LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATION CAUSE PRINCIPALE DE NOTRE DEFAITE (FOREIGN LANGUAGE)
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Collection:
Document Number (FOIA) /ESDN (CREST):
CIA-RDP83-00415R006300080001-2
Release Decision:
RIPPUB
Original Classification:
K
Document Page Count:
71
Document Creation Date:
December 22, 2016
Document Release Date:
March 13, 2012
Sequence Number:
1
Case Number:
Publication Date:
January 1, 1941
Content Type:
REPORT
File:
Attachment | Size |
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Body:
50X1-HUM
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Andre MAROSELLI
Secretaire de la Commission de I'Air
du S?nat
LE SABOTAGE
DE NOTRE
AVIATION
CAUSE PRINCIPALE
DE NOTRE DEFAITE
Preface de Rene FONCK
PARIS
LIBRAIRIE GEDALGE
75, Rue des Sainte-Peres
1941
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Le Sabotage
de noire Aviation
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PREFACE
IL A ETI TIRE DE CET OUYRAGE
30 EXEMPLAIRES SUR VERGE
HOLLANDE CREME L.M.F.,
NUM ce procede; que c'est
exclusivement pour le Ministre de l'Air que l'on y
recourt et que I'on fait ainsi, en definitive, endosser
par la Commission ssnateriale de !'Air lee responsa-
biuitea du Ministre ou de sea services.
Je declare que ce procede nest pas admissible.
La situation, telle que l'a definie le Ministre lui-mime
-- nous n'avons que 583 avions de chasse moder-
nes, quelques centaines d'avions d'aceompagnement
a la chasse ou de bombardiers lhgers, quelques dou-
DE NOTRE AVIATION 83
zaines d'avions de reconnaissance et cinq bombar-
diers modernes - est biers loin, vous en conviendrez,
de justifier les felicitations dont s'etonnent bus ceux,
Pt surtout les militaires, qui connaissent la verite. Je
tiens a dire que cette situation catastrophique ap-
pelle, non des felicitations, macs in blame, et even-
tuellement des sanctions pour lee services du Mi-
niste re qui en sont responsables.
Je n'oublie pas, quant a moi, que fat maintes fois
signals a la Commission de lair qu'il n'stail pas pos-
sible de realiser le programme du plan V avec lea
.mogens et l'organisation du-moment. Tat signals no-
tamment que pour realiser ce programme it aurait fatlu
porter de 40.000 a 100.000 1'ef f ecti f du personnel ou-
vrier.
Je rappelle d'ailleurs les conclusions de la lettre que
j'ai adressee, le 3 decembre 1938, an Ministre de 1'Alr
et a mes collegues de la Commission ssnatoriale de
fair:
1? Je repete que vous ne pourrex pas assurer une
sortie mensuelle de 200 appareils des les premiers mois
de 1939 avec votre organisation aetuelle;
20 Je repete qu'il n'est pas possible, en raison de la
rapidite avec laquelle svolue to situation internatio-
nale, d'attendre le printemps de 1940 pour que soil
achevee la realisation du plan de 2.617 avions;
3? Je repete que noire aviation devant itre prate pour
fete 1939, it fact accrottre la production aeronautique
francaise par toes les mogens, on bien acheter des
avions a l'stranger;
4? Je repete en fin que je serais heurcux de me (rom-
per car on ne doit jamais se feliciter d'avoir raison
contre les responsables des ^'estins de la nation et que,
si je me trompe - mais fai la certitude de ne pas me
tromper -je semi le premier j vous rendre hommage.
Dane cette mime lettre, j'avertissais que le Liore 45
ne pourrait pas sortir en serie a la date prevue parse
qu'il itait trop c long a const:?uire a et qu'il conve-
nait, sans plus attendre, d'acceltr er le rythme de sa fa-
brication.
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Je ne me suis pas trompe et je le regrette pour mon
pays.
C'e.st en tout cas, independamment des considera-
tions ele wentaires de probite qu'aucun de nos collegues
ne pent meconnaitre, une raison suffisante pour que je
proleste contre des felicitations inexistantes ausquelles.
nne fois de plus, je me trouve abusivement associe, et
pour que je sois resolu desormais a demander que lea
ordres du jour votes par elle soient au prealable effec-
tinement soumis aux membres de la Commission sena-
toriale de l'air.
Je vous prie d'agreer, Monsieur le President et cher
collegue, I'assurance de mes meilleurs sentiments.
Andre MAROSELLI.
A M. Paul Benazet,
President de la Commission
senatoriale de l'air.
Cette lettre, elle aussi, resta sans reponse, ainsi d'ail-
leurs que celles qui furent adressees dans le meme es-
prit a M. Benazet par mes collegues Beluel et Gros. On
essay a de me faire comprenu: a que le but de ces feli-
citations fictives etait strictement d'apaisep les craintes,
non seulement des Francais, mais de leurs allies quant
a la puissance de notre armee de 1'air, ce qui montre
que les allies se trompaient reciproquement. Ainsi les
jours de tornade, sur les bateaux depourvus de moyens
de sauvetage, les commandants finauds cherchent a
tranquilliser les passagers en leur promettant des
bouees inexistantes. Le malheur, c'est que de telles
ruses n'ont jamais empeche ni retarde les naufrages.
Quelque temps apres cet incident, certains membres
de la Commission de !'air voulurent a nouveau adresser
des felicitations on Ministre. MM. Benazet, Bellanger et
Monsacre r 6digerent meme un ordre du jour Iui expri-
mant la confiance de la Commission senatoriale.
Mes collegues Brasseau, Laurent-Eynac et moi-meme
nous y opposames et obtinmes une redaction o$ it
n'etait plus question de felicitations.
UNE BONNE DOCTRINE,
MAW MAL OU INCOMPLETEMENT APPLIQUEE
Dans le chapitre precedent, j'ai pane de Ile Aviation
militaire que nous aurions dii posseder 3~. Ce n'est natu-
rellement pas sans raisons que j'ai exprime cette We
et l'on est en droit de me demander sur quoi je me
fonde pour afflrmer que nous aurions der posseder une
armee de !'air superieure, bien superieure, a celle avec
laquelle nous sommes entres en guerre.
On trouvera ces raisons dans les deux articles qu'un
journal parisien publia les 14 et 16 octobre 1939 et dont
je reproduis ci-dessous les passages essentiels.
Dans ces art?cles, je rappelais l'objet caracteristique
de la doctrine franccaise.
Cet objet etait la constitution de grandes unites
aeriennes pouvant etre mobilisees a n'importe quel mo-
ment et dotees de toutes les organisations rendant pos-
sible cette mobilisation.
Telle etant la doctrine, et son excellence n'etant pas
discutable - la plus puissante des armees etrangeres
n':avait-elle pas adopte une doctrine identique? - je
montrais que, dans sa realisation, cette doctrine etait
demeuree lettre morte, faute de direction energique et
surtout faute de decision. coherentes.
II'* V aUurg ii 939
.....................................................
c ...On retrouve deja chez nous dans linstruction mi-
nisterielle du 9 octobre 1923, le principe fondamental
de I'unite, an nom duquel out ete constituees en France,
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DE NOTRE AYIATION 87
au debut de l'annee 1924, cinq grandes unites aeriennes
a chacune desquelles correspondait un territoire.
c Mais c'est surtout deans le decret du 1?' avril 1933 -
qui crea veritablement I'armee de fair francaise - dans
les decrets du 18 octobre 1933 et dans l'instruction du
22 novembre 1933 que s'est afffrmee une doctrine w !-
queue, plus tard, en d'autres pays on a fait entierement
credit.
e Je ne saurais, dans In Place Iimitee dont je dispose -
mais j'aurai sans doute l'occasion de revenir sur ce
sujet - faire un expose complet de cette doctrine que
d'ailleurs a its maintes foil exposes par d'eminentes
personnalites civiles et militaires.
c Je m'en tiendrai done aux grandes lignes.
c La doctrine dont s'inspinait le decret du 1?' avril
1933, createur de l'armee de fair francaise, tend a l'unite
de I'aviation et a l'unite des forces aeriennes dans l'unite
de la defense nationale.
c Elle recherche la mobilite et ]a possibilite de mo-
bilisation immediate des forces aeriennes; une organi-
sation de l'infliastructure constante, des concentrations
instantanees_ en n'importe quel point du territoire, a
l'interieur des zones prealablement equipe'es, au moyen
de bases, principales et auxiliaires, dotees de tout ce
qui est necessaire a ces manoeuvres, on comme on l'a
ecrit c a la mise en oeuvre instantanee des escadres. 3En d'autres termes, else recherche la participation, en
toutes circonstances de toute l'armee de fair aux ope-
rations exigees par la defense nationale.
c Elle commande la reunion aux forces aeriennes pro-
prement dites de toutes les armes aptes, sinon a la na-
vigation, du moins a 1'emploi aerien, ces forces et ces
--es composant aver les services qui leur sont neces-
saires ies armees aeriennes.
e Elle affecte a l'armee de fair, des le temps de paix,
le materiel et les bases qui doivent permettre aux forces
aeriennes d'entrer en action des les premieres heures
d'une gu:rre... a
16 Octobre 1939
c De 1914 a 1923, 1'unique Principe de la doctrine
aerienne etait ]a cooperation parse que les armes terres-
tres et navales etaient seules considerees comme reelle-
ment aptes a I'emploi du feu.
c L'instruction du 9 octobre 1923, en faisant de l'avia-
tion c Parme directrice du combat aerien a, c 1'avant-
garde s et la c reserve generale a des armees de terre
et de mer, realisa l'unite aerienne par la reunion, sous
les ordres des memes chefs, en permanence, des avia-
teurs, des artilleurs de fair, des aerostiers, et aboutit a
la constitution, en janvier 1924, de cinq grander unites
aeriennes a chacune desquelles correspondait un c terri-
toire ). Puis, le decret du 1?' avril 1933 crea l'armee de
fair.
c La doctrine dent s'inspire ce decret peut etre ainsi
formulee: unite de l'aviation, unite des forces aeriennes,
unite de la defense nationale.
c L'unite de l'aviation a ete obtenue en France (decret
du 10' avril 1933, decret du 18 octobre 1933, instruction
du 22 novembre 1933) par:
1?) La substitution an regiment du systeme articule
des subdivisions, des ateliers regionaux, des bases, des
escadres et des centres aeriens.
e Les trois premiers de ces organismes assurent le
fonctionnement des c ports >; ceux-ci abritent les esca-
dres, Unites de combat legeres, immediatement mobili-
sables et douses d'une mobilite complete. Le centre a6-
-.;en comprend darns chaque region militaire les forma-
tions d'aviation necessaires a 1'armee de terre. -
avions-estafettes, autogyres, anions biplaces a faible
puissance ou de type anci an - et facilite la coopera-
tion de l'armee de fair avec I'armee de terre.
20) La creation de l'Ecole de I'Air (decret du 3 juFi
1933).
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LE SABOTA(;E
3?) Le choix et ]a commande de materiels a vitesse et
a rayon d'action utile maxima, arm' en majeure Partie
d'equipages d'au moins trois combattants.
4?) La subordination a 1'etat-major general des direc-
tions techniques, chargees de ]a conception et de la
reunion du materiel aerien militaire.
