ECHANGE DE LETTRES
Document Type:
Collection:
Document Number (FOIA) /ESDN (CREST):
CIA-RDP82-00457R007400310005-5
Release Decision:
RIPPUB
Original Classification:
K
Document Page Count:
140
Document Creation Date:
December 15, 2016
Document Release Date:
January 8, 2004
Sequence Number:
5
Case Number:
Publication Date:
January 1, 1950
Content Type:
REPORT
File:
Attachment | Size |
---|---|
CIA-RDP82-00457R007400310005-5.pdf | 5 MB |
Body:
Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5
25X1
ECHANGE
DE
LETTRES
120 fr.
le Lyre
Yougoslave
1950
LES DOCUMENTS
CHANGE DE LETTRES
ENTRE LE COMITE CENTRAL
DU PARTI COMMUNISTE DE
YOUGOSLAVIE ET LE
COMITE CENTRAL DU PARTI
COMMUNISTE (BOLCHEVIK)
DE L'U. R. S. S.
PRECEDE D'EXPLICATIONS PRELIMINAIRES
LE LlVRE YOUGOSLAVE
19.50
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LES DOCUMENTS
tCHANGE DE LETTRES
ENTRE LE COMITE CENTRAL
DU PARTI COMMUNISTE DE
YOUGOSLAVIE ET LE
COMITE CENTRAL DU PARTI
COMM'UNISTE (BOLCHEVIK)
DE L'U. R. S. S.
PRECEDE D'EXPLICATIONS PRELIMINAIRES
LE LIVRE YOUGOSLAVE
1950
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EXPLICATIONS PRELIMINAIRES
Ces temps derniers on distribuait dans notre Pays,
dans le dos de nos organes de l'Etat et du Parti,
certaines lettres du Comite Central du Parti Com-
muniste (bolchevik) de l'Union Sovietique, dont on
a commence a parler ares la publication de la
fameuse Resolution du Kominform ? sur la situa-
tion dans le Parti Communiste de Y ougoslavie ?
et qui y furent, d' ailleurs, ?pour la premiere fois
publiquement mentionnees. Neanmoins, a l'etranger,
on parlait, d? auparavant, de ces lettres dans des cer-
cks communistes asses larges. Leur diffusion actuelle,
en une brochure portant comme indication d'editeur
? Moscou, Entreprise d' edition Pravda, 1948 ?, a pour
but d' elargir et d'intensifier la pro pagande menee d?
anterieurement, sur la base de ces lettres, contre le
Comite Central du Parti Communiste de Y ougoslavie
et contre la Yougoslavie nouvelle. Le fait qu'os
publie ces lettres, considerdes comme confidentielles,
nous dale de l'obligation de les tenir secretes, et
nous permet de les faire connaitre au grand public,
le Comite Central du P.C.Y . les ayant d? commu-
niquees, avant le Cinquieme Congres du P.C.Y
tous les membres du Parti.
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Le Comite Central du Parti Communiste de Y ougo-
slavie avait porte les lettres en question a la con-
naissance des membres du Parti sans les accompa-
gner d'aucune explication ecrite, encore que sur
mom bre de questions elks l'eussent impdrieusement
ndcessitee. Le Comitd Central du P. C. Y. considd-
rait a juste titre que les membres de notre
Parti sauraient, sur les points essentiels, se faire eux-
mimes une opinion, discerner le man quo de fonde-
ment des accusations contenues dans ces lettres et
en percer le sens veritable. Mais la distribution clan-
destine de ces documents parrni les citoyens de noire
Etat fait maintenant de ces explications une neces-
site. Cola d'autant plus que les eclaircissements indis-
pensables me se trouvent ni dans les lettres du Comite
Central du P.C.Y . au Comite Central du P.C. (b)
de l'U.R.S.S., ni dans le Communiqu?u Comite
Central du P.C.Y.sur la Resolution du Komin form.
Le Comite Central du P.C.Y. n'a pas donne ces
dclaircissements dans lesdits documents avant tout
parce esperait que le Comite Central du P.C. (b)
de l'U.R.S.S. enverrait ses representants en Y ougo-
slavie, et gull pourrait les eclairer oralement, et aussi
parce qu'll avail le desir d'eviter, dans toute la me-
sure du possible, une aggravation du con/lit avec
le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., de
mdnager son prestige et le prestige de ses repre-
sentants.
Les explications donnees id au sujet de ces lettres
ont exclusivement pour but de mettre en lumiere
des faits qui n'etaient pas connus des membres de
notre Parti, de leur permettre d'expliquer aux autres
personnes cc qui est exact et cc qui me rest pas, et
de demasquer ainsi tout ce qu'il y a de mepris des
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principes et d'offense a la verite dans les ? crit_ijues ?
que contiennent ces lettres, dans la Resolution du
Kominform et dans la cam pagne de calomnies de-
chainee contre notre Parti par les chefs de certains
partis communistes.
Les procedes de critique employes dans les lettres
du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S,
egard du Comite Central du P.C.Y . et de ses diri-
geants peuvent, comme on le verra plus loin, se carac-
teriser comme suit : 1. On ne prend pas en consi-
deration, pour verifier si quelque chose est exact
ou non, ractivite concrete du Parti et de la direction
du Parti, mais ce que dit tel ou tel citoyen sovie-
tique ou tel organe sovietique. 2. Pour prouver que
la ligne des dirigeants du P.C.Y . est ? fausse ?, on
n'examine pas, dans ces lettres et dans la Resolu-
tion du Kominform, r activite de ces dirigeants, ou
du Comite Central du P.C.Y ., dans son ensemble;
on ne prend pas comme preuves a rappui leurs dis-
cours ou leurs ecrits dans leur ensemble ? mais seule-
ment des fragments d'un discours ou d'un article qu'on
fait suivre de commentaires arbitraires.
3. Pour etablir la verite, on ne tient pas du tout
compte des declarations des dirigeants responsables
ou des organes du P. C. Y mais uniquement
de ce que disent a ce sujet certains represen-
tants officiels de l'U.R.S.S., c'est-a-dire qu'il suffit
que n'importe quel representant de l'U.R.S.S. affirme
une chose pour qu'elle soit accept& comme vraie par
le' Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., sans
egard a ce qu'affirment pour leur part les organes
responsables et les dirigeants du Parti Communiste
de Yougosluvie.
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Void quelques illustrations de cette methode :
Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de
l'U.R.S.S., on reproche au camarade Tito le discours
veil tint et Lioubliana a la fin de mai 1945, discours
ii aurait soi-disant identifie la politique exterieure
de l'U.R.S.S. avec celle des Anglo-Americains. Et Fon
cite a ce sujet le passage suivant :
? On a dit que cette guerre est une guerre juste,
et nous l' avons consideree comme telle. Mais
nous demandons aussi une juste conclusion, nous
demandons que chacun soit maitre chez sal ;
nous ne voulons as payer les cornptes des autres,
nous ne voulons pas etre une monnaie d'appoint,
nous ne voulons as qu'on nous mete a je ne sais
quelle politique de spheres d'interets. ?
Personne dans notre pays, vi meme a l'etranger, n'a
compris ces paroles du camarade Tito comme se rap-
portant aussi a l'Union Sovietique. Pareille interpre-
tation n'apparait que dans la lettre du Comite Cen-
tral du P.C. (b) de l'U.R.S.S. Quant au discours lui-
mime, prononce le 27 mai 1945, le camarade Tito
y disait :
? ...Nos freres d'Istrie et du Littoral Slovene sont
liberes. Nos freres de Carinthie ne le sont pas encore.
us attendent leur liberation, et moi, en votre nom et
au nom de toute la Y ougoslavie, je declare aujour-
d'hui que nos pensees n'ont pas abandonnd nos
freres de Carinthie, qui malheureusement doivent
encore trembler et souffrir sous la terreur gestapiste,
vetue d'un autre uniforme. Nous avons beaucoup
de preuves de cela. A peine quelques jours out
pass?epuis que nos troupes ant quitte la Carinthie,
et d? nous entendons les gemissements et les appels
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au secours de nos freres de Carinthie. De ce gran-
diose rassemblement, nous man dons solennellement
a nos allies occidentaux qu'a partir de maintenant
la responsabilito de tout ce qui se passe la-bas ne
retombe que sur eux. Nous faisons appel a eux,
qu'ils tiennent la parole donnee dans la Charte
de l'Atlantique, que chaque peuple aura le droit
de decider lui-meme de son sort. Voila ce que
nous mandons a nos Allies, et nous leur demandons
de defendre notre population contre les memes
persecuteurs qui Vont oPprimee des siecles durant
et qui l'opprimaient encore au cours des dernieres
annees.
? Apres de longues annees, notre Littoral Slovene
est libere, mais de penibles evenements se sont pro-
duits, un malentendu a surgi. On nous impute
d'avoir tire profit de cette guerre pour des buts
de conquete. On a voulu faire croire que nous avions
l'intention de mettre ici nos allies devant un fait
accompli. Non, nous n'avons pas place les allies de-
vant un fait accompli. Ceux que nous avons places
devant un fait accompli ce soft les Allemands, que
nous avons battus et vaincus la-bar. Nous avons ainsi
accompli notre devoir d'allie. Et nous l'avons accom-
pli a cent pour cent, nous l'avons accompli conscien-
cieusement jusqu'au bout. je nie resolument, non seu-
lement au nom de tout le peu pie de Slovenie, mais au
nom de tour les peuples de Y ougoslavie, que nous
ayons la moindre intention de nous em parer de quelque
chose par la force. Nous n'avons pas besoin de nous
emparer par la force de ce a quoi nous avons droll,
et ce d'autant mains que nous croyons fertnement que
les Allies tiendront la parole qu'ils ont donnee dans
la Charte de l'Atlantique, que les peuples, que
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taus les pen pies qui ont ete asservis, auront le drat
de decider eux-memes de leur sort. Par consequent,
nous n'avons pas a craindre pour nos freres de ta-
bus.
f ( Nous considerons que nous avons, dans notre
mite, nos sacrifices, nos efforts aux cotes des allies,
donne suffisamment de preuves que nous sommes
lideles a la cause commune des Allies, que nous ne
desirons que vivre en paix, et voir libres nos freres
qui furent asservis... Pour quoi imputerait-on a crime
a nos peuples de vouloir etre independants a tons
egards, pourquoi leur limiterait-on ou leur contes-
terait-on cette independance ? Nous ne voulons plus
etre dependants de personne, quoi qu'on derive et
qu'on disc ? et l'on ecrit beaucoup de chases, on
ecrit des choses mechantes, on ecrit des choses in-
justes, on ecrit des choses blessantes, indignes de gens
de pays allies. On ecrit, et l'on fait ainsi injure
noire pays qui a taut souffert. ?
Que ressort-il de cette citation ? Que touts la cri-
tique du camarade Tito est dirigee exclusivement
contre les puissances occidentales, c'est-h-dire contre
les Anglo-Americains, et que la Yougoslavie, d'aPres
lui, ne vent etre sous la dependance de personne. Le
camarade Tito, ddns is discours en question, n'a pas
employe les termes de ? spheres d'influence ? et
d'autres semblables, dans le sens oa l'a compris le
Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. Nul dans
noire pays, et meme a Petranger, n'a compris ces
paroles comme les a comprises is Comae Central du
P.C. (b.) de I' Union Sovietique.
Quant a la maniere dont le camarade Tito parlait
a
cc moment-la de l'U.R.S.S., qu'on en juge par ces
citations :
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Chers freres et cceurs ! Vous avez appris que la
Yougoslavie a signe, OU Si vous voulez que j'ai signe
a Moscou au nom de la Yougoslavie, un accord d'as-
sistance rnutuelle et d'etroite cooperation. C'est un
grand evenement. Cette alliance jut creee ii y a long-
temps et signee sur le champ de bataille du sang des
meilleurs fils de la Yougoslavie. C'est une fraternite
cimentee dans la lutte commune aux cotes de notre
grand frere slave, de notre grand et puissant allie,
Sovietique, avec a sa tete son genial chef
Staline. Cette entente, cette alliance, n'est pas un
acte dirige contre un peuple quelconque. C'est un
acte que nous avons signe pour nous assurer contre
toute eventualite dans l'avenir. L'aspiration des peu-
ples de Yougoslavie a vivre en fraternite et dans la
plus grande concorde avec notre grande alliee l'Union
Sovietique a sa source dans nos besoins. Nous avons
vu de nos yeux, pendant notre sejour a Moscou et
a Kiev, combien les peuples de l'Union Sovietique
aiment les peuples de Yougoslavie. Les peuples de
Yougoslavie ont gagne cette affection parce que, dans
les moments les plus difficiles, quand l'envahisseur
allemand s'etait fete de toute sa force contre l' Union
Sovietique, us sont restes fideles ?eurs freres de
l'Union Sovietique, sans qu'il soit besoin pour cela
d'aucun accord et d'aucune alliance. Les peuples
de Yougoslavie peuvent maintenant etre tranquilles
pour leur sort, us peuvent tranquillement se vouer
a la reconstruction de leur pays devaste. Nous nous
sommes solidement lies a l'Union Sovietique,
parce que c'est dans l'interet de notre pays et dans
rinteret des deux allies. Par la faute de la politique
de trahison de ceux qui dirigeaient l'ancienne Y ougo-
slavie, notre pays a longtemps ete sePare de la grande
Union Sovietique. Notre premier pas a ete, a la fin
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de cette guerre, de nous her a 1' Union Sovietique,
pour reparer les fautes du passe. ?
Voila ce que Tito disait, a Zagreb, he 21 mai 1945,
donc immediatement avant le discours de Lioubliana.
Et voici ce qu'il disait le TO juin 1945 a la ses-
sion du Conseil Antifasciste de la Liberation Natio-
nale de Yougoslavie (A.V.N.O.J.), donc immediate-
ment ares le discours de Lioubliana :
? ...Fidele a ses Principes de respecter l'indepen-
dance et he droit des petits peuples et de leur donner
meme, a cet egard, son soutien, 1' Union Sovidtique
n'a pas d'autres interets en Yougoslavie que de vivre
dans les meilleurs rapports avec notre pays et de lui
fournir toute assistance dans son developpernent et
sa reconstruction. Il va de sol que ces faits sont par-
faitement connus de tous les peuples de Y ougoslavie,
et c'est pourquoi ii n'y a rien d'etonnant a. ce qu'lls
regardent avec tant d'amour ce grand pays frere
et he considerent comme leur sinare protecteur.
On peut, il est vrai, objecter que le discours de
Tito du 10 juin venait apres les observations presen-
tees le 5 juin par l'ambassadeur sovietique au sujet
du precedent discours de Lioubliana. Mais comment
expliquer alors he passage cite du discours de Zagreb
du 21 mai et les violentes critiques adressees aux
Anglo-Americains ? et a eux seuls ? dans le dis-
cours de Lioubliana ? La seule explication possible,
c'est que le sens du discours' de Tito a Lioubliana
etait de mettre l'accent sur la necessite d'unir
la Yougoslavie les parties de nos peuples qui, a cause
de l'attitude des Anglo-Americains, n'etaient pas en-
core unifiees, de mettre l'accent sur la fermete de l'atti-
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tude du gouvernement yougoslave dans cette question,
et non as d'identifier l'U.R.S.S. Angleterre et
l'Amerique.
Au reste, la politique exterieure du gouvernement
yougoslave, dans cette periode aussi bien que plus
tard, demontre tres clairement par elle-meme a quel
point ces accusations sont ddnuees de tout fonde-
ment. Mais pour le Comite Central du P.C. (b.)
de l'U.R.S.S., cc qui est decisif cc n'est pas cette poli-
fique, ce n'est as la pratique quotidienne, cc ne sont
pas les discours ou les articles pris dans leur ensem-
ble ? cc sont des citations extraites de leur contexte
et arbitrairement interpretees !
Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b)
de l'U.R.S.S. il est encore dit ceci, toujours a pro-
pos du discours incrimine de Tito :
? Cela [c'est-a-dire le passage cite du discours de
Tito] fut dit a propos de la question de Trieste. On salt
qu'apres une serie de concessions territoriales en faveur
de la Yougoslavie, concessions arrachdes par 1' Union
Sovietique aux Anglo-Americains, ceux-ci, de concert
avec les Francais, repousserent la proposition de
1' Union Sovietique de donner Trieste t la Yougoslavie
et firent occuper Trieste par leurs troupes qui se trots-
vaient en Italie. Et comme tous les autres moyens
pour donner Trieste a la Yougoslavie avaient ete
epuises, ii ne restait plus a 1' Union Sovietique que
d'entrer en guerre avec les Anglo-Americains a cause
de Trieste et de le prendre de force. Les camarades
you goslaves devaient savoir qu'apres une guerre aussi
dure, l'U.R.S.S. ne pouvait s'engager dans un nou-
veau con/lit. Malgre cela, cette affaire a provoque le
mecontentement des camarades yougoslaves, mecon-
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tentement qui s'est manifesto dans le discours du
camarade Tito. ?
Ii ,taut rappeler id i certains faits :
Premierement, le passage qui vient d'?e cite
insinue que les dirigeants yougoslaves avaient voulu
entrainer l'U.R.S.S. dans une guerre a cause de
Trieste ;
Deuxiemement, ii n'est pas fait la snoindre men-
tion du role jque dans la guerre par la Yougoslavie,
laquelle, par sa lutte, avec l'assistance dOcisive de
l'U.R.S.S., avait fora les Anglo-Amgricains a cer-
taines concessions territoriales au profit de la Y ougo-
slavie (cc ne sont pas, par exemple, les Anglo-Ameri-
cairn qui ? firent occuper Trieste par leurs troupes ?,
rnais bien les Y ougoslaves qui dglivrerent Trieste, de
mgme que leurs autres territoires ayant antgrieure-
meat appartenu a l'Italie des Allemands et des fas-
cistes it aliens, ares quoi les Anglo-Americains cox-
traignirent les Y ougoslaves a se retirer) ;
Troisiemement, il est affirtne que les dirigeants
yougoslaves ne voulaient tenir aucun compte du fail
que l'U.R.S.S. ne pouvait as s'engager dans une
nouvelle guerre a cause de Trieste.
Ii tombe sous le seas que tout cela est faux.
Quand iclata le conflit avec les Anglo-Amdricains
sur le point de savoir si les troupes yougoslaves'
allaient rester a Trieste ou non, et quand les Anglo-
Amgricains exigerent, sous forme d'ultimatum, le re-
trait de nos troupes et l'ouverture de pourparlers con-
cernant le partage en zones d'occupation, le gouverne-
meat yougoslave se docida pour le Tetrad de nos
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troupes et pour l'ouverture des pourparlers, et il s'y
decida de sa pro pre initiative. Et s'il prit cette deci-
sion, c'est uniquement parce qu'il savait que
l'U.R.S.S. ne pouvait pas, ne devait pas faire la
guerre a cause de Trieste.
On salt d'autre part que les representants yougo-
slaves avaient declare que la You goslavie ne signe-
rait pas le traite de paix avec l'Italie si elle n'obte-
nait as Trieste. Et pourtant elle l'a signe. Que
signifiait l'attitude du gouvernement yougoslave,
ref usant d'abord de signer le traite et le signant en-
suite ? Elle signifiait que les representants de la Y ou-
goslavie etaient mecontents de la Pon dont on traita
leurs revendications, qu'ils consideraient que le traite
de paix avec l'Italie n'etait pas juste pour la
Yougoslavie, que cette paix etait le resultat d'un com-
promis entre les grandes puissances, et non un regle-
ment sense et equitable de la question nationale.
Et d'autre part cette attitude signifiait que la Y ougo-
slavie, bien qu'a contre-cceur, acceptait ce compro-
mis parce qu'elle souhaitait la paix, c'est-a-dire parce
qu'elle savait que ni l'U.R.S.S. ni elle-meme non plus
ne desiraient et ne devaient se lancer, ares une
guerre aussi dure que celle qu'elles venaient de faire,
dans une nouvelle guerre a cause de Trieste. Cela
signifiait que nous acceptions ce compromis, de name
que dans le cas du retrait de nos troupes en 1945,
parce qu'il le fallait, parce que nous sommes realistes
en politique, et non pas parce que nous en dtions par-
tisans de cceur et d'cime et que nous le tenions pour
juste. Est-ce que les bolcheviks russes etaient enthou-
slam& par la paix de Brest-Litowsk que leur impo-
serent les imperialistes allemands ? Bien siir que non.
Et pourtant us l'accepterent temporairement, fat-ce
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avec amertume. L'amertume d'?e obliges d' accep-
ter ce qui itait injuste voila cc qu'exprime le dis-
cours du camarade Tito comme les declarations de nos
autres dirigeants a propos de la question de Trieste
? et non pas l'identification de l'U.R.S.S. aux
Anglo-Amdricains, ou le desir de vole l'U.R.S.S. faire
la guerre a cause de Trieste.
