia s), Victor Kravchenko citait les instructions donnees a an amiral de la flotte so-, vietique du Pacifique : < Apris l'inevitable victoire remportee sur les fascismes japonais et allemand, l'U.R.S.S. continuera d'etre encer- clee par le capitalisme. De gros nua- ges s'amoncelleront sur nos tetes dans t'Est... parce que le principal bastion du capitalisme, qui nous combattra au tours des conflits a venir, place son equipement techni- que entre les mains des reactionnaires chinois. Ne pas nous apercevoir de cela, cc serait temoigner d'une igno- rance absolue de la direction future du conflit politique entre les classes at les systkmes. Le problame 4c Qui sera le conquerant, at qui sera conquis ? , c'est notre generation qui le resoudra. La question de sa- voir queue voie choisit la Chine, queues formes politiques et econo- .miques 'elle adopte, revet une im- mense importance. L'atmosphere ne saurait titre eclaircie que pat la crea- tion d'une Chine sovietique, encore ne sera-ce que temporaire, car les guerres sont inevitables aussi long- temps qu'existera le capitalisme. Nos exigences minima postulant 1'exis- tence d'une Mandchourie amicale ou sovietique. s Kravchenko souligne egalement qu'avant l'invasion de 1'U.R.S.S., Molotov declara : < Le puissant avant-poste sovietique a I'Est re- quiert le plus grand accroissement de puissance possible ,. Pour 1'accom- plissement de cc programme, on n'a pas hesite a substituer a la vieille institution bolchevik des commissa- riats, un ensemble de ministires dont les plus importants posssdent an departement oriental dont l'activite est exclusivement consacree au deve- loppement des regions de 1'Est. Quant a l'Ukraine, Kravchenko re- connait qu' < elle a definitivement ate releguee au second plan en cc qui concerne la production du charbon at du petrole >. Et it note : < Dans an monde qui souffre effroyablement de la faim, le gouvernement sovieti- que depense plus d'argent a de nou- veaux preparatifs militaires a I'Est qu'a la restauration de ses zones de- vastees de l'Ouest a. Sans doute, mais nous ne le re- grettons qu'a moitie, puisque s'en trouve reculi d'autant le theatre d'un prochain conflit; puisque l'echeance elle-mime s'en trouve dif- feree, l'U.R.S.S. ayant entrepris une riche plus rude et plus longue que celle a quoi s'attelerent les revolu- tionnaires d'octobre. Puisque, enfin, cc repit qu'elle est bien forcee de nous accorder, nous le mettrons a profit, avec l'aide des Etats-Unis, pour opposer a la force; une force plus grande encore. II est revoltant de patter de paix armee dans un monde qui a les yeux encore plains d'horreur. Helas, c'est de cela qu'il s'agit, at nous n'avons de choix qu'entre l'ecrasement et la domination tranquille d'un danger que nous connaitrons exactement, at que nous ferons reculer dans la me- sure ou nous serons plus puissants que lui. Mais veillons aussi a ne pas nous laisser entrainer dans une guerre a preventive > qui ne servirait que l'interet de quelques-uns, at non des plus estimables. Au lieu de nous egarer en sup- putations sur la possibilite d'un conflit immediat, qui est exclue, an lieu de player an vent mauvais des propagandes, travaillons d'un cceur egal a doter l'Europe d'une structure economique, sociale et politique ro- buste. A tout le reste, sur quoi nos mains d'hommes n'ont pas de prise, Dieu saura pourvoir... Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 2 SEPTEMBRE. Dons un journal, dsplis ce ma- tin, ce titre sur trois colonnes t immersion d'un bebs juif, mart a Gibraltar. Les honneurs militaires rendus par les soldats et !les marins de Vescorte s. Un titre de journacl, prolongs dune minute de reverie, et c'est toute iI'otmosphsre d'un drame qui surgit. Or, ce drame nest qu'un incident ou sein d'un drome plus vaste, dont Ids psripeties con- tinuent de se derouler journelle- ment, et transforment les passagers rnalchanceux de c ('Exodus 47 v en victimes symboliques d'un destin absurde. En ce moment, Iles trois c Liber- ty-ships A --1'etiquette nest pas conforme a la morchandise - font route, quelque part entre Gibraltar et le Pas-de-Calais, cependant que ('effervescence continue a regner, Cant en Palestine qu'a New-York, Paris, dons des camps de DP's d'Ai- lemagne et d'Itolie. Le monde en- tier, Iorsqu'il trouve quelque raison de s'interesser au sort des r would- be immigrants > ales yeux fixes sur Londres. Le canflit entre les An- glais et les Sionistes est un conflit exceptionnel, une sorte de querelle d'anciens amis, un antagonisrne qui se manifeste en marge du grand ontogonisme entre le monde russe et le monde libre. Chacun, done, s'interroge : < M. Bevin maintien- dra-t-id contre vents et marees so decision de renvoyer les emigres en Al.lemagne A ? Et les evenements demontrent qu'entre les ministres britanniques et Iles milieux extre- mistes du sionisme, c'est a a qui tiendro le plus Iongtemps a... Les Sionistes possadent des armes dont on ne peut nier I'efficacite. Its ,peuvent foire appel a la conscience universelle, mobidiser l'opinion agis- sante contre de .c Foreign Office Mais, de leer cote, les Anglais veu- lent montrer que les lois sont faites pour etre respectees, et sur ce ter- rain, qui est essentiel, leur position est inattaquable. Tous les deux ant i Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 CI-centre : Au premier plan, un des- troyer d'escorte; plus loin, I' a Ocean Vigour ? qui fait route vers HambourQ, raison, a leur maniere. II s'oglt -donc, pour gagner des appuis, ou briser des compagnes de propagan- de, que chacun des adversaires eta- blisse, dune focon suffisamment corwainconte, que c l'outre a tort a. L' a Exodus * est ila plus sensa- tionnelle demonstration tentee jus- qu'a -present. 3 SEPTEMBRE. Peu de nouvelles des trots bo- teoux-cages. On dit que d' c Ocean Vigour a transporte -Ia cargaison d'immigrants la plus sage, tandis que I' c Empire Rival s possede les tetes Its plus chaudes. Les nou- velles les .plus interessantes sent da- tees de Hambourg et de Londres. Dons It port allemand, Its pre- poratifs d' c accueil * vent bon train. L'occostage successif des c 'Liberty-ships a se fern au quoi no 29, l'un des moins endommages par Its bombardements. En face du quai 29 emerge, chaotique, des eaux soles du port, un ancien chan- tier de sous-morins, completement devaste. Les preliminaires de ('ope- ration c Oasis s exigent que :le ge- nie britannique fosse des inspec- tions regvlieres, ofin de prevenir Its tentatives des dynomiteurs et des c hommes-grenouiIles ? de 1' c Ir- goun r, Des interpretes yiddish, fran4ais, allemonds et polonais ant ate r6unis pour tronsmettre, par haut-parleur, Its instructions desti- nees aux refugies. Tout un groupe de medecins et d'infirmieres - seize en tout - se tiennent prets a toute eventuolith, et, a 'l'heure des c operations *, un certain nom- bre d'ambulances scram garees pros du dispensoire. Quelques sentinelles anglaises, ac- compagnees de policiers allemands, surveillent Its trovaux d'amenage- ment executes par la main-d'oeuvre locale. Les A4lemands, en general, ne reagissent pas, ou peu. l.ls pa- raissent, en tout cos, vivement in- teresses par les preparotifs. Le terminus provisoire du voyage des immigrants - qui n'ont plus rien de clandestin - se trouve dons le voisinage de Lubeck, a vingt ki- lometres de la zone sovietique. Que de mondes differents cotoyes, a peine entrevus en deux mois ! Voyons ce qui se passe a Lon- dres. Le -meiilleur connoisseur des offaires juives, It hout Commissaire en Palestine Iui-meme, Sir Alan Cunningham, proteste contre Ia de- cision du c Colonial Office ?. Au sous-secretaire du C. 0., Ivor Tho- rnos, iI declare a peu pras : c Id n'est pas trop tard pour empecher le Gouvernement de commettre une erreur politique, qui se double d'un impair moral. r Dons la pensee de Sir Alan, ;I'obstination du Gouverne- ~ment ne peut dormer 'lieu qu'a une recrudescence du terrorisme, et sur. tout a une c justification ? de cer- taines menees terroristes. Car, de port et d'autre - qu'iI s'ogisse de represoilles ou de c roidissement ., - on fournit a I'adversoire des or- mes qui se retournent centre soi. Sir Alan a, semble-t-il, de bonnes raisons pour justifier so demarche : a Jerusalem, Iotemperature du pro- bleme juif est beoucoup mieux per- ceptible que dons le calme un peu provincial de c Downing Street ' et de 1' c 'Admiralty s. Et bien, la demarche du haut- commissaire n'auro pas de suites., Le Gouvernement anglals est con- vaincu que l'obstinotion est une bonne methode, et qu'itl faro refle- chir, en ogissant de ?lo sorte, cer- toins groupes sionistes avec lesquels de nouvelles negociotions sent tou- jours possibles. 4 SEPTEMBRE. Les avions des grands quotidiens anglois survolent It convoi, ay-des- sus de to Manche. Escortes par des navires de guerre, les trots trans- ports font route vers I'ile de Wight, ou d'autres unites de 4a c Royal Navy p, opportenont a da c North Command s, Its meneront b Cuxha- ven. Lorsque l'un des avsons s'ap- proche trap press des batiments, It Pilate est invite, au moyens de si- gnaux lumineux, a s'icarter... Sur It pont des K Liberty-ships s, les passagers prennent It frais, par petits groupes. Du Tinge lessive pend au-dessus des ecoutilles. Deux sen- tinelles, non ormees, s'ent+retiennent familierement avec des Immigrants, La mer est prodigieusement calme, et de ciel, implacablement limpide. L'esprit des passagers. a fin' par se calmer, lui aussi. On a renonce Sur'les 1.420 passagers de I' a Ocean Vigour s, une quarontaine furent debarques de force, saisis aux bras et aux iambes, transportes sons management... Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Ci-dessus : 1 et 2. Les wagons avaient 6t6 sp6ciolement om6nag6s et les fenetres grillag6es. - 3. L'un des trains arrive a Kocknitz. - 4. Les a voyageurs s sont embarqu6s syr des camions des Ia descente du train et emmen6s vers le camp de Poppendorf. aux discours v6h&ments it aux chants sionistes, repris en chaeur. A bord du e Runnymede Park s, Lola Foiman, une cantatrice polo- noise, chonte de vieux airs de Var- sovie, et d'autres immigrants ant organis6 un concert pour remercier ales Anglois < des coins et de ila sol- ilicitude qu'ils ant t6rnoign6s aux molades. s Ces Anglais-16 sont ?les soldats de Ia 6me Arm6e o6roport6e, qui partagent le sort des passagers depuis le grand deport d'Hofffa. A Londres, Mr Attlee confirme, une nouvelle fois, dons un t6lbgram- me envoy6 a deux robbins polesti- niens, que a 'les immigrants ne de- meureront en Allemagne que tant qu'ids se refuseront a accepter I'of- fre d'hospitaliS formul6e par le Gouvemement fronrais s. De Marseille parvient la nouvelle qu'un novire anglais est en train d'appareiller pour I'Austrodie - ou HI dolt emmener, entre autres pas- sagers, 350 immigrants juifs, r6gu- li6rement pourvus d'un visa d'en- tree. On s'est beaucoup ogit6, ces jours-ci, dons les chancelleries, Voi- ci, d'opre s is presse britannique, le petit sc6norio qui vient de se d6- rouler entre Londres et In capitale frangaise. PREMIER TABLEAU :4e Gouvernement anglais e sonde s M. Bidoult en vue d'un d6barque- ment 6ventuel des immigrants dons un port de la 'Manche. Les services de M. Bidoult transmettent pia r de- monde s a d'Int6rieur. DEUXIEME TABLEAU : I'Int6rieur r6pond que tout avast 6t6 pr6por6 pour un d6- barquement dons,le Midi, non dons un port de Ia Manche. TROISIEME TABLEAU : le Quai d'Orsay ache- mine da r6ponse au c Foreign Offi- ce ', sans toutefois opposer de re- fus, mais precise : a Etes-vous cer- tains que les immigrants c vou- draient s d6barquer ? s Londres n'insiste pas et se hate d'oublier toute l'histoire... D'aprCs d'outres sources, l'initio- tive serait venue de Paris m6me, et des Anglais auraient estim6 qu'une ultime tentative ne serait pas mieux occueillie par des immi- grants que ne I'avaient 06 les pr6- c6dentes. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 5 SEPTEMBRE. L' Intelligence Service . - tou- jours sur -la breche - marque um point contre I' a Irgoun P. L'ordre est donne aux consuls britonniques dons des pays mediterraneens d'ob- server les allees et venues de deux navires suspects. L'un, le c Padu- kah s, d'une jouge brute de 915 tonneaux, a quitte Bayonne -le 5 aoGt, en direction de Bay Le- ghorn. Mais le 22 gout, on signoLe son arrivee daps le port bulgore de Vorna, sur la Mer Noire. L'autre, le K Northlands v, a quitta Bayonne le 28 ooGt, et longe, depuis, to cote africoine. Dons l'entretemps, I'I. S. signale que le capitaine du < Padukah x a fait embarquer, avant l'apporei'- iage, des a sacs a popote s et des gaamelles pour 3.373 personnes. Les marins de ('equipage sont des Juifs omericains, dont la presence a Ci-dessus : 1. L'arrivCe a Poppendorf. - 2. La premiere chose 6 faire est une sE- rieuse lessive; depuls Haiffo tout le monde en a bosoin. - 3 et 4. Puis c'est le premier repas ou camp... Bayonne a,06 d'outant plus remar- quee qu'ils se sont fait heberger dons des meidleurs hotels de Ia ville. Pendant !leer sejour, d'argent a leur brCloit les doigts s, et ids ant effec- tue des voyages a Paris. Cette des- cription donne, par avance, matiere aux critiques dont de c groupe Berg- son N est il'objet : dapenses exage- rees (pralevaes sur des coldectes organism aux U. S. A.), achat de petits bateaux impropres a 1a na- vigation de possagers en haute mer, etc... A Hambourg, a la suite d'une accusation - suivie de dementi loncke par Joseph Rosenzoft, presi- dent du ac Comite central des Juifs liberes a, ce mot d'un fonctionnaire britannique : a Lo bataidde de Ia propagande a commend a. 6 SEPTEMBRE. II ne croyoit pas si bien dire. II parolt que le representant politique anglais a Budapest a regu des -let- tres pressontes de parents hongrois, dent les enfants ant ate attires par ('organisation juive c Hashomer Hatzair s, et se trouvent parmi des ex-rafugies de I' c Exodus -y. Des demarches similaires ant eu lieu en d'autres pays. De nouveau, N.S. marque un point : si les faits rap- portes sont exacts, ('organisation sioniste d'emigrotion no dedaigne- rait pas de procader a une sorte de c recrutement * de 1la jeunesse juive d'Europe, dons le but de l'en- rbler dons des formations de combat palestiniennes. Aux Etats-Unis 1e recrutement existe d'.oid'leurs sous ,la forme du volontoriat. 'Mais alors,. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 w ce fleuve humoin qui se met spon- tonement en marche, que ?rien ne peat arr@ter ?... Les parents juifs hongrols, en tout cas, ne sont guere sotisfalts. Ce n'est que lorsque les jeunes gens ont quitte leur domicile qu'lls sont a prevenus e, et tenus ou courant des progres de leur voyage. 7 SEPTEMBRE. Les trots novires sont arrives a Cuxhaven, a ?I'embouchure de .I'EI- be, ou its ont c f6 jeter I'ancre par suite du brouillord, Ce n'est que ce matin que d' a Ocean Vigour x vien- dra accoster ou quaff 29, ovec un jour de retard sur d'horaire escomp- te. Inutile de dire que des obords du quai sont gardes constomment par un important service d'ordre, com- prenont des soldots britanniques et des policiers ollemands. Les Ang'lais annoncent que la presse sera maintenue a I'ecart des operations de deborquement jusqu'a ce que celui-ci soit entiarement ef- fectue. 11 importe, disent les An- glais, d'eviter les provocations. A Cuxhaven, ou cinq correspondents anglais et omericains attendent une vedette de la c Royal Navy A qui doit les romener a Hambourg, Ies autorites navoles regoivent i'ordre de ne pas des ilaisser monter a bord. Les Americains sont en ebullition. De nouveaux agents de I'l. S. sont montes a bord des cc Liberty- Tandis que Yon s'organise le mieux possible, sous les ordres d'un leader, les robbins (ci-dessous) reprennent aussiti t leurs etudes interminables comme si Hen d'extraor- dinaire ne s'etait passe... ships a, ofin de cc filtrer * les pas- sogers, et isoler soigneusement des responsables presumes des c me- nees de resistance r.. Par la mime occasion, its tachent de decouvri?r s'ii est exact, oinsi qu'on d'a rap- porte, que les immigrants regoivent directement des ordres de 1' c Ir- goun s, ou moyen d'apparells de radio aiandestins. Le Gouvernement frangais re- vient, une fois de plus, a to charge, renouvelant son offre d'hiberger des refugies de .1' a Exodus > en attendant cc leur tour legal d'odmis- sion en Palestine :a. La IVme Re- publique veut bien accepter un maximum de 19.000 Juifs deplaces a en transit r. 8 SEPTEMBRE. Nouveau triomphe de d'I. S. it fallait necessairement que, parmi des Sionistes les plusactifs qu'abrite en ce moment Paris, it y eut un rabbin Korff, plus Americain que Juif, et plus agent de publicite que martyr d'une cause socree. N'etait i'atmosphere tendue et chargee d'electricite, le grand projet du rob- bin new-yorkois auroit ete pris pour un gog mal regle. La naivete de cet homme ast incommensurable. Son peche fut d'avoir cru que Ton se rendait aussi facidement de Paris 6 Londres, en avion prive, que de New-York a Chicago, et ce, opres s'etre 'signale 6 ('attention de tous par un train de vie,d'Aga Khan - a d'hotel Crillon. II est vrai que, d'apres ses paroles, it vouloit bom- border le a Foreign Office n par represailles, parce que' M. Kevin n'avait pas consenti a lui accorder un visa d'entree en Grande-Breto- gne. Le Rabbin Korff, qui, avec ses trots freres et son pere, rabbis eux-manes, vit so mere massocree dons un pogrom, en Russie sovieti- que, a to consolation aujourd'hui d'etre assure de to sympathie agis- sante des communistes frangais: Manifestation antibeviniste au camp de 'Belsen, centre de a resi- dence b des Juifs deplaces de is zone britannique. Un mannequin representant ?tant bien que mol la personne du cc Foreign Secretary * est pendu, puis bride, en presence .de cineastes qui se trouvaient la ' par hasard. Au plus fort de to ma- nifestation, quelqu'un demanda que Von organisat une a marche sur Hambourg e, et it fallut ,route to diplomatic de deux chefs de I'Agen- ce Juive et du Congrbs juif mondial pour empecher qu'on mit cette idee a execution. 9 SEPTEMBRE. Le debarquement a commence hier, et les passagers de I' cc Ocean Vigour s se sont deja instadles au camp de Pdppendorf. Jomais scenes de violences n'ou- ront etc observees plus etroitement, - Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415ROO0500030031-8 decrites avec plus de minutie - et de passion. L'instant etait ex'cep- tionnel, pothetique. C'etoit, brus- quement projete sur,le plan humain, visible a tous :Ies regards, -le point de tension tie plus insoutenable d'un conflit qui n'a cesse de progresser en trogique depuis la fin de la guerre. D'Auschwicz a Hambourg, la difference est de degre, non de caractere, et ce rapprochement, pour injuste qu'il apporaisse dons l'abstrait, semble plus naturel dons la realite. S'ii y avoit, parmi Ies voyageurs de 1' c Exodus v, des rescapes des camps d'extermina- tion, ils ant du se sentir courbes devant le meme destin implacable, - dont sont responsables, non seu- lement les Anglais, mais aussi des AmCricains, (qui dementent deu:rs encouragements verbaux par leurs intrigues aupres des Arabes) et, dune ?fagon generale par tous les pays qui, pries de., s'int'resser au Ci-dessus : Quatre photos illustrent I'aventure du rabbin Korff, arr@te au moment ou it se preparait a oiler bombarder Londres non seulement de tracts vengeurs mois aussi au moyen de quelques bombes {obriquees aver des extincteurs (7) 1. Le rabbin quitte le cabinet du juge d'instruction. - 2. M. Roger David represen- tent M. Depreux, ministre de I'Interieur, montre aux journalistes Fun des fomeux tracts. - 3. Vest i'avioteur americain Reginald Gilbert, engage par Korff qui de- nonco le robbin a Ia police francaise. - 4. La secretaire du robbin, Judith Rosen- berger, orretee en meme temps que son patron. sort des refugLes de I'Europe Cen- firale, font la sourde oreille, tandis que Ieur presse fait chorus ovec des sionistes. Responsabi-lite collective, l'expression n'aura jamais poru plus adequate. Les debuts de 7' a Operation Oasis s se sont deroules dons its colme. Les soldats britanniques des- cendaient dons ?les tales, saisissaient les bagoges des immigrants, desquels r etoient ainsi forces de suivre s ces porteurs intempestifs, mais ou- toritaires. Toute violence cependant ne fut pas absente et, cur des 1.420 passogers de a Ocean Vigour o, une quarantaine furent deborques de force, saisis aux bras et oux jambes, transportes sons manage- ment par des soldats - dit un t,6- main -7- qui avaient penetre sur is pant du navire c comme une equipe de football fait irruption sur le ter- rain du match N. On vit aussi quel- ques tetes ensanglontees. Deux journalistes - un Anglais et un Americain - autorises a monter a bard, constatcrent qu'on avait, a certain moments, use d'une via- ilence superflue. 