5?) Enfln, par une Organisation de ]'infrastructure
dont on me permettra de reproduire l'excellente defini-
tion que voici:
c Pour permettre aux forces aeriennes de realiser leur
plan de guerre, celui-ci doit prevoir une manoeuvre cons-
tante a base de concentrations successives et instanta-
nties. Les grandes unites aeriennes, (corps ou division)
liberties de toute suggestion de materiel roulant et dis-
posant d'un terrain aerien, doivent pOuvoir titre manaeu-
vrees sur toute I'etendue du territoire, a I'interieur de
zones prealablement equipees. Aux c bases a principales
doivent s'ajouter les bases
ce qui est necessaire c auxfliairess dotees de foot
a la
des escadre;mise en oeuvre instantanee
.
c Cette organisations est a realiser egalement dens
la zone des armees (et m? 1?e a 1'interieur des grandes
unites ferrestres) airs, que Bans la c zone du littoral s
de fa,On a permettre, en toutes circonstances, la parti-
cipation de toute 1'armee de fair, soft aux Operations
aeriennes, soit Faux operations terrestres on navales, soft
a ]a defense du territoire.
e Les exigences de cette manoeuvre montrent 1'evi-
dente necessite du maintien a la mobilisation de tons les
echelons de commandement superieurs a l'escadrille
existant des le temps de pain, ,
c A 1'interieur des czones terrestres, navales on aerien,
nes s s'oDere le deplojement des services de fair, guet,
alerte, rensefgnements, transmissions materiel techni-
que, armement et munitions, etc... s
c L' unite des forces aerie,-fines? Je rappelle que les
forces aeriennes soot constituees - par la reunion des
unites de toutes les armes aptes a I'emploi aerien.
DE NOTRE AVIATION
89
c On ne concoit pas que I'Etat-Major de fair Puisse
utilement elaborer et diriger la defense aerienne du pays
sans que 1'unite de commandement soit realisee. Cette
unite exige que les engins aptes a I'emploi aerien, sans
1'etre a la navigation (canons, projecteurs, ballons cap-
tifs) soient affectes a l'armee de l'air,de meme que le
service du camouflage.
v Armes et services dtija existants, artillerie, genie,
sante, intendance, etc... des departements de la guerre
et de la marine doivent done fonctionner comme des
organes generaux de defense rationale.
c Quant a 1'unite de defense nationale,il sufflra d'obser-
ver que la doctrine de I'armee de fair se confnnd, au
point de vue de la defense nationale, avec la doctrine
metre de la conduite de la guerre,
A
trc Subordination des trois armees (terre, mer, air) a
n commandement unique;
r Autonomic de I'armee de fair dans le domaine du
l'organisationde: recherche de la mobilite la plus grande;?
font nrreaeion cette armee a une action militaire ins-
e Constitution des flottes on armees aeriennes; reu-
nion des armes et des services aptes a 1'emploi aerien;
rapidite de la mise sur pied de guerre, role, mission et
moyen,s assignes on affectes u l'arnee de fair, tout cela
c caracterise s la doctrine qui est a ]a base, depuis 1923,
et surtout depuis 1933. ?.ie noire armee de 1'air.
e Et ]'on me dire peut-titre: c Quelle conclusion tirex-
vous de ce rappel dune doctrine, apparemment magni-
que sur le papier, mais dont 1'application n'a donne
que les resnltats decevants que Pon a- constates? s
e Resultats decevants en effet. Pourquoi? Parce qua
eette doctrine n'a connu en France que des deviation,
successives, des zigzags incessants, parce que cette doe-
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trine a ete constamment. denaturee dans son It passage
a la realite. a
c En 1935, l'un de nos offciers de l'armee de fair les
plus brillants, les plus competents, ecrivait:
c Une doctrine demeure lettre morte si une volonte
agissante ne la fait vivre et si, pendant tine
longue
periode, des decisions coherentes tie viennent faire pas-
ser daps ]a realite les prescriptio
taires. a ns des textes reglemen-
c L'avertissement, comme tant d'autres, n'a pas ete
entendu. Cette volonte agissante a fait defaut, par suite
des rivalites politiques, militaires, industrielles; la lon-
gue eriode de decisions
]es prescriptions des textes reglementaires ne sont pas
passees dans la realite.
C Il y avait une doctrine qui pouvait, qui devait don-
ner a la France une veritable arnmee de ]'air. Mais, dans
son application, cette doctrine a ete chez noun systemati-
quement deformee, intirmee, trahie. C'est Bans d'autres
pays qu elle a fait ses preuves, iargement victorieuses.
LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATION
JE RECLAIM UNE FLOTTE DE 15.000 AVIONS
25 Novembre 1939
Sans titre ouvertement repudiee, la doctrine offensive
de l'armee de ]'air etait tombee en 'desuetude, reduite
en somme a tie plus titre qu'un pavilion couvrant les
ma; chandi.r. ,, je veux dire les prescriptions les plus
contradictoires.
Trois mois apres l'ouverture des hostilites, it etait
evidemment trop tard pour songer a reprendre par la
base ('application de cette doctrine.
Du moins pour peu qu'on eftt conscience du danger
que constituait pour notre pays une pauvrete aussi
grande de notre armee de I'air, devait-on tout entre-
prendre pour que cette pauvrete s'attenuat, disparst,
et que nos c chances a daps le conflit fussent retablies.
Le 25 novembre 1939, je reclamai une flotte aerienne
de 15.000 avions pour la France, dans un article oit je
disais notamment:
c Seule 1'aviation est capable de c unit a et de c pro-
voquer a la decision.
c Certes I'infanterie, 1'artillerie devront necessairement
accomplir leurs taches respectives: celle-ci pent de-
'truire les defenses adverses, pilonner tranchees, forte-
resses, Prayer les voies; celle-1a conquerir le terrain,
Yorganisex et le defendre.
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LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATION
`Permettant, facilitant, paracbevant le
fort de 1'infanterie, des chars assaut, c'est ]'aviation valeureux ef-
qui determinera la ' victoireae I artillerie,
? Ayons done, portee a son potentiel le
cette aviation.
plus el
eve,
Et je me vois contraint de re
maintes fois ecrit:
peter ce que j'ai deja
it 11 faut intensifier an maximum
aeronautique. notre
production
c II faut, dans tous les pays susceptibles
fournir, acheter des anions et encore des avionsnous en
e Voici le mot d'ordre: it faut, s'ajoutant a
anglaise equivalents, line flotte frangaise de
anions. I. une flotte
quints mills
TELLE QUE POURRAIT EIRE
L'ORGANISATION DE L'ARMEE DE L'AIR
8 Dicembre 1939
Malgre ]a censure qui le niutila quelque pen, un nou
el article, POW le 8 decembre 1939, me permit de
eflnir ]'organisation de l'armee de ]'air, telle pie je In
dconce:?ais, dans la Claire prescience des evenements pro_
Ches.
Je reproduis ici cet article (les passages soulignes
montreront an lecteur pie j'y predisais une fois de
plus ce qui allait se produire, et denoncais certaines des
erreurs qui nous iurent, ensuite, les plus funestes).
C 11 faut < realiser s et vite, done savoir ce qu'il est
necessaire de faire et vouloir, lucidement, resolument
ce que l'on vent.
c Des le printemps prochain, dens trols ou qua?
tre moil, notre armee de ]'air aura des t8ches dEci.
lives.
c Une certitude est, comme Pon dit acquise: l'admir-
ble vaieur morale et technique, J. s
br....___ ,.
Hon de nos pilotes, de D^' personnel nav' i abniga-
leur
igant, permettront d'accomplir les missions les plus difflci
les,
obscures on heroiques.
t Encore conviendra-t-il que ces vertus personnelles,
qui ont deja fait leurs preuves et dont nul ne pent plu,Lp
douter apres trois mois de guerre, soient pourvues des
moyens indispensables, ne soient ni gaspillees inutile-
ment, ni freinees par I'insufflsance du materiel et de
I'arn-ement.
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LE SABOTAGE
Le probleme est done d'organiser definitivement pour
des semaines qui viendront vite et s'annoncent cruciales,
notre armee de fair.
a Et voici ce que pourrait, a moll sens, titre cette or-
ganisation:
Ecueils a eviter: une disposition defectueuse des di-
vers echelons du commandement, une repartition iIn_
parfaite du personnel et des materiels.
Ruts a atteindre: la recherche, la c conquete a inces-
santes des renseignements, dont les forces terrestres ont
besoin; ]a mobilite la plus grande possible - je vais
repeter ce que j'ai precedemment ecrit a cette place -
des forces aeriennes; une infrastructure permettant aux
grandes unites de fair des manoeuvres constantes, des
concentrations instantanees, la participation, en toutes
circonstances, de toute ]'armee de ]'air aux operations
exigees par la defense nationale.
Pour eviter ces ecueils, your atteindre ces huts, dans
he bref delai qui nous est imparti par les evenements, je
crois que 1'on pourrait utilement proceder ainsi:
1?) Alleger, clarifier et fortifier he commandement.
On recuperera, de cette fag-on, du personnel anime
Plus efardent ficace ental et qui ne demande qu'a s'employer
On supprimera les risques de confusions, de retards,
d'indecisions, les lenteurs par lesquelles ]'action gene-
rale des troupes engagees dans la bataille pourrait titre
contrariee sinon comprise.
2') Crier, multiplier, equiper, amenager rapidement
les terrains, les plates-formes sans .lesquels ]'aviation
est pratiquement desarmee, paraiysee dans ses manoeu-
vres, ses deplacements, ses interventions.
Le ciei a ses caprices dont it serait bien imprudent de
rester prisonnier. On ne peut rien contre la pluie, les
intemperies, mais on doit et on pent se premunir contre
leurs effets afin qu'en aucun cas its ne suient un ? obs-
tacle a infranchissable.
DE NOTRE AVIATION
p n Augmenter sans treve le nombre des avions dis-
o
nibles, aptes a
Niles, 1a qualite desune utilisation immediate, ameliorer,
n fonction des experiences faites et des necessites pre-
appareils taut pour la Chasse que
pour le bombardement, ('observation on la reconnais-
sance.
On s'est apereu que tel on tel c type, se pretait mieux
a des missions differentes de celles qui lui avaient ete
primitivement assignees. On a constate que des a tech-
niques a appelaient des corrections partielles ou des
revisions generates.
re 11 far ties ns tarder moderniser, transformer, mieux
materiel perfectionne que les progre srealises par Pad--
versaire nous ordonnent de posseder, en bref, ameliorer
inlassablement sur he plan de la quantite et sur le plan
de la qualite, selon les leeons de ces premiers mois de
la guerre, notre aviation et son armement.
40) Intensifier la formation, I'entrainement, non seule-
ment des pilotes, mais de tons les autres specialistes, afin
que nous n'ayons a craindre, en quelque eventualite
que ce soit, une insuffisance de personnel ou bien sa
preparation incomplete trop sommaire.
wf
Je m'en suis tenu a une esquisse, aux grandes lignes,
Les details m'auraient entraine trop loin.
Je crois cependant que mes suggestions sont asses
claires et precises pour quo l'on en puisse firer profit.
Je rappelle que noire armee de ]'air devra daps
quelques mois titre prole, dans Joule I'acception de ce
terme.
11 faut, par consequent se hater d'agir.
Sans h?sitgtigns, atermoiewteats, demi-mesures, ni er-
reurr,
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POUR LA TROISIEME FOIS,
JE SIGNALE AU PRESIDENT DU CONSEIL
LA SITUATION tt LAMENTABLE u
DE NOTRE AVIATION
Articles que Ia censure arretait ou caviardait, cam-
pagne ininterrompue au sein des commissions senato-
riales (puisque le Parlement lui-meme etait pratique-
ment reduit a l'inaction par le Gouvernement); mis-
sions de contrble, d'inspection, que mes collegues me
firent, a plusieurs reprises, l'honreur de me confier,
tout cela se heurtait au mur du silence a 1'abri duquel
les pouvoirs publics pretendaient conduire la guerre
en dehors des critiques indiscretes ou mat fondees,
mais continuaient en realite dc sommeiller dans une
inertie criminelle.
Au debut de 1940 je me decidai a une troisieme
intervention directe aupres du President du Conseil par
]a lettre que l'on va lire et dont j'adressai aussitbt copie
a plusieurs membres du Gouvernement et du Parle-
ment.