V oici cc que disait cc sujet le camarade Tito
dans son discours a l'Assemblde Nationale Y ougo-
lave le 31 mars 1947 :
? ...Luttant Pour les justes revendications de nos
peuples a la Conference internationale de la Paix, et
dans les preparatifs et les pourparlers de paix a Lon-
dres, New-York et Paris, la delegation qui represen-
tait notre pays a accompli son devoir avec la plus
grande perseverance et dignite, en demandant que
la Y ougoslavie, en tant que run des pays qui ont
le plus souffert de l'occupation, en tant que pays
qui a consenti d'enormes sacrifices en hommes dans
la guerre, refilt satisfaction de ses justes revendica-
tions. Dans cette tache, notre delegation a eu la
pleine assistance de la delegation de 1' Union So-
vidtique, avec M. Molotov a sa tete, comme le
soutien des autres delegations des pays slaves freres,
de la Pologne et de la Tchecoslovaquie. Nous sommes
tres reconnaissants a la grande Union Sovietique et
aux autres pays freres de cc soutien et de leur pleine
comprehension de nos sacrifices et de nos droits. Par
contre, nous avons malheareusement da nous con-
vaincre, avec une grande amertume, que certains de
nos allies dans la guerre, particulierement l' Angle-
terre et l'Amerique, contestaient de toutes les manie-
res possibles nos droits et adoptaient une attitude
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dont il aurait ete parfois difficile d'affirmer qu'elle
fat cello de pays amis. Mentionnons seulement notre
liitte pour l'Istrie, pour Trieste et pour le Littoral Slo-
vene a la Conference de hi Paix a New-York et a
Paris. En depit de tous nos arguments, qui demon-
traient irrefutablement notre droit historique et ethni-
quo sur cos contrees, en depit du fait que nous avions
nous-memes, an prix de beaucoup de sang et de sacri-
fices, libere de r occupant allemand l'Istrie, Trieste
et be Littoral Slovene, nos allies de la guerre, l'An-
gleterre et l'Amerique, de concert avec certains petits
pays, dont quelques-uns n'avaient memo pas pris
part a la guerre, se sont opiniatrement op posies a nos
revendications, et ont finalement reussi a empecher
quo notre pays, qui de tons les pays d'Europe a le
plus souffert dans la guerre et consenti relativement
plus de sacrifices qu'aucun des grands allies d? nom-
mes, realise une bonne partie de ses revendications
legitimes. En vertu du traitd de paix avec l'Italie,
une partie importante de nos freres'd'Istrie, de Trieste
et du Littoral Slovene reste encore hors des frontieres
de notre pays, bien qu'ils aient donnd aux allies au
coots de la guerre une precieuse contribution en sang,
pour la victoire commune et pour tour pro pre liberte,
finalement refusee par ces memes
? L'injustice commise envers nos peoples etait si
grande quo notre gouvernement s'est trouvd dans
r alternative : signer on no pas signer cc traite
de paix qui equivalait pour nous a on diktat des
grandes puissances occidentales. Mais, consequent
dans sa butte pour la realisation et la consolidation
de la paix, notre gouvernement s'est d,e'cide, le occur
lourd, a signer ce traite de paix avec l'Italie, cc traite
qui constitue une grande injustice pour noir* pays,
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pleinement convaincu que cet acte sera compris non
seulement par bus les pen pies en Yougoslavie, mais
aussi par cette partie de notre peuple qui est restde en
dehors des frontieres de notre pays et que nous n'ou-
blierons jamais, comme nous l' avons souligne dans
notre declaration an moment de la signature du traite
de paix. Et certes, nombreux sont ceux qui, desirant
une nouvelle guerre, les reactionnaires pecheurs en
eau trouble, qui esperaient que nous ne signerions
pas le traite.
Tout a fait comparable a l'interpretation abusive
d'une citation du camarade Tito a propos de la
question de Trieste, et a l'artifice &loyal qui consiste
a separer cette citation de l'ensemble oit elle figure,
est la tentative de demontrer que le camarade Tito
considere la paysannerie comme la principale force
de la nouvelle Y ougoslavie, et par consequent qu'il
transforme le Parti Communiste en un parti des
koulaks.
Dans la lettre du 4 mai 1948 du Comite Central
du P.C. (b) de l'U.R.S.S., il est dit :
? Tandis que le marxisme-leninisme Part de la re-
connaissance du role directeur de la classe ouvriere
dans la liquidation du capitalisme et dans l'edifi-
cation d'une societe socialiste, les dirigeants du
Parti communiste yougoslave developpent des vues
completement differentes. Ii suffit de rap peler la
declaration suivante du camarade Tito en novembre
1946 (Borba, 2 novembre 1946) :
? Si nous disons aux paysans qu'lls sont le plus
? puissant pilier de notre Etat, ce n'est pas POUT
? gagner eventuellement leurs suffrages, mais bien
? parce qu'ils le sont effectivement. ?
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?
Cotte position est en pleine contradiction avec
le marxisme-leninisme. Le marxisme-leninisme con--
sidere qu'en Europe, et par consequent aussi dans
les Etats de democratic populaire, la classe progres-
siste et revolutionnaire, c'est la classe ouvriere, el
non la paysannerie. En ce qui concerne la paysan-
nerie, sa majorite, c'est-a-dire les paysans pauvres
et moyens, peut devenir, ou est &jet, alliee de la
classe ouvriere, mais le role dirigeant dans cette
alliance appartient a la classe ouvriere. Or l'attitude
du camarade Tito, non seulement nie le role diri-
geant de la classe ouvriere, mais encore pro-
dame toute la paysannerie c'est-a-dire koulaks
compris ? la base la plus solide de la nouvelle
Yougoslavie. 11 s'ensuit quo cette attitude exprime
des vues qui sont a tour place chez des poll-
ticiens petits-bourgeois, mais pas chez les marxistes-
leninistes. ?
Voil4 ce qu'on lit dans la lettre du Comitd Central
du P.C. (b) de l'U.R.S.S.. Laissons de cote le fail
quo le camarade Tito disait cola on l'automne 1946, et
quo jusqu'au printemps 1948 personne du Comae
Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. n'a jamais fait
au camarade Tito ni a quiconque du Comitd Central
aucune remarque a ce sujet. Laissons aussi de cote
le fait quo le camarade Tito a dit cola dans tin
discours oral pre-electoral, et quo la citation
est Ur& d'un compte rendu stenographid et no
du discours tel qu'il fut redige pour l'impression.
Laissons meme de ate tout ce quo le camarade Tito
et les autres dirigeants du P.C.Y. ont dit dans cette
periode, et avant et apres cette periode, du role
directeur de la classe ouvriere. Nous citerons seule-
ment ce quo le camarade Tito disait a ce sujet dans
un autre passage de ce meme discours :
19 ???????
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.,,Aujomrd'hui, dans la nouvelle Yougoslavie
bus les biens qui se trouvent dans les entrailles
la term et t sa surface sont la propriete dn peuPle.
Dans la Yougoslavie d'aujourd'hui les usines, lr,
votes de communication par can vu par terre, comm.,
lout cc qui sent a la communaute, se trouvent au
mains du peuple, de l'Etat Populaire, sont utilisee,:
pour le bien du peuple, et non au p rofit des individuN
qui amassent du capital dans leurs poches vu
d'etrangers ? qui l'exPortent lions du pays
Dans la nouvelle Yougoslavie la question ouvriere
est residue aussi. Dans l'ancienne Yougoslavie
.-- te SIOUX une lois de plus le souligner -- les vu
Driers n'avaient aucun droit... ?
H Plus loin :
? ?. Dans l'ancienne Yougoslavie, l'ouvrier ebait
',,hiet de l'exPloitation la plus brutal& Dans la You
goslame nouvelle, il a acquis tons ses droits. Cc.
droits sont proteges par nos lois. Aujourd'hui l'ou
crier trouve toutes les conditions nicessaires a son
developpement, et ce n'est qu'une question de pros
rite generale de l'ensemble de notre. economic poiri
que ces conditions deviennent encore meilleures e'
que son standard de vie s'eleve encore. Ainsi, dam
be nouvelle Yougoslavie, la classe ouvriere a de brd
'antes perspectives. Dans la Yougoslavie nouvelle, 1.
ouvriers trouvent realise tout ce qui jadis etait lent
aspiration, tout cc pour quoi us versaient ICur sane
yit mouraient dans les geoles.
(, La paysannerie aussi, camarades, trouve dans to
*ouvelle Yougoslavie toutes les conditions de deve,
toppement. Tandis que dans l'ancienne Yougoslavic
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Ia paysannerie etait un objet d'exploitation pour les
speculateurs, aujourd'hui, dans la Y ougoslavie nou-
velle, elle est un facteur actif et le plus solide pilier
de la Republique Federative Populaire de Y ougo-
slavie. Certes, la paysannerie, dans la Yougoslavie
d'aujourd'hui, ne peut pas encore se rendre pleinement
compte des conditions qui lui sont faites, mais /e jour
n'est pas loin oil elle en deviendra ?consciente. red
d? dit maintes fois que notre pays est sorti de cette
guerre gravement devaste, que nous man quons de
Nen des choses necessaires a Vhornme pour vivre,
et que le plus gros du fardeau pese sur le paysan
et sur l'ouvrier. C'etait inevitable au commencement.
Mais des qu'il a ite possible d'alleger le fardeau que
portait la paysannerie, nous- avons commence a le
faire. Le temps viendra oil les paysans pourront voir
avec satisfaction qu'ils ont vraiment, dans la Yougo-
slavie nouvelle, tout ce qui est necessaire a leur
developpement general. ?
Et encore :
? ...Aujourd'hui nous n'avons as encore tout ce
faut donner aux paysans, car notre industrie
a ete devastee. Mais elle se redeye graduellement, et
ii y a d? pas mal de choses que noug pouvons
donner aux travailleurs de nos campagnes.
Voila comment parlait le camarade Tito : d'abord
des ouvriers qui ont obtenu ? ce a quoi us ont jadis
aspire, ce pour quoi us versaient leur sang ou mou-
raient dans les geOles ? ; et ensuite des paysans
pour lesquels le temps viendra o us pourront voir
avec satisfaction ont vraiment, dans la Y ougo-
slavie nouvelle, tout ce qui est nocessaire et- deur
developpement general ?. Ainsi, ii ressort bien,
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du discours du camarade Tito, que les ouvriers sont
la classe dirigeante, puisqu'ils ont atteint tout ce a
quoi its aspiraient et pour quoi its luttaient, tandis
qu'il s'agit pour les paysans- qu'ils ne soient plus
un objet d'exploitation pour les speculateurs ?. C'est
done seulement en fonction de tout ce que disait le
eamarade Tito, en fonction de ce qu'il disait des
ouvriers, devenus la classe dominante et dirigeante,
que peut tire compris ce qu'il a dit des paysans
comme du puissant pilier de l'Etat. A la lurniere de
Lout cela, ii est evident que la paysannerie le est le
plus puissant pilier de l'Etat qu'en tant qu'alliee
des ouvriers, qu'elle n'est pas le seul, mais seule-
ment l'un de ces piliers. En outre, ii convient
d'avoir en vue qu'a cette ?que le camarade Tito
posait avec une vigueur pxertimiliere la question de
la paysannerie en Croatie, en raison de la necessitd
de briser les Testes de l'influence de Matchek parmi
les paysans. Void ce qu'il disait a ce sujet :
? Tout d'abord, je dirai quelques mots d'un
homme qui est, a mon avis, le principal ins pirateur
de la campagne qu'on mene a l'etranger contre la
Y ougoslavie nouvelle.
? Matchek a pleinement montre sa face d'en-
nemi du peuple. Ii Write le mdpris de nos peuples...
Matchek represente l'ennemi numero un du pew/1e
croate...
?Ii faut savoir aussi que Matchek est en contact
(limit avec Slobodan Yovanovitch, avec celui qu'on
appelait autrefois le roi, et d'autres encore, et qu'il
ourdit toutes sortes de plans. Mais ii va de soi que
c'est d'avance voue a l'echec ? its n'ont pas autre
chose a faire a l'etranger.
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? Mais ce qui est beaucouP plus deplorable, c'est
que, dans noire pays, des gens tels que Matchek
trouvent des suiveurs et qu'il y en au t d'autres qui
les approuvent. ?
Voila comment on interprete, dans les lettres du
Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., sans
rapport avec la realite, avec l'ensemble de l'activite,
les positions prises, sur telle ou telle question, -Par
nos dirigeants !
Et que dire de cette addition arbitraire, dans
la lettre du Comiti Central du P. C. (b.) de
l'U.R.S.S., au mot de Tito ? les paysans ? : ? c'est-
a-dire koulaks cornpris ? ! Que resterait-il de Lenine
et de Staline si on leur imputait, a chaque fois qu'ils
emploient le mot ? les paysans ?, l'intention d'en-
glober aussi dans ce terme les koulaks ! Le resultat
serait, cedes, monstrueux ! Ce discours de Tito ?
sans parler de ses autres discours et articles ? pour
peu qu'on veuille chercher son vrai sens, et non pas
des artifices de mauvaise foi ? montre avec evidence
pensait aux paysans travailleurs, a ceux qui
etaient ? objet d'exploitation pour les speculateurs
C'est exactement de la name facon, comme dans
ces lettres du Comite Central du P. C. (b.) de
l'U.R.S.S., que sont traites dans la Resolution du
Komin form les discours de nos dirigeants. Il y est
dit, par exemple :
? Mais ce n'est pas tout. Les dirigeants du
Parti Communiste de Yougoslavie declarent ces der-
niers temps, avec beaucoup d'aplomb, qu'ils melte-
raient une politique de liquidation des elements capi-
talistes en Yougoslavie. Dans leur lettre adressee au
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Comite Central du Parti Communiste (bokhevik) de
l'U.R.S.S. en date du 13 avril dernier, Tito et Kar-
deli ont ecrit que la ? session pleniere du Comite
Central avait adopte des mesures proposees par le
Bureau -Politique du Comite Central, visant a la
liquidation des restes du capitalisme dans le pays.
? Conformement a cette orientation, dans son dis-
cours prononce a l'Assemblee de la Republique Fede-
rative Populaire de Yougoslavie, le 23 avril, Kardelj
a declare : Dans notre pays, les jours sont comptds
pour tous les restes de l'exploitation de l'homme par
homme
? Cette orientation des dirigeants du Parti Com-
muniste de Yougoslavie, visant a la liquidation des
elements capitalistes dans les conditions actuelles de
la Yougoslavie, y cornpris la liquidation des koulaks
en tant que classe, ne peut etre qualifiee que d'avem-
turiste et non-marxiste. ?
Dans cc meme discours, le camarade Kardelj di-
salt :
? ... Avant tout, beaucoup de nos camarades ne
comprennent as que les cooPeratives agricoles du
type cooperative d'achat et de vente ne soient as
encore, a cites seules et en tant que telles, capables
d'introduire des modifications qualitatives dans notre
economic... Leur importance speciale ? outre leur
role dans le developpement du commerce socialiste ?
c'est qu'elles peuvent servir de base a l'organi-
sation du ddveloppement ulterieur de la cooperation
agricole. Cependant, le facteur essentiel du develop-
pement a venir de la cooperation agricole et de sa
? 24 ?
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modification qualitative interne, c'est l'equipement le
plus rapide possible des cooperatives en moyen de
production agricole, en materiel technique, en cadres,
etc., c'est-a-dire en machines, en sources d'energie,
en installations agricoles diverses, en fermes d'ele-
vage, en betail de reproduction, en ateliers de repa-
ration de l'outillage, en laboratoires agricoles, en
personnel specialise, etc. Bien plus, on peut dire
que chaque element de proprieto cooperative est
un encouragement an developpement de notre
systeme coo peratif dans un sens socialiste. Cha-
cun de nous sail ce qua representeront de pareilles
cooperatives pour le developpement de notre agri-
culture, pour la planification agricole, pour une direc-
tion socialiste planifide dans le domaine de l'agri-
culture, pour l'elevation du niveau technique, pou-
tique at cultural de notre paysannerie lab orieuse,
pour l'augmentation de la production agricole. Cela
ne signifie, certes, pas que nous pouvons realiser cela
tout de suite, ni que l'Etat doit simplement faire
cadeau de tout cela a nos cooperatives. C'est un
processus assez long, mais un processus qu'il faut
des maintenant orienter, et dont il faut prendre la
direction, gardant bien en vue le but que nous you-
ions atteindre. Plus nos cooperatives se developpe-
ront rapidement dans ?cette direction, plus elles pour-
ront influer sur le developpement de l'agriculture.
C'est pour quoi un practicisme pur at simple est peut-
etre, dans ce domaine, plus nuisible que dans n'im-
parte quelle autre branche de notre activite. ?
Kardelj dit qu'il s'agit ici d'un processus assez
tong, et on tui fait dire quelque chose de tout a fait
different, en affectant de considerer comma repro-
sentant la ligne et la position de notre Parti un mot
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d'ordre d'agitation, qui est d'ailleurs correct en soi,
et qu'ont employe tous les marxistes-rdvolutionnaires
deputs Marx jusqu'a nos jours, memo avant la prise
du pouvoir par la classe ouvriere.
Void d'autres citations du camarade Kardelj, tirees
de sa brochure ? La cooperation agricole dans l'eco-
nomie planifile ?, brochure imprimee en juin 1947,
c'est-a-dire longtemps avant les lettres du Comite
Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. :
? Cela signifie seulement que, dans les condi-
tions d'une evolution spontanee, la petite production
paysanne ? encore qu'elle tie soil as capitaliste en
soi ? fait naitre inevitablement des tendances capita-
Estes et nourrit le capitalisme ou ses restes, tandis
que, dans les conditions de I" edification du socialisme
et avec l'effort conscient du pouvoir populaire, la
petite production paysanne pout et dolt se developper
dans la direction du socialisme. Ce developpement no
se fora, done, pas automatiquement, spontanement,
de lui-meme, mais sous une direction planifiee et par
des mesures correspondantes d'organisation, qui per-
mettront a nos masses paysannes de se convaincre par
leur pro pro experience de la justesse du chemin ainsi
choisi.
? Ii faut aussi no pas per dre de vue quo c'est
justement au village que les restes du capitalisme
sant le plus forts, et que c'est justement la que les
elements hostiles seront le plus actifs, afin d'abuser
le paysan travailleur et de I' ebranler dans ses rap-
ports avec le pouvoir populaire. Des aujourd'hui us
chuchotent a l'oreille du paysan que les communis-
tes lui prendront la terre de force ou par ruse, quNls
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lui prendront sa maison et l'enfermeront dans une
caserne, qu'ils briseront sa famille et le chasseront
de sa terre natale, etc. Aussi ne soulignera-t-on
jamais assez que le developpement de la cooperation
doit etre l'affaire de la paysannerie elle-meme, de sa
volonte, de sa conscience croissante, car c'est alors
settlement que nul ne pourra l'ebranler, c'est alors
seulement qu'elle sera pleinement convaincue de la
faussete et de la bassesse des calomnies dont nous
venons de parler. C'est seulement de cette maniere
que le paysan se convainera a fond et par sa propre
experience que le pouvoir populaire, non seulement
ne lui enleve as sa terre, ni par la force ni par la
ruse, et ne lui detruit pas son foyer, mais que, bien au
contraire, ii lui cree les conditions necessaires pour
qu'il devienne en fin un homme libre sur sa terre et
connaisse des jours meilleurs que ceux qu'il a vecus.
? Ce qui est necessaire dans la cooperation, ce sont
done des efforts d'orientation et d'organisation qui,
d'une part, soient con formes aux lois objectives de
noire evolution economique, et qui ,d'autre part,
permettent a noire paysannerie d'acquerir des expe-
riences de nature a eclairer sa marche en avant, it
elever sa conscience et a l'encourager a develop per
de plus en plus les formes de travail cooperatif dans
la production agricole. ?
Tout cela n'a pas besoin de commentaires.
Partieulierement brutale et arbitraire est la maniere
dont on s'est servi d'une citation tiree du discours
de Tito a la Deuxi? Session du Front Populaire,
pour demontrer que la direction du P.C. de Y ougo-
slavie dilue le parti dans le Front Populaire.
? 27 ?
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Dans la lettre du 27 mars 1948 du Comite Central
du P.C. (b.) de ru.R.s.s. il est dit :
? Scion la theorie marxiste-lininiste, le Parti
est considere comme la force dirigeante fondamentale
du pays, ayant son programme propre et ne se diluant
pas dans la masse des sans-parti. En Y ougoslavie au
contraire, c'est le Front Populaire qui est consider6
comme la force dirigeante fondamentale, tandis qu' on
tend a diluer le Parti dans le Front Populaire. Dans
son disc ours au Deuxi? Con gres du Front Popu-
iaire, le camarade Tito a dit : ? Le Parti Communiste
? a-t-ii un autre programme, different du programme
a du Front Populaire ? Non. Le Parti Communiste
? n'a as d'autre programme, le programme du Front
? Populaire est son programme. ?
Dans le discours du camarade Tito au Deuxi?
Congres du Front Populaire, d'oet est extraite cette
citation, il est dit :
? Par consequent, le Front Populaire en You-
goslavie representait ('union de tous les hommes pro-
gressistes, de taus les antifascistes, de tous ceux qui
etaient prets a defendre, sous la direction du Para
Communiste, l'independance du pays, qui etaient
prets A se battre contre les occupants at contra (curs
serviteurs de Pinterieur. C'est pourquoi le Front
Populaire en Y ougoslavie se distinguait des fronts
populaires des autres pays. Il constituait une union
puissante, monolithique, precisement pane qu'il y
avait pas dans son sein de dirigeants hesitants on
reactionnaires. Ii comprenait les masses progressistes
de divers partis sous la direction du Parti Commu-
niste. ?
? 28 ?
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Et plus loin:
? Le Parti Communiste de Yougoslavie a ete l'ini-
tiateur et l'organisateur du Front Populaire de You-
goslavie des avant la guerre. Ii y a apporte toute sa
vaste experience d'organisateur et de conducteur
dans la lutte. Il a donne au Front ses cadres, trempes
dans la lutte, qui ont servi et servent aujourd'hui
encore d'exemple, toujours dans les premiers rangs
dans la Guerre de Liberation comnze dans la recons-
truction du pays. Il s'ensuit qu'aujourd'hui encore,
precisement a cause de ces qualites, le Parti a le role
dirigeant dans le Front Populaire. Ce role lui a ete
confie par les larges masses populaires.
? Comme avant-garde de la classe ouvriere, le
Parti Communiste de Yougoslavie a assume le role
de conducteur de toutes les forces democratiques pro-
gressistes, aussi bien pendant la Guerre de Liberation
que maintenant dans la reconstruction pacifique du
pays...
? lusqu'a la creation du nouvel Etat, dans les con-
d?ions indiquees, le Parti Communiste
Jut non seulernent l'avant-garde de la classe ouvriere,
nzais aussi le conducteur de toutes les forces Pro-
gressistes qui se battaient en commun pour un but
determine, a savoir 1' expulsion de l'occupant, la
destruction des traitres de l'interieur et la creation
d'un nouvel edifice d'Etat ? la Republique Fede-
rative Populaire de Yougoslavie.
Apres la creation du nouvel Etat, le Parti Corn-
muniste devient le conducteur dans tout le dive-
ioppement social : dans la construction du pouvoir
populaire, c'est-d-dire l'organisation de r Etat, dans
? 29 --
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la reconstruction du pays, dans la vie economique
et culturelle, etc. Il le remplit cc role comme partie
composante du Front Populaire, dont il est la force
conductrice. ?
Nous pensions que, la non plus, il n'est pas besoin
de commentaires.