10 SEPTEMBRE. Au tableau de chasse de I'I. S. un navire amarre dons de port de Venise, le c Pancrescent >, jou geant 4.500 T., prend feu dons des Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415ROO0500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 circonstonces mysterieuses. Quel- besogne, c'est etc dix foss pis. Je ment bestiale, stupide et incroya- ques jours ouporavant, le meme ba- suis de dernier homme qui ouroit ble. > teau avant heurt6 une mine dons le consent! a voir les methodes des Aprbs l'epilogue du voyage man- conal Giudecca. < Reuter > souligne briseurs de greves yonkees oppli- que de d' c Exodus >, d'opinion se que le novire devait, a en eroire' Iles quees aux passagers de I' a Exo- retourne vers Lake-Success, ou rumeurs, emborquer des: immigrants dus >. Id est vrai que de represen- ('imbroglio polestinien sera, une fois juifs okindestins. Cant des Juifs britanniques estime de plus, debattu. Cest ainsi que II semble que plus qucun nom que to decision de ramener ceux-ci vont les chases : quand la tragedie de part europeen ne r$sonnero aux en Allemagne fut c indescriptible- s'ocheve, la comedie commence... ore'rlies des Juifs sons y eveiller des souvenirs d'espoir ou de tristesse. Si de debarquement de d' c Empire Rival >, au quaff 29, s'accomplit A PROPOS D'UNE < LETTRE AU PERE D'UN sons desordre c'est ponce que les immigrants ovaient dissimulk, a SOLDAT BRITANNIQUE CANTONNE EN PALESTINE>> fond de tale, un bidon d'essence bourne de i, enl eps L' t Empire U N L E C TE U R ARABE Rival >, qui en temps < normal >, est affecte au transport des immi- grants d'Haiffo a Chypre, et vice- versa, a son deuxibme att tot dons ns des circonstances d peu peu tat -d R 1 P O N D A K CE S T L E R pres identiques. ,Les chases se g6terent serieuse- ment Iorsque le c Runnymede Nous aeons public, dans notre numero 117, une lettre d'Arthur Koestler Pork > accosta a son tour, tout re- - le prestigieux auteur du c Zero et l'Infini ' - adressee i au pere d'un sonnont de chants sionistes enton- soldat britannique cantonne en Palestine ,. pes a pleine voix par les possogers. Cette lettre fit sensation dans tous les milieux. Ceux-ci etaient au nombre de Elle nous valut notamment l'interessante a reponse a Koestler > que l'on '1.500. Or, deux cents d'entre eux va lire. L'auteur - un avocat du Caire - nous expose le point de vue descendirent sur le quai sons y titre arabe daps la question palestinienne; point de vue que l'on a beaucoup amenes de force. Les autres se de- trop tendance a negliger... battirent jusqu'au dernier; des fem- mes et Iles enfants ne furent pas Iles La responsabilite anglaise en ce qu'au nom du peuple palestinien; mains combotifs, temoin cette pe- qui concerne to question palesti- at, commettant une nouvelle in- tite title d'une dizoine d'onnees, nienne est etablie. fraction au droit international pu- aux petites dents aiguisees, qui II est tout a fait indiscutoble que blic, elle accorda a 500.000 Juifs mordit jusqu'a I'os le pouce d'un :le Gouvernement britannique a con- le droit de s'etabiir en Palestine, soldat qui essayait de I'entrainer. tracte, a maintes reprises, des enga- molgre ['opposition parfois violente Bilon de la journee : vingt-sept gements en vue de I'etablissement des Arobes (revolution de 1936- blesses, dont trois britanniques. d'un foyer national juif en Palesti- 1939). Hurlant, crachant, mordant, se de- ne. De meme, id est irrefutable que Actuellement, to population de Ia bottant des pieds et des mains, Ian- de Gouveernement anglais s'est en- Palestine est composee de 650.000 cant ce qui deur tomboit sous la gage plus d'une fois, durant et Juifs et de 1.000.000 d'Arabes. Ill main a la tete des soldats, puis sal- apres to grande guerre (1914- est evident que c'est ou peuple pa- sis par plusieurs hommes, ogrippes 1918), a fociliter la creation dun lestinien qu'il incombe de decider si par Iles veternents, quelque peu mal- grand Etat arabe s'etendant du ('immigration juive dolt continuer, menes et matraques, Iles immigrants Taurus a Tl'Oceon Indian et compre- ou si elle dolt cesser; et la majorite furent conduits d'un apres l'autre pant Ia Palestine. A ce moment-46, de ,lo population - majorite arabe jusqu'ou train oux fenetres grills- I'Angleterre, en prenant des enga- - est determinee a ne plus ac- gees qui tes attendait. gements contradictoires, a voulu se cepter un seul immigrant juif. En route vers Lubeck, Us entre- tirer d'une situation precei-re en Nous outres, Arobes, nous vou- prirent de demolir methodiquement achetont I'omitie des Arabes et des dons que lo Palestine devienne un les grillages dont s'ornaient leurs Juifs. Etat independent democratique, ou wagons. En gore de Wandsbeck - Mais ?les engagements controctes Arabes at Juifs jouiront de droits ropporte le a Times * -des Juifs par -le Gouvemement britannique egaux; et nous ne permettrons point reussirent a en precipiter quelques- W obligent que l'Angleterre elle-me- que notre pays soft submerge de uns sur un train de civils atemands, me, qui, en promettant aux Juifs Juifs rescopes des camps de con- archi-p'lein, roulant en sens inverse. i'etoblissement d'un foyer national centration d'A'llemagne. Nous esti- Quatre Allemands furent blesses, en Palestine, n'a pas tenu compte mons que seuls ,les citoyens d'un dont Tun grievement. d'un facteur essentiel : ('opinion du pays sont en droit d'accorder ou de peuple habitant la Palestine. 11 ne refuser refuge a quiconque; surtout 1 1 SEPTEMBRE. faut pas croire que .le probleme pa- lorsque ('immigration en masse ris- La < batailde de propagande v lestinien ne concerne que Juifs at que de changer !la structure humai- continue plus que jamais. Une Anglais; it concerne surtout Ia po- ne de ce pays, en reduisont la ma- grande partie de to presse yankee pulation arabe de Palestine. jorite a une minorite. - dont Iles pages d'annonces scent Au reste, avant meme que ne M C'esY pour cela que nous som- frequemment 'lou?es par des organi- fOt confie le mandat, I'Angleterre mes decides a user de tous les sations sionistes decrit de debarque- en promettant 1',,etob4issement dun moyens legoux pour faire prevaloir ment de Hambourg comme une foyer national juif en Palestine pre- notre point de, vue, en accord avec sorte de pogrome, accornpogne de nait une decision contraire ou droit les principes democratiques les plus scenes d'une bestialite sans pareille. international public qui defend a elementaires. A quoi ~Ie representant des Juifs de un pays de disposer du territoire Grande-Bretagne au Congres juif d'une outre notion. MOAZ EL AZEM, mondial retorque plaisamment : c Si Apres le mandat, I'Angleterre n'a avocat Iles Americains avaient fait cette exerce so souveminete en Palestine LE CAIRE. 14 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 ~r +-* iray c.; t it ifi ttt inii rr Et a -~ rrf it 'err r ._.# trr it ii~! 1 ~t r` r-t tt ;Err` rt/ cc, ..~ iiG't` rGrr~ rP rrr tr rrtri Ct t!t rr rrrrr tL Cfr fir rF t!{EIE 1E Frr rrr, r rrrrr !P Err ru Fr !l6pR LL -- ddwmwa~ LES CARNETS DE DON IDDON (< Don Iddon's Diary >) CORRESPONDANT DU u DAILY MAIL > AUX ETATS-UNIS Tous les dimanches matin, un homme d'une trentaine d'annees, vetu avec une elegance parfaite mais depourvue d'ostentation, parcourt it pas lents le Central Park de New-York, s'ar- retant parfois pour allumer une cigarette, ou se filter dans une attitude meditative. Apres sa promenade rituelle, cet homme rentre chez lui, s'en f erme dans son bureau, et dispose a portee de, la main, trois piles volumineuses d'extraits de presse : l'une contient des informations politiques; une autre, des potins sur Hollywood et Broadway; la troisieme, des evenements et des noms qui, pendant la semaine, ont reussi a franchir lea cercle magique > de la premiere page des quotidiens yankees. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Tard daps la soiree, le jeune hom- me retire de sa machine a ecrire le dernier feuillet d'un article hebdo- madaire qui paraitra, deux jours plus tard, sous un titre imposant, et sur quatre colonnes dans le Daily Mail, de Londres. Et c'est ici que l'histoire com- mence vrairrxent. Car cer article va ?tre lu - avec ravissement - par r deux millions d"Anglais, un million d'Egyptiens, de Sud-Africains. d'Australiens et de Canadiens - sans compter Its millions d'Ameri- eains%qui on trouveront, reproduits par leurs journaux, les extraits les plus c explosifs 3-, lee plus droles, ou simplement lee plus revelateurs de 1'stat d'esprit d'un journalists an- glais aux reparties acerbes et joyeuses. Don Iddon est en effet un jour- naliste d la dynamite : indiscret, moqueur, rosse, excellent dans la controverse, inventeur d'un style vif et colors, et - par-dessus tout, pa- triote. On devine ce qu'un tel me- lange de qualites peut produire, lorsqu'il est l'apanage d'un Anglais qui frequente familierement lee cou- Les jongleries, folatreries et lou- foqueries qui marquerent Its derniers jours du mois d'aont avaient laisse New-York p3mee, abattue, depri- mee, au sortir d'une semaine de fo- lie douce et de vacarme joyeux. L'American Legion, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, s'etait montree plus etonnante encore qu'on n'avait lisses de la politique, de la vie so- ciale et du cinema americains. En Angleterre et aux Etats-Unis, Don Iddon figure parmi Its meil leurs columnists - ne l'appelle-t-on pas le Walter Winchell anglais ? Le terme de columnist est assez dif- ficile a traduire, Disons qu'il expri me la t spscialite a d'un ecrivain qui tient un journal des evenements, journal auquel it est parvenu a Bon- ner un tour a la fois personnel et sensationnel. C'est, en quelque sorte, un echotier aristocratique. Don Iddon, de son vrai nom Er- nest Frederick Iddon, a fait ses de- buts de reporter a Birmingham, puis au Daily Express, dont it fut le cor- respondant new-yorkais en second, aux cotes de C. V. R. Thompson. En 1938, it devint le principal cor- respondant du Daily Mail aux Etats- Unis. Le fameux Don Iddon's Diary, dont nous presenterons regu- lierement a nos lecteurs lee meilleures sequences, fur publie pour la pre- miere fois en 1943, a la demande de Lord Rothermere, l'actuel proprie- taire du Daily Mail. prevu, elle