Ecartant les statistiques tendancieuses des services
officiels, je voulais ne tenir compte que des avions
reellement utilisables, c'est-a-dire de ceux que I'on pour-
rait mettre en ligne. Leur nombre etait pitoyablement
insuffisant.
La construction, aver la guerre, aurait du s'intensi-
fler. Or, elle etait plutot infer eure a Celle des mots
a tint precede la guerre. ,lose incroyable, une part:e
de In production, allant de 20 a 30 % de la production
totale, s'appiigtlait a un avion surclasse, le Bloch 131,
qu'on dut abandonner comme absolument inutilisable.
Un seul avion sortait regulierement, ie Potez 63. Il
n'y avait rien comme avion de bombardement. Un docu-
ment, emanant du G.Q.G. et dressant le bilan de la
bataille aerienne, reconnait qu'il n'en existait le 10 mat
que 26 modernes, de plus anciens etant it l'arriere, en
curs d'equipement en avions modernes.
Pour les avions d'observation, on s'abstinait it cons-
truire an type perime, celui des Mureaux, qu'on dttt
egalement abandonner comme inutilisable aprbs quel-.
ques semaines de guerre:
Commission de l'Air
Andre Maroselli.
Paris, le 9 janvier 1940.
J'ai rhonneur - mais helas le penible regret - d'ap-
peter une fois de plus rattention de ceux qui sont res-
ponsables des destins du pays sur la situation, qu'il
West pas excessif de qualifier de lamentable, de noire
aviation.
Des avertissements ont Ete maintes fois donnes. II ne
semble pas que, mime apres quatre mole de guerre, on
se soil decide d les entendre, bien que les iu6nements
n'aient pas cesse, malheureusement, de leer donner rai-
son.
Parce que chaque jour qul passe aggrave le peril que
font courir d la patrie des carences indiscutables, des
errements prolonges, fat le devoir d'affirmer, irmer, en dCpit
des paroles off icielles qui s'ef forcent de la masquer, la
doutoureuse et decevante v;rite.
Des c precisions > ont ete rrcemment f ournies devant
lee commissions parlenientair es Sur lee ressources et
mogens actuels de noire armee de r air. is m.. abstien-
dral, carvous les connaissez, de les repeter et mime de
lee commenter. On a pris en effet dans certain mi-
lieux l'habitude de jongler arec les chiffres quand it
s'agii de fixer la situation exacte, d an moment deter-
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LE SABOTAGE
mine, de noire Production aeronautique des offeefffs
de noire aviation On multfplie ,
compfe les
les statd es c es, on
oublianf avions qui sortent de Celle on fella usine en
que ces appareils nc sonf pas encore equipes
on dresse des etats he
suels bdomadaires Puts des etais men-
, ceux-ci n'etan I jamals la Somme de ceux-Id. Tou
ces jeux d'une arithmetfque tendancfeuse s
, aux ins
inavotrables, n'empechent pas la realffe d'etre ce
est: j'accorde aux statfsticiens grr'elle
c sonf a autant d'auions habfles qu'il est
retiens quant a mot le qu tls le pretendenf; mats je
(el seulement ce nombre) ombre d'avions utilisables
mettre en ligne, qui sonf d que Pon peal d cette heure
de nos photos. e ne Celle heure d la disposition
Fran afs , pense pas qu'il existe un seal
que ce nombre d'avio line
valour, Pufsse saffsfai ns, le seul qui aft
re et reconforter. surtout si ,on
met en reqard les milliards qui onf ate depenses depuis
quelques annees pour noire aviation.
Il esi vraf que l'on noun dif que toes les effor
Porte, ces dernieps mots, sur la Sortie des anions de
Chasse.
L'arqumenf ne man que pas d'imprevu. En effet, le
23 fevrier 1938, devant la Commis
fair, 11. le Mfnfstre de l'Air a sion declare que c senafortrots aiale de
rails seulement, dent lea protot per.
mine leurs essais, etafent YPea av~ln a re:
le Morane 406, en aeries
lea Morane a , le Leo 45, le Potez 63, et que tons
autres Ppareils etafent surclaases. ,
It n'etaft donc pas question de porter toes lea ef.
forts sup les avions de Chasse. Et l'on pent noter en
Passant que, malgre la nettete de la declaration de M. le
Mfnfstre de l'Afr sup les trots apparels seulement
qui etafent cornmandables en serie, on a commando
ausst des Bloch, cependant surclasses aux termes de
cette declaration.
D'autre part, en novembre 1938, devant la Commis-
Sion senatorfale de l'afr. M. le Mfnfstre de l'Air a ffxe
Plan V et comme suit la repartfi,ion des 2.607 avions prevus an
leas ei des ellulestdef reen fail, change, 4.607 pfe ter des mo-
appareils:
DE NOTRE AVIATION 99
1.740 avions de Chasse,
1.380 anions d'observatfon,
1.470 avions de bombardement,
20 avions divers.
soil an total 4.610 a
pparefls.
On vo fl par Celle repartftfon qu'fl n etaft
tage question en novembre 1938, de Pas r tous
conga
lea efforts d la sortie des anions de Chasse.
Quels etaient d'aflleurs d cette epoque les avions cata-
logues de Chasse?
Les Morane, les Bloch 151, les Curtiss - ces der-
niers appareils avant eta commandos au nombre de
100, en A-rnerique, apre une campagne de presse que
j'avafs ouverte d cot effet.
4ujourd'huf, les 100 Curtiss nous ont ate (ivres; d'au-
tres ont efe commandos: la commande des Morane a W
Presque Coale ex@cutee (les premiers Morane avaient
ate commandos en 1937), une commande de Bloch 151 a
ate passee malgre le rapport of fielel d'essafs, nette-
ment defavorable.
Si blen que noire aviation de Chasse ne dispose pour
l'tnstant que des Morane et des Curtiss, en nombre d'afl-
leurs fnsuffisant, car it restait d livrer, an 1?' decem-
bee, .113 Morane sup les 900 environ qui devalent etre
termfnes dans les premiers fours de novembre 1939.
Passons d l'aviation de bombardement.
Si l'on examine les sorties annuelles, pendant toute
l'annee 1938, on constate que parallelement d la fabri-
cation des Morane et des Bloch 151, on a construft des
Bloch 210 et des Bloch 131, qualt6e$ d'avions de bom.
bardement moderns...
Bans une lettre du 20 avrfl 1939, c'est vous-meme, M.
le President du Conseil, qui m'ecrfviez ceci: c L'ef.
f
ort a surtout Porte depufs le moil de septembre
1938, sur l'avlon Bloch
3 Pour eii le chlffre des sorties at'cehit109 ape d'aapa.
Pant six groupes (12 escadrilles), ~On ~qu1
On remarquera que cette declaration, confirmant cello
de If. le Mfnfstre de l'Air, oppose an dements prealable
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100 LE SABOTAGE
aux declarations prssenles, selon lesquelles tout ('effort
aurail ports, en ces derniers mois, sur ('aviation de
chasse.
On remarquera en outre que, Landis que ('on annon-
fait en de veritables bulletins de victoire les sorties
mensuelles de Bloch 131 et de Bloch 210, on omettait de
dire que ces appareils etaient surc(asses.
D'auIre part, on avail officiellement affirms que le
Leo 45 une commande de 484 appareils de ce type
avant etc faite - sortirait de mars a decembre 1939,
que le premier Amiot sortirait en 1939, que le Breguel
690, avion de bombardement Leger, etait commands et
que le premier de ces appareils fete de serie etait
sort i.
Or je suis a meme d'affirmer que le premier anion
Amiot utilisable a la guerre ne sera pret qu'en fsvrier
prochain. 11 n'y aura pas 285 Amiot avant le 1" avril
1940, comme les commondes le promettaient, mais une
trentaine seulement, en etat de faire la guerre.
Les Bloch 210 et 131 on' da etre abandonnes. II n'y
a rien coinme avions de bombardement, a ('exception
de quelques Leo 45.
En fin pour ('aviation de reconnaissance et d'observa-
lion, on s'est obstine a construire des Mureaux, Bien que
nous agons repste que eel anion ne pouvait pas etre
considers comme un appareil Iroderne. On pretendait
que c'etait un tres bon appareil d-observation. Or, apres
quelques semaines de guerre, it n'est plus utilisable et
l'on a dans sa fabrication gaspille du temps et de ('ar-
gent.
Il ne reste qu'un avion, le Poles 63, qul sort regulie-
rement.
La conclusion qui s'impose est s'ngulierement grave.
On n'a pas le droit aujourd'hui d'expliquer la defi-
cience quasi-totals de nos aviation de bombardement
el d'observalfon par I'ef fort exclusif qui aurait ports
sur 1 aviation de chasse.
En fait, l'ef fort officiellement proelame a ports sur
les trois categories d'appareils: chasse, bombardement,
observation, puisque la moitie du programme du plan V
- dont nous avons rappels la repartition - devall titre
realise, selon lea promesses formelles de M. le Ministre
de ('Air, an prlntemps 1939 et 1'autre moitie an prin-
temps 1940. Le 28 octobre 1938, 1' c Intransigeant 3., qui
c.ail alors l'organe officieux du c Boulevard Victor a,,
fixail ainsi daps un article intiiule c Ce qui reste a
faire a le necessaire devoir : e Octobre 1938-avrij
1940: 4.560 avions a construire, soit 255 par
mois 1.
Manifestement, it ne s'agissait pas de 4.560 avions de
chasse. Et d'ailleurs les usines travaillant pour le bom-
bardement n'ont, a aucun instant, etc affectees a la fa-
brication d'avions de chasse: bien au contraire, et avec
raison, on leur a demands d'accelerer le rythme de
leurs sorties d'avions de bombardement.
Donc cet effort, qui a ports sur lee trois categories
d'aviation, n'a obtenu des resultats satisfaisants que
dons une seule categoric, la chasse, Bien que run des
appareils de cette categorie, le Bloch 151 appelle
de serieuses reserves.
A qui fera-t-on croire qu'il soil possible de firer va-
nite, de se,7lorifier d'une semblable situation? Aviation
de chasse a peine suffisante, aviations de bombar-
dement et d'observation pratiquement inexistantes,
avc des appareils qui se sont montres inutilisables?
Quant aux sorties mensuelles de 255 avions, tapageu-
sement annoncees, quelle lamentable desillusionl
En 1937, avec un budget global de 4 milliards 230 mil-
lions (dont 950 millions pour la construction de serie),
on construisail 40 a 50 appareils de guerre par mois. De
combien de milliards le Ministre de ('Air a-t-il dispose
en 1939 et combien a-t-il construit d'appareits? Qu'il
me soil permis de citcr quelques chiffres.
On prevogait (a sortie de 150 Amiot par mois a par-
fir du printemps 1940. Cette cadence ne peut plus elre
envisages avant 1941. Au i'- janvier 1940, 255 Amiol
devaieni titre livres a l'armee; or, le 12 decembre, le
fuselage n? 13 etait a Colombes, l'aile n? 13 a Cher-
bourg. Au mieux, 15 appareils Amiot au lieu de 225 se-
ront livres an debut de 1940.
432 avions de chasse Bloch 150 on derives devaieni
titre livres en avail 1939. 11 n'y en a que 100 environ
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a l'heure actuelle en escadrilles. Les 332 autres sont
a Chdteaudun parce qu'ils ne sont pas equipes.
55 avions Bloch 175 ou 174 devaient titre livres en
juillet 1939. A la date du 13 decembre 1939, aucun
n'etait en service en escadrille.