Pour critiquer la direction du P.C.Y n'est admis
comme exact, dans les lettres du Comite Central du
P.C. (b.) de l'U.R.S.S., que cc que disent les repre-
sentants de l'U.R.S.S.
En 1944, ares la liberation de Belgrade, le Bureau
Politique du Comite Central du P.C.Y.invita a une
entrevue le general Kornieyev, chef de la Mission mili-
taire sovietique, pour attirer son attention sur cer-
tains actes indignes commis par des soldats et offi-
ciers sovietiques, actes portant atteinte au prestige de
Armee Rouge. Nos generaux Peko Daptchevitch et
Kotcha Popovitch assistaient aussi a cette reunion.
Les observations furent prosentees sous une forme
amicale et entre camarades. Le camarade Djilas &eta-
ra a cette occasion que ces actes etaient d'autant plus
deplorer que la reaction les exploitait contre nous et
contre Armee Rouge et disait que les officiers anglais
(ii y en avait alors dans la Mission militaire aupres de
l'Etat-major supreme de notre armee) sont plus polis
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que les sovidtiques. Voila avec quoi on a fabriquer
l'histoire selon laquelle le camarade Djilas aurait dit
que les officiers sovietiques sont inferieurs aux An-
glais au point de vue moral! Les dirigeants sovietiques
ont cru sur parole le general Kornieyev, sans name
demander aux membres de notre Comite Central et a
nos generaux ce qu'il en dtait ! Lorsque, plus tard,
Tito et Djilas se rendirent a Moscou, accompagnes de
Nikola Petrovitch et de Band Andreyev, il n'a pas old
difficile, etant donne les faits qui viennent d'?e rap-
portes, de convaincre le camarade Staline de ce qui
etait exact et de ce qui ne l'etait pas. Il liquida lui-
name alors le differend en declarant qu'il n'y avait cu
l?ulle faute de notre part et qu'on aurait d4 lui
ecrire tout le detail de la chose.
Gagarinov a dit a Tirana a notre representant qu'il
boirait a la sante de Tito a condition que Tito flit
pour l'unite du bloc democratique. On croit Gaga-
rinov, quand ii nie cela, bien qu'il soit evident ?
comme ii ressort aujourd'hui de la maniere d'ecrire
de la presse sovietique, qui pretend que Tito a aban-
donne le bloc democratique que Gagarinov n'a dit
un peu plus tot, que ce que les autres diront un peu
plus tard. It en est de meme de la conversation entre
Tsrnobrnia et Kroutikov, lequel avail dit qu'il n'etait
pas possible de conclure un protocole de livraison de
marchandises pour 1948-1949 en ce moment (en mars
1948), parce que l'U.R.S.S. n'avait as de marchan-
discs pour la Yougoslavie, et que ce ne serait possible
qu'a la fin de 1948 pour 1949. Dans les lettres du
Comitd Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. cette decla-
ration est contestee. Cependant, jusque aujourd'hui,
aucune delegation commerciale yougoslave n'a ea
invitee a moscou.
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Dans une de ses lettres le Comite Central du PC (b)
de l'U.R.S.S. deforme completement le sens d'une
lettre du Comitel Central du P.C.Y. of celui-ci repro-
ehe a Lavrentiev de s'immiscer dans les affaires de
noire Parti. La lettre du Comite Central du P.C.Y.
dit
(( ...Sur quelle base est -il affirmd dans la Wire
n'y a pas de democratie dans notre Parti? Pent-
etre sur la base des informations de Lavrentiev ? Nous
considerons qu'en tant qu'ambassadeur ii n'a as le
droit de demander a qui que ce soit des renseigne-
ments sur l'activite de noire Parti ? ce n'est pas
son affaire. Le Comitd Central du P. C. (b.) de
l'U.R.S.S. peat obtenir ces renseignements du Comitdi
Central du P.C.Y.?
En quoi consiste ici le differend ? Ce qui est a
blcimer, ce ne sont as les conversations de Lavrentiev
avec des communistes, c'est la recherche de renseigne-
meats independamment et en dehors du Comite Cen-
tral du P.C.Y. (car le Comite Central du P.C.Y. ne
conteste as au Comite Central du PC (b) de l'U.R.
S.S. le droit de recevoir des informations du Comae
Central du P.C.Y mais a Lavrentiev celui de faire
cela dans le dos du Comite Central du P.C.Y.).
Plus exactenzent. le Comite Central du P.C.Y. ne
met aucune objection a ce que les representants sovie-
tiques recoivent par la voie reguliere, pour le Comite
Central du PC (b), des renseignements stir l'activite
de noire Parti, mais ii n'adrnet pas qu'ils les deman-
dent a quelqu'un d'autre, dans le dos du Collate
Central du P.C.Y ce qui equivaut a crier an reseau
de renseignenzents qui conduirait inivitablement a la
mine du Parti, a la creation de fractions dans le
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Parti, a la selection ? sous le masque d'amis de
l'U.R.S.S. et du Comitd Central du PC (b) ? des ele-
ments les plus negatifs et les plus immoraux, qui de-
testent leur pays et leur parti. Ce n'est as par hasard
que dans les lettres du Comite Central du PC (b) de
l'U.R.S.S. et dans la Resolution du Kominform on
/rend la defense des traftres, saboteurs et fractionnistes
Hebrang et jouyovitch.
*
**
Les lettres du Comite Central du P.C. (b) de
l'U.R.S.S. font une place considerable au cas de
vembit et des ? espions ? qui se trouveraient dans
le Ministere des Affaires Etrangeres de Yougoslavie.
Dans l'interet de la verite, ii convient de dire ceci :
En 1946, au commencement de rite, lors de la Con-
ference de Paris des Minis tres des Affaires Etrangeres
des quatre grandes puissances au sujet de la ques-
tion des Oates de paix avec et avec les
autres allies de l'Allemagne, Kardelj et Djilas eurent
une entrevue avec Molotov, et lui dirent au sujet de
Velebit ce qui est mentionne dans la lettre du Comite
Central du P.C.Y . En merne temps us lui dirent au
sujet de Hebrang ce qui suit : Hebrang a ete ecartd
du Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y
ainsi que de la direction de la Commission du Plan,
parce qu'il etait devenu un fractionniste, parce qu'il
travaillait mal et parce qu'on avait des renseignements
?
33 ?
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sur sa mauvaise conduite devant la police oustachi
et sur ses relations avec les oustachis.
Deux annees entieres, nul representant sovietique
n'a jamais fait a nos dirigeants la moindre observa-
tion concernant Yelebit et Hebrang. On ne nous a
jamais fait remarquer que nous man quions de
vigilance en maintenant Vele bit it an poste respon-
sable, et Hdbrang a an poste encore plus responsable.
On n'en parlait as. Et deux annees ares cette con-
versation sur Velebit devient tout d'un coup
an argument pour demontrer que la Y ougoslavie a jetd
an pont vers l'Occident et qu'elle accepte que son
travail suit controld par les puissances imperialistes
? avec des espions ?, Landis que Hebrang ? dont
l'affaire est plus que claire ? est pris en protection
comme une victime du regime tare au sein du
P.C. de Yougoslavie ? et comme an leniniste a toute
opreuve.
Est-ce la une attitude de principe, une attitude con-
sequente ?
Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de
on affirme certaines choses avec une lege-
rote et an man quo de controle vraiment excessifs.
Rap pelons-en seulernent quelques-unes parmi les plus
caractdristiques. pans la lettm du 4 mai 1948,
pour demontrer que les officiers sovietiques en Y ou-
goslavie no sont as plusieurs fois rnieux pa yes que
les officiers yougoslaves, il est affirme que ? les gene-
raux yougoslaves, outre deur solde en dinars, recoi-
vent aussi divers avantages en nature : logernent, ravi-
taillement et ainsi de suite. ? C'est manifestement tout
a fait inexact : tous les officiers yougoslaves, y corn-
- 34 ?
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pris les generaux, recoivent uniquement une solde en
dinars, plusieurs fois inferieure a celle qui est versee
aux officiers sovietiques. Chaque citoyen de chez nous
sait cela. Dans la name lettre il est dit que les amis
et parents de Neditch ? trouvent place facilement et
avantageusement dans l'appareil de l'Etat et du Parti
en Yougoslavie ?. Nul en Yougoslavie n'a pu jusqu'a
present trouver ces antis ou parents de Neditch dans
l'appareil de l'Etat et du Parti, aussi hien la letire
du Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. ne cite-
t-elle ? et ne peut-elle citer ? aucun nom. Or cette
affirmation ? de meme que d'autres sernblables ?
surtout lorsqu'elle est suivie de la signature du Comae
Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., peat et doit laces-
sairement avoir une influence dans les autres par-
tis, en ce sens qu'elle diffame la direction du P.C. de
Yougoslavie en la presentant comme cornplice des
fascistes, ou tout au moins comme complaisante en-
vers les fascistes :
Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de
l'U.R.S.S., on affirme :
? Pour decouvrir les erreurs du Bureau Politique
du Comite Central du P.C.Y n'est nullement neces-
saire de recourir aux informations fournies par cer-
tain camarades, comme par exemple les camara-
des Jouyovitch et Ilebrang. Il est plus que suffisant
pour cela de prendre connaissance des declarations
officielles des dirigeants du P. C. Y., disons des
camarades Tito, Djilas, Kardelj et autres, pu-
bliees dans la presse... Nous declarons que la con-
versation du camarade Jouyovitch avec le camarade
Lavrentiev, ambassadeur sovietique en Yougoslavie,
n'a as donnd le dixieme de ce que contien-
- 33 --
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nent les distours errones et antisovietiques des
dirigeants yougoslaves ?. On ecrit cela, et on ne
fournit comme preuve a rappui ,ii les discours ni des
citations de ces dirigeants. Affirmation purement gra-
tuite I
De mime, dans la lettre du 22 mai 1948, il est
dit :
? ... Les camarades Tito et Kardelj ont souvent
fait au Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S.
des promesses quails n'ont as tenues. Leurs lettres,
et en particulier la derniere, nous en ont encore plus
convaincus. Le Bureau Politique du Comite Central
du P.C.Y ., et surtout le camarade Tito, doivent savoir
que par leur politique anti-sovietique et anti-russe, qui
se rnanifeste ces temps derniers dans la pratique quo-
tidienne, us ont fait tout pour miner la con/lance du
Parti communiste et du gouvernement de l'U.R.S.S.
leur egard. ?
Oa et quand Tito et Kardelj ont-ils fait des pro-
messes quails n'ont as tenues ? Mystere. Qu'est-ce
qui prouve cette politique quotidienne ? anti-sovieti-
que ? et ? anti-russe ?, ? surtout ? du camarade Tito?
Rien. Affirmations gratuites sans le moindre fait
a l'appui ? a moms que le discours de Tito a
Lioubliana en 1945 doive servir de preuve de son
actuelle politique quotidienne ? antisovietique et anti-
russe ?, et a moms que la conversation de Kardelj
avec Sadtchikov. mentionnde dans la let/re du 4 mai,
doive etre comprise comme une promesse non
tenue I
Puisqu'il est question de tette conversation, il con-
vient de dire ceci. La pretendue declaration du cama-
rade Kardelj qui y est citee n' est qu'une interpreta-
- 36 ?
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tion absolument arbitraire et tendancieuse d'un entre-
tien du camarade Kardelj avec l'ambassadeur sovie-
tique. Au cours de cet entretien, le camarade Kardelj
avait essaye de convaincre l'ambassadeur sovietique
que l'interpretation sovietique du discours du cama-
rade Tito etait erronde, qu'elle s'appuyait vraisembla-
blement sur quelques phrases as tout a fait nette-
ment formuldes, ce qui n'etait qu'une consequence
des conditions dans lesquelles travaillait notre Parti au
lendemain de la liberation. Remplissant la tdche que
mi avait con fie le Comite Central du P.C.Y., le cama-
rade Kardelj s'est efforcd, dans cette conversation, de
mitre fin au plus vite et amicalement au malentendu,
afin qu'il no devienne as un motif d'aggravation des
rapports entre 1' Union Sovietique et la Yougoslavie. Le
Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y. ap-
prouva cette conversation. Or voila que maintenant,
dans la lettre du Comite Central du P.C. (b.) de
l'U.R.S.S., cot entretien ? tendancieusement rapporte
et interprete ? est utilise comme preuve que l'unite no
regnait pas an Bureau Politique du Comite Central du
P.C.Y. Il est clair que l'interpretation tendancieuse
et absolument erronee du discours du camarade Tito
a Lioubliana, aussi bien que cette interpretation
unilaterale des declarations du camarade Kardelj dans
son entretien oral avec l'ambassadeur sovietique, ne
.cont que des moyens de discrediter le Bureau Politique
Comite Central du P.C.Y.
Telles sont en gros les observations qui tnontrent
quelle est la methode de critique utilisee par
le Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. et par
? 37 --
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Is Kominform contre le Comae Central du P.C.Y.
Cette methods est telle que, encore au mois de
mars 1948, le Parti Communists de Yougoslavis
etait presente, dans l'organe du Kominform, et
aussi jusqu'a un certain point dans la presse sovie-
tique, comme un exemple de bon travail et d'inter-
nationalisme, en juin comme un exemple de mauvais
travail et de nationalisme, et qu'en juillet on parle
d? des mithodes fascistes employees en Y ougosla-
vie et on compare les chefs du P.C.Y. a Mussolini et
aux autres chefs fascistes. Comment in base de classe
du P.C.Y. a-t-elle 75u changer si rapidement, comment
a pu s'accomplir, inapercue et sans bouleversements
tnterieurs, une tamale evolution en Yougoslavie, com-
ment is pouvoir y a-t-il subi une si radicals transfor-
mation ? c'est ce que, bien entenclu,. personne
n'essaie d'expliquer, car cela ne se laisse as expli-
quer, car il est impossible de prouver quelque chose
de tout a fait contraire a in rialite.
Nous n'avons as voulu, dans ces explications
preliminaires, trader des questions politiques et
theoriques. Ces questions ? litigieuses sont absen-
les des lettres du Comite Central du P. C. (b.)
de l'U.R.S.S. comme de in Resolution du Komin-
form. Les questions de principe qui font is fond du
titige sont as traities. Les affirmations inexacte
concernant in ligne de notre Parti ont ete refutees
par les membres du Comae Central du P.C.Y. au
Cinquieme Congres, aussi n'en parlons-nous pas.
Nous repetons que is but de ces eclaircisse-
ments est seulement d'aider a bien cornprendre les
lettres du Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S.
et a se convaincre de l'absurdite et du mensonge sur
lesquels reposent ces lettres, aussi bien que in cant-
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pagne contre le Comite Central du P.C.Y., contre le
P.C.Y. lui-meme et contte la Yougoslavie nouvelle,
campagne qui dans les autres pays jut declenchee
surtout apres la Resolution du Komin form.
Belgrade, septembre 1948.
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A V.-M. MOLOTOV
Ministre des Affaires etrangeres de l'U.R.S.S.
Le 18 mars, le general Barskov nous a communi-
que avoir regu du marechal Boulganine, Ministre
de la Defense Nationale de l'U.R.S.S., une depeche
nous informant que le Gouvernement de l'U.R.S.S.
a decide de retirer immediatement tous ses conseillers
et instructeurs militaires, en motivant cette mesure par
le fait qu'ils sont ? entoures de malveillance ?, c'est-
a-dire qu'on ne les traite pas amicalement en Yougo-
slavie.
11 va de soi que le Gouvemement de
peut quand ii lui plait, rappeler ses specialistes mili-
taires, mais nous avons ete stupefaits des motifs que
le Gouvernement de l'U.R.S.S. invoque pour expli-
quer sa decision. Ayant fait une enquete, apres
cette accusation, sur l'attitude des dirigeants subal-
ternes de notre pays a regard des conseillers et ins-
tructeurs militaires sovietiques, nous avons acquis la
profonde conviction qu'il n'y a rien qui autorise a.
motiver ainsi leur retrait, et que, durant tout le
temps de leur sejour en Yougoslavie, le comportement
envers eux a ete non seulement bon, mais veritable-
ment fratemel et au plus haut degre hospitalier,
? 4'?
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comme ii Vest en general a regard des personnes so-
vietiques dans la Yougoslavie nouvelle. Par conse-
quent, c'est pour nous une chose veritablement eton-
nante, incomprehensible et qui nous affecte profonde-
ment, dans l'ignorance o1 nous sommes de la veritable
cause de cette decision du Gouvernement de l'U.R.
S. S.
Deuxiemement, le 19 mars 1948, j'ai re?la visite
du charge d'affaires Armianinov, qui m'a communi-
que que l'U.R.S.S. ordonnait egalement le retrait de
Yougoslavie de tolls ses specialistes civils. La aussi,
les motifs invoques sont pour nous incomprehensifs
et stupefiants. Il est exact que l'adjoint du Ministre
Kidritch, Srzentitch, a declare a votre representant
commercial Lebedev qu'en vertu d'une decision du
Gouvernement de la Republique Federative de You-
goslavie, on n'a le droit de donner a qui que ce soit
des informations 6conomiques importantes, et que les
personnes sovietiques doivent, pour des informations
de ce genre, s'adresser plus haut, c'est-a-dire au
Comite Central du P.C.Y. et au Gouvernement. En
meme temps Srzentitch a dit a Lebedev de s'adresser
pour les informations qui l'int6ressaient au Ministre
Kidritch. II y a longtemps d? gull a ete dit a vos
gens que les reprdsentants officiels du Gouvernement
sovietique peuvent obtenir toutes les informations im-
portantes dont us ont besoin, directement des diri-
geants de notre pays.
Nous avions pris la decision en question parce que
tous les fonctionnaires de nos ministeres donnaient au
premier venu toute sorte d'information. C'est-a-dire
que differentes gens livraient des secrets economiques
et des secrets d'Etat, qui pouvaient parvenir, et qui
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parfois sont parvenus, aux mains de nos ennemis
COMMUTIS.
Aucun accord special n'existe entre nous, comme
il est pretendu dans la depeche, aux termes duquel
nos gens auraient le droit de fournir diverses infor-
mations de caractere economique, sans l'autorisation
de notre Gouvernement ou du Comite Central, aux
travailleurs sovietiques dans l'economie, hormis bien
entendu les informations qui leur sont necessaires
pour l'accomplissement de la fonction qu'ils exercent.
Chaque fois que l'ambassadeur du Gouvernement
de l'U.R.S.S., le camarade Lavrentiev, m'a demande
personnellement des informations dont il avait besoin,
je les lui ai donnees sans reserve, et nos autres diri-
geants responsables ont agi de merne. Nous serions
extremement surpris que le Gouvernement sovietique
ne Mt pas d'accord avec notre attitude a cet egard,
du point de vue de linter& de l'Etat.
En meme temps, nous sommes contraints de re-
pousser dans ce cas egalement le motif invoque de
? manque de camaraderie et de mefiance ? envers les
specialistes et representants sovietiques en Yougosla-
vie. Aucune de ces personnes, jusqu'aujourd'hui, ne
s'est plainte a nous de quelque chose de semblable,
bien que chacune ait eu la possibilite de le faire per-
sonnellement aupres de moi, car jusqu'aujourd'hui je
n'ai jamais refuse de recevoir aucune personne sovie-
tique, et il en est de meme de tous nos dirigeants
responsables.
II ressort de tout cela que les motifs invoques ne sont
pas la cause de ces &marches du Gouvernement de
l'U.R.S.S. et notre desk- serait que le Gouvernement
? 43 ?
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de l'U.R.S.S. nous fit franchement savoir de quoi ii
s'agit en l'occurrence, qu'il nous signalat tout ce qu'il
pense n'etre pas conforme aux bons rapports entre
nos deux pays. Nous considerons qu'un pareil cours
des choses est nuisible aux deux pays, et qu'il faudra
tot ou tard ecarter tout ce qui fait obstacle aux rela-
tions amicales entre nos pays.
Pour autant que le Gouvernement de l'U.R.S.S.
puise ses informations a diverses autres sources, nous
pensons convient d'?e circonspect a l'egard
de pareilles informations, car elles ne sont pas tou-
jours objectives, exactes ni bien intentionnees.
Recevez cette fois aussi l'expression de mon respect.
20.111.1948.
Le Pr?dent du Conseil des Ministres
J. B. TITO.
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AU CAMARADE TITO
ET AUX MEMBRES DU C. C.
DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE
Nous avons revu vos lettres des 18 et 20 mars.
Nous estimons votre reponse contraire a la verite
et pour cette raison absolurnent non satisfaisante.
1. La question de Gagarinov peut etre consideree
comme ray& de l'ordre du jour pour autant que
vous aurez renonce a des accusations, quelles qu'el-
les soient, contre lui, bien que nous continuions
considerer qu'il s'agissait ici de calomnie contre
Gagarinov.
Comme on le volt, la declaration attribuee au
camarade Kroutilov sur un pretendu abandon de la
part du Gouvernement sovietique des pourparlers corn-
merciaux pour cette armee, ne repond pas a la verite,
puisque le camarade Kroutilov nie categoriquement cc
qu'on lui impute.
2. En ce qui concerne le rappel des conseillers mili-
takes, la source de nos informations sont les decla-
rations des organes du Ministre des Forces armees et
les rapports des conseillers eux-memes. Comme
on sait, nos conseillers militaires furent envoyes en
? 45 ?
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Yougoslavie sur les prieres instantes du Gouverne-
ment yougoslave, et le nombre des conseillers mili-
taires sovietiques destines a la Yougoslavie est sen-
siblement inferieur a celui qui fut sollicite par le gou-
vemement yougoslave. Par consequent le Gouverne-
ment sovietique n'avait pas l'intention d'imposer ses
conseillers a la Yougoslavie.
Plus tard, cependant, les dirigeants militaires you-
goslaves, dont Kofcha Popovitch lui-meme, estimerent
possible de declarer qu'il etait necessaire de reduire
le nombre des conseillers militaires sovietiques de
Oo %. Cette declaration fut diversement motivee : les
tins dirent que les conseillers militaires sovietiques
revenaient extremement cher a la Yougoslavie, d'au-
tres affirmerent que l'Armee yougoslave n'avait pas
besoin d'adopter l'experience de l'Artnee sovietique,
d'autres declarerent que les reglements de l'Armee
sovietique sont un schema, un moule et gulls
n'avaient pas de valeur pour l'Armee yougoslave,
d'autres encore firent des allusions fort transparentes
sur ce que les conseillers militaires sovietiques rece-
vaient leurs traitements pour rien, n'etant d'aucune
utilite.