s'etait livree, jusqu'a perte d'haleine, aux bouffonneries Its plus ahurissantes; lee parades monstres avaient deferle a travers la ville, on avait battu 1'estrade et joue It vau- deville en pleine circulation, on s'etait depense en pitreries et en cabrioles de routes sortes It long des avenues et sur Its places publiques... A gauche : Une vue ggnl rale du 27e Convent annual de I' c American Legion s, & Madison Square Garden. A drelte : c ... Les parades monstres avaient d?ferll b travers la vilre, on avast battu l'estrade at loui le vaude- ville on pleine circulation. s Ce carnaval avait deliberement rompu avec les realites et surtout avec Its realites du monde actuel. Et la debauche fut terrifiante - la de- bauche de nourriture, de boisson et de papier s'entend. Dans tout cela, un petit fait a plus particulierement retenu mon at- tention : je n'ai point entendu de mot blessant a l'adresse de l'Angle- terre, an contraire; Its anciens com- battants ont pieusement proclame que Its Britanniques sont presque Its seuls amis dignes de confiance qui restent a 1'Amerique. Cette atonie etait passagere, New- York reprenait des forces, et la voici rendue a une excitation, a une tre- pidation qui frisent l'erethisme. On a publie des statistiques mon- trant que la guerre a coute quelque 350 milliards de dollars aux Etats- Unis, et qu'en revanche, it faudrait an moins 20 a 30 milliards de dol- lars pour sauver Is paix. Mais, a New-York, on a assists a un gold-rush tout different de ce- lui qu'envisageait Mr Bevin dans un recent discours : des centaines de mil- liers de veterans ont encaisse leurs indemnites de demobilisation, dont It total, pour It pays entier, s'elive a pres de 500 millions de dollars, soit une tranche respectable du montant qui pourrait etre consacre a 1'execu- tion d'un plan financier quelconque Ci-dsssous : On a alout? un nouveau gratte-clel, plus e1ev4, au * Rockefeller Center s, complgtant ainsi Is projet du taicoun-philanthrope... Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 - plan Marshall ou autre. A Man- hattan, en un seul jour, les anciens G.I.'s ont soulage les banques de l'equivalent de 3.500.000 livres ster- ling ! Cet argent, on ne le cache pas sous les matelas on dans le has de lain familial. On le depense a dachat de ve"tements, d'equipements, d'au- tomobiles, de nourriture et de bois- son. Pareille injection fiduciere sous haute pression a, comme on pouvait s'y attendre provoque une hausse des prix, et l'inflation s'en trouve plus enflee encore. Mats les ex-G.I's ne sont pas seuls en cause; it semble a vrai dire qu'une veritable frenesie d'achat se soit em- paree des Americains, qui, voyant les Europeens convoiter leur or, et peut-etre mime leurs dents aurifiees, ont devalise magasins et boutiques. Les negotiants perspicaces, flairant l'occasion d'engranger des benefices immediats, ont affiche des solder fic- tifs - soies, satins et fourrures a des prix C sacrifies a - sur quoi les veterans se sont rues. D'ici quelques semaines, les res- trictions sur la vente a temperament seront levees, et alors, l'on assistera a une nouvelle ascension en fusee des ventes et des prix. De plus en plus, 1'atmosphere fievreuse et capiteuse, commence a ressembler a l'hysterie de 1929, et, dans Wall street, reten- tissent des grondements de mecon- tentement. Bien des gens, engages dans cc ma- rathon sans issue, flambent leurs eco- nomies; et quelques-uns vont jus- qu'a realiser leurs proprietes. Par- tout, l'on denoue les rubans roses qui entouraient les bons emis par le gouvernement : la mode est a 1'ex- travagance at a l'insouciance... Aujourd'hui, New-York ressem- ble a une vaste fourmiliere. Dans le quartier negre de Harlem, on abat, les appartements construits par les societes a l'usage des travailleurs et l'on entasse les decombres le long des voics du chemin de fer. C'etaient de grands immeubles de 20 etages, construits en briques rouges, et dune solidite a route epreuve, des loge- ments ouvriers possedant trop pen d'issues en cas d'incendie, dont les debris en pagaille congestionnent a present la 125? rue. Les gens ont adopte, dans Presque tous les domaines, une attitude ner- veuse, l'attitude de ceux pour qui it faut que 'a ca saute s. Et cela c saute ' ! Guere de queues, ?sauf devant Its cinemas, pas de chinoi- series administratives : pas de pape- rasseries bureaucratiques, pas de de- lais dans la delivrance de permis, pas de dossiers en trois exemplaires, pas de rationnement, pas de restrictions. Car 1'entreprise jouit dune liber- te qui confine a is licence. Et, ma foi, cette licence parait efficace. Les ci- toyens sont bien habilles, bien chaus- ses, et respirent invariablement is prosperite. It n'y a pas non plus de men- diants dans les rues a peine, de temps a autre, un clochard alcooli- que aux lisieres de Broadway - at, chaque jour, on tree de nouvelles en- treprises. Car it est toujours possible, ici, de sortir du rang et d'amasser une immense fortune. La chaine de drug-stores la mieux achalandee de New-York - la chain Wallgreens - n'existe que depuis quelques an- nees. De mime, l'enorme empire d'edition de Henry Luce (dont les benefices ont depasse 750.000 livres pour les six derniers mois) fut tree, it y a moins de 25 ans, au moyen d'un capital insignifiant. Des garcons de bureau devien- nent vice-presidents de grosses socie- tes, conformement a la tradition, et l'on croise de nombreux millionnai- res flambants neufs dont 1'accent tra- hit les origines paysannes et euro- peennes. L'Americain est toujours pret a s'enthousiasmer et a risquer as chance soft elle. En cc moment, it depense des flots d'argent pour s'equiper de frais et fait table rase de tout cc qui est declasse ou passe de mode, Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 On va construire a New-York Is siege permanent de 1'O. N. U. Le palais s'elevera entre la 1" avenue in 42e at la 450 rues. c 11 semble, a vrai dire, qua 1'O. N. U. devienne le symbofe de la munificence du monde plutot quo calm de in paix du monde. s On dirait que i@ vaste continent s'efforce de montrer a toes Its te- nants d'autres theories politiques et economiques que It systeme ameri- cain est, de tres loin, le meilleur. Aussi, Von engage tons Its capitaux dont on dispose dans des affaires plus importantes et que l'on es- compte meilleures. On a ajoute un nouveau gratte-ciel, plus eleve, an Rockefeller Center, completant ainsi It projet du taicoun-philanthrope. On a bati, It long de Park-avenue, de nouveaux blocs de buildings de verre et de baton, abritant des bureaux, et 1'on elargit Its boulevards et les at- tires surelevees en vue d'assurer a Is vile des degagements rapides. 11 est question de nouveaux tunnels sous 1'East River et 1'Hudson; it y a des plans prevoyant la construction de nouveaux ponts et de nouveaux aeroports. La ville est toute vibrante, toute bourdonnante d'activite, else La nuit, son pouls s'accelere en- core, lorsque Its citoyens payent It prix de leurs plaisirs. Ces distrac- tions, dont on pretend couramment qu'elles constituent one detente, sont, en fait, bien plus extenuantes que les heures passees an bureau on meme a la fonderie. Entasses dans Its salles de danse, des garcons et des filles de tons ages - jusqu'a 70 ans inclusivement - cabriolent, s'etreignent, et se tre- moussent, an son de rythmes sau- vages. Les femmes, bronzees par de longs moil passes sur Its plages, ex- hibent leurs epaules et leurs bras nus, et, parfois, leer... estomac. Les bra- celets cliquettent, la soie bruisse, Its jambes, gainees de nylon, ont lair nues. C'est un asile d'alienes, et c'est Babylone... Les villes de province essayent de ne pas demeurer en reste avec la me- tropole. Les beautes aux poitrines provocantes, aux cuisses musclees, out parade pendant plusieurs jours a Atlantic City, et, bien que, pour remporter Its premiers prix aux concours, it fallut satisfaire a un test d'intelligence, la plupart des girls, lorsqu'on leur demanda si elles aimaient Kipling repondirent : 'Quel ti est a peu pres le gout de ce truc-la ?s Venant se greffer sur des preoccu- pations de cet ordre, la menace d'Henry Wallace de constituer un tiers-parti, l'insistance du maire O'Dwyer sur la necessite de reelire It president Truman, la poursuite de la querelle judeo-arabe a Lake Succes n'ont suscite que peu d'attention. Neanmoins, 1'O.N.U, continue de defrayer la chronique - Is mauvaise. La demande d'erection d'un quar- tier-general grandiose, et d'un a ac- cis monumental s compose d'avenues et de boulevards, a decha?ne fire des contribuables auxquels it incombera de payer la majeure partie de la note, laquelle pent s'elever a quelque 20.000 livres sterling. 11 semble, a vrai dire, que l'O.N.U. devienne le symbole de la munifi- cence du monde plutot que celui de la paix du monde. Je suggere, pour ma part, que Its diplomates rendent l'organisation efficace, avant d'essayer de lui faire une beaute. Le patient maire O'Dwyer lui- meme s'est pris de colPre contre cer- tains des architectes, et 1'on a en- tendu dans City Hall, des cris tels que : c Menteur I y, c Fumiste 1 a c Plaisantin I s. 11 circule egale- Ci-d.ssous : Le patient maire O'Dwyer lui-memo s'est pris do colere contra car- tains des architectes, at l'on a entendu dans c City Hall s des cris teas qua : c Montour I s, c Fumiste I ., . Plat- santin I ,... Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 ment des histoires de corruption, de pots de vin, et de graissage de patte par des compagnies qui essayent de se faire adjuger la construction de 1a nouvelle Genive. Une fois de plus, la boxe passe an radioscope. Un livre superbe - The Harder They Fall --- de Budd. Schulberg, montre cc sport sous 1e. jour qui lei convient - racket, tape-a-1'a:i1 (si Ion ose ecrire), es- croquerie. Une grosse industrie ot1 1'on joue aver des des. pipes. Il y a, an total, 10.000 boxcars professionnels aux Etats-Unis, et lee < consommateurs a deboursent chaque annee quatre millions de Ii, vres pour assister a leurs ebats. Les voyous et lea aventuriers em poisonnent la profession, et le nom- bre de combats an K cheque a juges soudoyes on boxeurs payee pour prendre une correction -- ne cesse d'augmenter. - R A Autres sujets de conversation : la police reclame les 40 heures: aug- mentation de 32 % en un an sur les prix des denrees alimentaires: construction d'abris pros d'Albu- querque en prevision de la troisieme guerre mondiale; mise a l'index par lee Mormons du magnifique ouvrage de John Gunther : Inside the U.S.A.; violente epidemie de rhume des foins dans l'Etat de New-York; critique furibonde du rapport de guerre du marechal Montgomery, que l'on accuse de Witte qu'un < ahurissant tissu de declarations fausses, de demi-verites, d'insinua- tions malveiilantes, d'omissions. et de glorifications de Soi a. On a egalement enregistre I'ordre donne par les compagnies de taxis i leurs chauffeurs de se racer plus souvent, de s'habillet mieux et de sourire a leers passagers; la nouvelle que la biere cofitera bientot 15 cents le verre: l'annonce que le peuple americain consomme 500.000 livres de somniferes chaque annee, et plus de 25 livres de savon par habitant; d'immenses avis de l'American Meat Institute, avertissant les citoyens qu'ils trouveront bientot de la vian- de en plus grande quantite. En cc qui concerne la mode, lee styles sont a tel point severes, que certaines femmes se plaignent de n'avoir pas la moindre chose inde- cente a porter. . La nouvelle-surprise qui arrive d'Hollywood, c'est que, a la suite de la crise, it est probable que les salaires de vedettes vont encore aug- menter. Cela a l'air dune plaisante- rie, et je pr' oyais le contraire, mais les producteurs pretendent qu'il leur faut utiliser les grands noms, par mesure de < securite a. Its n'osent pas, en effet, prendre le risque de lancer des inconnus et ont l'intention de se reposer sur lee prestations des acteurs et des actrices, dont le vo- lume quotidien de correspondance d'admirateurs est suffisant. Solon leepr theorie, un mauvais film joule par Gable, Tracy on Power fera de I'argent, tandis qu'un bon film joue par d'obscurs debutante, pourrait ne pas en rapporter. Les stars ont proteste contre la fausse impression que retire le pu- blic de la publication de leurs reve- pus. C'est un usage, ici, que it gouver- nement public les montants des plus haute salaires qui aient ere payee chaque annee, mais it s'abstient de pubtier le chiffre des impots afferents aux dits salaires. Aussi, lee totes de serie, au nom- bre desquelles figurent Betty Grable, Olivia de Havilland, Fred Mac Mur- ray, Rita Hayworth, Bing Crosby et Ray Milland, ont-elles tenu a cc que l'on sache qu'elles s'estimaient heureuses lorsqu'elles pouvaient dis- poser de 10,000 livres, alors que leurs gains s'elIvent a pros de 50.000 livres l'an. La Marine des Etats-Unis a re- fuse de projetet en guise de delasse- ment pour ses hommes, le film de la R.K.O., Crossfire. Le film expose des sentiments antisemites. La pretendue influence commu- niste a Hollywood est a l'ordre du jour. et it y a eu de belles empoi- gnades a Is radio. La mere de Gin- ger Rogers a critique its radicaux avec virulence, mais je crois que son allocution ne les a nullement desser- vis. La soi-disant vague d'austerite ne seeable guere ternir le faste des fa- buleuses: receptions d'Hollywood. Celle qu ont donne Lana Turner et Tyrone Power dolt avoir coftte a elle settle Presque autant que le plan Marshall. 11 y avail 150 converts, des milliers d'orchidees, des verres oh se touvaient graves des 2aeurs enlaces et. deux: noms - < Lana x, < Ty s. Les verres furent distribues aux invites. Pour I'originalite, on repassera... Solution proposee par Elsa Max- well, grande mondaine et grande donneuse de receptions, pour resou- dre la crise britannique : Premier Ministre : Ernest Bevin; Lord Wootton an Ravitailiement; Sir John Anderson et Anthony Eden recevront de hautes foactions --- non definies - an sein du cabinet; Sir Hartley Shawcross demeure a la Justice. Quant a Mr Churchill, declare Elsa, it devrait resigner see fonctions de chef de l'Opposition et cider la place a un homme plus jeune, plus liberal. Mademoiselle Maxwell, vous de- vriez vous contenter de discuter lee metites compares du toast an caviar et du toast aux anchois... Bons mots : peut4tre lee minis- tres travaillistes feraient-ils bien, an lieu de se marcher mutuellement sur Ies pieds, d'essayer de se tenir de- bout sur tee leers propres. Si'l'O.N.U. ne cesse point de coo- per des cheveux en. quatre, it se pourrait que, bien&t, l'on se remit a couper lee atomes en quatre... Don IDDON. t:i-desaous :. La nuit, le pouls de New. York s'accbl?re encore, lorsque lea ci- toyens payent le prix de lours plai- Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000506030031-8 LES MEMOIRES DE FARINACCI FUT FUT QUI SECRETAIRE GENERAL DU PARTI FASCISTE MEMBRE DU GRAND CONSEIL MINISTRE DE MUSSOLINI(') Au tours d'une visite a Farinacci, von Ribbentrop lui revile is < dessous des cartes a du pacte geemano- russe. 11 en ressort 1?) que les Russes envisageaient de faire la guerre aux Allies aux c6tes de I'Allemagne; 2?) que, se ravisant, et en formulant des exigences ahurissantes, its ont amens le Reich a dectencher contre eux une attaque- eclair. Apris le depart de Ribbentrop, Farinacci se plonge dans la lecture de journaux italiens. CALOMNIES... Quelques heures plus tard, on de- vait m'apporter de nouveaux jour- naux italiens. Je les parcourus ce n'etait qu'une campagne de recriminations absurdes, de mesquineries et de bas- ses calomnies. Des journaux serieux comme le Corriere delta Sera, la Stampa et le Messagero n'hesitaient pas a publier des articles vraiment ignobles. tels ceux qui dirigeaient d'odieuses attaques contre Mussolini et Clara Petacci. On y decrivait le Duce comme un homme sadique et deprave. Or, si les Italiens pouvaient savoir la verite, its reconnaitraient an contraire quelles sont ses verita- bles qualites humaines. Je n'irai pas jusqu'a pretendre que routes ses qualites me plaisent, mais elles m'impressionnent beaucoup. Mussolini est 1'homme le plus doux, le plus calme, le plus pueril - dans ses manifestations sentimen- tales -- du monde. Son ame semble presque feminine. 11 a la timidite dune vierge, la sensibilite d'un mu- sicien, le langage d'une superieure de convent. Pendant les vingt-quatre annees que durerent mes relations avec lui, je ne 1'ai jamais entendu user d'un mot vulgaire. Aussi, lors- que je me laissais aller a blasphemer en sa presence, it rougissait, plein de gene. Le Duce ne boit pas, ne fume pas at ne joue jamais. 11 considere l'amour comme une aven- ture romantique plutbt qu'autre chose. It a peine a refuser quoi que ce soit a quiconque se trouve devant lui. Et ses manieres brusques devant les strangers et les foules, ne sont que la reaction de sa timiditi natu- relle. Il est intransigeant en ce qui concerne les bonnes mceurs et 1'hon- 20 netete, de sorte qu'on s'est bien garde de lui reveler certains acres reprehen- sibles, on bien alors, on 1'a mis dans une position telle qu'il s'est vu oblige de soutenir jusqu'au bout ses amis et proteges. Patfois, it les de- fendit comme s'il ne voulait pas ad- mettre qu'il avait mal choisi cer- tains d'entre eux. Pour ce qui est de son honnetete personnelle, je suis persuade qu'il est irreprochable. Et c'est tellement vrai que les ca- lomniateurs d'un homme qui, pen- dant vingt et un ans, a ere le dic- tateur d'un grand pays, ne trouvent qu'un blame a lui adresser : de s'etre laisse appeler a Bibi a. par sa mai- tresse... Comma si cela pouvait causer le moindre dommage a quel- qu'un 1 Je souhaiterais connaitre le nombre de mefaits qu'aurait commis ce vieux satyre de Badoglio, s'il avait ate a Ia tote d'une nation pen- dant aussi longtemps. Je lus ensuite une serie d'idioties a propos des lingots d'or de Piero Gazzoti, des* alliances (2) que Rino Parenti aurait volees aux Italiens, et de la fortune de Rino Alessi, qui epousa une femme tres riche. Ce que 1'on ecrivait contre moi aurait d'ail leura suffi a prouver que ces accu- sations n'etaient que wiles calomnies. Ma petite villa de quelques cham- bres, a Serapo, dans laquelle vivaient ma femme, mes enfants et ma bon- ne, on la depeignait comme une a villa princiere y, aloes qu'il m'etait impossible d'y heberger ne fat-ce qu'un seul hbte. Quant a ma villa de Rome, avec ses huit pieces, et pour le terrain de laquelle je n'avais paye que deux lines le metre carne, parce qu'a l'epoque le quartier etait situe en dehors de la villa, on la Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 considers comme r une villa de na- bob '. Mon appartement de la Via Aterno, est un a riche palace a., oit je me livrais, notamment, it de folles orgies. Quiconque me connait pourra dire que, si j'aime les jolies femmes, lea orgies ne sont pas mon fort - elles me repugnant. L'appartement-studio de Milan, lui aussi, eat gratifie du qualificatif e princier x. Sans parley de Cremona ois ma participation aux benefices resultant de la vents de permis de Chasse dans lea reserves de Stagno Lombardo deviant x la possession d'un immense domain a. Quand je pane que je paye chaque annee ma part de 1000 lines pour le permisl... Enfin, on pretend qu'un journal qui eat la propriete dune compagnie (Mori, Varenna, Magi, Moretti, etc.) m'appartieat en totalize, depuis le batiment jusqu'aux tintypes, aloes qu'en realize tout ce que j'y possede se unite a mon appartement et an titre du ? journal I Or, j'estime en route sincerite que mon confort fur loin d'e'tre le fruit d'illegitimes pro- fits. Un homme qui fur, pendant vingt ans, un des leaders de la Re- volution, qui eicerca avec une cer- tain chance et quelque habilete, la profession d'avocat an tours d'im- portants proces, qui dirige, depuis 1914, tin journal dons le titre at la tendons politique lui appartiennent, ne pent-il se permettre de posseder quelques modestes biens :deux ap- (1) Voir a Europe-Amerique s depuis le n? 108. (2) On se souvient que lore do la campagne d'Ethiopie, lea Italians se dafirent volontairement de lours al- liances d'or h titre de contribution de guerre, Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 partements, deux villas dans la ca- pitale, one autrl tres petite celle- - la, daps one station balneaire, et on depot d'un demi-million de tires dans on banque ? Au reste, je fus l'un de ceux qui demanderent a Mussolini de faire proceder a des enquites sur les ori- gines de certaines fortunes, et j'au- rais voulu titre le premier a subir on examen de ce genre. Je souhaite que le gouvernement de Badoglio hate la publication des resultats de ses investigations personnelles. Je verrais ainsi, demasques, les ignobles men- tcurs qui n'hesitent pas a ecrire pa- reilles inepties contre d'honnites gens incapables de se difendre. A propos de ce qui precede, je me souviens d'une anecdote. C'etait it y a quelques annees, en 1934 je crois, Mussolini avait appris qu'un di- gnitaire (1) s'etait comproinis dans des affaires peu reluisantes. Le Duce envoya par la suite one sorte de let- tee... pastorale a tous les hierarques du regime. It y demontrait tout Je mat que pourraient causer au fas- cisme la malhonnitete et la corrup- tion nees d'un trop grand amour du gain; puis, it concluait en leur di- sant qu'ils ne devaient pas a voler a mais qu'ils devaient vivre en hommei honnites et integres. En ce qui me concerne, je repondis a la lettre du Duce dans Its termes suivants : e Cher President, j'ai recu votre let- tre, etc... etc... Si je ne vole pas, c'est que telle est ma nature, mais s'il fallait donner one raison de ne pas le faire, je dirais que ce n'est pas seulement par honnitete, mais aussi par astute. En effet, le jour pour- raft venir oil it faudrait rendre des comptes aux Italiens. Votre Fari- nacci. 