100 Morane avaient did livres en rnai 1939. On n'en
livrait plus que 79 en juin, 65 en juillet, 93 en novem-
bre. Et nous avons dit plus haul qu'il restail a livrer,
an 1" decembre, 143 appareils de ce type, prevus au
marche qui devait dire solde des le debut du moss de
novembre. Au surplus, on pent craindre que, le prin-
temps prochain - periode de developpement pro-
bable des operations militaires - le consortium des
11 usines qui travaillent a la construction des Morane ne
puisse livrer que quelque 15 ou 20 appareils par mois,
puisque la magnifique batterie ultra-moderne de ma-
chines-outils de l'usine Bouguenais (100 tours et 80 frai-
seuses) est a peu pres inoccupee.
Je pourrais multiplier des chiffres, des details
analogues, tous aussi scandaleusement eloquents.
Telle est la situation. Je ne la juge pas - les evene-
neents plus ou moms loinlains s'en charoeront.
Mais, de mon cceur de Frangais angoisse, inc protes-
tation et in sou?:ait s'elevent vers vous: 11 serait crimi-
nel que I'on perseverat dans use politique de !'avia-
tion qui nous a mends ou nous sommes: it Taut met.
tre, prompt et definitif, un terme u cette politique
funeste, generatrice de desastres.
Veuillez agreer, Monsieur le President, etc.
ss
Ai-je besoin d'ajouter que le President du Conseil ne
repondit pas b ma lettre?
Pas davantage it ne fut mis an terme it cette politique
d'inertie que je combattais en accumulant les preci-
sions, les suggestions, les chiffres. Et pourtant, it etait
visible que cette politique nous menait tout droit u la
catasirophe.
RESPONSARILITE DES SERVICES: OUl,
MAIS AUSSI RESPONSABILITE DE L'INDUSTRIE
Operer un redressement etait possible, car le simple
expose de la situation faisait apparaitre quels etaient
les responsables.
II y avait manifestement des erreurs dans les com-
mandes: elles incombaient sans conteste aux services.
Ceux-ci avaient egalement leur part dans la lenteur
des fabrications: ils n'agissaient pas d'apres un pro-,
gramme net, ils n'avaient pas, quant aux besoins, cette
certitude ineluctable qui limite, mais impose les deci-
sions. Toujours it 1'ecoute d'une invention nouvelle, dont
ils redoutaient la ruine de fears plans, c'est pratique-
meat aux fabricants d'accessoires qu'ils en venaient e
preter l'oreille. Its se lancaient alors dans des compli-
cations infinies, se noyaient dans le detail, perdaient de
vue 1'essentiel.
Ces erreurs de services, je 1'ai montre plus haul, pro-
venaient d'un vice initial d'organisation: trop de comi-
tes, trop de services s'opposant les uns aux autres, nulle
part des responsables. Qu'i1 suffise de rappeler la marche
suivie par tout programme de construction: prepare par
l'Etat-Major de I'armee de 1'air, it etait transmis a un
comite du materiel qui le renvoyait u la direction tech-
nique pour avis sur la fabrication et zA la direction du
materiel, inspection technique, pour avis sur ('utilisa-
tion. Une fois ces avis recueillis, le programme etait etu-
die par le Conseil superieur de fair nu les representants
de la guerre, de la marine, des colonies, faisaient con-
naitre fears points de vue. De comites en commissions,
les discussions s'eternisaient, se terminaient d'apres la
methode politique par des compromis. Or, it s'agissait
de problemes de physique, un domain oft ii n'y a pas
de compromis. .
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Ces hesitations, ces incoherences se repercutaient
forcement dans les fabrications, Pour que les usines
rendissent davantage, it eut fallu d'abord qu'on leur
donnat a fabriquer des objets bien determines.
Mais si les services etaient responsables, l'industrie
aeronautique, l'industrie privee comme 1'industrie na-
tonalisee, ne 1'etait pas moins. L'industrie privee,
1'ai montre precedemment, travaillait en Porte a faux
avec des frais generaux trop lourds relativement it son
effectif d'ouvriers. Avide de commandes comme elle
l'etait, it lui eut ete facile de remedier a cette situation;
elle ne se souciait pas meme d'y apporter an moins un
palliatif par I'amelioration de l'outillage et la rationali-
sation des methodes de fabrication. Ce n'etait pourtant
pas defaut d'ingeniosite, si l'on en juge par celle qui se
depensait a tromper le Ministere et les Pouvoirs Publics.
Les six societes nationalisees presentaient d'ailleurs
les memes attitudes. Leurs administrateurs se reunis-
saient periodiquement sous la prCsidence du Ministre.
Its avaient bien vite zonstate 1'incompetence de M. Guy
La Chambre qui arretait souvent ses interlocuteurs pour
se faire expliquer les termes techniques les plus cou-
rants; it mit plusieurs mois a comprendre is difference
existant entre :n moteur a air et un moteur a eau. Les
techniciens avaient trop beau jeu daps ces discussions.
Ajoutons que les avions se construisant par pieces
separees en plusieurs usines differentes, it n'y avant pas
de concordance entre ces usines, pas meme de syn-
chronisme entre la Centrale et les filiales de la meme
societe. L'aile d'un appareil etait a Cherbourg, son fu-
selage a Colombes; un appareil etait-il termine, le mo-
teur on les helices manquaient. Le desordre materiel
daps les usines n'etait pas moindre que le desordre in-
tellectuei dans les comites.
LES COMMISSAIRES DE LAIR DU SENAT
VISITENT LES ARMEES
La Commission senatoriale de 1'air ne se contentait
pas de recevoir, de rechercher les renseignements de
toute espece lui permettant, comme c'etait son devoir,
de contr6ler l'activite du Ministere de l'Air. Elle decida
aussi d'aller elle-meme verifier sur place aux armees
1'etat de nos formations aeriennes afin de reclamer, s'il
y avait lieu, 1'amelioration des defauts existants, le per-
fectionnement des organismes, aussi bien au point de
vue du materiel qu'a celui du personnel.
En compagnie de mes collegues, Laureat-Eynac, Rei-
bel, et Belmont, et sous la conduite du general Valin,
nous nous rendimes a Toul a la fin d'octobre 1939, dans
un groupe d'aviation de chasse Curtiss, commande par
le commandant Hugues. Celui-ci, as de la Grande Guerre,
avec 23 victoires dont 12 homologuees est un magnifique
entraineur d'hommes, inspirant une confiance absolue.
11 nous raconta les exploits de ses escadrilles.
Nous quittames le Curtiss pour visiter un groupe de
Morane commande par un jeune Saint-Cyrien, lui aussi
plein de fougue et d'allant. Tons ses pilotes etaient en-
thousiastes de leur mission, enchantes de leurs appa-
reils. Les as de ce groupe comme ceux du groupe Curtiss
s'etaient, des cette epoque, vaillamment battus, trois
d'entre eux avant abattn chacun un avion ennemi. Le
groupe s'enorgueillissait en outre de detenir le record
des missions perilleuses: quatre-vingts deja fin octo-
bre 1939.
De Toul, nous nous rendimes a Nancy. Belmont et
Reibel rejoignirent nos autres collegues a Metz d'oft
nous venions, mais ils furent remplaces dans notre de-
legation par Delesalle, du Pas-de-Calais, mobilise comme
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106 LE SABOTAGE
commandant Bans une escadre de bombardement. 11 nous
dit son amertume sur le materiel de cette escadre: des
Amiot 143 se trainant h 180 kilometres a I'heure, ce qui
obligeait a toutes sortes d'acrobaties au passage des tirs
de barrage. Quelle ne fat pas ma surprise, daps l'anti-
chambre du colonel chef d'Etat-Major, de croiser 12
Colonel Fonck, l'as prestigieux aux 125 victoires, dual
75 homologuees. 11 m'accueillit par cette exclamation,
j'ose le dire, prend aujourd'hui tout son seas: c Ah,
voila le redoutable commissaire de Pair a,.
Quelques instants apres, le general Tetu, commandant
1'Armee de l'Air du Nord-Est, nous recut. Il nous exposa
longuement ses conceptions. Le General, en particulier,
se felicitait d'avoir pu passer, avant de quitter le Minis-
tere de fair, des commandes d'avions considerables, en
Amerique. Les livraisons devaient s'echelonner jus-
qu'en 1945 111
Nous remportames de cette visite une impression re-
confortante en ce qui concernait le personnel de l'avia-
tion, plein d'adresse et de courage. Cette confiance a ete
entierement justitiee par i'beroisme qu'ont deploye nos
pilotes an cours de la bataille aerienne de Mai-Juin 1940.
Par contre nos inquietudes an sujet du materiel se trou-
verent accrues surtout lorsque nous les vimes partagees
par 1'eminent colonel de reserve Boucher, de 1'Armee
de 1'Air, detache au groupe d'armees du general Pre-
telat.
Plusieurs semaines apres notre visite a Toul et a
Nancy, je me rendis, mais cette fois seal, aupres des
formations aeriennes de is VIIP armee.
Je visitai d'abord le groupe de chasse qui etait a
Luxeuil meme, sous le commandement du commandant
Durieux. Ce groupe Grit .sine pay t gim ieuse a la bataille
aerienne oa ses equipages se distinguerent a plusieurs
reprises. Le groupe de reconnaissance. etait place sous
les.ordres du commandant Biron. C'etait an groupq par-
:iculierement bien tenu, discipline et anime,du plus par
esprit de sacrifice.
DR NOTRE AVIATION 107
Le G.A.O. (Groupe aerien d'observation) etait a peu
pres inexistant.
Au cours de mes visites a la V1114 armee mes consta-
tations furent, dans l'ensemble, les suivantes: l'aviation
de chasse a peu pras satisfaisante, bien que in rapidity
et l'armement des appareils Iaissassent a desirer.
L'aviation de reconnaissance numeriquement insuf-
flsante de moitie, les appareils appelant les memes re-
serves que ceux de l'aviation de chasse.
Insuffisance numerique de personnel et surtout de per-
sonnel specialiste, allant de 50 a 75 % des besoins:
De=ectuosite des terrains, insufflsance de leer. pro-
tection.
Telles furent donc les grandes lignes de 1'expose
qu'apres ma visite aux armees je presentai le 1?? fevrier
1940 a la commission de fair, puffs le 14 mars 1940 a la
tribune du Senat reuni en Comite secret.
Les evenements, en ce qui concerne les terrains, ont
justifle cruellement mes inquietudes: Le document du
G.Q.G, deja cite, constate que sur une perte totale de
757 avions, 230 avions out ete detruits an sol par bom-
bardement du terrain.
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I.E SENAT
EE REUNIT LIE Cum JOURS A14
R4 MLR 1840 i 8ECR 1.