A la lumiere de ces faits, la fameuse declaration
de Djilas si offensante pour l'Arrnee sovietique,
faite an cours d'une reunion du C.C. du P.C.Y. di-
sant que les officiers sovietiques sont, an point de vue
moral, inferieurs aux officiers de l'Artnee anglaise ?
devient parfaitement comprehensible. Et on sait que
cette declaration antisovietique de Djilas n'a pas ren-
contre d'opposition parmi les autres membres du C.C.
du P.C.Y.
De cette maniere, an lieu de s'entendre amicale-
ment avec le Gouvernement sovietique pour regler
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la question des conseillers militaires sovietiques, les
dirigeants militaires yougoslaves ont eu recours aux
outrages envers les conseillers militaires sovietiques
et ont essaye de discrediter l'Armee sovietique.
On comprend qu'une telle situation devait creer
une atmosphere d'hostilite autour des conseillers mili-
taires sovietiques.
II serait ridicule de penser que le Gouvernernent
sovietique pouvait accepter de laisser ses conseillers
militaires en Yougoslavie dans de telles conditions.
Etant donne que le Gouvernement yougoslave ne
s'est pas oppose a ces tentatives de discrediter l'Armee
sovietique, ii porte la responsabilite de la situation
creee.
3. La source de nos informations concernant le
rappel des techniciens civils sovietiques sont avant
tout les communiques de l'Ambasladeur sovietique
Belgrade, Lavrentiev, ainsi que les declarations des
techniciens eux-memes. A cc sujet, votre declaration
que Szrentitch aurait dit au representant commercial
Lebedev que les personnes sovietiques devaient, pour
les informations economiques, s'adresser en haut lien,
c'est-a-dire au Comite Central du P.C.Y. et au Gou-
vemement de Yougoslavie, ne correspond pas h la
verite. Voici le communiqu?e Lavrentiev du 9 mars:
? Szrentitch, adjoint de Kidritch au Conseil econo-
mique, a declare au representant commercial Lebedev
qu'il existe un arret du gouvernement interdi-
sant aux organes de l'Etat et aux institutions
de fournir a qui que ce soit n'importe quelles infor-
mations economiques. Pour cette raison, sans egard
aux accords d? existants, ii ne peut donner a Lebe-
dev les 'renseignements en question, Les organes de
?47 ?
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la Sfirete de l'Etat ont recu l'ordre d'etablir un con-
trole en cette affaire. Szrentitch a egalement dit que
Kidritch lui-meme a l'intention de s'entretenir a ce
sujet avec Lebedev. ?
Le communique de Lavrentiev montre d'abord que
Szrentitch n'a aucunement pane de la possibilite de
recevoir des informations economiques du C.C. ou du
Gouvernement yougoslave. Et d'ailleurs ii serait
de penser qu'on puisse s'adresser pour chaque
information economique au C.C. on an Gouvernement
yougoslave. II existe pour cela des organes economi-
ques competents en Yougoslavie oir les personnes so-
vietiques recevaient autrefois les informations econo-
miques necessaires.
Le communique de Lavrentiev monfre ensuite, non
pas ce que vous ecrivez, mais quelque chose d'absolu-
ment contraire, c'est-a-dire que les representants sovie-
agues en Yougoslavie sont places sous le controle et
la surveillance des organes de la Sdrete de Yougosla-
vie.
II ne sera pas superflu de rappeler que nous ne ren-
controns une pratique semblable de surveillance des
representants sovietiques que dans les pays bourgeois,
et encore pas dans tous.
II faut egalement souligner que les organes yougo-
slaves de la Sarete surveillent non seulement les repre-
sentants du Gouvernement sovietique mais aussi le
representant du P.C. (b.) aupres de l'organe du
Korninform, le camarade Youdine.
II serait ridicule de penser que le Gouvernement
sovietique pourrait accepter de laisser en Yougoslavie
ses techniciens civils sous un regime comme celui qui
leur est cree. ?
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Comme on le voit, la responsabilite de la situation
creee incombe, ici egalement, au Gouvernement you-
goslave.
Telles sont les causes qui ont oblige le Gouverne-
ment sovietique a rappeler ses techniciens militaires et
eivils de Yougoslavie.
4. Dans votre lettre, vous exprimez le desk que
nous vous cornmuniquions quels sont les autres faits
qui provoquent le mecontentement de l'U.R.S.S. et
qui entrainent l'aggravation des rapports entre l'U.R.
S.S. et la Yougostavie. De tels faits existent, en
realite, et bien qu'ils soient &rangers au rappel des
conseillers civils et militaires, nous estimons neces-
saires de vous les communiquer.
Premierement. Nous savons ,que, parmi les cama-,
rades dirigeants en Yougoslavie; circulent des decla-
rations antisovietiques telles que par exemple ? le P.C.
(b) degenere ?, qu' ? en U.R.S.S. regme un chauvi-
nisme de grande puissance ?, que ? l'U.R.S.S.
aspire a subjuguer economiquement la Yougo-
slavie ?, que ? le Kominform est un instrument
du P. C. (b.) pour subjuguer les autres partis ?
et ainsi de suite. Ces declarations antisovieti-
ques se dissimulent generalement derriere des
phrases gauchistes, comme quoi ? le socialisme en
U.R.S.S. a cesse (Fete revolutionnaire ?, que seule
la Yougoslavie est le veritable champion du ? socia-
lisme revolutionnaire ?. Certes, il est ridicule d'enten-
dre de pareilles histoires sur le P.C. (b) venant de
marxistes clouteux du type Djilas, Voukmanovitch,
Kidritch, Rankovitch et autres. Mais ii s'agit id du
fait que ces declarations circulent depuis longtemps
parmi de nombreux travailleurs dirigeants de Yougo-
slavie et qu'on continue a en faire, ce qui naturelle-
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ment, cree une atmosphere antisovietique qui aggrave
les rapports entre le P.C. (b) et le P.C.Y.
Nous reconnaissons sans condition le droit au parti
communiste yougoslave, de meme qu'a chaque parti
communiste, de critiquer le P.C. (b), comme le P. C.
(b) a egalement le droit de critiquer tout autre parti
communiste. Mais le mandsme exige que la critique
soit franche et honnete, et non dissimulee et calom-
nieuse, privant celui qui est critique de la possibilite
de repondre. Cependant, la critique de la part des
dirigeants yougoslaves n'est ni franche ni honnete,
mais de derriere les coulisses et malhonnete. C'est une
critique hypocrite car, tout en discreditant par leur
? critique ? le P.C. (b) derriere son dos, les diri-
geants yougoslaves le vantent publiquement et l'ele-
vent jusqu'aux cieux.
C'est justement pourquoi une semblable critique
devient calomnieuse, une tentative de discrediter le
P.C. (b), une tentative de Milkier le systeme sovie-
tique.
Nous ne doutons pas que les masses yougoslaves
du parti rejetteraient avec indignation cette critique
antisovietique, comme leur &ant etrangere et hostile,
Si elks pouvaient seulement supposer son existence.
Nous pensons que les dirigeants yougoslaves en ques-
tion s'efforcent, justernent it cause de cela, de faire
ces critiques secretement, dans les coulisses, der-
ri? le dos des masses.
n'est pas inutile de rappeler que, lorsqu'il entre-
prit de declarer la guerre au P.C. (b), Trotsky corn-
menca egalement par accuser le P.C. (b) de degene-
rescence, d'etroitesse nationaliste, de chauvinisme.
Bien entendu, ii dissimulait tout cela derriere des
phrases gauchistes sur la revolution mondiale. Nem-
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moms, on sait que Trotsky etait un renegat, et que
plus tard, etant demasque, il passa ouvertement an
camp des ennemis jures du P.C. (b) et de l'Union
sovietique.
Nous pensions que la carriere politique de Trotsky
4tait suffisamment instructive.
Deuxiemement. La situation actuelle du Parti com-
muniste yougoslave suscite nos craintes. Le fait que
le Patti communiste de Yougoslavie, tout en &ant
le parti dirigeant, n'est toujours pas completement
legalise, qu'il se trouve toujours dans une position
semi-legale, laisse une impression &range. Les deci-
sions des organes du Parti ne sont generalement pas
publiees dans la presse. On ne publie egalement pas
de rapports sur les reunions du Parti.
Dans la vie du Parti communiste de Yougoslavie
on ne sent pas de democratie interieure. Le C.C. du
Parti, dans sa majorite, n'est pas elu mais coopt?
Ii n'y a pas de critique et d'auto-critique dans le
Parti, ou presque pas. Ti est caracteristique que le
secretaire administratif du Parti est ministre de la
Surete d'Etat, en d'autres termes, les cadres du parti
sont mis sous la surveillance du ministre de la Sitrete
d'Etat. Selon la theorie marxiste, le parti doit contro-
ler tous les organes d'Etat du pays, et parmi eux le
ministre de la Si!trete d'Etat egalement. Or en You-
goslavie c'est l'inverse, puisqu'en realite c'est le parti
qui est controle par le ministre de la Sfirete d'Etat.
C'est ce qui explique probablement le fait que
tiative des masses du parti en Yougoslavie n'est pas
ce qu'elle devrait etre.
Il est comprehensible que nous ne pouvons pas
considerer une telle organisation du parti commu-
niste comme marxiste-leniniste, comme bolchevique.
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Dans le parti communiste de Yougoslavie on ne sent
pas l'esprit d'une politique de lutte de dasse. L'ac-
croissement des elements capitalistes dans les eampa-
gnes comme dans les vines avance a grands pas, et
la direction du parti ne prend aucune mesure pour
limiter les elements capitalistes. Le parti communiste
de Yougoslavie se berce dans l'illusion de la theorie
opportuniste pourrie d'une integration paciftque des
elements capitalistes dans le socialisme, theorie em-
pruntee a Berstein, Folmar, Bukarine.
Scion la theorie marxiste-leniniste, le parti est con-
sidere comme la force dirigeante fondamentale d'un
pays, possedant son programme propre et ne se diluant
pas dans la masse des sans-parti. En Yougoslavie au
contraire, c'est le Front populaire qui est considere
comme la force dirigeante fondamentale tandis qu'on
tend a diluer le parti dans le Front populaire.
Dans son discours an second congres du Front popu-
laire de Yougoslavie, le camarade Tito a dit :
Le Parti communiste de Yougoslavie a-t-il un
autre programme, different de celui du Front popu-
laire? Non. Le Parti communiste n'a pas d'autre
programme. Le programme du Front populaire est
son programme. ?
En Yougoslavie, il se trouve qu'on considere
cette bizarre theorie comme une theorie nou-
velle. Mais en realite, II n'y a la rien de nouveau. En
Russie, ii y a d? 40 ans, une partie des mencheviks
proposait que le parti marxiste se dissolve dans l'or-
ganisation ouvriere de masse sans-parti et que le pre-
mier soit rernplace par la seconde; l'autre partie des
mencheviks pr6posait que le parti marxiste se dis-
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solve dans l'organisation de masse sans-parti des tra-
vailleurs ouvriers et paysans, et que le premier soit
remplace par la seconde. On sait que Unine qualifia
alors ces mencheviks de mechants opportunistes et de
liquidateurs du parti.
Troisiemement. Nous ne pouvons comprendre pour-
quoi l'espion anglais Velebit se trouve toujours
au Ministere des Affaires Etrangeres, occupant le poste
de ministre adjoint.
Les camarades yougoslaves savent que Venit est
un espion anglais. us savent aussi que les represen-
tants du Gouvernement sovietique considerent
egalement \Malt comme espion anglais. Et mal-
gre tout cela on laisse Velebit premier adjoint du
ministre des Affaires etrangeres de Yougoslavie. Ii
est possible que le Gouvernement yougoslave pense
utiliser Wait justement en tant qu'espion anglais.
On sait que les gouvernements bourgeois considerent
comme parfaitement normal d'avoir dans leur appa-
reil d'Etat des espions des grands Etats imperialistes
dont ils veulent s'assurer la bienveillance, et qu'ils
acceptent ainsi de se placer sous leur controle. Nous
considerons une telle Fatigue comme absolument
inadmissible pour des marxistes. De toute maniere, le
Gouvernement sovietique ne peut pas placer sa cor-
respondance avec le Gouvernement yougoslave sous
le controle d'un espion anglais. Il est comprehensible
que si Velebit continue a faire partie du personnel
dirigeant des affaires etrangeres de Yougoslavie, le
Gouvernement sovietique estimera etre dans une posi-
tion difficile et dans l'impossibilite de correspondre
ouvertement avec le Gouvernement yougoslave par
l'intermediaire du Ministere des Affaires etrangeres de
Yougoslavie.
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Tels sont les faits qui provoquent le mecontente-
ment du Gouvernement sovietique et du C.C. du
P.C. (b) et l'aggravation des rapports entre
S.S. et la Yougoslavie.
Ces faits, ainsi qu'il a d? ? dit, ne sont pas
lies A. la question du rappel des techniciens militaires
et civils, mais cela ne vent pas dire qu'ils jouent pour
cela un rdle moindre dans l'aggravation des rapports
entre nos pays.
mescou, le 27 mars 1948. Le C.C. du P.C. (b).
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AUX CAMARADES
J.-V. STALINE ET V.-M. MOLOTOV
Repondamt a votre lettre du 27 mars 1948, nous
devons tout d'aboril souligner que nous avons ete
terriblement &tonnes de son ton et de son contenu.
Nous considerons que la cause d'un tel contenu de
cette lettre, c'est-a-dire des accusations qu'elle for-
mule et de la facon dont sont traitees les diverses
questions, est une connaissance insuffisante de l'etat
de choses chez nous. Il nous est impossible d'expli-
quer vos conclusions autrement que par le fait que
le Gouvemement de l'U.R.S.S. recoit des informa-
tions inexactes et tendancieuses de ses services qui,
mal renseignes, peuvent recueillir de pareilles infor-
mations aupres de differentes personnes, soit des ele-
ments notoirement hostiles au Parti, soit des mecon-
tents divers. Au Plenum du Comite Central du P.C.Y.
il est apparu dairement et il a ete confirme que les
principaux coupables fournissant aux representants
sovietiques en Yougoslavie ces informations inexactes
et calomniatrices, tant en ce qui concerne les preten-
dues declarations de certains dirigeants qu'au sujet de
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notre Parti en general, etaient les membres du C.C.
du P. C. Y., S. jouyovitch et A. Hebrang. Avec
ces informations fausses et calomniatrices, us
voulaient masquer leur activite dirigee contre
le Parti, et leurs tendances et tentatives, mani-
festees d? bien longtemps auparavant, de briser
l'unite de la direction et du Parti en general. En
outre, les renseignements foumis par de tels gens
ne peuvent etre ni objectifs, ni bien intentionnes,
ni exacts, et ils ont habituellement un but bien deter-
mine. En l'occurrence : ces renseignements ont pour
but de porter tort a la direction de notre Parti, c'est-
a-dire a la Yougoslavie nouvelle, d'augmenter les
difficulte's d? suffisamment grandes du travail de
reconstruction du pays, de rendre impossible l'exe-
cution du plan quinquennal, et par la meme la reali-
sation du socialisme dans notre pays. Nous ne par-
venons pas a comprendre pourquoi les representants
de l'U. R. S. S. n'ont encore jamais cherche jus-
qu'aujourd'hui a verifier tout d'abord ces informa-
tions aupres des personnalites responsables de notre
pays, ou a demander des eclaircissements soit au
Comite Central du P.C.Y., soit au Gouvemement.
Nous considerons que foumir de pareilles informa-
tions signifie agir contre le Parti, et meme contre
l'Etat, car cela trouble les rapports entre nos deux
pays.
Quelque amour que chacun de nous ressente
pour l'U.R.S.S., pays du socialisme, ii ne dolt en
aucun cas en aimer moms son propre pays, qui lui
aussi edifie le socialisme, et cc pays, dans le cas
concret, c'est la Republique Federative Populaire de
Yougoslavie, pour laquelle sont tombes des centaines
de milliers de ses fils les plus progressistes. Nous
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savons tres bien que c'est aussi de cette maniere
que congoit les choses en Union Sovietique.
Nous sommes particulierement etonnes que tout
cela n'ait pas ete evoque lorsque Kardelj, Djilas,
Bakaritch se trouvaient a Moscou comme delegues
de notre Parti et de notre Gouvernement. Comme ii
ressort de votre lettre, les informations mentionnees
et d'autres semblables etaient en possession de votre
Gouvernement avant l'arrivee de notre delegation a
Moscou. B. nous semble qu'alors on aurait Pu poser
notre delegation aussi bien la question de la ma-
niere dont etaient trait& les specialistes militaires et
civils que les autres questions.
Nous pensons qu'il aurait fallu faire savoir a notre
Gouvernement, par l'entremise de cette delegation,
et meme auparavant, de n'importe quelle maniere,
que le Gouvernement sovietique ?n'etait pas content
de l'attitude de nos gens envers les specialistes sovie-
tiques, et qu'il fallait que cela fat, d'une maniere ou
d'une autre, tire au clair. Au lieu de cela, les choses
en sont venues an point que le Gouvernement de
l'U.R.S.S., par sa decision de retirer les specialistes
militaires et civils sans preavis officiel, nous place
devant un fait accompli, et qu'ainsi nous sont creees
des difficultes supplementaires.
Puisque nous en sommes au retrait des specialistes
militaires sovietiques, nous no pouvons trouver, en
fait de raison pourquoi le gouvemement de
l'U.R.S.S. a retire ses specialistes de Yougoslavie,
rien d'autre que le fait que nous avions decide d'en
reduire le nombre au plus strict necessaire, pour
cause de difficultes financieres. Des 1946, le Presi-
dent du Gouvernement Federal Tito avait officielle-
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ment fait savoir a l'ambassadeur du Gouvernement
sovietique Lavrentiev qu'il nous etait a peu pres
impossible, pour nombre de raisons, de payer de si
hauts traitements aux specialistes militaires sovietiques,
et il l'avait prie de signaler cela au Gouvernement
sovietique, lui communiquant notre &sir d'obtenir tine
attenuation des conditions de paiement des specialistes.
L'ambassadeur Lavrentiev nous apporta la reponse
du Gouvernement sovietique, que les traitements ne
pouvaient etre diminues et que nous devions resoudre
cette question comme nous le pourrions. Tito declara
aussitot a Lavrentiev que nous serions obliges des
lors de reduire le nombre de ces specialistes,
des qu'il serait possible de le faire sans trap
grand dommage pour la mise en ?t de notre armee.
Les traitements des specialistes sovietiques &talent
quatre fois superieurs a ceux de nos ministres fede-
raux. Un commandant d'annee chez nous, avec le
grade de general-lieutenant ou de general-colonel,
touchait aiors de neuf a onze mile dinars par mois,
et un specialiste militaire sovietique, avec le grade
de lieutenant-colonel, de colonel ou de general, tou-
chait de trente a quarante mule dinars. A la memo
?que, un ministre de notre Gouvernement federal
recevait douze mile dinars de traitement mensuel.
Nous ressentions cela non seulement comme un far-
deau financier, mais aussi comme une erreur politique,
car nos gens no pouvaient comprendre cela Par conse-
quent, notre decision de reduire le nombre des specia-
listes militaires sovietiques resulte uniquement des rai-
sons que nous venons d'exposer et d'aucune autre.
D'autre part, nous n'excluons pas la possibilite de
quelque remarque deplacee faite par quelqu'un de nos
gens. Dans de pareils cas, il convient de nous faire
parvenir uric documentation verifiee sur raffaire, et
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nous ne manquerions certes pas de prendre des mesu-
res pour que la chose ne se renouvelle pas. Il faut
aussi mentionner id que certains specialistes sovieti-
ques, eux non plus, ne se sont pas toujours conduits
comme ii le fallait, et que cela a Pu indisposer nos
gens et provoquer, contre notre volonte, telles ou
telles reflexions qui ont ete ensuite deformees et, ainsi
deformees, communiquees au commandement de Far-
m& sovietique. Mais nous considerons que ce sont la
des choses si peu importantes qu'elles ne devraient pas
jouer un role aggravant nos rapports d'Etat a Etat.
Nous avons ete particulierement surpris du pas-
sage de votre lettre ot reapparaissent de vieilles
histoires sur Djilas. Ii y est dit : ? A la lumiere de
ces faits devient parfaitement comprehensible la
farneuse declaration, blessante pour l'Armee Sovie-
tique, que fit Djilas a une seance du Comite Central
du P.C.Y., disant que les officiers sovietiques sont
au point de vue moral inferieurs aux officiers an-
glais. ? Djilas n'a jamais fait pareille declaration
sous pareille forme. Tito a explique la chose, par
ecrit et oralement, d? en 1945. Cette explication
a ete alors accept& aussi bien par le camarade Sta-
line que par les autres membres du Bureau Poli-
tique du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S.
Nous ne parvenons pas a comprendre pourquoi vous
invoquez de nouveau comme argument une chose
dont il a ete demontre qu'elle etait deform& et
inexacte. Nous soulignons encore me fors que de
pareilles vues sur les officiers sovietiques ne sont
celles ni de Djilas, ni d'aucun de nos dirigeants.
Une tele opinion ne pent etre celle que d'un homme
qui est non seulement l'ennemi de l'U.R.S.S., mais
aussi l'ennemi de la Yougoslavie.
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Dans nos relations commerciales, ii y a des choses
qu'il faudrait eliminer pour que ces relations puis-
sent se developper comme II faut. Nous ne nions pas,
a cet egard, qu'il y a eu de notre part des manque-
ments dans les affaires commerciales, mais nous ne
pouvons pas croire que cela puisse etre une raison
suffisante pour affaiblir notre collaboration commer-
ciale. Nous ne pouvons pas croire quo l'incident de
Kroutikov et de nos representants commerciaux ne
soit qu'un pur malentendu. Kroutikov a dit claire-
ment A nos representants que notre delegation com-
merciale, qui attendait d? a Belgrade de partir
pour Moscou, n'avait pas besoin de venir, puisque le
Gouvernement de VU. R. S. S. n'allait pas pouvoir
signer le protocole de nouveaux echanges de mar-
chandises pour 1948, et que ce ne serait qu'a la fin
de 1948 qu'on pourrait reparler de cette question.