3, J'appris dans la suite que le Duce avait beaucoup pane de cette lettre avec ses intimes. Quoi qu'il en soit, ces desagreables calomhies eurent le don de m'exas- perer et de me donner des insomnies. (1) Federzoni? GCERING EXPLIQUE C E QUE SERA L' E U ROPE -D'AP RES GUERRE, < MEME DANS LA FUNESTE HYPOTHESE OU NOUS PERDRIONS LA GUERRE Vets la fin du mois d'aol'it, et an debut de septembre, je recus d'autres visites : Goering, Himmier, Streicher, Dcenitz, Sauckel et Speer. Toutefois, aucune de ces entrevues ne revitit d'importance politique; ce furent plutot des marques de cour- toisie; l'on tilt dit que l'on voulait me faire oublier la froideur de Hit- ler. Seuls Goering et Daenitz me fi- rent d'interessantes revelations au point de vue militaire, social et poli- tique. Goering me parla longuement des annees qui precederent la prise de pouvoir par les nazis, et, it voulut qu'a mon tour, je lui raconte les evenements et les idees qui furent a l'origine de x l'Interventionisme a et du Fascisme. It me dit aussi que le siecle actuel etait celui du natio- nal-socialisme et du fascisme etendus an plan continental. a Mime dans la funeste hypo- these >, me confia-t-il en mauvais italien, c oil nous perdrions la guerre, rien de ce que nous avons fait ne serait perdu. En voyageant de par l'Europe, je m'en suis rendu compte. Le monde evolue vers la gauche, contre les castes forcloses de I'aristocratie, de la ploutocratie, des conventicules ecclisiastiques, contre les monarchies et les reactions. L'as- pect nationaliste de notre ideal se developpera en on robuste a conti- nentalisme a, en one creation de 1'es- pace vital necessaire a tous les tra- vailleurs europeens. s Nos reformes sociales, notre abolition graduelle et sans effusion Ci-contr. ? Hitler et Goering so con- gratulent. Les confidences do Goering & Farinacci revgtent une grande impor- tance pour In ? petite histoire ?, du fait do In position exceptionnelle du Mar6chal du Reich & cette 6poque. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 - ment en Afrique 41u Nord, du blo- cus de la Mediterranee, de Ia chute du fascisme, des victoires d'El Ala- mein et de Stalingrad, l'initiative a passe dans It camp ennemi. --- C'est exact, admit Goering.. Puis, it me demontra que, dans cha- que guerre, l'initiative change de cote, sans toutefois que cela modifle sensiblement la situation. L'initiative eat tributaire d'un ensemble de contingences qui n'ont souvent au- cun rapport avec la puissance recite d'un pays. On peat arriver a vain- cre par la diplomatic, par Is politi- que et par les' armes. Et, salon Goe- ring, la diplomatic allemande cher- che a btouiller Its cartes en Ameri- que du Sud, en Turquie et dans It Moyen-Orient, sans oublier Its gou- vernements balkaniques fant6mes qui resident en Egypte. Cette offensive diplomatique, dont Its progres soot satisfaisants, permet d'augurer sans nut doute une dissension entre M.R.S.S. et Its Anglo-Ameri- cains. (1) Mais Hitler compte, avant tout, sur une victoire mili- taite. En retenant 1'ennemi a l'Ouest grace an puissant Atlantik Wall, on pourra jeter toutes Its for- ces de 1'Axe contre i'Est, dans le but de forcer une victoire decisive. D'autre part, l'Allemagne transporte toutes ses usines dans une zone de securite, a i'abri des bombardements. Ensuite, on creera et continuera la production d'armes offensives et de- fensives qui revolutionneront Its me- thodes de guerre cc rendront 1'ini- tiative a l'Allemagne. Des milliers, parmi lea meilleurs experts du monde, travaillent dans cc but. La puissance aitienne ennemie sera ecra- see par une armada d'avions de chasse du type It plus nouveau et qui seront pratiquement invulnerables par suite de, leur vitesse. Des armes offen- sives, que l'imagination d'un roman- cier n'eut pas revees, transformeront 1'Angleterre d'abord, Its Etats-Unis ensuite, en une mer de flammes, sans qu'il soft necessaire de sacrifier un seal bombardier. Les types les plus recents de sous-marins impossibles a reperer, ecumeront Its oceans par centaines, paralysant tout trafic. Et, finalement, des bombes terribles, chargees d'expiosifs nouveaux ou de melanges dont 1'effet sera apocalyp- tique, detruiront rapidement Its ob- jectify militaires en territoire ennemi, La guerre pent devenir atroce. Mais, d'apris Goering, on n'en arrivera pas a cc point, parce que la terreur ini- tiale chez 1'ennemi sera Celle que Yon pourra immediatement dicter des conditions de capitulation.. Naturelle- ment, pour arriver a cela, l'Alle- C1-eontrv t Dans le second stade de 1'evolution precedent l'union politique du continent, I'Europe auralt etb divi? the - salon Goering - on sept gran. des federations politiques, In France at in Belgique reunies formant Puna d'elles. magne dolt, avant tout, gagner du temps. Et nos ennemis semblent It savoir, puisqu'ils se lancent de tou- tes parts a 1'attaque de is forteresse europeenne. Je voulus que Goering me dise si Its conditions de capitulation que l'on imposerait aux a allies > se- raient sevires. Goering m'avoua qu'il ignorait quelles etaient exactement 1e@ intentions de Hitler i cet egard, mais it etait certain de connaitre an moins Its bases Sur lesquelles Its ne- gociations eventuelles as deroule- raient. L'Axe demanderait 1'expul- sion des Angto-Americains d'Eu- rope, d'Asie-Mineure et d'Afrique: la repartition equitable des reserves d'or et de routes its ressources eco- nomiques mondiales. Si, par la suite, l'Australie, l'Inde, It Canada, 1'Alas- ka, etc. veulent s'unir a I'Amerique et a l'Angleterre, la question n'inte- ressera ni l'Allemagne, ni I'Italie. Tout au plus It Japon y aura-t-il son mot a dire. Quant a l'U.R.S.S., elle devra ramener as frontiire der- riere It Dnieper. Le bolchevisme de- vra, bien entendu, disparaitre, et it faudra que It pays soft ouvert an commerce europeen et international, tout comme Is Chine. Ces confidences, venant d'un hom- me aussi cerieux, aussi cordial, in- telligent et bien renseigne que Goe- ring, exercerent sur moi un bienfai- sant effet. Le Marechal du Reich s'en rendit compte, et, an moment de monter en voiture, it ajoura que douter de la victoire serait un crime. La confiance nest-elle pas is meil- leure arme ? Je n'en ai jamais douti. Je I'ai ecrit dans mon quotidien, a une epoque oik Goering n'imaginait mime pas Is naissance du national- socialisme. En revenant vers mon apparte- ment, je remarquai sur la table un atlas avec la carte d'Europe que It Marechal avait hachuree au moyen d'un Bros crayon rouge et bleu. Je crois avoir commis le seul larcin de mon existence lorsque j'ar- rachai Is page et la mis de cote. Je voulais m'en servir comme aide- memoite, le jour on, rentre en Ita- lic, je pourrais continuer a ecrire mes souvenirs. Je remis l'atlas a sa place avec It plus grand soin, en esperant que It lieutenant Foster, mon poin- tilieux cerbire, ne s'apercevrait ja- mais du larcin, car it aurait ere ca- pable d'en aviser la Gestapo. (A suivre.) P. S. Nous devons a 1'obligeance d'un aimable confrere, M. Adolphe Schoenmaekers, 1'explication de la parenthese equivoque contenue dans Its Memoires de Farinacci (Europe- Amerique n? 117, p. 25). II s'agis- sait des mote suivants : K (Edda et Gering) m. Notre confrere nous en- vote a cc propos, la reference que voici, empruntee i un ouvrage de Jean Bardanne : Franz von Papen, chap. VII, p. 143 : . En avril 1937, le chancellor Kurt s von Schuschnlgg se rendit 2t Venise : . Mussolini, tout en lut affirmant son . reel deair de voir maintenir l'inde- s pendance de 1'Autriche, declarait . qu'fl convenait d'eviter lea incidents. . Quant & Ciano, it no lui dissimula . guere une hostilite payee par Berlin at entretenue par so femme depute . quelques semaines maltresse de Goe. . ring... . Cette liaison avast ere l'ceuvre do von Papen, qui non seulement avait . prtaente la file do Mussolini au plus . fidble collaborateur de Hitler, mats avast insistb aupres de a cat enfant . aatucieux at brutal de Goering (2) . pour qu'ii ait avec In femme de Ciano . une do ces liaisons qui clan- . sent un homme .. (1) Cette prevision s'est verifiee... apres in defaite du Reich. (N, d. 1. R.) (2) Cast ainsi quo von Papen parlait de Goering dans une soiree diploma- tique, on juin 1937, lx Vienne. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 MON JOURNAL DE R10 PAR A N D R E P U J O L (1) CORRESPONDANT SPECIAL D' 23 AOU'T. Ceux qui s'attendaient a ce que I'Argentine adoptat une attitude in- transigeante en sont decidement pour leurs illusions. Le Dr Bramuglia se montre le plus conciliant des hom- mes. It reclamait l'unanimite ? It se rallie aux deux tiers. It demandait la convocation d'une conference econo- mique avant Bogota ? It accepte sans difficultes qu'elle n'ait lieu que, dans le courant de 1948. Le secre- taire general de la delegation argen- tine declare : c Nous nous sentons democratiquement inclines a accepter (1) Une premiere partie de ce pitto- resque reportage a paru dans noire pre. c6dent num6ro. la decision de la majorite s. Est-ce 1'explication ? It semble beaucoup plus vraisemblable que 1'Argentine cherche a prouver ainsi que les ac- cusations portees contre elle d'etre le < mauvais coucheur panamericain a, si j'ose ecrire, ne sont pas fondees. Si telle est bien son intention, c'est un succes. Qui a lance l'idee d'une c zone de securite s a l'interieur de laquelle toute attaque entrainerait une reac- tion commune ? On l'ignore, mais it semble bien que M. Torres Bodet, chancelier du Mexique ne soit pas totalement etranger a cette concep- tion. Elle repond, en tout cas, aux preoccupations de la majorite des na- tions latino-americaines qui redou- tent de se voir melees a un conflit qui eclaterait en Grece ou en Coree. Mais quelle interpretation les Etats- Unis, a supposer qu'ils l'admettent, vont-ils donner du projet ? 