DEMISE 0NNE INEr D'*LADIER
C'est a cetttte
Senat avail CPOque Slue, de
dee au noire ?uvern se re
ement des ?nir al ,u'sncloss Lnquiet
Production ind ex Ii Sur Pour le
Politi p cations recla-
de ces1e nos arme ustrielle et I insuffsance
inter er pellationsments. I] n,efait pas general Sur la
"Usage du Senat vehementes quest]on ,
on
mais ] et dont ]eta ' qui ne sort dune
fdiea sur deinquietudes de IIa Ma est finalement Pas in dans
donner rbreux effi-
casio le MOyen de de lain es faireeats Precis, oanv?PUrs etant
a au Gouvernement de rePoLdre connaitre ainsi ula dpdcl situtioit leur
et ationairer la Haute Asse que ] oc-
. qu- vita esenat se re done Mblee Sur I'en an,, mbleVdela
sionnes tionnellie, unit
diraidans un' atmos
nistres, banctte physionole d e Pathetip here de gra_
du Go I Asse glue. Ie
i_
M i'tsuet ]equel?ils ay v`raenient n'avalent Plus bl ' l le s re sou_
secret dieat a8ronte In a
Wale. Daladier tr?is Commissions de ja reunion
cieux etait taci
caul G turne Defenseen Co.
uy La Chamb , affaisse. Cam natio_
dessus afectait re, satisfait Pinchi sou_
us de Ia situation d etre a la haute ur t au moias de I
Les debats porte , et Wine au-
Sant In de
rent.d'
b
a
or
fense
bel int sur Hale en geneses questions i~teres_
ervi~irent MM. Fa b r.,
.Wont Sur ]es o..l -a conduit-
Sur l +4urieations de i`"C de In ?' u, nei-
e Arobleme guerre guerre lls, Bel-
aotre sy,teme fori$e $ectifs, M. ' `I. J: P. Rambaud
rat, d' Ile
encor MM? de Ia Grandiere sur
Je pris e infervia Bntdfour' tour, Lourties, Bena_
mo]-m$ma one a
Premiere fois la parole Pour
LR 3ABOTApy all
faire connaitre NoTft AWATrON
ate char 1es resultats du 109
cation des par la Commission de iontrdle dont j'avais
le souli chars d'assaut Aimee
du er unique pce Controle sur in
usine ment avait le tiers a
memeut. programme elabore sur 1 execution
D'autre part '?m' les services dp Ples
joarnee $I Personae ar-
interv de ces debats fut mar ?~1ie que in ention de M. Pierr quee Per ]a r Preiniere
Apres Plusieurs a Laval. etentissaate
en disc seances les
M ussion. proWines de ,
Laurent -E 1 air vianent
mission de p it ynac, hap
Porte
tribune par Parla le premier genera] de Ill Coin.
l'aviation ? Delesalle, du Pa ' hientdt r,MP,acE a
de j,lent ete ,] anti tit un s-de-Cal ? in
magnifQUe exals, pOS de i d
air, dsci guerre Ies ans
de rocadeimulation de's It disPositifs de not re carb i'rains daps Ies re
o agrque
ee
d Proposa meme la mobilisionts et materlelbO1S' voies
datelo
d 6t .Ies fabric at des fe , etc... 11
date cj, cetaient lb des i ations. d~ des usmes en vue de
longs e e l i u s Pour Mot1 S p es avemrl reequ]IMef
e ' fallcette
ncore alo u de
Orman a que tem
denoa n, de Seine-etOus IIe glle Pensions
vifesse ps Woos etait
~a 1 iasufilsanCe de not ise, grand inutile de
inferi
D.C., aura de nos avionsre materiel d'avIton r ,
Je Pris ensuite faible Aortae de noire
inieux ' in parole
Lion qua Mon bane Je pus et de in trio
in discussion etait Observer av ec are, beavcft
nit, de se faire extend suivie. An -er at gpelle atlas
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110 LE SABOTAGE
Senateurs qui, pour la premiere fois, venaient de saisir
l'importance de l'aviation et de comprendre dans queue
situation catastropbique nous nous trouvions.
Je me souviens gifentre autres, un S6nateur alsacien
m'aborda visiblement angoisse et me dit: t Ce que vons
venez d'exposer est epouvantable; s'il est vrai qcc I'avia-
tion doit jouer un role s] considerable avec le materiel
dont nous disposons, je ne vois pas comment nous pour-
rons nous d6fendre contre la formidable aviation alle-
mande. a Je ne pus malheureusement, que tenter de
l'apaiser en lei disant que, depuis ]a redaction de mon
expose I'activite des fabrications s'6tait quelque pee
amelioree.
M. Bellanger, ne voulut pas laisser 1'Assemblee sur
une telle impression; it intervint, non pour refuter mes
revelations, mais pour donner des assurances optimistes,
garantir les promesses du Ministre, s'engager dans des
conclusions directement opposees aux miennes. Les ev6-
nements malheureusement devaient bientot nous d6par-
tager.
Le chef du gouvernement et le Ministre de 1'Air
s'efforcerent en fin de d6bat de convaincre la Haute-
Assemblee que la situation de nos armees et de nos
armements etait satisfaisante et que les constructions
s'acceleraient dans tons les domaines. Mais le Comite
Secret se clotura par un scrutin dans lequel 60 s6na-
teurs . dont j'etais manifesterent leers doutes par
('abstention. Ce vote eut un retentissement 6norme; iI
entralnait 'cinq jours plus tard, le 19 mars, la chute
du cabinet Daladier a la Chambre des Deputes.
On trouvera ci-dessous le texte de mon expose:
La. Commission de ]'air m`a confi6 la mission de vi-
siter des formations aeriennes dans Pest. J'ai accom-
pli cette mission en me rendant successivement dans
les grouper d'aviation d'une arm6e.
11 n'est sans doute pas tres conforme?aux r6gles habi-
tuelles des comptes rendus 'de presenter d'abord des
conclusions. Je voudrais cependant d6gager tout de
Da NOTBE AVIATION - 111
quite l'impression dominante que je rapporte de ma der-
nlere visite aux armees:
Si le personnel de nos escadrilles merite toute notre
eonfiance pour l'admirable moral qu'il possede, In vo-
lonte, le cran, ]a bravoure qui l'animent, ]a connaissance
parfaite et ('acceptation enthousiaste de son difficile et
perilleux devoir, on ne pent malheureusement pas ac-
corder une conflance semblable aux moyens materiels
qui sont a in disposition de ce personnel d'elite.
Je me permets d'attirer specialement votre attention
sur ce point d6cisif. Ii seralt Imprudent d'imaginer
que. l'6tat de guerre tel que noes le connaiasons
depuis bientot bait moss durera longtemps encore,
et que, I'heure'venue dune bataille plus vaste, plus
acharnee, plus meurtri6re, nos insui'Bsances actuei-
lea n'auront-pas des consequences plus graves on
blen disparaitront miraculeusement.
Or, tl convient de penser a ce que sera vraisembla-
blement et sans tarder cette bataille, de remarquer
ga'elle aurait pu deja se declencher on se d6rouler
ainsi, avant de porter un jugement motive, logique,
equitable, sur les formations aeriennes teller que je les
ai vues, it y a quelques semaines.
Materiel. - A cette date, la situation des avions exis-
tent dens cette armee 6tait la suivante:
TOtwM
Morane 406
26
dont 22
Potez 63
1
disponibles
Potez 63
11tlnilE~Ip1
Bloch 131
Observation
du'33C.A.
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De ce tableau, it ressort que presentement i'aviation
de chasse, dans l'armee visitee, dispose de 26 avions
de chasse et d'un biplace d'accompagnement.
L'aviation de reconnaissance de 9 appareils Potez
63 modernes et de 3 appareils Bloch 131 inutilisables.
L'aviation d'observation du corps d'armee de 4 Po-
tez 39 anciens inutilisables.
Je m'interdis tout commentaire sur les effectifs en
appareils de cette armee; en effet, I'addition que cha-
cun de vous pourra faire est suffisamment eloquente.
Mais, je vais reprendre, categorie par categoric, les ob-
servations que j'ai faites ou recueillies.
Aviation de chasse. - J'ai dejA dit que le personnel
des formations aeriennes que je viens de. visiter est au-
dessus de tout eloge, je tiens A le repeter. Les pilotes
des groupes de chasse ont livre de nombreux combats
as tours desquels se sort brillamment af$rmes leur va-
leur technique, leur magnifique courage, .eur prepara-
tion sans cesse developpee par un entrainement
consciencieux. Its ont mis A leur actif plusieurs exploits
dus A leur maitrise, A leur adresse, A leur sang-froid.
Qusnt au materiel de ces groupes de chasse, it a fait,
lui aussi, suffisamment ses preuves, qu'aucun de nous
n'ignore, pour qu'il ne soit pas necessaire d'en repar-
ler.
Aviation de reconnaissance. - Au debut de la
guerre, le groupe a6rien de reconnaissance etait equipe
de Bloch 131. Depuis, it a regu 9 Potez 63: ceux-ci
constituent, avec les 3 Bloch 131 qui restent, la dotation
transitoire du groupe de reconnaissance, I'effectif they
rique de ce groupe etant de 17 avions de guerre et
8 avions de travail.
Les Potez 63 donnent satisfaction. Cependant, ii est
indispensable de renforcer leer armement et de les ap-
provisionner plus largement en munitions. D'autre part,
leurs pilotes desireraient qu'ils fussent plus rapides,
que leur vitesse fat accrue d'au moins 50 kilometres A
1'heure.
DE NOTRE AVIATION
113
Le groupe de reconnaissance est d'ailleurs oblige de
travailler dans des conditions particulierement peni-
bles.
Un terrain lui a etc affecte A Malbouhans (Haute-
SaSne). Mais ce terrain est inutilisable en periode de
pluies.
Les avions de guerre sont sur le terrain d* Luxeuil,
A30kin. de IA.
La section photographique est installee dans des vol-
tures. On ne peut toutefois pas travailler dans ces voi-
tures des que le froid est vif. Il conviendrait done de
loger la section photographique dens des bAtiments con-
venablement equipes.
Le developpement des cliches se fait A Chaux (Terri-
toire de Belfort) qui se trouve A 60 kilometres du camp
de Luxeuil et A 30 km, du poste de commandement. Et,
quand it s'agit d'interpreter les renseignements recueil.
Hs, ii fact encore se deplacer et aller A Giromagny, A
3 km. de Chaux.
Malgi'e cette organisation deplorable et ces enormes
dif$cultes, le groupe de reconnaissance a effectue 100
missions de guerre, pris 2.200 photos et fait plus de
40.500 epreuves. Ces chiffres, s'ils attestent la valeur du
personnel, n'en condamnent pas moins une fois de plus
le materiel ou plutAt 1'iustallation defectueuse de ce
materiel.
Aviation d'observation.. I o' -
servation est pour ainsi dire inex stant aSon a c en
materiel, qui ccmprenait 6 Potez 39 et 4 Potez 25 fai-
sant au maximum 130 km. A 1'heure, est actuellement
reduit A 4 Potez 39, en attendant sa reorganisation.
En effet, les groupes aeriens d'observation devraient
etre, en trois gtapes, pourvus d'un nouveau materiel at
leur effectif serail de 9 avions, plus un volant de trois
autres appareils.
Voici quelles seront ces trots gtapes:
Premiere etape: 3 Potez 63 - . 6 avions anciens;
Deuxieme etape 6 Potez 63 - 3 avions anciens;
Troisieme? etape: 9 Potez 63.
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LE SABOTAGE
La troisieme etape est prevue pour la fin de fete 1940.
Les volants seront COnstitues par la suite.
Les transformations des groupes aeriens d'observa-
tion doivent evidemment s'accompagner d'une transfor-
mation des pilotes, obliges:
V De bimoteur passer d'avions monomoteurs sur des avions
2' De passer d'avions anciens sur des avions moder.
n es.
Pour cela, les pilotes des groupes aeriens d'observa-
tion s'entrainent sur des appareils bimoteurs (Potez 540
et Leo 20), puis sur des Simoun, avions modernes aver
des volets et helices a pas
.
Potez 63. et enfin sur des
Cet entrainement de c transformation) se fait a
Toulouse - seul ce centre est Pour 1'instant equipe en
Potez 63 a double commande - a Romilly, a Sistercn,
eta Saint-Etienne (Isere). Cependant, dans ces deux
derniers centres, it n'y avait pas de Potez jusqu'a ces
jours derniers.
On espi re que c la transformation) indispensable
sera lerminee au cours de cet ete. Elle pose un pro.
bleme dont Pimportance est evidente. 11 me sera permis
de rappeler a ce propos que Pon aurait sans doute dil
se preoccuper plus tot, comme certains d'entre nous
Pont plusieurs fois reclame, du recrutement et de la
formation de toutes les categories du personnel qu'exige
de fair. 11 West pas vrai que Pon Puisse trouver
instantanement des pilotes et des special stes trots a
remplir les taches qui leer incombent. Si Its evene-
menta wont vite, comme c'
t
'
ea
d
probbl
ae, on risque
etre a nouveau victimes d'un Irrdparabie retard.