Cela a ete dit par Kroutikov a notre ministre adjoint
du Commerce exterieur, le camarade Tsrnobrnia, et
notre attache commercial a Moscou. Et comme nos
representants commerciaux lui demandaient si c'etait
la position du Gouvernement sovietique, Kroutikov
a repondu affirmativement.
Nous pensons que s'il y a eu quelques irregula-
rites de la part de nos organes commerciaux ? et
nous croyons que de pareils cas ont Pu se produire
en ce qui concerne la livraison de marchandises et
les rapports commerciaux en general ? on pouvait
trouver un moyen de regler les choses, c'est-a-dire
de se mettre d'accord et d'eliminer ce qui gene le
developpement regulier des relations commerciales
entre nos deux pays.
Nous considerons que tout ce qui entrave le bon
fonctionnement de la collaboration economique entre
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les deux pays devrait etre examine et ecarte en
commun.
Les affirmations de votre lettre, que nos organes
de la Securite d'Etat fluent les specialistes sovietiques et
les autres personnes sovietiques, ne correspondent pas
a la realite. Personae n'?amais pris aucune decision
de cette sorte, et il n'est pas vrai que les personnes
sovietiques soient flees. C'est la une information sans
aucun fondement. Encore moms est-il exact que les
?organes du Gouvernement sovietique et le camarade
Youdine du Kominformburo soient files de la sorte.
Nous ne pouvons pas comprendre qui a pu avoir
besoin d'une semblable calomnie pour abuser le Gou-
vemement de l'U.R.S.S. Sur ce point aussi, nous
souhaiterions qu'on nous soumit des faits concrets.
II ressort de votre lettre du 27 mars qu'on fait
chez nous de la critique antisovietique, de la critique
du Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S. 11 y
est dit que cette critique se fait dans le cercle des per-
sonnalites dirigeantes du P.C.Y. Et aussi, oue cette
critique se fait derriere le dos des masses, des mem-
bres du Parti, que cette critique est malhonnete, de
derriere les coulisses, hypocrite, etc. Des noms sont
avances Djilas, Voukmanovitch, Kidritch, Ranko-
vitch, et on ajoute : et d'autres. On cite, done, les
noms de quelques-uns des plus connus et des plus
populaires parmi les dirigeants de la nouvelle Yougo-
slavie, eprouves dans nombre de situations difficiles
pour notre Parti.
Il nous est extremement difficile de comprendre
comment on peut avancer de si graves accusations
sans en indiquer les sources. Encore plus stupefiante
est la comparaison des declarations pretees a nos
dirigeants avec les declarations que fit jadis Trotzki.
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La lettre cite quelques-unes de ces pretendues decla-
rations, comme, par exemple : ? Le Parti Commu-
niste sovietique degenere ?, ? L'U.R.S.S. aspire a
se rendre maitre economiguement de la Yougoslavie ?,
?II regne en U.R.S.S. un chauvinisme de grande
puissance ?, ? Le Kominformburo est un instrument
du P.C. (b.) pour subjuguer les autres partis ?. Et
plus loin : ? Ces declarations antisovietiques se camou-
flent ordinairement derriere des phrases gauchistes
comme quoi ? le socialisme en U.R.S.S. a cesse d'?e
revolutionnaire que la Yougoslavie seule est le vrai
representant du ? socialisme revolutionnaire ?.
Avec de telles informations, rassemblees, durant une
longue periode, aux diverses sources douteuses, sur
des propos, tendancieusement attribues A des
personnalites dirigeantes de la nouvelle Yougoslavie,
et servis comme tels aux dirigeants de l'U.R.S.S.
? il est sans doute possible d'etablir des conclusions
erronees et de caracteriser tout cela comme des decla-
rations antisovietiques. Mais nous considerons qu'il
ne convient pas, sur la foi de gens non eprouves et
de renseignements douteux, d'etablir des conclusions
et des accusations, telles que celles qui sont formu-
lees dans cette lettre, contre des hommes qui out
de grands merites pour la popularisation de l'U.R.S.S.
en Yougoslavie et qui ont gagne d'inestimables titres
de merite dans la Guerre de Liberation. Peut-on
croire vraiment que des hommes sont restes six,
huit, dix ans et davantage au bagne ? et no-
tamment a cause de leur travail pour rendre
populaire l'U.R.S.S. peuvent etre tels qu'ils sont
present& dam la lettre du 27 mars ? Non, on ne le
petit pas. Et tels sont la plupart des hauts dirigeants
actuels de la nouvelle Yougoslavie qui, le 27 mars
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ig4t, menaient les masses dans la rue contre le
regime antipopulaire de Tsvetkovitch et de Matchek,
lequel venait de signer le Pacte Anti-Komintern et
voulait atteler la Yougoslavie an char fasciste de
l'Axe. Ce sont les memes hommes qui, a la tete des
peuples insurges de Yougoslavie, Fume a la main,
se battaient dans les conditions les plus dures a cote
de l'Union Sovietique, comme ses souls allies sin-
ceres, croyant fermement, comme us croient aujour-
d'hui, au systeme sovietique, au socialisme.
De tels hommes ne peuvent pas travailler
? &toner le systeme sovietique ?, car cela equi-
vaudrait a trahir leurs convictions, leur passe. Nous
considerons qu'on ne devrait pas juger ces hommes
sur la foi de renseignements douteux, rnais bien sur
la base de leur longue activite revolutionnaire.
Appeler de tels hommes, hypocrites, parce que
devant les masses us &event le Parti Communiste
bolchevik de l'U.R.S.S. ? aux nues ? comme ii
est dit dans la lettre ? est veritablement effrayant
et insultant. On lit encore dans cette lettre : ? Nous
ne doutons pas que les masses yougoslaves du parti
rejetteraient avec indignation cette critique anti-sovie-
tique, comme leur etant etrangere, hostile, si cues
pouvaient seulement en supposer l'existence ?. Oui,
nous aussi nous croyons qu'il en serait ainsi si les
choses etaient telles qu'elles sont Elresentees dans cette
lettre. ? Nous pensons que c'est justement pour cela
que ces dirigeants yougoslaves s'efforcent de faire ces
critiques secretement, dans les coulisses, derriere le
dos des masses ?. Mais on n'a pas eu, on n'a pas Pu
avoir a se cacher des masses, pour la simple raison
qu'il n'y a pas eu, qu'il n'a Pu y avoir de semblable
63
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critique de l'Union Sovietique ou du Parti Commu-
niste (bolchevik) de l'U.R.S.S.
Opposer ici la direction aux masses est tine erreur
parce que les dirigeants actuels de la Yougoslavie et
les masses ? c'est la male chose, parce que les
deux sont indissolublement lies par la lutte contre
les regimes anti-populaires avant la guerre, par la
lutte pendant la grande Guerre de Liberation, et
aujourd'hui par les immenses efforts du travail de
reconstruction du pays et de realisation du socialisme.
11 y a chez beaucoup de gens sovietiques une
conception erronee. a savoir que les sympathies des
masses populaires de Yougoslavie envers l'U.R.S.S.
sont venues d'elles-memes, sur la base d'une tradi-
tion qui remonte au temps de la Russie tsa-
riste. Ii n'en est pas ainsi. L'amour de l'U.R.S.S.
n'est pas venu tout seul, il a ete patiemment
inculque aux masses du parti. et du peuple en gene-
ral, par les dirigeants actuels de la nouvelle Yougo-
,lavie, y compris surtout ceux qui dans la lettre
-lout l'objet de si lourdes accusations. Ce sont les
dirigeants actuels de la Yougoslavie qui, long-
temps avant la guerre, n'epargnant ni Ie labeur ni
es sacrifices, ont avec perseverance devoile devant
les masses la verite sur l'Union Sovietique et incul-
que aux masses de Yougoslavie l'amour du pays
du socialisme.
Le camarade Molotov a pretendu, par exemple,
que Djilas avait donne pour directive de ne pas
ftudier, dans les ecoles et les cours du Parti,
I' a Histoire du Parti Communiste (bolchevik) de
l'U.R.S.S. ?. C'est absolument inexact : une telle
directive n'existe pas et n'a ete dorm& par personnp.
Bien an contraire, ? Histoire du P.C. (b.) de
? 64 ?
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l'U.R.S.S. ? est et continue d'?e etudiee dans
toutes nos ecoles du Parti et dans de nombreux
cours. Ce qu'il y a de vrai dans tout cela, c'est que,
plusieurs reprises, dans des reunions du Parti, Djilas
a declare que, dans les organisations de base du
Parti, les membres insuffisamment insiamits compre-
naient mal certains problemes de l' ? Histoire du
P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ?, et en faisaient une appli-
cation mecanique a revolution de Ia Yougoslavie.
Par exemple, la question des deux &apes de la
Revolution, la question du communisme de guerre,
la question de la N.E.P., etc. Et il ajoutait qu'a
cette categorie de membres, II valait mieux donner
etudier, au debut, les ? Fondements du Leni-
nisme ? de Staline.
11 convient, a ce propos, de souligner que
? Histoire du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ? a ete
editee quatre fois, dans la clandestinite, avant et pen-
dant la guerre, et qu'apres la guerre elle a ete pu-
bliee, dans toutes les langues nationales, a 250.000
exemplaires. 11 en est de meme des autres ouvrages
de Staline et de Lenine, par exemple des ? Questions
du Leninisme ?, publiees a 125.000 exernplaires.
Sur la question de la vie interieure du Parti Corn-
muniste de Yougoslavie, qui est abordee dans votre
lettre, il est visible que vous avez recu des informa-
tions completement inexactes et une image fausse
de la realite. Nous ne pouvons donc pas souscrire
votre appreciation sur notre Parti.
Le Comite Central du P.C.Y. ne comprend pas
une majorite de membres cooptes, ainsi qu'il est affir-
me dans votre lettre, et les choses se presentent
comme suit: Un Comite Central du P.C.Y., corn-
prenant 31 membres et TO suppleants, a ete elu
? 65 ?
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la Cinquieme Conference du Parti, tenue en decem-
bre 1940, dans la plus profonde clandestinite, confe-
rence a laquelle &talent presents no delegues de
toute la Yougoslavie et qui, par decision du Komin-
tern, avait thus les droits d'un Congres. Sur ce
nombre, 10 membres et 6 suppleants du Comite Cen-
tral ont peri dans la guerre. Des 7 membres du
Bureau Politique elu en 1940, cinq sont rest& vivants
et travaillent encore aujourd'hui. Le Bureau Poll-
tique invite a ses seances les membres du Comite
Central du P.C.Y. qui se trouvent a Belgrade. Au
Comite Central du P.C.Y. ont ete cooptes en tout
7 nouveaux membres, choisis parmi les suppleants
et les meilleurs dirigeants du Parti. Enfin, du Comite
Central du P.C.Y. ont ete exclus au cours de la
guerre deux membres, en sorte qu'aujourd'hui vivent
et travaillent 19 membres du Comite Central du
P.C.Y. elus a la Conference et 7 membres cooptes,
et le Comite Central se compose, par consequent,
de 26 membres. C'est ainsi, et non autrement, que se
presentent les choses.
Pour ce qui est des remarques sur la non-convo-
cation du Congres du Parti, ii convient de rappeler
ici que le Bureau Politique du Comite Central du
P.C.Y. effectue depuis un an d? des preparatifs
pour le Congres du P.C.Y. Nous considerons que
ce Congres doit etre prepare de telle sorte n'ait
pas seulement un caractere de manifestation, mais
qu'il soh le Congres oi seront adoptes les statuts et
Jo programme du Parti, programme qui sera aussi,
pour l'essentiel, adopte plus tard par le Front Popu-
lake en son Congres.
Sur quelle base est-il affirme dans la lettre
n'y a pas de democratie dans noire Parti ? Peut-
etre sur la base des informations de Lavrentiev ?
? 66 ?
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Maas d'oU tient-il de telles informations ? Nous CO21-
siderons qu'en tant qu'ambassadeur, ii n'a pas le
droit de demander- a qui que ce soit des rapports
sur le travail de notre Parti ce n'est pas son
affaire. Ces informations, le Comite Central du
P.C. (b.) de l'U.R.S.S. pout les obtenir du Comite
Central du P.C.Y.
Le fait que le secretaire d'organisation du P.C.Y.
soit en memo temps ministre de la Securite d'Etat
n'entrave en aucun cas l'auto-initiative des organi-
sations du Parti. C'est-?ire, le Parti n'est nulle-
ment mis sous le controle des organes de la Securite
d'Etat ; ce controle est exerce par le Comite Central
du P.C.Y., et le ministre de la Securite d'Etat en
est un membre. En outre, 11 faut ajouter que le chef
de la direction des cadres pres le Comite Central
du P.C.Y. est Zekovitch, et non Rankovitch.
11 n'est pas exact qu'il n'y ait pas chez nous,
dans le Parti, de liberte de critique. 11 y a dans
noire Parti liberte de critique et d'auto-critique, qui
s'exerce dans les reunions regulieres du Parti et dans
les conferences des groupes actifs. Par consequent,
cette inexactitude a ete inventee par quelqu'un et
livree comme information au Comite Central du P.C.
(b.) de l'U.R.S.S.
L'information selon laquelle une politique de lutte
de classe ne se ferait pas sentir, dans le P.C.Y., selon
'aquae, a la campagne et a la vile, se renforceraient
les elements capitalistes, etc., est totalement inexacte.
D'oii vient pareille constatation, alors qu'il est
connu du monde entier que nulle part sur la terre,
depuis la Revolution d'Octobre, n'ont ete accomplis
des changements sociaux aussi radicaux et aussi corn-
plots qu'en Yougoslavie ? C'est un fait que personae
? 67 ?
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ne pent nous contester. 11 est par consequent incom-
prehensible qu'on puisse parler, a propos de notre
Parti, de Bernstein, Folmar, Boukharine et d'oppor-
tunisme pourri. Nous ne pouvons que protester contre
de semblables inexactitudes qui sont des insultes
notre Parti.
On patio ensuite dans la lettre du rapport du
camarade Tito au deuxieme Congres du Front Popu-
laire de Yougoslavie; on extrait de ce rapport une
courte citation, et l'on etablit une comparaison avec
La tentative de dilution du Parti social-democrate
russe, tentative faite par les mencheviks ii y a qua-
rante ans.
Premierement, cola se passait ii y a quarante ans,
sous le tsarisme, tandis que nous avons aujourd'hui
en Yougoslavie le pouvoir en nos mains, c'est-a-dire
que le P. C. Y. a le role dirigeant au pouvoir.
Si l'on considere le processus de l'evolution sociale,
on doit inevitablement quelque peu modifier les
formes d'organisation, modifier les methodes de tra-
vail et les formes de direction des masses, pour
atteindre plus facilement les objectifs fixes.
Deuxiemement, le Front Populaire de Yougoslavie
est non seulement egal en qualite a certains partis
communistes, qui admettent dans leurs rangs qui-
conque vent y entrer, mais memo les surpasse par
on organisation et son activite. Tout le monde ne
pent pas entrer dans le Front Populaire, bien que
celui-ci compte anjourd'hui pres de 7 millions de
membres.
Troisiemement, le P.C.Y. s'est completement assu-
re la direction du Front Populaire, car il en est
le noyau. Par consequent, il n'y a aucun danger
? 68 ?
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qu'il s'y dilue, ainsi qu'il est dit dans la lettre. Par
l'intermediaire du Front Populaire, le P.C.Y. realise
graduellement son programme que le Front accepte
librement, le considerant en mettle temps comme
son propre programme. Voila en vertu de quoi Tito
a dit que le P.C.Y. n'a pas d'autre programme.
Il nous est penible qu'on ecrive ainsi a notre sujet,
et nous rappelons le fait que les partis communistes
de certains pays changent non seulement la forme
de leur travail, mais merne le nom du parti, comme
c'est le cas en Bulgarie, en Pologne, et cela non
sans l'assentiment du Comite Central du P.C. (b.)
de l'U.R.S.S. Sans doute est-il necessaire dans ces
paysOte les partis s'engagent sur cette vole, mais chez
nous la combinaison d'un Front ayant h sa tete un
Parti Communiste avec une forte organisation int&
rieure et rassemblant puissamment autour de lui les
masses du Front, s'est revel& la meilleure. Et, cepen-
dant, on ne reproche pas aux autres partis de
se noyer dans les masses, bien qu'ils aient et des
formes de travail, et des formes d'organisation, adap-
tees aux conditions nouvelles de leur pays.
Pourquoi donc nous contester des faith qui sont
irrefutables et connus depuis longtemps d?? Nous
sommes profondement convaincus que les resultats
obtenus par notre Parti an cours de la guerre et
apres la guerre parlent d'eux-memes, et disent que
le P. C. Y. est fort, monolithe, capable de con-
duire le pays au socialisme, capable de mener les
peuples de Yougoslavie dans toute situation, si diffi-
cile soit-elle.
Notre Parti n'est pas semi-legal ? comme il est
dit dans la lettre mais completement legal, connu
? 69 ?
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de chacun en Yougoslavie comme &ant la force diri-
geante.
Ce qui fait le fond de la question, c'est que, juste-
ment, vous n'etes pas renseigne sur le caractere du
Front populaire en Yougoslavie, et que vous nous cri-
tiquez de ne pas publier de comptes rendus des
reunions et conferences du Parti. Toutes les decisions
importantes ? depuis le Gouvernement federal jus-
qu'en bas, pour toutes les questions de la vie sociale
et etatique ? sont ou des decisions du Parti, ou
des decisions prises sur l'initiative du Parti, et le
peuple les comprend et les accueiLle comme telles. Par
consequent. nous considerons comme inutile d'an-
noncer que telle ou telle decision a ete prise a, telle
ou telle conference du Parti.
L'enorme prestige que notre Parti a acquis jusqu'?
present, en vertu des resultats obtenus, et cela
non seulement dans notre pays, mais dans le monde
en general, temoigne eloquemment de ce qu'il est.
D'autre part, nous soulignons ici que si notre Parti
a obtenu ces resultats, c'est parce qu'il s'est servi
de la science de Marx, d'Engels, de Lenine et
de Staline, et qu'il a profite de l'experience du P.C.
(b.) de l'U.R.S.S., en l'adaptant aux conditions don-
flees. Aussi me pouvons-nous pas comprendre votre
affirmation d'apres laquelle nos dirigeants, hypocri-
tement et ? pharisaiquement, celebrent et portent
aux nues le P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ? en meme
temps qu'ils travaillent contre mi ? comme le
pretend la lettre.
Nous me pouvons pas croire que le Comite Central
du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. pourrait contester les
merites de notre Parti et les resultats qu'il a acquis
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jusqu'a present, car nous nous souvenons que l'hom-
mage lui en a ete rendu plus d'une fois non seule-
merit par de nombreux dirigeants de l'U.R.S.S., mais
par le camarade Staline lui-meme. De meme nous
sommes d'avis que, dans la transformation sociale
accomplie en Yougoslavie, ii y a nombre de traits
specifiques qui peuvent etre utilement mis a profit
dans le developpement revolutionnaire d'autres pays,
qui y sont d? mis a profit. Cela ne signifie pas
que nous voulons par la rejeter dans l'ombre le
role du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., le rOle de son sys-
thine social. Au contraire, nous etudions et prenons
pour exemple le systeme sovietique, mais nous cons-
truisons le socialisme dans notre pays sous des formes
quelque peu differentes. Dans l'etape actuellement
fixee, dans les conditions specifiques de notre
pays, dans la situation internationale creee apres
la Guerre de Liberation, nous nous efforcons d'ap-
pliquer, les formes de travail les mieux appropriees
a la realisation du socialisme. Nous ne le faisons pas
pour dernontrer que la voie que nous suivons est
meilleure que cello qu'a prise l'Union Sovietique,
ou que nous inventons quelque chose de nouveau,
mais seulement parce que la vie nous l'impose quo-
tidiennement.
En cc qui concerne Velebit et la question de savoir
pourquoi il se trouve encore aujourd'hui au Ministere
des Affaires Etrangeres, la chose se presente ainsi :
Kardelj et Djilas ont dit a une certaine occa-
sion au camarade Molotov que tout ne nous etait
pas clair chez Velebit. Nous n'avions, a l'epoque,
aucune preuve concrete, nous n'en avons pas
davantage aujourd'hui, et cetth affaire est toujours
en cours d'enquete, et nous ne voudrions pas &an-
te'. et perdre un homme sur un simple soupcon.
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Qu'est-ce qui nous impose de ne pas agir trop
precipitamment au sujet de Velebit ? Premierement,
Velebit est membre du Parti depuis 1939, et avant
cette date, il a rendu de grands services au Parti.
Il a recu de Tito, en 1940, la -ache confidentielle de
loner en son propre nom, a Zagreb, une villa (A
fut installe un poste de radio du Komintern, et oa
habiterent Valdes avec sa femme comme radio-ope-
ratrice. Velebit a assure aussi, en meme temps, un
service de courrier. Tout cela a dure un certain
temps meme sous l'occupation, et presentait, cela
va de soi, un peril pour sa vie. En 1942, Velebit, par
ordre du Parti, est pass?hez les Partisans et s'y est
bien conduit. Plus tard, il a ete charg?'une mission
l'etranger et il l'a bien accomplie. Nous exami-
nons maintenant tout son passe. Si le Gouvernement
sovietique a, a son sujet, quelque chose de concret,
nous le prions de nous transmettre cette documen-
tation. Neanmoins, sans autre consideration, nous
allons le revoquer immediatement de son poste au
ministere des Affaires Etrangeres.
Des tors, les accusations de votre lettre, a ce sujet,
sont veritablement surprenantes et blessantes, taut
pour le Comite Central du P.C.Y. que pour tout
le Gouvernement. Vous nous comparez a certains
Etats bourgeois qui tolerent des espions pour corn-
plaire a certaines grandes puissances. Voici ce qu'il
y a dans votre lettre, et ce que nous tenons pour
inadmissible a l'egard d'un Gouvernement qui est
plus qu'ami et allie : ? Il est possible que le Gou-
vernement yougoslave pense utiliser Vetail justement
en taut qu'espion anglais. On le sait, que les gouver-
nements bourgeois considerent comme tout a fait nor-
mal d'avoir dans leur appareil d'Etat des espions
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des grandes puissances imperialistes dont us souhai-
tent s'assurer les bopnes graces, et Hs consentent a se
mettre de la sorte sous le controle de ces puissances ?.