24 AOUT. Aujourd'hui dimanche, tout est plus calme a Quitandinha. Ceux des delegues qui n'ont pas profite du week-end pour aller a Rio faire la tournee des grands-ducs, conversent par petits groupes ou echangent en aparte des idees apparemment fort serieuses. Seul travaille le Comite Special des Cinq charge de preparer Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Ci - contr. (de gauche h droite) : MM. Raul Fernandes, Chancelier du Bresil, Juan Braaglia, Chancelier de 1'Argentine et Levi Carneiro, delegue bresilien. Rappelons quo is titre de Chancelier eat donne, on Amerique la- tine, aux Ministres des Affaires Etran- geres. le travail de la sous-commission de- leguee par la commission qui doit definir 1'agression et ses limites. Comme it fonctionne a huis-clos, it ne nous reste que la ressource du' bar. C'est la que se tient la foire aux bobards. Mieux vaut attendre demain. It ne manquait plus que cela. Une revolution vient d'eclater en Equateur; le president de la Repu- blique eat en fuite et un gouverne- ment militaire a prix It pouvoir. Que va - faire M. Trujillo, chancelier equatorien, qui preside la delegation de son pays ? c Je vais probable- ment m'en alter demain, puisque je ne represente plus aucun gouverne- ment a, repond-i1. Voila donc un second Etat qui ne pourra signer 1'accord final. La politique evolue si rapidement dans ces pays super- latins qu'il serait sans doute prudent d'en terminer vite avec la Confe- rence, sous peine de vpir disparaitre lee uns apres les autres les represen- tants de nations a privies de leurs institutions parlementaires a comme dit le senateur Connaly. 25 AOUT. M. Warren Austin, de la delega- tion nord-americaine, est un brouil- lon, a moins qu'il n'ait un gout trop prononce pour le whiskey, cc que je me garde de pretendre. De- vant la seconde commission, M. Van- denberg lutte de toute son influence et de tons ses arguments pour obte- nir qu'aucune discrimination ne soit faite entre lee attaques venant de l'ex- terieur et celles venant de l'interieur du continent. Or, devant la troisie- me commission. M. Austin se pro- nonca en faveur d'une proposition qui reconnait implicitement cette discrimination. Il admit et, plus en- core, defendit avec chaleur une pro- position etablissant qu'en cas d'atta- que par un pays extra-continental, la victime conserverait son droit de vote an tours des consultations pre liminaires a l'intervention generale. Comme la commission avait prece- demment decide qu'en cas de conflit entre deux nations arnericaines, les parties ne pourraient prendre part au vote; l'attitude de M. Austin mar- que une contradiction entre lee theses de deux des principaux delegues yankees. On comprend les sourires sarcastiques de certains... 27 AOUT. Nous avons vecu, cc mercredi, la journee la plus chargee de resultats depuis l'ouverture de la conference. Hier avait ete calme. Aujourd'hui, la seconde commission, reunie en assemblee pleniere, en a c mis in coup a, L'Argentine 1'emporte definitive- ment en cc qui concerne lee conflits interamericains. Il eat convenu qu'apres conversations preliminaires a toute intervention, lee nations in- teressees seront mises en demeure de suspendre lee hostilites, puffs que se- ront epuises tous lee moyens paci- fiques de regler le conflit. Mais, fait beaucoup plus impor- tant aux yeux des delegations ar- gentine et chilienne, la commission decida, a l'unanimite,eaque la zone de securite inclurait l secteurs de I'Antarctide revendiques par lee deux Etats en question; les lies Orcades, la Georgie du Sud et d'autres terri- toires situes au nord de ladite An- tarctide, dont la Grande-Bretagne conteste 1'occupation par ('Argen- tine, ainsi que les Iles, appelees Mal- vinas en espagnol et que noun avons trop souvent, en franjais, la man- vaise habitude de nommer, a I'an- glaise, Falkland, alors que leur veritable nom eat c Malouines a parce qu'elles furent habitees en premier lieu par des pecheurs originaires de Saint-Malo. Occupes de force, au siecle dernier, par lee Britanniques, ces territoires n'ont jamais cease de faire l'objet d'affirmations de son- verainete de la part de 1'Argentine. L'inclusion de ces territoires dans la zone de securite n'entraine, certes, aucune reconnaissance de jure des droits argentine. Mais le Dr Bra- muglia et son college chilien mar- quent indiscutablement in point. It n'y aurait en effet aucune raison d'in- clure dans la zone de securite, lee seuls secteurs antarctiques revendi- ques par les deux nations du sud si on ne lee reconnaissait pas distincts en quelque chose du reste du conti- nent polaire. La commission executive a fixi au 2 septembre la date de cloture de la conference. Le pacte qui s'appellera Train de Rio de Janeiro sera signi cc jour-la an palais Itamaraty, dans la capitale bresilienne, et non a Pe- tropglis. On annonce que le presi- dent Truman assistera a la ceremo- nie. Pour etre franc, cette nouvelle qui circulait deja depuis quelques jours, n'a pas fait sur la majorite des de- legues une excellente impression. c Que le general Dutra, president de la nation invitante, y assiste, rien de plus normal a, disait dans lee cou- loirs M. Alfredo D..., membre d'une- delegation centre-americaine. Mais Truman n'a rien a y faire, puisque Ci-d.ssous ? M. Vicente Trujillo, Chan- colter equatorien, s'adresse par radio- telephone au nouveau president do eon avast m is en veille, fuite le presidenon-pr acd- dent. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 les autres chefs d'Etat ' n'y viennent pas. Ces Yankees manquent vraiment de tact x. Ce a quoi son interlocu- teur, un petit brun a moustache -- ce signalement ne risque de compro- mettre personne : it y a an moins trois cents des h6tes de Quitandinha qui y repondent - ajouta : It S'ii se prend deja pour le president des trois Ameriques, it se fourre le doigt dans 1'ceil x. Je traduis fort libre- ment de 1'espagnol une expression beaucoup plus verte. La brusque fin de l'insurrection paraguayenne qui durait depuis des mois fait l'objet de tons les com- mentaires. Elie a, en tout cas, tran- quillise M. Chavez, president de la delegation officielle qui ne voyait pas sans apprehension le c delegue s rebelle, Dr Prieto, r6der dans 1'h6- tel. Ainsi, alors mime que les insur- ges commencaient a penetrer dans le centre d'Assomption, capitale du Pa- raguay, et que les agences de presse annoncaient deja la fuite du general Morinigo, les forces gouvernemen- tales, pourvues d'un nouveau mate- riel ultra-moderne, y compris deux on trois trimoteurs d'assaut, out li- quids l'insurrection en deux jours. Nul n'ignore qu'armes et avions ve- naient des Etats-Unis qui appuyaient ainsi, pour la premiere foie, un re- gime dictatorial contre une rebellion partiellement communiste. Autre point essentiel precise au- jourd'hui : en cas d'agression, les mesures a prendre seront decidees, comme l'on sait, a la majorite des deux tiers. Elles obligeront mime les Etats qui s'y seront opposes, sauf en ce qui concerne 1'emploi des forces armies. C'est-a-dire qu'aucune na- tion ne sera jamais automatiquement engagee dans un conflit arms, quel qu'il soit. c C'est Haiti qui doit respirer a, dit le facetieux Rail M... Ci-deseus : Le shnateur Vandenberg prit la parole, transport? par une indi- gnation biblique... 29 AOUT. Les travaux des commissions tou- chent a leur fin. Le texte du Traits de Rio de Janeiro est an point. Mais it etait dit que la derniere journee d'etude donnerait lieu a une prise de bec serieuse entre les delegations ar- gentine et nord-americaine. Les textes deja approuves etablis- sent une serieuse difference entre les obligations des parties en cas d'agres- sion a l'interieur et a 1'exterieur de la zone de securite. Dans le premier cas, les nations americaines doivent preter immediatement leur appui a l'attaque, tout en restant mattresses, jusqu'a la decision obtenue apres de- liberations, des mesures a prendre; dans le second, seules les consulta- gatoires. Le Dr Corominas, que de- vaient appuyer an tours des debats, les delegues de Colombie, du Vene- zuela, du T3resil et du Mexique, de- manda an nom de l'Argentine que fit puretnent et simplement suppri- me le paragraphe concernant 1'agres- sion hors de la zone de securite. c Nous sommes disposes, dit-il, a defendre i'Amerique en Amerique et loin d'elle en cas d'attaque. Mais nous ne voulons pas crier a priori des si-. tuations de force qui puissent deter- miner la mobilisation de l'Amerique avant que I'Amerique n'ait subi un dommage I,. Phrase peu claire, sur le sens de laquelle le senateur Van- denberg ne se meprit cependant pas le moins du monde. 