Personnel et terr
meme i=^+diS stns. _ Au surplus, it nest pas
indispensable que les evenements aillent vite
pour que ce retard ne doive titre dej
vivement regrette. a a plusieurs titres
En effet, depuis que les soldats beneflcient regulie-
rement de permissions, les divers ei ectifs en personnel
I
DE NOTRE AVIATION 115
apparaissent eux aussi tri s insuffisants puisque la dis-
persion des appareils sur les terrains impose l'organi-
sation de nombreuses gardes. Dans la formation ae-
rienne visitee, c'est une augmentation d'environ 20 %
de tears effectifs qui apparait necessaire pour compen-
ser les absences, qu'il s'agisse de permissionnaires, dre
detaches, des in lades et des convalescents D'autre
pua'rt, iteprouventne fautlesppiloastesoubet
q
,lier que 1'extreme enfatigue
qui
leur interdit regle
generate de voter deux jours de suite, milite egalement
en faveur du maintien an complet des effectifs.
S'agit-il des mecaniciens d'armement? Its ne sont pas,
eux non plus, assez nombreux: on en compte 5 (2 plus
2 plus 1) dans un groupe de chasse alors qu'il en fau-
drait an moins 8 (3 plus 3 plus 2).
En matiere de specialistes, l'insufflsance est encore
plus flagrante et plus redoutable. L'absence du person-
nel specialise se fait particulierement sentir dans cer-
taines formations que jai visitees. C'est ainsi que les
differences entre les previsions des tableaux d'effectifs
et les effectifs reels du groupe de reconnaissance sont
de cet ordre:
19 pilotes prevus: 10 pilotes presents, manque 9.
56 mecaniciens brevetes, sergents-chefs ou sergents:
23 presents, manque 33.
25 radio: 7 presents, manque 18.
Les conclusions s'imposent d'elles-memes. Les pro-
fanes les moms avertis sont contraints de se demander
Pourquoi le recrutement n'a pas ete jusqu'ici mieux
assure, alors que chactzn en savait les dif$cultes (puis-
que n'importe qui ne pent pas '
quand en specialiste d'aviation)retncomment onpfera
demain, si les pertes soot plus elevees, pour reparer
les insufflsances du passe auxquelles chaque jour s'ajou-
teront de nouveaux besoins. La situation que j'ai cons-
tatee an cours de ma visite est la meme partout. II est
temps de prendre des mesures efficaces pour y porter
remede le plus rapidernent possible.
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LE SABOTAGE
vrEn cc qui concerne les camps et leg terrains, ii est
que P installation des hommes est le plus souvent
satisfaisante.
Un probleme plus grave est
disperser Ies avions autour
de Pose chaque par ea ain. Lite de
Part des appareils sont terrain, La piu_
ainsi
veni sans camoufla a en plein air, le plus sou-
tection snit g Il est soubaitable que leur
prevue car exposes aux ri pro-
ver, aux intemperies, les avions se gueurs de 1 hi-
ment. deteriorent rapide-
La protection des j i 1 3
sante. terrains eat notoirement lnstf8.
Autour d'eux, it n'y a que quelques mitrailleuses de
petit calibre. Les dotations en materiel de
insigniflantes et ne Comprennent materiel sont
des, ni canons anti-aeriens de rnitrailleuses lour-
petit calibre.
Cependant, West-il pas indispensable d'assurer la
protection de notre aviation
aunt lea bases que viseront en bases, r Pulaque Hen ea
offensives aeriennes de 1'ennemi?
premier lieu lea
Conclusions. _ En resume, je crois
ma visits aux formations pouvoir firer de suivants; aeriennes les renseignements
10 Aviation
de chasse suffisante bien 'j l
er I faille
augmenter de toute urgence ses effectifs en person et
en materiel de plus en plus moderne, c'est-A-direnplus
rapide et mleux arms,
2? Aviation de reconnaissance laissant tro
Puisqu'elle . est depourvue d'appareils en p A desirer
cant, d'appareils Convenahlem en t raPides hombre s-1,*e_
su
fflsamment approvisionaes en munitionset arm6s et
3? Aviation d'observation
ompletement inexistaate
Cette absence d'aviation de reconnaissance met le 'a reconnaissance et d'ob.
mraandement terrestre daps' pim-
Ds NOTRE AfIATIQx
117
p
de Prdvenir et ossibilite d'envisager la moindre operation offensive
action defens ve'edeS~lr les surprises, de faire,
batterie. airs d interdiction pour une
ou de contre-
4? Insufflsance du pe~sonnel et surto
specialise. \\ du personnel
Insu?flsance dans 1'o aniaation et surtout dans la
protection des terrains et es camps.
11 imports qu'au plus vit
ces diverses carehces on to pour mettre un terms a
doute pt faire Ce eq s ost strait sans
encore temps de rat ap r es des hostiiit6s? 11 est
macs demain it sera trop reurs et les neg1i genees,
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ENCORE ET TOUJOURS DES AVIONSI
MAIS AUS$1 DES MECANICIENSI
Dans Ines articles, dans Ines interventions parlemen-
taires, j'avais plusieurs fois souligne les difficultes du
recrutement et de 1'instruction des pilotes et des spe-
cialistes de 1'armee de fair. Le probleme du personnel
n'ayant pas ete mieux resolu que celui du materiel, je
suggerai Waller chercher dans les formations du tern.
toire les m6caniciens de profession et de les utiliser ra-
tionnellement en les affectant a I'armee de fair:
15 Mars 1940
c Il faut des avions, encore des avion, ours des
de le avions. repJeet1'erai mamntes touj
fois ecrit, je ne me lasserai pas
.
c Or, pour ces avions, it faut des pilotes, it faut aussi
des mecaniciens.
c Ed-ce que l'on pense comme il convient an grand
nombre dc mecaniciens qui soot indispensables a une
armee de fair pourvue de milliers d'appareils?
c h sais que les ecoles de m6caniciens d'aviation tra-
vaillent a plein. Les promotions succedent aux promo-
tions. Je train cependant, parce que le temps presse,
que ce ne soit insuffisant.
c Alors, pourgnoi ne ferait-on pas appel aux mecani-
ciens qui sont actuellement disperses, c eparpilles 3.
dans les formations du territoire on bien aux, armees?
in JJee c nnnams, quant a mom, d'excellents specialistes de
Que que Pon retient en des c affectations
pour Incm,nfl
Yueles u autres mobilises serament au moms
aussi quali$es. Un de Ines concmtoyens, ouvrmer de pre-
n2ier ordre, est employe dans une regulatrmce routiere
eomme.. planton, charge de surveiller In circulation
aux carrefours, pres du front. Je pourrais titer de mul-
tiples can analogues,
c Et je pretends qu'ml est necessaire de reviser le plus
LE SABOTAGE DE NOTBE AVIATION 119
rapidement possible ces affectations improvisees, diffi-
cilement justifiables, afin de procurer tout de suite a
1'armee de fair un personnel qui Jul sera precieux.
c Un avion cotlte habituellement plusieurs millions.
Son entretien est autrement plus delicat que celui d'une
bicyclette. La securite du pilote en depend. Que cet en-
tretien soit confie a des c incompetents a et les degra-
dations seront plus rapides, les accidents seront inevita-
bles. Pertes de vies humaines, les plus douloureuses
certes, mais aussi pertes d'argent et l'Etat n'a pas de
sous a jeter par les fenetres.
c Au surplus les m6caniciens de profession ne posse-
dent-ils pas une experience dont sont depoul vus, meme
quand ils sont des sujets d'elite, les jeunes gens qui sor-
tent des ecoles? Que l'on ne se meprenne point: je rends
it ces jeunes gens 1'hommage qu'ils meritent, car je con-
nais la conscience avec laquelle mis se preparent tons
a 1'accomplissement de leur tache difficile et souvent
ingrate. Toutefoms, sm bien prepares qu'ils soient, ils
n'ont pas eu le temps d'acquerir cette maitrise qui ne
peat titre que le resultat d'une longue pratique.
c Que Pon rappelle donc sans retard des formations
du territoire on des armees oi4 1'on ne pent utiliser ra-
tionnellement leurs aptitudes, leurs connaissances, les
innombrables m6caniciens qui seront tout a fait a leur
place dans les unites de l'armee de fair. Its y rendront
immediatement d'immenses services en qualite de deu-
xiemes mecaniciens. Its maintiendront - je m'excuse
d'emprunter an vocabulaire sportif cette formule - ea
meilleure forme les avions. Les pilotes ne s'en plain-
dront pas. L'Etat non plus, puisga'il realisera d'apprecia-
hles economies.
c En bref, on a sous la main, si j'ose dire, les meca-
niciens qui permettront it notre armee de fair d'etre
materiellement prete, queiles que soment les circons-
tances,, a remplir toutes ses missions. Je viens d'indi-
quer oa ils sont. 11 est aise de les y reprendre. Se son-
haite qu'on le fasse au plus tot, car c'est le seul moyen
de resoudre le probleme, de donner a l'armee de fair
les m6caniciens dont elle a le plus urgent besoin.s
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NECESSITE DES SIMPLIFICATIONS
DANS LA CONSTRUCTION AERONAU'rIQUE
LE SABOTA(IE -DE NOME AVIATION ' 121
l'on oublie, en ce qui Concern le tout, les n6cessaires
compromis, les indispensables transactions.
c Ainsi certain$ appareils, minutieuseme,;t 6tudi6s
quant a leurs plus petits organs et qui paraissent avow
6puis6 toutes les ressources de la technique la plus in-
g6niense, n'arrivent-ils pas a donner satisfaction quand
l'heure est, venue de les utiliser.
It C'est en somme l'histoire de la jument de Roland,
qui poss6dait tous les 1116rites, hors celni d'exister.
e Je plaide done pour la simplification en mati6re de
conceptions et de fabrications a6ronautiques.
c Ce qui compte, en effet, ce n'est pas une sorte d'id6al
th6orique, Ce sont lea services que pent rendre effective-
ment an appareil, ce sont Is rapidit6, l'aisance de sa
c sortie de s6rie s, de son utilisation, de 'son entretien.
c En d'autres termer, it convient, sans que rien soit
sacrifi6 de sa c personnalit6 ), de sea caract6ristiques
essentielles, que l'avion cotite le moins cher possible,
soit facile a piloter, robuste, bien arm6 pour sa mission,
et puisse titre 6ventuellement r6par6 avec le minimum
de difficult6s.
c Je voudrais rassembler ici quelques exemples singe-
lierement d6monstratifs et les observations qu'ils sui3g6-
rent
c Les carburateurs actuellement employes ches nous
n6cessitent: gaz, surpression, enrichisseurs, 6touffoir,
starter, injection d'huile, changeur de carburant, r6chauf-
fage, robinet coupe-feu, soit 9 commandes. Mais an car-
burateur am6ricain forctionne parfaitement avec 3
c commandes s - gu, manette a 3 positions, robinet
d'essence a 3 positions - an lieu de 9.
c S'agit-il des helices? On pourrait sans dommage sup-
primer les r6gulateurs, dont le fonctionnement par rup-
tures constantes de Courant est pee stir, avoir an tableau
de commande d'h6llces aver an seal levier par motear
pour augmenter on diminuer le pas.
c Pour I'alimentation, une simplification des circuits
d'easence s'impose ainsi que la suppression de tons lee
2 Mai 1940
Nous approchions des heures fatidi
qu'une grande arm6e comme l'arm6e allem ndeazn' lait
pas rester l'arme an pied derriere les retranchements
de la ligne Siegfried. Personae ne pouvait pr6voir oil et
quand se produirait la collision. Mais it ne faisait
pas de doute qu'elle pouvait avoir lieu a tout mo-
ment, dans n'importe quelle partie du ciel.