Tels sont les termes employes dans la lettre. On ne
peut lire cela sans etre profondement indigne et stupe-
fait d'une pareille maniere d'ecrire a un Gouveme-
ment qui represente un peuple de seize millions qui
dans la Guerre de Liberation a consenti, aux cotes de
l'U.R.S.S., les plus lourds sacrifices, et qui, si le
besoin en etait, serait raffle le plus fidele dans la
bataille.
Si l'on nous demandait s'il y a quelque chose
dont nous soyons mecontents en ce qui vous con-
cerne, nous dirions franchement que nous avons plus
d'une raison de mecontentement. Queues sont ces
raisons ? II ne serait pas possible de les enumerer
toutes dans cette lettre, aussi n'en citerons-nous que
quelques-unes. Tout d'abord, nous considerons comme
incorrect que les organes du service sovietique de
renseignement recrutent chez nous, dans un pays
qui va vers le socialisme, nos citoyens pour leur
service. Nous ne pouvons considerer cela que comme
dirige contre les interets de notre pays. Cela se pra-
tique en &pit des protestations de nos dirigeants et
de nos organes de la Securite d'Etat qui ont fait
savoir que nous ne pouvions pas le permettre. On
recrute parmi nos officiers, on recrute parmi les diri-
geants, on recrute parmi ceux qui sont animes de
sentiments hostiles envers Ia Yougoslavie nouvelle.
Nous avons les preuves que certains organes du
service sovietique de renseignement, en faisant leur
recrutement parmi les membres de notre Parti, &e-
vent des soupcons contre nos dirigeants, s'attaquent
leur reputation, les depeignent comme incapables
?73 ?
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et suspects. Par exemple, le colonel Stepanov, des
1945, n'a pas eu de scrupules, en essayant de racoler
un de nos bons camarades travaillant a la section
centrale de chiffrage et de dechiffrage dans notre
appareil de securite d'Etat, a noircir et a presenter
comme suspects tous nos dirigeants ? tout en cone&
dant que ? pour le moment le marechal Tito tra-
vaillait convenablement ?. De pareils cas ont continue
a se produire jusqu'a present. Cela signifie en meme
temps que ce racolage ne se fait pas dans le but de
hitter contre quelque pays capitaliste, et nous
sommes inevitablement amen& a conclure qu'il nuit
notre unite intorieure, tue la confiance dans la
direction, demoralise les gens, tend a compromettre
les dirigeants et devient la source quotidienne de
fausses informations. Une telle activite des organes
du service sovietique de renseignement ne peut pas
etre qualifiee de loyale et d'amicale envers notre
pays, qui marche vers le socialisme et qui est le
plus fidele allie de l'U.R.S.S.
Ii ne nous est pas possible dc cons.entir que le
service sovietique de renseignement constitue son
reseau en Yougoslavie. Nous avons la Securite d'Etat
et notre propre service de renseignement pour la
lutte contre toute sorte d'elements capitalistes &ran-
gers et contre l'ennemi de classe a l'interieur du pays,
et si les organes sovietiques de renseignement ont
besoin d'informations ou d'assistance de notre part
dans ce domaine, ils peuvent les obtenir a tout
instant, comme us les ont obtenues jusqu'a present.
11 y a d'autres choses semblables a celles-ci, dont
nous ne sommes pas contents, mais est-ce une raison
qui puisse troubler nos rapports mntuels ? Non! ce
? 74 ?
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sont des problemes qui peuvent etre elucides et
elimines.
Ii est evident que l'U.R.S.S. et la Yougoslavie ont
un interet vital a se rapprocher le plus etroitement
possible. Mais cela exige une confiance reciproque
absolue, sans laquelle des rapports durables et solides
entre nos deux pays ne peuvent exister. Les hommes
de l'U.R.S.S., et au premier chef les dirigeants,
doivent etre convaincus que la nouvelle Yougoslavie,
avec sa direction actuelle, marche inebranlablement
vers le socialisme,
Ensuite, ii faut etre convaincu que l'U.R.S.S. a
dans la Yougoslavie actuelle, avec sa direction
actuelle, son plus fidele ami et allie, pret en cas tie
dures epreuves a partager le bien et le mal avec
les peuples de l'U.R.S.S.
Enfin, tout en sachant que l'U.R.S.S. eprouve
d'immenses difficultes dans le relevement de ses
regions devastees, nous attendons a bon droit l'aide
de l'U.R.S.S. pour la reconstruction de notre pays
et la realisation de notre plan quinquennal cela
sans dommage materiel pour les peuples de l'U.R.S.S.
? car nous considerons qu'il est de l'interet de
l'U.R.S.S. que la Yougoslavie nouvelle soit aussi
forte que possible, etant donne qu'elle se trouve poi-
trine contre poitrine devant le monde capitaliste,
qui menace non seulement le developpement pad-
fique de notre pays, mais aussi celui des autres pays
de democratie populaire, et meme celui de l'U.R.S.S
Au nom de tout ce qui vlent d'?e expos?le
Comite Central du P.C.Y., reuni en s?ce pleniere,
ne peut pas accepter comme justifie le jugement que
vous avez donne dans votre lettre sur l'activite de
? 75 ?
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notre Parti et de ses dirigeants. Notre conviction pr&
fonde est qu'il s'agit d'un grave malentendu, qui
n'aurait pas d? survenir et qui doit au plus vite
Atre liquide dans l'interet de la cause que servent
nos Partis.
Notre seul desir est que tout doute soit exclu, tout
inanque de confiance dans la purete des sentiments
amicaux et fratemels de fidelite de notre Comite
Central du Parti Communiste de Yougoslavie envers
Je Parti Communiste (bolchevik) de l'Union Sovie-
tique, auquel nous resterons a jamais redevables de
la science marxiste-leniniste, qui nous a guides jus-
qu'a present et qui restera notre guide dans l'avenir,
___ de fidelite envers l'Union Sovietique qui nous a
servi et continuera de nous servir de grand exemple,
et dont nous apprecions si hautement l'aide a nos
peuples.
Nous sommes convaincus que ce malentendu no
peut etre liquide que par une explication mutuelle
complete entre nos deux Comites Centraux sur place,
c'est-a-dire id chez nous.
C'est pourquoi nous proposons que le Comite Cen-
tral du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. envoie un ou plu-
sieurs de ses membres, qui auront ici toutes les pos-
sibilites d'etudier a fond chaque question.
Dans l'espoir que vous accepterez notre proposi-
tion, nous vous envoyons nos salutations de cama-
rades.
Belgrade, le 13 avril 1948.
Par ordre du Candid Central du P.C.Y. :
TITO. KARDELJ.
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AUX CAMARADES TITO ET KARDELJ
AU COMITE CENTRAL
DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE
Nous avons recu votre reponse et le rapport sur
la decision de la s?ce pleniere du C. C. du
P. C. Y. du 13 avril 1948, signe par les camarades
Tito et Kardelj.
Malheureusement, ces documents, et en particulier
celui qui porte la signature des camarades Tito et
Kardelj, non seulement ne signifient aucun progre.s
par rapport aux documents precedents des Yougo-
slaves, mais au contraire, embrouillent encore davan-
tage les choses et aggravent le conflit.
L'attention est surtout attiree par le ton des docu-
ments, qui ne peut etre 9ualifie autrement que d'exa-
gerement ambitieux. On ne voit pas dans ces pieces
le desk de mettre la verite au clair, d'avouer hon-
netement ses fautes, de reconnaitre la necessite de
liquider ses erreurs. Les camarades yougoslaves
n'acceptent pas la critique en marxistes, mails
en petit-bourgeois, c'est-?ire qu'ils la prennent
? 77 ?
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pour un outrage qui amoindrit le prestige du C.C.
du P.C.Y. et atteint l'ambition des dirigeants you-
goslaves.
Pour sortir de la position peu enviable dans la-
queue les dirigeants yougoslaves se sont eux-memes
places, us ont recours a une methode ? nouvelle ?,
celle de flier tout simplement toutes les erreurs, en
depit de toute evidence. us desavouent les faits et les
documents connus de tous, qui ant ete. exposes dans
la lettre du C.C. du P.C. (b.) du 27 mars 1948.
11 est evident que les camarades Tito et Kardelj no
comprennent pas que cette methode e,nfantiue de
flier tout bonnement les faits et les documents no pent
convaincre personne, qu'elle ne peut que provoquer
la risee.
i. Le rappel des conseillers militaires sovietiques
de Y ougoslavie. ? Dans sa lettre du 27 mars, le
C.C. du P.C. (b.) a expose les motifs du rappel des
conseillers militaires sovietiques, declarant que les
informations du C.C. du P.C. (b.) etaient fondees
sur les plaintes de ces conseillers concernant l'attitude
hostile des fonctionnaires yougoslaves a l'egard de
l'Armee sovietique et de ses representants en Yougo-
slavie. Les camarades Tito et Kardelj nient complete-
ment le bien-fonde de ces plaintes. La question se pose
de savoir pourquoi le C.C. du P.C. (b.) doit avoir
plus foi en la simple parole des camarades Tito et
Kardelj qu'en les plaintes repetees des conseillers
militaires de l'U. R. S. S. ? Pour quelle raison ?
L'U.R.S.S. possede des conseillers militaires dans
presque tous les pays de democratic populaire. Nous
sommes obliges de remarquer que jusqu'a present
nous n'avons eu encore aucune plainte de la part
? 78 ?
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de nos conseillers militaires dans ces pays. C'est cc
qui explique precisement le fait que nous n'y avons
eu aucun malentendu concernant l'activite des con-
seillers militaires sovietiques l?as. Mais nous n'avons
des plaintes et des malentendus dans ce domaine
qu'en Yougoslavie. donc pas clair que ce
fait ne doive s'expliquer que par le regime speciale-
ment hostile dont sont entoures en Yougoslavie les
conseillers militaires sovietiques.
Les camarades Tito et Kardeli parIent des
grosses depenses d'entretien des conseillers mili-
taires sovietiques en Yougoslavie, faisan,t remar-
quer que les goneraux sovietiques y recoivent en
dinars trois ou quatre fois plus que les generaux
yougoslaves. Mais d'abord, les generaux yougoslaves
recoivent, outre les dinars, divers autres avantages
en nature, tels que : appartement, approvisionnement
et autres choses semblables. Ensuite, les emoluments
que recevaient les generaux sovietiques en Yougo-
slavie correspondent exactement a ce que recoivent
les generaux sovietiques en U.R.S.S. Il est compre-
hensible que le Gouvernement sovietique ne pouvait
accepter la reduction de la paie des generaux sovie-
tiques envoyes en Yougoslavie.
Il est possible que les frais des generaux sovie-
tiques en Yougoslavie soient trop lourds pour le
budget yougoslave ; dans ce cas, le Gouvemement
yougoslave devait s'adresser en temps voulu au Gou-
vernement sovietique et proposer que ce dernier
prenne sur lui une partie des frais. Le Gouvemement
sovietique l'aurait certainement accepte. Cependant,
les Yougoslaves ont pris une autre voie : au lieu
d'une solution amicale de cette question, us ont com-
mence A offenser nos conseillers militaires, A ?les
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traiter de parasites, a discrediter l'Armee sovietique,
-et le Gouvernement yougoslave ne s'est adresse au
Gouvernement sovietique que quand cette atmosphere
hostile etait d? ere& autour des conseillers
mill-
taires sovietiques.
Il est comprehensible que le Gouvernement sovie-
tique ne pouvait accepter une telle situation.
2. Les techniciens civils sovidtiques en Yougo-
slavie. ? Dans sa lettre du 27 mars, le C.C. du
P.C. (b.) a explique les motifs du rappel des specia-
Estes civils de Yougoslavie. Le C.C. du P.C. (b.)
s'est base, dans ce cas, sur les plaintes des specia-
Estes civils sovietiques et sur les rapports de l'am-
bassadeur sovietique en Yougoslavie. II ressort de
ces rapports que les specialistes civils sovietiques,
de mneme que le representant du P.C. (b.) an Komin-
form, le camarade Youdine, etaient en fait soumis
a la surveillance des organes de la Sflrete d'Etat en
Yougoslavie. Les camarades Tito et Kadrelj nient
dans leur lettre le bien-fonde de ces plaintes et de
ces rapports, soutenant que les organes yougoslaves
de la Stirete ne surveillent pas les personnes sovie-
tiques en Yougoslavie. Mais pourquoi le C.C. du
P.C. (b.) devrait-il croire a la simple parole des
camarades Tito et Kardelj pint& qu'aux plaintes des
personnes sovietiques, parmi lesquelles se trouve le
camarade Youdine ? Le Gouvernement sovietique
possede de nombreux specialistes civils dans tous les
pays de democratic populaire, or il ne recoit pas
de plaintes de ses specialistes et n'a aucun malen-
tendu avec les gouvernements de ces pays. La ques-
tion se pose de savoir pourquoi ces malentendus, ces
conflits se sont-ils produits uniquement en Yougo-
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slavie ? N'est-ce pas parce que le Gouvernement you-
goslave a cree en Yougoslavie un regime special pour
les personnes sovietiques, parmi lesquelles se trouve le
camarade Youdine ?
II est comprehensible que le Gouvernement sovie-
tique ne pouvait admettre une telle situation, et
qu'il a ete oblige de rappeler ses specialistes civils
de Yougoslavie.
3. Vele bit et les autres espions dans l'appareil du
Ministere des Affaires etrangeres de Yougoslavie. ?
La declaration des camarades Tito et Kardelj est
inexacte lorsqu'ils affirment que les camarades Kar-
delj et Djilas, lors de leur entrevue avec le camarade
Molotov, se seraient limites, dans leurs soupcons con-
cemant Velebit, a. la seule remarque que ? chez
Wait tout n'etait pas clair ?. En realite, dans la
conversation de ces camarades avec le camarade
Molotov, il a ete cit que l'on soupconnait Velebit
d'?e un espion anglais. II est tres &range que les
camarades Tito et Kardelj identifient reloignement
de Velebit de l'appareil du Ministere des Affaires
etrangeres a sa perte. Pourquoi Velebit ne peut-il
etre ecarte de l'appareil du Ministere des Affaires
etrangeres sans etre perdu ? Do meme est &range
la declaration des camarades Tito et Kardelj sur les
raisons pour lesquelles on garde Velebit au poste de
premier adjoint du Ministre des Affaires etrangeres :
il resulte que Velebit n'a pas ete eloigne de son poste
de premier adjoint du Ministre des Affaires etran-
geres parce qu'il est en observation. Ne serait-il pas
plus juste de &placer Velebit du poste en question
precisement parce qu'il est en observation? D'oi.
vient une telle sensibilite a. regard d'un espion anglais,
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qui est en outre irrernediablement hostile a l'Union
sovietique.
Mais Velebit n'est pas le seul espion dans l'appareil
du Ministere des Affaires etrangeres. Les represen-
tants sovietiques oat plusieurs lois pule aux diri-
geants yougoslaves du ministre yougoslave a Londres
Leontitch comme d'un espion angiais. La raison
n'est pas claire pourquoi cet espion anglais notoire
est reste jusqu'a present dans l'appareil du Ministere
des Affaires etrangeres de Yougoslavie.
Le Gouvemement sovietique sait qua, sans comp-
ter Leontitch, ii y a encore trois collaborateurs de
rambassade yougoslave a Londres, dont les noms ne
sont pas encore connus, qui sont au service de l'es-
pionnage anglais. Le Gouvemement sovietique prend
toute la responsabilite de cette declaration.
Ii est egalement incomprehensible que le ministre
des U.S.A. a Belgrade se conduise en maitre dans
ce pays et que ses ? informateurs ?, dont le nombre
s'accroit, s'y promenent en liberte.
11 est aussi incomprehensible qu'on installe si faci-
lement et si confortablement les amis et les parents
du bourreau des peuples yougoslaves Neditch dans
l'appareil de l'Etat et du Parti yougoslaves.
Ii est clair que le Gouvemement sovietique ---
pour autant que le Gouvemement yougoslave s'ente-
terait a ne pas manifester le desk d'epurer l'appareil
de son Ministere des Affaires etra.ngeres de ces espions
? se verra dans l'obligation de s'abstenir d'une con-
respondance ouverte avec le Gouvernement yougo-
slave par l'intermediaire du Ministere des Affaires
etrangeres yougoslave.
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4. L'arnbassadeur sovidtique a Belgrade et l'Etat
sovidtique. ? Dans tine lettre du 13 avril 1948, les
camarades Tito et Kardelj ecrivent : (c Nous estimons
(l'ambassadeur sovietique) n'a pas le droit, en
tant qu'ambassadeur, de demander a qui que cc soit
des rapports sur le travail de notre parti. Ce n'est
pas son affaire.
Nous estimons que cette declaration des camarades
Tito et Kardelj est fondamentalement erronee et anti-
sovietique. On voit qu'ils identifient l'ambassadeur
sovietique, communiste responsable, representant en
Yougoslavie le Gouvernement communiste de l'U.R.
S.S., a un simple ministre bourgeois, a un simple
fonctionnaire d'un Etat bourgeois dont la ache est
de saper les fondernents de l'Etat yougoslave. Il est
difficile de coinprendre comment les camarades Tito
et Kardelj ont Pu en arriver a de telles absurdites.
Comprennent-ils qu'une telle attitude a l'egard de
l'ambassadeur sovietique signifie la negation des rap-
ports amicaux entre l'U.R.S.S. et la Yougoslavie
Comprennent-ils que l'ambassadeur sovietique, corn-
muniste responsable, representant d'un Etat ami qui a
libere la Yougoslavie de l'occupation allemande, a
non seulement le droit, mais le devoir de s'entretenir
de temps a autre avec les communistes de Yougo-
slavie sur toutes les questions qui peuvent les int&
resser'? Comment peut-on mettre en doute ces choses
simples et elementaires, en supposant, bien entendu,
qu'on reste sur les positions de relations amicales avec
l'Union sovietique ?
II faut dire, pour informer les camarades Tito et
Kardelj, que nous autres, contrairement a l'habitude
yougoslave, nous no considerons pas l'ambassadeur
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yougoslave Moscou comme un simple fonctionnaire,
nous ne l'identifions pas a un ministre bourgeois et
nous ne lui refusons pas le ? droit de demander a
qui que cc soit des rapports sur les travaux de
notre Parti ?. En devenant ambassadeur, ii n'a pas
cesse d'?e communiste. Et nous nous comportons
envers mi comme envers un camarade, un travailleur
communiste. Parmi les personnes sovietiques, ii pos-
sede des connaissances, des amis. ct Recueille ))-t-il
des informations sur l'activite de notre Parti ? Cela
est probable, Qu'il en ? recueille ? done. Nous n'avons
pas de raison de cacher a nos camarades nos defauts
dans le travail. Nous les decouvrons nous-memes aiin
de les liquider.
Nous pensons qu'une telle attitude des camarades
yougoslaves a regard de l'ambassadeur sovietique ne
pout etre consider& comme fortuite. Elle ressort de
la politique generale du Gouvernement yougoslave qui
fait que, souvent, les dirigeants yougoslaves ne voient
pas de difference entre la politique exterieure de
l'U.R.S.S. et celle des Anglo-Americains, identiftent
la politique exterieure sovietique a celle des Anglais
et des Americains et estiment que la Yougoslavie doit
avoir envers l'Union sovietique la merne politique
qu'envers les Etats imperialistes, la Grande-Bretagne
et les U.S.A.
A cc point de vue, le discours du camarade Tito a
Ljubljana, fin mai 1945, est tres caracteristique :
? On a dit que cette guerre est 111Ie guerre juste,
et nous l'avons consider& comme telle. Mais nous
demandons aussi une juste conclusion, nous deman-
dons que chacurt soit maitre chez soi ; nous ne you-
Ions pas payer les comptes des autres, nous ne you-
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Ions pas etre une monnaie d'appoint, nous ne voulons
pas qu'on nous mole a. je ne sais quelle politique de
spheres d'interets. ?
Cela fut dit 5. propos de la question de Trieste.
On sait qu'apres une serie de concessions territo-
riales en faveur de la Yougoslavie, que l'Union sovie-
tique avait arrachees aux Anglo-Americains, ces der-
niers, de concert avec les Francais, repousserent la
proposition de l'U.R.S.S. de donner Trieste a la
Yougoslavie et occuperent Trieste avec leurs troupes
qui se trouvaient en Italie. Et, comme tous les autres
moyens pour donner Trieste b. la Yougoslavie &gent
epuises, ii ne restait plus a l'Union sovietique que
d'entrer en guerre avec 'les Anglo-Americains
cause de Trieste et de le prendre de force. Les cama-
rades yougoslaves devaient savoir qu'apres une
guerre aussi difficile, l'U.R.S.S. ne pouvait s'enga-
ger dans un nouveau conflit. Malgre tout, cette
affaire a provoque le mecontentement des camarades
yougoslaves, mecontentement qui s'est manifeste dans
le discours du cam arade Tito. La declaration du ca-
marade Tito a Ljubljana, a savoir que la Yougo-
slavie ? ne veut pas payer les comptes des autres ? et
? ne veut pas etre une monnaie d'appoint ? ne veut
pas qu'on la ? mele a une politique de spheres d'in-
terets ?, etait dirigee non seulement contre les Etats
imperialistes, mais aussi contre l'U.R.S.S. Par con-
sequent, l'attitude du camarade Tito envers l'U.R.S.S.
dans le cas cite ne se differenciait en rien de son
attitude envers les Etats imperialistes, puisqu'il n'ad-
mettait point de difference entre l'U.R.S.S. et les
Etats imperialistes.
Dans cette position antisovietique du camarade
Tito, qui n'a pas rencontre de resistance au Bureau
? 85?.
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politique du C.C. du P.C.Y., nous voyons la base
de la propagande calomnieuse des dirigeants du P.C.