11 grit la pa- role, transports par une indignation biblique c Nous ne pouvons pas faire de distinction entre le crime ~a l'interieur de la zone et le crime hors de la zone. L'Argentine veut mettre une limite geographique a 1'agres- sion. Les limites geographiques an crime ne nous plaisent pas s. Puis, un peu calms : e Mon excellent ami le Dr Corominas pourrait-il donner un exemple concret ? a La reponse jaillit, brutale, dans un silence de mort, la reponse que tons atten- daient : c Une attaque contre les troupes nord-americaines en Alle- magne devrait-elle itre consideree comme une attaque contre le conti- nent ? y On discuta pendant trois heures et la seance dut itre levee sans que l'on efit enregistre un resultat. Elie reprit a 22 brutes : it n'y avait manifestement pas de solution en perspective et les pessimistes voyaient deja le traits dans le lac. Il n'en fut rien. Le Mexique proposa un amen- dement ambigu qui ne resolvait rien mais permettait, non sans peine, aux deux adversaires de l'interpreter cha- can a sa facon : au texte de l'arti- cle 9 qui determine que c l'invasion par les forces armies d'un Etat du territoire d'un autre Etat > serait consideree comme agression, on sub- stituait c l'invasion par les forces armies d'un Etat du territoire d'un Etat americain...3, Pour itre confor- me a la pensee du delegue argentin. les mots aurait di itre places inver- sement e ... du territoire ameri- cain d'un Etat s. On se contenta ce- pendant de cette approximation et le Dr Corominas se felicita que soft ecarte le danger de voir l'Amsrique entiare engagee dans une histoire provoquee par la presence des trou- Cl-contre : Le 2 septembre, apras la seance de cloture, le president Truman se rendit ?t bord du . Missouri s, qui mouillait dons la bate do Rio. Il y pro- nonca un nouveau discours - non offi- cial celui-I& - h l'ombre des lourds canons du navire de bataille, ornb pa- citiquement de drapeaux multicolores of de petits sapins. On reconnait, an centre, l'amiral Leahy et le general Marshall. I Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Q.dessus : Pour la derniare foss, nous allons scouter de beaux discours dons I. a Griilthgatre P. ,es yankees un pen partout dans le monde. La motion mexicaine fut acceptee a l'unanimite. 30 AOUT. Cette foie, c'en est fait. Le Traite Interamericain d'Assistance Mutuelle vient d'etre approuve, en seance ple- niere, par les representants des 19 Etats qui participerent a is Confe- rence de Rio. Outre le Canada, qui se desinteresse du panamericanisme, le Nicaragua et 1'Equateur, qui ne jouissent pas des bienfaits d'un gou- vernement constitutionnel, etaient ab- sents. Quelle est l'importance des resul- tats obtenus ? Notons tout d'abord que Its questions les plus delicates, telles que la standardisation des at- memento, ont ete remises a plus tard et que la Conference s'est borne I poser les principes de la defense com- mune de 1'hemisphere en cas d'agres- sion contre Tune quelconque des re- publiques americaines. Le concept d'agression n'a pas plus ete defini qu'il ne i'avait ete a Chapultepec ou a San Francisco. On a cependant prix coin de le preciser negativement sur un point d'importance : sera considers comme agression l'attaque non provoquee contre... Est-ce lI une precision ou, au contraire, une magnifique possibilite d'echappatoire pour les nations qui desirent reser- ver en tous cas leur liberte de deci- sion ? Aurait-on pu declarer non provoquee 1'attaque japonaise contre Pearl Harbor ? J'ai l'impression tres nette que ces deux petits mots en- lIvent pratiquement tout caractere coercitif au traits. Sous cette importante reserve, les Etats signataires se sont donc enga- ges I voler au secours de l'un d'en- tre eux, s'il etait victime d'une even- tuelle agression a l'interieur de is zone de securite. Chacun demeurerait libre de determiner les premieres me- sures a prendre et le plus vite possi- ble, une reunion deciderait a la ma- jorite des deux tiers des moyens col- lectifs a mettre en oeuvre pour re- pousser 1'agression. En cas d'attaque a 1'exterieur de la zone de securite, la reunion des chanceliers d@ciderait des mesures a prendre, sans qu'il y ait obligation d'aide automatique; de mime, en cas de conflit arms entre Etats americain. En aucune circon- stance, 1'emploi de forces armies ni aucune mesure d'ordre militaire ne pourra etre exige d'un Etat non consentant : point d'importance par- ticuliere, car it limite l'obligation d'assistance a des mesures diplomati- ques et ecoftomiques. Le grand dan- ger, que redoutaient plus d'une na- tion latino-americain, d'etre entrai- nees automatiquement dans un conflit arnie demeure donc ecarte. Parlons franc : 1'Argentine et quelques autres republiques latines sont pleinement d'accord pour participer eventuelle- ment a une defense commune du continent americain. Elles n'ignorent pas cependant qu'il y a bien peu de danger que ce soient la Bolivie ou Costa-Rica qui fassent l'objet d'une agression de la part dune puissance extra-continentale, mais bien les Etats-Unis, que menace une. guerre avec la Russie. Elles ont donc lutte de pied ferme pour limiter le plus possible un automatisme qui les au- rait purement et simplement lives a 1'attitude yankee. Il ne suffira pas que Washington se declare victime d'une agression pour que les 20, au- tres Etats se trouvent lances dans la guerre et, quand bien mime la ma- joriti se rangerait a ses cotes, la mi- norite resterait libre de participer ou non a la lutte. On ne voit mime pas comment, apres cela, un plan militaire de defense commune peut encore etre envisage. S'il me fallait condenser en quel- ques mots mon opinion sur l'impor- tance du Traite de Rio, je precise- rais : 1?) qu'il marque une regres- sion tres nette par rapport aux Acres de Chapultepec; 2?) que son carac- Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 tore eat nettement defensif; 30) qu'il murmure quelqu'un. Quand M. Tru- ble, lea textes redige's dans lea quatre constitue, a coup stir, pour lea na- man se live pour prendre la parole, langues officielles de la Conference : tions sud-americaines soucieuses de apres quelques mots de bienvenue de espagnol, anglais, portugais et fran- leur independance vis-a-vis des Etats- M. Fernandes, lea photographes et cais. On s'impatiente tin peu. A Unis, le maximum de ce qu'il leur cameramen provoquent tine telle 17 h. 17, bleme, M. Fernandes de- etait possible d'accepter, et sans doute bousculade qu'il faut l'intervention tide de ne pas attendre plus long- le minimum de cc qui ne pouvait de la police federale bresilienne - temps et appelle M. Despradel, etre kite. It n'en tease pas moins, magnifiques uniformes verts - pour chancelier de la Republique Domi- cependant, qu'il eat toujours bien retablir l'ordre. nicaine que Is sort avail anterieure- dangereux de signer avec plus fort Je vous ferai grace de son dis- ment designe. Les assistants durent que soi un traite susceptible d'inter- tours, comme de celui de M. Do- se rendre a l'evidence : ni le general pretations divergentes. Mais on mingo Esguerra, chancelier de Co- Marshall, ni aucun des membres de n'avait guere It choix. Aucun Etat lombie. Il eat 11 h. 20. La Confi- la delegation yankee n'etaient pre- ne peut as permettre de se retrouver rence eat terminee. sents. A 18 heures, M. Fernandes dans la situation de l'Argentine aux 17 heures. - Le grand salon des qui, en tant que representant de la beaux temps de M. Braden. fetes du Palais Itamaraty, a Rio. nation invitante, devait signer le der- Les deleguea de 19 nations vont si- nier, s approcha de la table. Ce n'est 2 SEPTEMBRE. gner le Traite de Rio de Janeiro, que cinq minutes plus tard que la ainsi le recueil des acres de la delegation yankee fait son entree Ce matin, c'est l'ultime seance a que bruyante, comme la chose la plus Quitandinha, purement protocolaire. Conference oil figurent 1'essentiel des naturelle du monde. Nous allons, pour la derniere fois debats, lea declarations et lea inter- Tout eat consomme. Cependant la ecouter de beaux discours clans Is pretations qui pourraient eventuelle- desinvolture des Nord-Americains a Grillthe8tre, admirer la coupole de ment eclairer le texte lui-mime en jete tin fraid. Maintenant qu'on 1'ex-salle de jeu dont lea Bresiliens cas de contestation. Les delegues sont a sign, pourquoi voulez-vous qu'ils vous affirment froidement -- ce qui debaut, sane preoccupation de proto- se tole, et seal le chancelier Fernandes tropical ? b me glisse tin confrere eat tine fason de patter - qu'elle < tropical s. s'assoit face a la table historique stir eat plus grande que Celle de St Pierre Est-ce 1a morale de 1'histoire ? de Rome, passer sous lea beaux lam- laquelle furent signes tons lea trai- padaires de trois metres cinquante tea souscrits par It Bresil. Sur la ta- Andre PUJOL, quit ornent > Is grand hall d'entree Le president Truman va patter. w Tous ces jours derniers, la presse ak? W remplie des details de son voyage On nous a decrit l'enorme DC-6 et l'aigle print stir l'avant; on nous a rassures sur la possibilite d'un amer C a rissage force - l'avion transporte #1 un canot de caoutchouc - ou d'un t u3. ;rw4 '~' atterrissage dans la foret vierge - i moustiquaire et machetes. Non sans quelque inconscience on impudeur. nos confreres bresiliens as complaisant a expliquer qu'un detachement de la police yankee amen specialement des t Etats-Unis, se trouve a Rio depuis tine quinzaine et assurera la securite du President, tandis que l'armee nord-americaine as chargeta des ra- dio -communications avec Washing ton. 10 h. 7. - Le chancelier du Bre sit, M. Fernandes, preside. Le press dent Truman et Is general Dutra sont a sea cotes. A sa place parmi la delegation yankee, It general Mar- shall, l'homme qui ne rit? jamais, reste aussi impassible que Buster Kea- ton. Dans la salle, ou as pressent plus de trois milli personnes, on as designe madame Truman et sa fille, Margaret, la cantatrice. An centre, dans t la fosse aux lions x qui fur ... autrefois reservee a un orchestre de cent musiciens, lea chefs de delega- tion siegent autour de la longue ta- ble jaune semi-circulaire qui connut d'autres destins. Derriere lea press dents, lea drapeaux des 21 republt ques, illumines par des projecteurs. Comme raise en scene, ce nest pas mat reussi. t Le carnaval de Rio I-contr. : Bras dessus, bras dessous r+ + n ' les presidents Truman et Dutra se pro menent sur le Pont du . Missouri 28 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Grace aux precautions infiniea de Is nature, cette fleur de toute beautk pent egalement We considt nee comme parfaite. N'cst-elle pas, de par Is forme de ses petales, protegee contrc la pluie? En effet, leurs bonds recour- bbs laissent s'6couler les gouttes ... et ce qui ptnetre dins le c(eur de In fleur, lui est un rafralehissement delicieux! La protection naturelle faisant defaut, I'homme y supplie par la science, pour se prot6ger contre les influences dangercuses de 1-humiditt a laquelle it est spt cialement sensible. Contre les infections de Is. grippe, l'angine, lea maux de gorge, ('inflammation des arnyg- dales et les refroidissements, les autorites medicales recommandent Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 (Dir. : J. Perilleux et A. Vanhoesendonck, 14, rue Kessels, B R U X E L L E S 111. Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8 Approved For Release 2009/01/27: CIA-RDP83-00415R000500030031-8