On 1'a vu, j'avais maintes fois, d'une maniere expli-
cite annonc6 les batailles in6luctables. N6anmoins, je
voulais esp6rer jusqu'au bout que la sup6riorit6 en avia-
tion de nos adversaires serait moins grande que je ne
le craignais; je voulais aussi faire jusqu'au bout tout
mon possible pour que ni l'affolement, ni la resignation
ne s'ajoutassent dans notre pays aux carences que nul
n'osait plus contester.
C'est dans cet esprit que j'6crivis, le 2 mai 1940, cet
article relatif aux economies de temps et d'argent que
produiraient des simplifications dans la construction
a6ronautique:
c On a reproch6 parfois a notre construction a6ro-
nautique de se complaire dans In recherche de ce que
Pon pourrait appeler la perfection on le luxe du detail.
c Cette recherche part 6videmment d'un bon naturel.
Elle a pourtant fr6quemment des r6sultats deplorables:
car, a force de multiplier, de c fignoier a les accessoires,
elle compromet les qualit6s, I'6quilibre, le rendement
de I'ensemble. Et lorsque chaque service demande le
mieux, pour la partie dont it s'occupe, it est fatal que
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accessoires de remplissage inutiles% le remplacement
des fermetures trop compliquees, le choix d'orifices de
grand diametre avec bouchures rapides, analogues
ceux des voitures de courses, et sans pas de vis.
e Au point de vue a electricite s ne semble-t-il pas
cieux de rechercher, d'obtenir par 1'emploi de plus hau-
tes tensions une diminution du poids de cuivre trans-
ports, de reduire le nombre des fusibles et des boites
A bornes, de disposer chaque fusible sur l'organe qu'il
protege an lieu de les grouper, ce qui necessite de longs
circuits supplementaires?
c Ne pourrait-on pas aussi limiter 1'emploi des cir-
cuits hydrauliques, remplacer les accumulateurs par des
ressorts, concevoir des trains A escamotage mecanique?
c Dans le domaine de I'amenagement, on pent noter
que les instruments accessoires sont la plupart du temps
trop Brands: ils devraient titre reduits A leurs plus strie-
tes dimensions et loges dans les cadrans des instruments
importants.
*An surplus leer repartition n'est-elle pas toujours
tres heureuse: ils sont tons places sur la- planche de
bord, devant le pilote, alors que les instruments qui ne
sont pas essentiels pourraient titre disposes ailleurs. Pour
avoir un eclairage indirect, d'ensemble on individuel,
bien plus pratique et moins cher que l'ultra-violet, it
suffirait en outre de donner A tous les instruments de
bord la meme hauteur et de mettre leurs verres sur le
meme plan. En outre, ii semble superfiu d'equiper tons
les avions de serie comme des avions d'essai, puisque
les instruments de contr6le soot inutiles lorsque be fonc-
tionnement de la majorite des organs a tits lien etudie.
c Si l'on utilise des telecompas simples, on peat se
contenter d'un seul compas, place dans un endroit con-
venable, avec plusieurs indicateurs, de maniere A faci-
liter les operations de compensation. Je signale en pas-
sant que les radio-c ompas americains, qui ne doivent
pas titre utilises stir tons les avions, sont parmi les plus
simples et les plus sars.
DE NOTAB AVIATION 123
c Quant A la radio, elle nest pas indispensable an com-
plet sur tons les appareils.
c Enfin, en ce qui concerne 1'armement, it serait, an
lieu d'equiper tons les avions avec tons les types de
lance-bombes, plus sage de les specialiser it 1'avance.
On pourrait faire l'eeonomie du viseur de secours en
ameliorant les viseurs perfectionnes. Les mitrailleuses
et les canons d'ailes pourraient Atre A chargeurs plats,
car les cylindres sons tri s difflciles A loger. Sur les ca-
nons de tourelle, de petits chargeurs, faciles A charger,
devraient titre substitues aux enormes tambours que
Pon ne pent soulever A bout de bras. Les collimateurs
seraient plus efflcaces et moins encombrants s'ils etaient
plus frustes. On devrait, en bref, se contenter d'organes
de visee fixes, simples, robustes, permettant de tres bien
voir l'ennemi avant de tirer et ne masquant pas la plan-
che de bord, quitte A mieux entrainer an tir les equi-
pages.
e Je n'ai pas, on s'en doute, 1'illusion d'avoir flit tout
ce qui pourrait @tre dit A ce sujet. Je ne me proposais
que d'attirer l'attention des responsables sur un pro-
bli me qui reclame de promptes solutions.
c Question de rendement, question aussi de budget: it
faut simplifier le plus possible nos fabrications aero-
nautiques:
1?) pour construire plus vite un plus grand nombre
d'avions;
20) pour avoir des appareils plus robustes, plus faciles
A piloter, mieux armes, moins exposes aux pannes, aux
accidents, aux ennuis que connaissent les c mecaniques s
trop compliquees;
3?) pour depenser moins d'argent; car si nous n'avons
pas de temps A perdre, nous n'avons pas non plus de ri-
chesses ou de ressources A gaspiller. s
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LES FORCES AERIENNES EN PRESENCE
LE 10 MAI 1940
Avant de reprodsire mes derniers articles, qu'il me
soit permis d'ouvrir une parenthese pour preciser
quelles etaient, au 10 mai 1940, nos forces aeriennes.
Un document emanant du G.Q.G. constate qu'a cette
date I'aviation de Chasse francaise comptait cinq
cent quatre-vingts avions modernes, dont environ qua-
tre cent vingt disponibles (ces chiffres et les suivants
sont donnes a titre indicatif en attendant la publica-
tion par les archives militaires des documents offciels),
contre mille cinq cents allemands, tandis que i'aviation
de bombardement comprenait quatre-vingt seize
avions de bombardement dont vingt-six appareils mo-
dernes, les soixante-quatre autres, d'un modele a:,cien,
ne pouvant effectuer que des operations de nuit. Le
Reich alignait a la meme date trois mule cinq cents
avions modernes. Nous ne possedions aucune aviation
d'aaaaut et notre aviation de renseignement etait
mediocre car elle ne disposait que d'appareils surclas-
ses, a ]'exception des Potez 63. Quant a 1'aviation an.
glaise, ii est assez difficile d'en chiffrer la valeur
numerique puisque la majeure partie de la R.A.F. etait
c stationnee a en Angleterre.
Cette inferiorite quantitative devant un ennemi cinq
fois plus nombreux, est une des raisons pour lesquelles
nos soldats ont vu si rarement dans les airs des avions
frangais ou anglais; elle est manifestement aussi l'une
des principales causes de u^o tr .
a uefaite.
En effet, la superiorite de 1'aviation allemande s'est
manifestee des le premier jour de l'offensive; elle a
obtenu tout de suite des resultats presque d6cisifs. J'en
ai lnoi-meme ete temoin le 10 mai, a Luxeuil-les-Bain_..
LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATION 125
oii le camp d'aviation a ete bombarde des 4 heures du
matin.
On avait pressenti, a divers indices, que le declen?
chement d'operations de grand style etait imminent. Le
commandant Cliquot de Mentque?adjoint au comman-
dant du groupe aerien de Luxeuil, le G. A. 2/7 s'etait ce
matin-la leve inquiet des la pointe du jour. Il avait hate
de se rendre au camp; par malchance, quand it voulut
lnettre sa voiture en marche, le moteur refusa de partir;
son impatience n'en fut pas peu avivee; it frappait les
pneus a coup de pied, tands qu'on 1'aidait en tournant
la manivelle. Enfin, it put partir et arriver an camp
juste au moment oft tombaient les premieres bombes
allemandes.
Les formations aeriennes du Reich procedaient par
vagues successives. Apres avoir pris leur ligne de vol
an-dessus de mon habitation, elles attaquaient le camp
en dire tion de La Chapelle. Le tir de notre D.C.A. les
genait & peine; elles purent ainsi detruire au sol de
nombreux appareils. Le bombardement etait si massif
que nos pilotes avaient les plus grandes peines a
aborder le terrain pour monter dans leurs appareils.
Cepc'ndant quelques-uns y parvinrent. Le comman-
dant Cliquot de Mentque monta sur son avion de Chasse
et seul, attaqua plusieurs avions allemands: mais ils
etaient trop; son avion, atteint de plusieurs balles,
tomba en flammes a 20 kilometres de Luxeuil, entre La
Longine et Faucogney. Et l'on nu peut que s'incliner
tres has devant la bravoure de ce magnifique pilote qui
n'hesita pas a engager, dans les conditions que l'on
vient de lire, pour 1'honneur de ses galons et de son
drapeau, 1'inegale bataille dont i1 savait Bien qu'il avait
tres peu de chances de revenir.
Le lieutenant Roger Coillens et le pilote polonais
Kepa Waclav du meme G.A. 2/27 trouverent egalement
une wort glorieuse en combat aerien. Trois soldats mi-
trailleurs: Antoine Boulin, Paul Mangrette, Jer$mie
Mongin, furent tugs an sol sur leurs pieces.
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Toutes ces nobles victimes reposent au cimetibre de
Luxeuil, a cote des hbros de l'autre guerre, tombs
comme eux au service de la France.
Ainsi, des les premieres heures de la bataille, les
faits ont prouv6 combien j'avais raison de protester
contre l'insuf isance de protection de nos terrains;
ils n'ont contirme que trop malheureusement mes pre-
visions sur l'attaque prbalable de ces terrains par
l'aviation allemande.
' EDOUBLONS D'EFFORTS POUR NOTRE AVIATION
ET NOTRE D.C.A.
15 Mal 1940
Une fois encore, apres que se fut engag6e la grande
bataille, je 8s entendre dans un article (15 mai 1940)
ce supreme appel.
c Depuis plusieurs ann6es, je mbne campagne a tou-
tes les tribunes dont je dispose pour que notre armee
de 1'air soit pourvue d'appareils nombreux - j'ai r6-
clam6 15.000 avions rapides, robustes et puissamment
arm6s.
c J'aurais certes mieux aim6 que les bv6nements ne
m'eussent pas donne raison. a
Et apres avoir d6gag6 les legons de la guerre en
Norvege, je poursuivais en ces termes:
r pa- ;, ss cnt, un double effort s'impose. En pre-
mier lieu, nous devons accroltre sans treve la puis-
sance de notre aviation. Nous devons pr6voir que la
bataille dans le ciel deviendra de plus en plus ample
et severe. Nous aeons donc besoin, comme je l'ai main-
tes fois 6crit, d'un grand nombre d'appareils et d'ap-
pareils an moins 6gaux en qualit6 a ceux de l'ennemi.
Il faut construire inlassablement ces avions, it faut in-
tensifler noire production abronautique, i1 faut que
nous sortions ou que nous achetions, dans le plus brel
delai, des milliers d'appareils qui sont indispensables
a in victoire.
c En second lieu et parafblement a l'accroissement
de notre fabrication d'avions, nous devons acc616rer.
parachever, 1'oqanis+ation de is D.C.A. Contre les atta-
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128 LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATION
ques massives d'avions volant bas et mitraillant en quel-
que sorte a bout portant, les troupes a terre doivent
titre a meire de se defendre. Il faut aussi que nos
centres industriels, nos villes soient preserves des bom-
bardements ennemis, et seule une D.C.A. puissante,
nombreuse, judicieusement installee et equipee peut
assurer cette protection dont l'urgence, l'importance
matcrielle et morale n'echappent a personae.
c Des avions, encore des avions.
c Des arrnes, des munitions contre les avions.
c Celles-ci sont aussi necessaires que ceux-la.
c Redoublons d'efforts pour construire on fabriquer
les unes et les autres. a
I
IL FAUT FRAPPER LIES RIESPONSAMLES
30 Mai 1940
Sur terre des evenements tres graves s'etaient pro-
duits; les divisions cuirassees allemandes avaient atteint
]a mer a Saint-Valery, encerclant 45 divisions frangai-
ses aventurees en Belgique, et noes faisant perdre
250.000 hommes; l'armee anglaise avait commence de
reembarquer; une breche await ete ouverte a Sedan
dans notre front; et le Haut-Commandement n'avait ni
pu la colmater, ni su donner a temps aux armees l'or-
dre de se derober; 1'armee beige avait capitule; du
moins rien d'irrkparable n'avait frappe notre armee
de fair; elle avait en grande partie echappe jusque-la
aux destructions qui avaient aneanti ou paralyse les
aviations polonaise et hollandaise.