Y. (men& dans le cercle etroit des cadres du parti
yougoslave) stir la ? degenerescence ? de l'U.R.S.S.
en un Etat imperialiste qui aspire a ? se rendre mai-
tre economiquement de la Yougoslavie ?, stir la
? clegenerescence? du P.C. (b.), qui s'efforce ? de se
rendre maitre des autres partis au moyen du Bureau
d'Information ?, sur ? le socialisme en U.R.S.S. qui
a cesse d'?e revolutionnaire ?.
Le Gouvemement sovietique a et& en son temps,
oblige d'attirer l'attention du Gouvemement yougo-
slave stir l'impossibilite d'admettre une telle declara-
tion du camarade Tito, et les explications des cama-
rades Tito et Kardelj qui suivirent n'ayant pas ete
satisfaisantes, l'ambassadeur sovietique a Belgrade, le
camarade Sadtchikov recut du Gouvemement sovie-
tique la directive de faire la declaration suivante au
Gouvernement yougoslave, ce qu'il fit le 5 juin 1945 :
? Nous considerons le discours du camarade Tito
comme un acte d'hostilite envers l'Union sovietique,
et les explications du camarade Kardelj comme non
satisfaisantes. C'eSt ainsi que nos lecteurs interpre-
tent le discours du camarade Tito et il est impossible
de l'interpreter d'une autre maniere. Dites au cama-
rade Tito que s'il commet encore une fois un acte
semblable contre l'Union sovietique, nous serious dans
l'obligation de lui rePondre par une critique dans
ta presse et de le desavouer. ?
Et c'est justement de cette position antisovietique
du camarade Tito que resulte l'attitude des dirigeants
yougoslaves a regard de l'envoye sovietique en You-
goslavie, qu'ils identifient avec les envoy& des Etats
bourgeois.
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De toute evidence, les dirigeants yougoslaves pen-
sent rester sur ces positions antisovietiques. Mais les
camarades yougoslaves doivent comprendre que res-
ter sur de telles positions signifie prendre le chemin
de la negation des rapports amicaux avec l'Union
sovietique, le chemin de la trahison du front soda-
liste unique de l'Union sovietique et des Republiques
populaires-democratiques. Xis doivent egalement tenir
compte du fait qu'en restant sur de telles positions,
ils se privent du droit de demander l'aide materielle
et autre a. l'Union sovietique, car l'Union sovie-
tique ne peut aider que les amis.
A titre d'information pour les camarades Tito et
Kardelj, nous devons souligner que nous n'avons ren-
contre une telle attitude antisovietique contre l'ambas-
sadeur sovietique et l'Etat sovietique qu'en Yougo-
slavie, et que dans les autres Etats de democratic
populaire, les rapports ont ete et restent amicaux
et sans reproche.
D est interessant de rappeler que le camarade
Kardelj, qui se solidarise maintenant en tout avec le
camarade Tito, jugeait tout autrement ii y a trois
ans, la declaration du camarade Tito a Ljubljana.
Voici ce que nous communiquait alors l'ambassadeur
sovietique en Yougoslavie, le camarade Satdtchikov,
d'une conversation qu'il avait eue avec le cama-
rade Kardelj le 5 juin 1945:
? Aujourd'hui, le 5 juin, j'ai communiqu?. Kar-
delj ce que vous m'avez enjoint (Tito n'est pas encore
rentre). Le communiqu?ui a fait une penible
impression. Ayant refiechi, ii declara qu'il conside-
rait cette appreciation du discours du camarade Tito
comme juste. II est egalement d'accord que l'Union
? 87 ?
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sovietique ne pourrait souffrir a l'avenir des decla-
rations semblables. Certes, dans une ?que si dure
pour la Yougoslavie, a dit Kardelj, une critique pu-
blique des declarations de Tito aurait pour eux de
lourdes consequences, c'est pourquoi us prendront
soin d'eviter de faire des declarations semblables
l'avenir. Mais l'Union sovietique sera en droit d'en-
treprendre tine critique publique si cela se renouvelle.
Une pareille critique leur serait utile. Kardelj m'a
prie de vous transmettre ses remerciements ? pour
cette critique opportune. Eile les aidera, selon la
declaration de Kardelj, a ameliorer leur travail. La
critique des erreurs politiques qui se sont glissees par
inadvertance dans la declaration gouvemementale de
mars, a Ate d'un grand profit. Kardelj est convaincu
que cette nouvelle critique les aidera a ameliorer la
direction politique.
? Essayant (fres prudemment) d'analyser les causes
des erreurs, Kardelj a dit que Tito a, bien entendu,
de grands merites en ce qui conceme la liquidation
du fractionnisme dans le pa.rti communiste et l'orga-
nisation de la lutte de liberation nationale, mais qu'il
est quelquefois enclin a considerer la Yougoslavie
comme quelque chose qui se suffit a soi-meme, en
dehors du developpement general de la revolution
proletarienne et du socialisme. Deuxiemement,
la situation dans le parti est devenue telle que
le C. C., en tant que centre politique organise,
n'existe pas en realite. Nous nous retmissons par
hasard, a dit Kardelj, et nous prenons des
decisions par hasard. En fait, chacun de nous est
livre a lui-meme. Le style du travail est mauvais, et
it n'y a pas de travail collectif. Nous voudrions, a
poursuivi Kardelj, que l'Union sovietique nous con-
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sidere comme des representants d'une des futures
republiques sovietiques, et non comme des represen-
tants d'un autre Etat, capables de resoudre indepen-
damment les problemes, qu'elle considere le parti
communiste yougoslave comme une partie du Parti
communiste (Bolchevik), c'est-h-dire que nos rap-
ports siorientent sur la perspective que la Yougo-
slavie deviendra dans l'avenir partie integrante ?de
l'U.R.S.S. C'est pourquoi ils voudraient que nous les
critiquions directement et ouvertement, que nous les
conseillions, orientant la politique interieure et exte-
rieure de la Yougoslavie la oa ii faut.
? j'ai repondu a Kardelj qu'il faut considerer la
realite, c'est-a-dire le fait que la Yougoslavie est un
Etat independant, et le Parti communiste yougoslave
un parti independant. Vous devez et vous pouvez,
ai-je dit, poser et resoudre les problemes indepen-
damment, et nous ne vous refuserons jamais nos
conseils, Si vous nous en demandez. Nous avons des
obligations contractuelIes et, cc qui plus est, morales
envers la Yougoslavie, et nous ne vous avons
refuse ni nos conseils ni notre aide chaque fois que
vous nous les avez demandes. Chaque fois que j'ai
transmis Moscou une demande du Marechal, j'ai
rep une reponse rapide. Mais ces conseils ne sont
possibles et profitables que s'ils sont sollicites a temps,
avant que la decision soit prise ou la declaration
faite.
Nous laissons de cote les reflexions primitives, et
erronees du camarade Kardelj sur la Yougoslavie
en tant que future partie integrante de l'U.R.S.S.
et sur le parti communiste yougoslave en tant que
partie du P.C. (b.). Mais nous voulons attirer l'atten-
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lion sur les remarques critiques du camarade Kardelj
concernant la declaration antisovietique du camarade
Tito a Ljublajana et sur le mauvais ?t de choses
?
dans le C.C. du P.C.Y.
5. La declaration astisovidtique du camarade Dji-
las, le service de renseignements et les pourparlers
commerciaux. ? Dans notre lettre du 27 mars, nous
avons pule de la declaration antisovietique du cama-
rade Djilas faite dans une reunion du C.C. du P.C.Y.,
affirmant que les officiers sovietiques etaient, au
point de vue moral, inferieurs aux officiers de l'Ar-
mee anglaise. Cette declaration du camarade Djilas
fut faite a propos de certains officiers de l'Armee
sovietique qui avaient commis en Yougoslavie des
delfts de caractere immoral. Nous avons qualifie cette
declaration du camarade Djilas d'antisovietique pane
que le soi-disant marxiste Djilas, a cause du compor-
tement de deux ou trois officiers, a voulu ignorer la
difference fondamentale entre l'Armee sovietique so-
cialiste qui a libere les peuples d'Europe, et l'Arrnee
bourgeoise anglaise dont la tiche est d'opprimer et
non de liberer les peuples.
Dans leur lettre du 13 avril 1948, les camarades
Tito et Kardelj declarent que Djilas n'a jamais fait
une pareille declaration sous pareille forme ?, que
4( Tito avait explique cela par emit et oralement d?
en 1945 ?, que ? cette explication avait alors ete
acceptee par le camarade Staline aussi bien que par
les autres membres du Bureau politique du P.C. (b) ?.
Nous estimons necessaire de remarquer que cette
declaration des carnarades Tito et Kardelj ne corres-
pond pas a la realite.
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Voici comment a teagi alors le camarade Staline,
dans son telegramme au camarade Tito, a la decla-
ration du camarade Djilas :
44 Je comprends les difficult& de votre situation
apres la liberation de Belgrade. Vous devez savoir
que le Gouvernement sovietique, sans egard aux
'pertes et sacrifices enormes, fait tout son possible
et meme l'impossible pour vous aider. Mais je suis
xtupefait de voir qu'on generalise chez vous et
qu'on etend a toute l'Armee rouge des inci-
dents et des fautes commises par quelques offi-
ciers et soldats. On ne petit pas ainsi outrager tine
armee qui vous aide a chasser les Allemands et qui
verse son sang dans les batailles contre les envahis-
sears allemands. Ii n'est pas difficile de comprendre
qu'il n'y a pas de famille sans avorton, mais ii serait
Orange d'insulter toute la famine a cause d'un seul.
Si les soldats de l'Armee rouge apprenaient que le
camarade Djilas et ceux qui ne l'ont pas contredit
considerent que les officiers anglais sont moralement
superieurs aux officiers sovietiques, ils gemiraient
d'une offense si peu merit& ?.
Nous voyons darts la declaration antisovietique du
camarade Djilas, qui n'a pas ete contreclite par les
autres membres du Bureau politique du C.C. du
P.C.Y. la base de cette propagande calomnieuse des
dirigeants du P.C.Y. contre l'Annee sovietique et sea
representants en Yougoslavie, propagande qui fut la
cause du rappel de nos conseillers militaires.
Comment fut terrain& cette affaire avec le camara-
de Djilas ? Elle fut terminee de la facon suivante :
le camarade Djilas est venu ?scou avec Ia dele-
gation yougoslave, ii s'est excuse aupres du cama-
.-... 91 ..-
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rade Staline et l'a prie que soit oubliee cette penible
faute qu'il avait commise A la reunion du C.C. du
P.C.Y.
Comtne on le voit, l'affaire n'est pas du tout Celle
que la presentent les camarades Tito et Kardelj dans
leur lettre.
Malheureusemeat, ii s'est avere que la faute du
camarade Djilas n'etait pas fortuite.
Les camarades Tito et Kardelj accusent les hommes
sovietiques de recniter des citoyens yougoslaves pour
leur service de renseignements. us ecrivent :
? Nous estimons injuste que des organes du ser-
vice de renseignements sovietique recrutent chez nous,
dans un pays qui maxche vers le socialisme, nos
citoyens pour leur service de renseignements, ce que
nous ne pouvons considerer autrement que comme
&ant dinge contre les interets de notre pays. Cela
se fait malgre les protestations de nos homrnes dirt-
geants et de nos organes de la SI:trete d'Etat qui ont
fait savoir que nous ne pouvions pas le tolerer. On
recrute nos officiers, on recrute divers dirigeants, on
recrute ceux qui sont mal disposes vis-?is de la
nouvelle Yougosla.vie. ?
Nous declarons que cette affirmation des camara-
des Tito et Kardelj, qui est remplie d'attaques hos-
tiles contre les representants sovietiques en Yougosla-
vie ne correspond pas du tout a la realite.
- 92 -
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11 serait bizarre d'exiger que les personnes 'sovieti-
ques qui travaillent en Yougoslavie se remplissent
la bouche d'eau et ne parlent ni ne s'entretiennent
avec personne. Les representants sovietiques sont des
hommes politiquement eduques, et non pas des exe-
cutants embauches pour un travail pay& sans
droit s'interesser a cc qui se fait en Yougoslavie.
11 est naturel gulls engagent des conversations avec
les citoyens yougoslaves, qu'ils questionnent, qu'ils
desirent avoir des explications et autres choses sem-
blables. 11 faut etre sovietophobe incorrigible pour
qualifier ces conversations d'essai de recrutement de
gens pour le service de renseignements, et qui plus
est, de gens ? mal disposes ? envers la nouvelle
Yougoslavie. II n'y a que des personnes antisovieti-
ques pour penser que les dirigeants de l'Union sovie-
tique se soucient moms de l'integrite et de l'inviola-
bilite de la nouvelle Yougoslavie que ne le fait le
Bureau politique du C.C. du P.C.Y.
B est caracteristique que nous no rencontrons de
telles accusations absurdes contre les personnes sovie-
tiques qu'en Yougoslavie.
11 nous semble que ces odieuses accusations contre
les personnes sovietiques sont inventees pour justifier
l'activite des organes de la Si:trete d'Etat de Yougo-
slavie qui exercent une surveillance sur les personnes
sovietiques en Yougoslavie.
Il faut rappeler que les camarades yougoslaves
qui viennent a Moscou circulent habituellement par-
faitement libres dans les villes de l'U.R.S.S., rencon-
trent nos gens et s'entretiennent avec eux. II n'est
pas arrive que le gouvemement de l'U.R.S.S. les
alt limites d'une maniere quelconque. A l'occasion
? 93 ?
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de son dernier voyage en U.R.S.S., le camarade
Djilas, apres avoir sejoume a Moscou,s'est rendu pour
quelques jours a Leningrad pour s'entretenir avec des
camarades sovietiques. Selon la formule yougoslave,
les renseignements sur l'activite du parti et de l'Etat
ne peuvent etre obtenus qu'aupres des organes diri-
geants du C.C. du Parti ou du Gouvemement. Cepen-
dant, le camarade Djilas n'a pas pris ses renseigne-
ments chez les memes organes de l'U.R.S.S., mais
bien aupres des organes locaux des organisations de
Leningrad. Qu'a fait le camarade Djilas quel-
les donnees a-t-il rassemblees ? Nous n'avons pas
estime necessaire de nous occuper de cette question.
Nous pensons qu'il n'a pas pris de renseignements
l'intention des services de renseignement angio-
americains ou francais, mais pour les dirigeants you-
goslaves. Et si cela est exact, nous ne voyons l?ien de
condamnable, puisque les camarades yougoslaves peu-
vent trouver dans ces renseignements des choses ins-
tructives. Mais le camarade Djilas ne peut pas dire
ait ete limite d'aucune facon.
La question se pose de savoir pourquoi les com-
munistes sovietiques en Yougoslavie doivent avoir
moms de droits que les Yougoslaves en U.R.S.S. ?
***
Dans leur lettre du 13 avril, les camarades Tito
et Kardelj reviennent a la question des rapports
commerciaux entre l'U. R. S. S. et la Yougoslavie,
affirmant que le camarade Krutikov aurait soi-disant
refuse de poursuivre les pourparlers commerciaux
? 94 ?
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avec les representants yougoslaves. Plusieurs fois dejk
nous avons explique aux camarades yougoslaves que
le camarade Krutikov nie avoir fait la declaration
qu'on lui attribue. Nous avons egalement explique que
le Gouvernement sovietique n'a pas demon& l'inter-
ruption des pourparlers commerciaux ni des operations
commerciales avec la Yougoslavie. C'est pourquoi
nous considerons cette question comme liquid& et
nous n'avons pas l'intention d'y revenir.
6. De la ligne politique erronee du Bureau poll-
fique du C.C. du P.C.Y. dans la question de la
lutte de classe en Y ougoslavie. ? Dans notre lettre,
nous -avons ecrit que dans le parti communiste you-
gosiave on ne sent pas l'esprit d'une politique de
lutte de classes, que dans les campagnes ainsi que
dans les villes les elements capitalistes croissent et
que la direction du parti ne prend aucune mesure
pour limiter les elements capitalistes.
Les camarades Tito et KardeIj nient tout cela,
mais en paroles seulement, et its considerent nos
affirmations, qui ont un caractere de principe, corn-
me une offense 5. l'adresse du parti communiste you-
goslave, tout en evitant une reponse substantielle.
Leurs preuves Sc reduisent aux declarations sur la
solidite des fondernents et la constance des reformes
sociales accomplies en Yougoslavie. Mais cela est
parfaitement insuffisant. Le fait qu'ils nient le ren-
forcement des elements capitalistes, et, partant, l' ag-
gravation de la lutte des classes dans les campagnes
dans les conditions de la Yougoslavie actuelle, resulte
de l'attitude opportuniste, scion Iaquelle la lutte de
classes, dans la periode de transition du capitalisme
au socialisme, ne s'aggrave pas ? comme nous l'ap-
- 95 ?
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prend la marxisme-leninisrne, mais, soi-disant, s'etiole
ainsi que l'ont affirrae les opportunistes du type
Bukharine, qui prechaient la theorie pourrie de l'in-
tegration pacifique des elements capitalistes dans le
socialisme.
Personne ne peut nier la profondeur et la solidite
des transformations sociales survenues en U.R.S.S.
comme resultats de la Revolution socialiste d'octobre.
Cependant, le P.C. (b) n'en a jamais deduit des
conclusions sur l'affaiblissement de la lutte de classes
dans notre pays, ou sur l'inexistance du danger d'un
renforcement des elements capitalistes. En 1920-21,
'Arline a souligne que ? tant que nous vivons dans
tin pays de petite-paysannerie, le capitalisme possede
en Russie une base economique plus sore que le
communisme ? puisque ? la petite production engen-
dre le capitalisme et la bourgeoisie, incessamment,
chaque jour, a chaque heure, dans des proportions
massives ?. On sait qu'au cours des quinze annees
qui ont suivi la Revolution d'Octobre, d'abord
la question des mesures de limitation des ele-
ments capitalistes dans les campagnes, pus de la
liquidation des Koulaks en tant que derniere classe
capitaliste, n'a pas quitte d'ordre du jour de notre
parti. La sous-estimation de l'experience du P.C. (b.),
quand il s'agit d'assurer les conditions de base pour
redification du socialisme en Yougoslavie, est lourde
de gros dangers politiques et inadmissible pour des
marxistes, car le socialisme ne petit s'edifier seule-
ment dans les villes, seulement dans l'industrie, mais
ii faut redifier dans les ca.mpagnes, dans l'economie
ru rale .
Ce n'est pas par hasard que les dirigeants du Parti
communiste yougoslave evitent la question de
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lutte de classes et de la limitation des elements
capitalistes dans les campagnes. Ce qui plus est, dans
les declarations des dirigeants yougoslaves on garde
presque toujours le silence sur la question des diffe-
rences de classes dans les campagnes, la paysannerie
est traitee comme un tout unique, et on ne mobilise
pas le parti pour surmonter les difficult& qui pro-
viennent de l'accroissement des elements exploiteurs
dans les campagnes. Cependant, la situation politi-
que dans les campagnes yougoslaves ne donne aucun
motif de satisfaction ni de bonne humeur. Dans les
conditions existant en Yougoslavie, oa la nationali-
sation de la terre n'est pas effectuee, ot subsiste la
propriete privee de la terre, la liberte de vente et
? d'achat de celle-ci, o1 existe le travail salarie, etc.,
on ne peut eduquer le parti dans un esprit de mecon-
naissance de la lutte de classes et d'apaisement des
antagonismes de classes, sans se trouver desarme, de
ce fait meme, en face des difficult& fondamentales
de l' edification du socialisme. Cela signifie qu'on en-
dort le parti communiste yougoslave avec la theorie
opportuniste pourrie de l'integration pacifique des
elements capitalistes dans le socialisme, theorie em-
pruntee a Bernstein, Folmar, Bukharine.
Ce n'est pas non plus par hasard que certains
dirigeants en vue du parti communiste yougoslave
devient de la voie marxiste-leniniste en ce qui con-
cerne la question du role dirigeant de in dasse ou-
vriere. Tandis que le marxisme-leninisme affirme le
role dirigeant de la classe ouvriere dans la liquidation
du capitalisme et dans redification de la societe
socialiste, les dirigeants du parti communiste yougo-
slave developpent des vues absolument differentes.
11 suffit de citer la declaration suivante du camarade
? 97 ?
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Tito a Zagreb, en novembre 1946 (? Borba ? du 2
novembre 1946) :
? Nous ne disons pas aux paysans qu'ils sont le
plus fort pilier de notre Etat pour gagner eventuelle-
ment leurs suffrages, mais bien parce qu'ils le sont
en realite. ?
Cette position est en pleine contradiction avec le
marxisme-leninisme. Le marxisme-leninisme considere
qu'en Europe, et par consequent aussi dans les Etats
de democratie populaire, la classe progressiste et
revolutionnaire, c'est la classe ouvriere et non
la paysannerie. En ce qui concerne la paysanne-
rie, sa majorite, c'est-a-dire la paysannerie pauvro
et moyenne, peut devenir, ou est d? l'allke de la
classe ouvriere, mais le role dirigeant dans cette
alliance appartient a la classe ouvriere. Or, la po-
sition prise par le camarade Tito, non seule-
ment the le role dirigeant de la classe ouvriere, mais
encore proclame toute la paysannerie ? done les
koulaks compris ? comme la base la plus solide de
la nouvelle Yougoslavie. Par consequent, cette atti-
tude exprime des conceptions qui sont a leur place
chez les politiciens petits-bourgeois, mais pas chez
les marxistes-leninistes.
7. De In fausse politique du Bureau politique du
C.C. du P.C.Y. dans la question des rapports entre
le parti et le Front populaire. ? Nous avons ecrit
dans notre derniere lettre qu'en Yougoslavie on con-
sidere comrne puissance dirigeante fondamentale non
pas le parti communiste mais le Front populaire, que
les dirigeants yougoslaves amoindrissent le role du
parti, dissolvent en fait le parti dans le Front popu-
- 98 ?
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laire sans-parti, faisant ainsi la merne erreur de prin-
cipe que les mencheviks en Russie ii y a 40 ans.
Les camarades Tito et Kardelj nient cela, affir-
mant que toutes les decisions du Front populaire soul
des decisions du parti, mais disant qu'ils ne trou-
vaient pas necessaire de souligner comment telle ou
telle decision a ete prise telle ou telle conference
du parti.