Le 30 mai 1940, je publiai un dernier article, oil,
apres avoir rappele les operations aeriennes en Polo-
gne. en Norvege, en Hollande, en Belgique, j'ecrivais:
c ...Pourquoi chez nous n'a-t-on pas retenu ces legons
d'experiences renouvelees et pareillement crueUes 7
Pourquoi n'en a-t-on pas dega& les conclusions et les
decisions qui s'imposaient?
c ...Chez nous, it s'en est fallu de peu que le meme
resultat ne filt obtenu par Pennemi, que le meme sort
ne nous fftt reserve. La surprise, en effet, fut a peu
pres totale. Sur beaucoop de terrales lea appareils
etaient A Is corde, alle contre alle, pea on pas ca-
mouAls. En outre, ces terrains etaient souvent trap
pros du front, malgre les avertissements que les experts
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LE SABOTAGE DE NOTRE AVIATIO
N
eminents avaient
les terrains de multiplies Dans certaines regions
secours etaient inexistants jusqu,au ma
meat de 1'attaque allemande Dep
terrains On[ ~t@ retrouves
enchantement. ?u d~cuisouverts est
comme, par
? En bref, trop de fautes ont
de
est venue ta commises! L
st venu non sealer prendre des sanctions impito osre dernande went seulement que Von prenne
gables. Je
m
ces sanctions si elles n'ont pas encore6te iate-
ais qu on les fasse l
connaitre
en sera fortitie. , car le moral passes,
de ]a nation
? 11 fart frapper les responsables, Ceux Wont
Hen appris doivent titre chaties et
chefs pr6voyants et sages. La remplaeee x ? oast
esprit nouveau. Les qualites de guerre nouvelle exige un
tiative, de sang-froid et d'6nergie son courage l
che2 ceux qui sont appel6s s ind a conduire
]a victoire. Pee sables
nos army vers
c Ces chefs existent.
c Qu'on les appelle et qu'on leur fasse
Pas d' indulgence COD$ance.
Pour Jes ind(cis. ,pas de pitie pour les in
capables,
? Conscientes on involontaires toutes les ifai
doivent titre punies sans retard et sans faiblesse11s aces
Mais a l'heure ou paraissaient ces li
notre malheureux pays etait deja 8a a, gees, le sort de
IM U DE
FUSION
enJe dis en Mauiare de
avoir une, c'est le lec eurrluin, car si non
Je r lime
emets done m6me qui la dolt
torten, le a l opinion publ ? d"duira
bonne dossier que ie ~ -8tre
bje a !'
Projette of Dossier utile , j
de s ade! mossier abjcca de
que lanu6re s a conviction
! ibl de ompread re que lot un dreMe qu'il n'' car it
tou'o ancunes ou des des passions est'
! urs les interats partis6gofsmes Goat s' pm tisanes,
Je Me rliers,
fuse, accompagneat
Parlant d'av
jet- Afais re
sujet dansd one nsefus' mbi0Le s c
>z n a pas considdrersa
Pas celui annee ou d' av
s son ttoutes les anaCe3 ua nd a de r n'ece Male: oil qUl de 1919 it ei
t n' les ont Ommes que, de 1919 vout 1us ?squ at ation a 1940 Celui de
et pourgPas taut i i non, que 1 on gm'ex p ent pu e$gir
et you et civils de
sues di$arentste Comment
aators debOnne voloutd essifs, convent taut de chefs
t donnaco~pateats et
Meane visiblement insuf to aua
v6rit,6 qu une armbe
~
fatelc est que, de fa,,,,, Joats d'preave.
livriae a? A,_~r. a9uat an,
ran, d4 arnte e, ctttp ale
rcoisme Intrigues politicie~haesnt pauvre, t t6t
Mme une Merv , tant6t co .t
. elon la foru3e ~ur ef de Profits par.,_
de a Selo I pro., Pitt0e tie Pour regttlns de
iace, irl en p agvait 1937
tro , Par
P de qui
Ii y avait France trop
't'eller de tech t des'
amende er iciens Gout par surcratt
de ces grill 6orie P rsonaelle. aucaa ne vfalait
sett, l'igpai' quand elles se ' consnce fa
tale
seance, En ft, it T vat IIt agents err, on le
F nVais
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ne pretant aux problemes de l'air qu'une attentiuii su-
perficielle et pensant que la virtuosite des pilotes pou-
vait suppleer a la science, a la culture d'un ? as * de
la production ou de l'organisation aeronautique.
C'est ainsi que nous ffimes une rninorite infime a an-
noncer le triomphe de I'aviation offensive, de I'aviation
d'assaut et qu'on ne voulut pas ecouter ceux qui deman-
daient entre autres la creation de formations de para-
chutistes.
Personne en France, avant 1940, ne croyait an role
capital, daps certains cas decisif, que I'aviation joue-
rait dans un conflit; tres peu de Frangais, it est vrai,
croyaient sincereinent a l'eventualite meme d'un con-
flit, et pour le cas oii it se serait produit, on pensait
titre suffisamment protege par la ligne Maginot, synthese
de toutes les experiences de la grande guerre. Son exis-
tence, a elle seule, prevenait toutes les inquietudes. On
n'envisageait pas, meme de la fagon la plus lointaine,
qu'un doute put s'eiever a son sujet. Cc dogme si solide
s'est pourtant evanoui en quelques jours. Quelle force
aerienne n'aurait-on pas constituee, si l'on avait cru a
1'aviation, comme on croyait aux forteresses?
11 est vrai que pour insuffler cette foi an public,
it eut fallu des animateurs, des propagandistes. En Alle-
magne, en Italie, l'idee de fair avait rayonne en nimbe
autour de deux hommes qui, par leur carriere et leur
position, apparaissaient comme des figures de legende.
Aucun de nos heros de l'air n'avait connu pareille
fortune: it ne leur avait pas meme ete donne d'ajouter
a leurs exploits dans le ciel, ces succes de 1'eloquence
ou de 1'ecriture, si necessaires dans un pays comme la
France at qui oat Want ncontrihilP a rP_pa_ndre less doc-
trines d'un Foch ou d'un Lyautey.
La propagande par la presse etait elle-meme defec-
tueuse, inoperante. Sans doute, les journaux annon-
taient aver diligence les moindres performances, don-
naient une large place aux grands raids aeriens. Mais,
des details techniques, publies sans explications com-
plementaires, des reportages romanesques, consacres
presque uniquement aux personnel, ne pouvaient faire
1'education du public; pour celui-ci I'aviation restait un
sport magnifique dont les donnees lui e'taient beaucoup
plus mysterieuses que celles de la boxe on du foot-
ball.
Telles furent donc, a mon avis, les causes reelles de
ce grand drame: rapacite des affairistes, rivalites de
coteries, antagonismes des techniques, et an fond de
tout, faute de lumieres, 1'inattention du grand public.
On congoit, des lors, qu'il nous aft ete impossible, a
nous, parlementaires ou jcurnalistes, officiers ou inge-
nieurs, bien que de plus en plus nombreux, sinon de
sous faire entendre, du moins d'obtenir que l'on chan-
gefit de methodes ou de climat. Nous avions contre noun
les routines, cheres aux timores, favorables aux pares-
seux, l'habilete de certains pirates, les truquages de
certains pretendus experts, la suffisance arrogante des
incapables, les firs de barrage de ceux dont nos curio-
sites et nos critiques menacaient les situations acquises
ou les avancements et les benefices esperes. Je n'ai pas
oublie la hauteur dedaigneuse avec laquelle parfois on
me traitait c d'excite a, d' c alarmiste a lorsque je for-
mulais des craintes ou des hypotheses que les evene-
meats, par la suite, ont malheureusement trop justi-
flees.
J'avais annonce que ce livre ne serait pas un roman.
Les pages qui precedent ne font que rappeler ce que
j'ai dit et ce que j'ai fait, les dates auxquelles le 1'ai
fait et je 1'ai dit. Si Von a fu chacun des textes gui com-
posent cet ouvrage, en observant la date de sa paru-
tion, on reconnaltra je 1'esp6re que, taut pour les be-
soisa de l'arm&e de fair que pour is facou dont les
operations militaires se darouleralent, j'ai judicieu-
sement, et en temps voulu, suggere, critique, averti,
prEvn.
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La ti the que je m'etais assignee eat maintenant ache-
vee. Parmi tant d'amertumes et de souffrantes que je
partage avec mes compatriotes, ells me laisse in
conscience d'avoir servi de toutes men forces, de mon
inieux, !'aviation de mon. pays, es'est-h-dire mon pays
lui-meme, mon pays qui a Cant donne de bravoure et de
genie, de science et de courage a la conquete de !'air,
et dans lequel, nul n'en saurait doutt r, 1a liste glo-
rieuse nest pas close des pionniers at des heron du
ciel.
Paris, le 15 juillet 1941.
PafsTACa . . ................................ 5
Avant-pro;ioa ............................ 7
Le Ministere de !'Air .. . 11
Une reorganisation des services du Ministere de
!'Air s'impose sans retard ......... . 15
Le nouveau statut du Ministere de !'Air ........ 19
La verite sur notre aviation, oaf, male Tien que la
..........................
verite . . . .. ..... 26
Nous n'avons qu'un materiel ridiculement, tragi-
quement insuffisant . . . ...................... 32
Un curieux incident: je din (300.000), le Minis-
tre s 30.000 s .. ..... .. 44
Le gouve:?nemeut ne vent pas que je I'interpelle. 47
Un article qu'aucun journal n'accepta de pnblier:
t On ne sort pas assez d'avions en France, telle
... ...... ...... ........ . .
est la verite ! s . 61
Faut-11 designer an haut-commissaire a l'arme-
ment aerien .. .. 64
J'ecris an President du Conseil: a Le desastre, s'il
y, avast Is. guerre, serrit promis A notre aviation
telle qu'elle est s ............................ 67
- Le President du Conseil ergote sur des chiffres
prealablement a arranges s . .............. 71
- Je repbte an President du Conseil: a Mes inquietu-
des restent entitres! s . .. .. ... . 76
- La guerre eel ate: In detresse de notre aviation
empire . . . . ................... 79
- Une bonne doctrine mais mal on incomplAtement
appliques ........... 85
- Je reclame une flotte de 15.000 avions 91
- Telle que pourrait titre l'organisation de l'Armee de
!'Air . .. .. 93
- Pour Ia troisieane fois, je signale an President du
Conseil Is situation a lamentable s de notre
aviation .... ................................ 96
- Responsabilite des services: oui, mail aussi res-
ponsabilite de l'industrie . ..... ..... 103
- Les Commissions de !'Air du Sinai visitant leg
Armees ? : ... ..... 105
- Le Senat se reunit en Comiie secret It 14 mars
1940. Cing fours apras, be cabinet Daladler demis-
slonne .... .................................. 108
- Encore et' ton jonrs des aviot s t Mais aussi des
meeanicienst .. .. .... . 118
- NAcessit6 des simplifications dons is construction
aeronautique 120
- Les forces aeriesines ert presence le 10 mai 1940. 124
Redoublons d'efforts pour notre aviation et notre
D C. A . ... ......... .................. 127
- 11 fant frapper Its responsables ................ 129
- Fan manlere de conclusion . 131
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ACHEVE D IMPRIMER
LE 13 SEPTEMBRE 1941
PAR DERMONT
IMPRIMEUR
22, RUE 'DU FOUR. 22
PARIS
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50X1-HUM
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