Mais l'erreur des camarades yougoslaves consiste
justement en ce qu'ils ont peur de montrer ouverte-
ment le parti et ses decisions devant le peuple entier,
pour que celui-ci sache que le parti est la force diri-
geante, que le parti mene le Front populaire et non
inversement.
D'apres la theorie marxiste-leniniste, le parti corn-
muniste est la plus haute forme d'organisation du
peuple travailleur, au-dessus de toutes les autres
organisations, au-dessus des Soviets en U.R.S.S.,
au-dessus du Front populaire en Yougoslavie. Le
parti est au-dessus de toutes ces organisations de
travailleurs non seulement parce qu'il rassemble dans
ses rangs tous les meilleurs elements parmi les tra-
vailleurs, mais aussi parce qu'il a son propre pro-
gramme, sa propre politique, sur la base desquels il
dirige toutes les autres organisations de travailleurs.
Cependant, le Bureau politique du C.C. du P.C.Y.
craint de parler de cela a la classe ouvriere et a tout
le peuple yougoslave ouvertement et directement,
voix haute. Le Bureau politique du C.C. du P.C.Y.
pense que s'il ne souligne pas cc moment, alors les
autres partis n'auront pas de motif de montrer leurs
forces et leur lutte. Evidemment les camarades Tito
et Kardelj pensent que par cette ruse a bon march&
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us reussiront a eliminer une loi du developpement
bistorique, a tromper la classe, a tromper l'histoire.
Mais cela est une illusion et une duperie de soi-meme.
S'il existe des classes antagonistes, la lutte entre elks
cdstera aussi, et si la lutte existe, elle se refletera
clans ractivite des divers groupes et partis, legalement
ou illegalement.
'Arline a dit que le parti est l'arme la plus impor-
tante dans les mains de la classe ouvriere. La ache
des dirigeants est de maintenir cette arme prete pour
le combat. Puisque les camarades yougoslaves cachent
drapeau du parti et evitent de parler du role diri-
geant du parti devant le peuple, ils emoussent cette
arme de la classe ouvriere, diminuent le role du
parti, desarment la classe ouvriere. II est ridicule de
penser qu'en raison d'une ruse a bon marche des
camarades yougoslaves, l'ennemi renoncera a la lutte.
C'est justement pour cela qu'il faut tenir le parti pret
pour la lutte contre l'ennemi et non rendorrnir, non
cacher son etendard, non le bercer de l'espoir que
l'ennemi, si on ne lui en donne pas sujet, cessera la
lutte, cessera d'organiser ses forces sous une forme
legale ou illegale.
Nous considerons que l'amoindrissement du role du
parti communiste en Yougoslavie est pousse tres loin.
II s'agit la des rapports incorrects quant aux prin-
cipes entre le parti communiste et le Front popu-
laire en Yougoslavie. Ii ne taut pas perdre de vue
que le Front populaire en Yougoslavie est compose
d'elements extremement divers au point de vue de
classe, de koulaks, de commercants, de petits fabri-
cants, d'intellectuels bourgeois, ainsi que de groupes
politiques de diverses couleurs, y compris certains
partis bourgeois. Le fait que, dans 1' arene politique
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en Yougoslavie on ne volt que le Front populaire
et que le parti et ses organisations n'agissent pas
ou.vertement en leur propre nom devant le peuple,
non seulement diminue le role du parti dans la vie
politique du pays, mais aussi sape le parti en tan(
que force politique independante, qui doit gagner la
confiance, toujours croissante du peuple, et etendre
son influence sur les masses de travailleurs toujours
plus larges au moyen d'une action politique publique,
d'une propagande publique de ses conceptions et de
son programme. Les camarades Tito et Kardelj ou-
blient que le parti grandit et ne peut grandir que
dans la lutte ouverte contre les ennemis, que la ruse
a bon marche et les machinations du Bureau politique
du C.C. du P.C.Y. ne peuvent remplacer cette lutte
comme ecole d'education des cadres du parti. L'en-
tetement a ne pas reconnoitre l'erreur qu'on a fait
en declarant que le Parti communiste de Yougosla-
vie n'a pas d'autre programme que celui du Front
populaire, montre que les dirigeants yougoslaves se
sent eloignes des conceptions marxistes-leninistes sur
le parti. Nous voyons en cela une menace de &ye-
loppement des tendances liquidatrices en ce qui con-
cane le parti communiste en Yougoslavie, ce qui
represente me menace pour l'existence meme du
parti et, en definitive, cache en soi un danger de deg&
nerescence de la Republique populaire yougoslave
Les camarades Tito et Kardelj affirment que les
erreurs des mencheviks concernant la dissolution du
parti mandste dans une organisation de masse sans-
parti, eurent lieu il y a 40 ans et que pour cette
raison il ne peut y avoir aucun rapport entre ces
erreurs et les fautes actuelles du Bureau politique
du C.C. du P.C.Y. Les camarades Tito et Kardelj
10.1
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commettent une profonde erreur. L'analogie politique
et theorique entre ces deux cas ne fait pas de doute,
car, de meme que les mencheviks en 1907, les cama-
rades Tito et Kardelj, 40 arts plus tard, degradent
le parti marxiste, nient le role du parti en tant que
forme supreme d'organisation, au-dessus de thutes
les autres organisations de masse des travailleurs,
comme les mencheviks us dissolvent le parti mandste
dans une organisation de masse sans-parti. La seule
difference c'est que les mencheviks ont commis ces
fautes en 1906-1907 et que, &ant donne que le parti
marxiste en Russie les avait condamnees a son congres
de Londres, us ne les remirent plus a l'ordre du
jour, tandis que le Bureau politique du C.C. du
P.C.Y., en depit de cette lecon evidente, retire de
leur tombe apres 40 ans, les erreurs mencheviques
et les public comme sa propre theorie sur le para.
Cette circonstance ne diminue pas, au contraire,
aggrave les erreurs des camarades yougoslaves.
8. De la situation inquietante dans le Parti corn-
muniste yougoslave. ? Nous avons dit dans notre
premiere lettre que le parti communiste de Yougo-
slavie continue a rester dans une position semi-legale,
bien qu'il ait pris le pouvoir ii y a trois ans et demi,
qu'il n'y a pas dans le parti de democratic interieure,
pas d'elections, pas de critique ni d'auto-critique, que
dans sa majorite le C.C. du P.C.Y. est compose de
camarades cooptes et non elus.
Les camarades Tito et Kardelj nient tout cela,
rnais en paroles seulement.
IN ecrivent que dans le C.C. du P.C.Y. la majo-
rite des membres ne sont pas des membres cooptes ?,
que ? le C.C. du P.C.Y., de 31 membres et ro can-
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didats, fut elu h la cinquieme conference tenue en
decembre 1940 en pleine clandestinite... et qui, selon
la decision du Komintern, avait tous les droits d'un
congres ?, que ? de ce nombre ro membres du C.C.
et 6 candidats ont ete tues h la guerre ?, qu'en outre
2 membres ont ete exclus du C.C., que ?ii y a aujour-
d'hui i membres du C.C. du P.C.Y. elus a la confe-
rence et 7 membres cooptes ?, de sorte qu'a present
? le C.C. du P.C.Y. se compose de 26 membres ?.
Cela n'est pas tout h fait exact. Comme on le voit
dans les archives du Komintern, a la cinquieme con-
ference tenue en octobre et non en decembre 1940,
ont ete elus, non pas 31 membres et ro candidats
du C.C. mais 22 membres da C.C. et 16 candidats.
Void ce que communique h ce sujet le camarade
Walter (Tito en personne) fin octobre 1940, de Bel-
grade.
? Au camarade Dimitrov. Du 19 au 23 octobre s'est
tenue la cinquieme conference du P.C.Y. Ica dele-
gues elus y ont participe, venant de toutes les regions
du pays. Un C.C. a ete elu, comprenant 22 person-
nes dont 2 femmes, et 16 candidats. Une unite com-
plete s'est manifestee. ? Walter. ?
Si sur 22 membres du C.C. 10 ont ete tues, sont
donc restes 12 membres elus, et si sur 12 membres,
2 ont encore ete exclus, sont donc restes 10 membres
elus du C.C. Les camarades Tito et Kardelj disent
qu'il existe actuellement 26 membres du C.C., par
consequent, si l'on en retire les re) membres elus,
dans la composition du C.C. actuel ii reste 16 mem-
bres cooptes.
11 ressort donc que la majorite du C.C. actuel du
P.C.Y. est cooptee.
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Il en est ainsi non seulement des membres du Comite
central mais aussi des dirigeants locaux qui sont desi-
gn& et non elus a la base.
Nous estimons que cette maniere de former les
organes dirigeants du parti, dans les conditions oil le
parti est an pouvoir et pent utiliser une entiere lega-
lite, ne petit etre qualifiee que de situation semi-
clandestine, et le type meme de l'organisation, de
sectaire et bureaucratique.
11 est inadmissible que les reunions du parti n'aient
pas lieu ou bien aient lieu secretement. Le fait que
l'admission dans le parti soit each& aux ouvriers
dolt saper l'influence du parti dans les masses, vu
que l'entree an parti dolt jouer un grand role edu-
catif, en reliant le parti a la dasse ouvriere et a
tous les travailleurs.
Si le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. accordait
assez d'importance a, son parti, ii ne pennettrait pas
une telle situation dans le parti, et, immediatement
apres la prise du pouvoir, c'est-a-dire ii y a trois ans,
ii aurait invite le parti a convoquer un congres, a se
reorganiser sur la base d'un centralisme democra-
tique et a, commencer de travailler en tant que parti
entierement legal.
11 est parfaitement comprehensible qu'avec une
telle situation dans le parti, lorsqu'il n'y a pas d'elec-
tions des organes dirigeants, mais seulement des desi-
gnations d'en haut, II ne pent etre non plus question
de democratic inferieure dans le parti, encore moms
de critique et d'auto-critique. Nous savons que les
membres du parti ont peur de dire leur opinion, ont
peur de prononcer un mot critique sur la situation
dans le parti et qu'ils preferent se taire pour ne pas
?-". 104
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s'exposer aux represailles. On ne peut pas considerer
comme fortuit le fait que le ministre de la Silrete
d'Etat soit en meme temps secretaire administratif du
parti communiste de Yougoslavie. II est evident que
les membres du parti et les cadres sont places sous
la surveillance du ministre de la Sarete d'Etat, ce
qui est inadmissible et inacceptable. Il a suffi, par
exemple, que le camarade Juyovitch exprime a une
reunion du C.C. du P.C.Y. son desaccord avec le
projet de reponse du C.C. du P.C.Y. a la lettre da
C.C. du P.C. (b), pour etre immediatement exclu du
C.C. Comme on le voit, le Bureau politique du C.C.
du P.C.Y. considere le parti non pas comme tut
organisme independant qui a le droit de donner son
opinion, mais comme un detachement de partisans
dont les membres n'ont pas le droit de discuter, mais
sont tenus d'executer sans objection tout ce qu'or-
donne le ? chef ?. On appelle cela chez nous favo-
riser les methodes militaires dans le parti, ce qui tie
s'accorde aucunement -avec les principes de demo-
cratie interieure dans un parti mandste.
Comme on le sait, Trotsky a egalement essaye en
on temps d'introduire dans le P.C. (b) des methodes
militaires de direction, mais le parti, conduit par
Lenine, l'a condamne. Les methodes militaires furent
rejetees, et la democratie interieure instauree, en tant
que principe extremement important de l'edification
du parti.
Nous considerons que cette situation anormale dans
le parti communiste yougoslave est un danger infini-
ment serieux pour la vie et le developpement du parti..
Plus vite on mettra fin a ce regime sectaire-bureau-
cratique dans le parti, mieux cela vaudra aussi bien
pour le parti que pour la republique populaire demo-
eratique de Yougoslavie.
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9. De la vanitd des dirigeants du C.C. du P.C.Y
et de leur attitude incorrecte envers leurs erreurs. ?
On voit dans les lettres des camarades Tito et Kar-
delj gulls nient completement l'existence des erreurs,
quelles qu'elles soient dans l'activite du Bureau poli-
tique du C.C. du P.C.Y., aussi bien que l'existence
de la propagande calomnieuse men& dans le cercle
etroit des cadres du parti de Yougoslavie sur le
theme de la ? degenerescence ? de l'U.R.S.S. en un
Etat imperialiste, etc... Ds considerent qu'il ne s'agit
la que de fausses informations donnees au C.C. du
P.C. (b.) sur l'etat de choses en Yougoslavie. Bs
considerent que le C.C. du P.C. (b) a ete cC victime ?
des informations fausses et calomnieuses des camara-
des Jouyovitch et Hebrang et que s'il n'y avait pas
eu de telles informations, il n'y aurait pas non plus
de desaccord entre l'U.R.S.S. et la Yougoslavie. De
cette facon ils en arrivent a la conclusion gull ne
s'agit pas d'erreurs du C.C. du P.C.Y. ni de la
critique de ces erreurs par le C.C. du P.C. (b), mais
d'une inturrnation inexacte de la part des camarades
Jouyovitch et Hebrang qui ont ? trompe ? le Comite
central du P.C. (b) avec de telles informations. Ds
pensent que tout sera ell ordre sails punissent les
camarades Jouyovitch et Hebrang. On a trolly& donc,
ceux qui sont ? coupables de tout ?.
Nous ne pensons pas que les camarades Tito et
Kardelj croient a la veracite de cette version, mais
s'ils y tiennent malgre tout c'est parce qu'ils la
considerent comme l'issue la plus facile pour sortir
de la situation pen enviable dans laquelle est tombe
le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. En presentant
cette version menteuse qui, a premiere vue, parait
si naivement sincere, ils desirent non settlement se
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Make de la responsabilite de l'aggravation des
rapports sovieto-yougoslaves, en faisant retomber la
faute sur l'U.R.S.S., mais encore noircir le C.C. du
P.C. (b) en le pr6sentant comrne accessible a toute
information ? tendancieuse ? et ? anti-parti ?.
Nous considerons qu'une telle attitude des cama-
rades Tito et Kardelj envers le C.C. du P.C. (b) et
ses remarques critiques sur les fautes des camarades
yougoslaves, est non seulement etourdie et fausse
mais a.ussi profondement anti-parti.
Si les camarades Tito et Kardelj etaient interesses
reclaircissernent de la verite et si la verite ne les
genait pas, ils devraient reflechir serieusement aux
choses suivantes :
a) Pourquoi les informations du C.C. du P.C. (b.)
sur les conditions en Pologne, Tchecoslovaquie, Hon-
grie, Roumanie, Albanie, se sont confirmees exactes
et ne provoquent aucun malentendu avec les partis
comraunistes de ces pays, et pourquoi les informa-
tions sur les conditions en Yougoslavie se sont mon-
trees, selon l'opinion des camarades yougoslaves,
? tendancieuses ? et ? anti-parti ?, provoquant des
actes anti-sovietiques et une attitude hostile a regard
du C.C. du P.C. (b) ?
b) Pourquoi les rapports amicaux entre l'U.R.S.S.
et les democraties populaires se developpent-ils et se
renforcent-ils, tandis que les rapports sovieto-yougo-
slaws s'alterent et s'aggravent encore ?
c) Pourquoi les partis communistes dans les pays
de democratie populaires se sont-ils solidarises avec
la lettre du C.C. du P.C. (b) du 27 mars et ont con-
damne les erreurs des camarades yougoslaves, et pour-
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quoi le Bureau polifique du C.C. du P.C.Y., entete
dans ses erreurs, s'est-il trouve dans me position
isolee ?
Tout cela est-il fortuit ?
Pour decouvrir les erreurs du Bureau polifique du
C.C. du P.C.Y., ii n'est nullement necessaire de re-
courir aux informations de certains camarades, tels
que, par exemple, Jouyovitch et Hebrang. Il est
plus que suffisant pour cela de prendre connaissance
des declarations officielles des dirigeamts du P.C.Y.,
disons des camarades Tito, Djilas, Kardelj et autres,
declarations publiees dans la presse.
Nous declarons que les hommes sovietiques n'ont
recu aucune information du camarade Hebrang. Nous
declarons que la conversation du camarade Jouyovitch
avec l'ambassadeur sovietique en Yougoslavie, le
camarade Lavrentiev, n'a pas donne le dixieme de
ce que contiennent les discours errones et anti-sovie-
tiques des dirigeants yougoslaves. Les represailles con-
tre ces camarades signifient non seulement un regle-
ment de comptes inadmissible, incompatible avec les
principes de democratie interieure du Parti, mais en-
core temoignent de la position anti-sovietique des diri-
geants yougoslaves, qui considerent comme in crime
une conversation des communigtes yougoslaves avec
l'ambassadeur sovietique.
Nous estimons que derriere les tentatives des diri-
geants yougoslaves de se debarrasser de la respon-
sabilite de l'aggravation des rapports sovieto-yougo-
slaves, se cache le fait que ces camarades ne desirent
pas reconnaltre leurs erreurs et ont l'intention de
poursuivre dans l'avenir leur politique hostile a l'U.R.
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Lenine dit :
? L'attitude d'un parti politique a l'egard de ses
erreurs est le plus stir et le plus important cri-
tere, permettant de juger Si ce parti est serieux et
s'il accomplit a l'cruvre ses engagements envers sa
classe et envers les mcsses laborieuses. Reconnaltre
ouvertement son erreur, en decouvrir les origines,
analyser la situation qui Fa engendree, examiner
aftentivement les moyens de la corriger, voil?a mar-
que d'un pard serieux, voila la facon d'accomplir
ses engagements, voila reducation et la preparation
de la classe, puis des masses. ?
Nous devons a notre regret constater que les diri-
geants du P.C.Y., en refusant de reconnaitre et de
corriger leurs fautes, transgressent de la facon la plus
grossiere cette recommandation de principe de Lenine.
Nous devons,en meme temps souligner que les did-
geants des partis communistes francais et italien, con-
trairement aux dirigeants yougoslaves, se sont mon-
, des a ce point de vue a la hauteur de leur tache, car
`+
us out honnetement reconnu leurs erreurs a la confe-
rence des 9 partis, et les ont consciencieusement corn-
gees, aidant ainsi leurs partis a consolider leurs rangs,
a eduquer leurs cadres.
Nous estimons que le refus du Bureau politique du
C.C. du P.C.Y. a reconnoitre honnetement ses
erreurs et a les corriger consciencieusement, a pour
cause une vanite exageree des dirigeants yougoslaves.
La tete leur a tourne apres les succes obtenus, iis sont
devenus orgueilleux et estiment que la mer leur vient
aux genoux. Non seulement us sont devenus vains,
mais encore us prechent la vanite, ne comprenant pas
que la vanite peut perdre les dirigeants yougoslaves.
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Lenine dit :
Tous les partis revolutionnaires qui ont sombre
jusqu'a present, ont sombre a cause de leur orgueil:
us n'ont pas su voir en quoi consistait leur force, et
us ont craint de parler de leurs faiblesses. Et nous ne
serons pas aneantis parce que nous n'avons pas peur
de parler de nos faiblesses et que nous apprendrons
a les surmonter. ?
Nous devons malheureusement constater que les
dirigeants yougoslaves, qui ne souffrent pas d'exces
de modestie et continuent a s'extasier devant leur
succes (qui ne sont pas si grands), ont aussi oublie
cette recommandation de 'Arline.
Les camarades Tito et Kardelj parlent dans leur
lettre des merites et des succes du parti communiste
de Yougoslavie que le C.C. du P.C. (b) reconnaissait
naguere et que, maintenant il passe sous silence. Cela
est, bien entendu, inexact. Personne ne peut nier les
merites et les succes du parti communiste de Yougo-
C'est sans conteste. Mais il faut dire que les
merites et succes des partis communistes, par exemple,
de Pologne, de Tchecoslovaquie, de Hongrie, de Rou-
manie, de Bulgarie et d'Albanie ne sont en rien moin-
dres que les merites et les succes du parti communiste
yougoslave. Cependant, les dirigeants de ces partis
restent modestes et ne crient pas a tue-tete leurs suc-
ces, a la difference des dirigeants yougoslaves qui ont
rebattu les oreilles de tout le monde avec leur van-
tardise exageree.
II faut egalement remarquer que les partis fran-
cais et italien ont devant la revolution, non pas moms,
mais plus de merites que le parti communiste yougo-
slave. S'il est vrai que les partis francais et italieu
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ont jusqu'a present moms de succes quo le parti
communiste yougoslave, cela ne s'explique pas par
des qualites exceptionnelles du parti communiste
yougoslave, mais principalement par le fait qu'apres
la defaite de l'Etat-Major des partisans yougoslaves
it:Ogee par les parachutistes allemands, au moment
okI.e mouvement de liberation nationale en Yougo-
slavie traversait une crise grave, l'Armee sovietique
accourut au secottrs du peuple yougoslave, defit les
occupants allemands, libera Belgrade et crea ainsi
les conditions indispensables pour l'accession du parti
communiste au pouvoir. Malheureusement, l'Armee
sovietique n'apporta pas et ne pouvait pas apporter
la meme assistance aux partis communistes francais
et italien. Si les camarades Tito et Kardelj prenaient
en consideration cette circonstance comme un fait
irrefutable, ils crieraient moms sur les toits leurs
merites et se conduiraient d'une facon plus decente
et plus modeste.
Les dirigeants yougoslaves dans leur manque de
modestie vont meme jusqu'a s'attribuer des merites
qui ne peuvent nullement leur etre reconnus. Prenons
par exemple la question de science militaire. Les diri-
geants yougoslaves affirment qu'ils ont complete la
science marxiste de la guerre par une nouvelle theorie,
selon laquelle la guerre est concue comme une
action combinee de l'armee reguliere, de detachc-
ments de partisans et d'insurrections populaires. Ce-
pendant, cette pretendue theorie est vieille comme le
monde et, par consequent, elk n'apporte rien de
nouveau k la science marxiste de la guerre. On sait
que les bolcheviks ont pratique ces actions combi-
nees de l'armee reguliere, des detachements de par-
tisans et d'insurrections populaires pendant toute la
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Auree de la guerre civile en Russie (1917-1921), et us
les ont pratiquees dans des proportions bien plus
grandes que cela n'a ete fait en Yougoslavie. Et pour-
tant, les bolcheviks n'ont jamais dit qu'en appliquant
cette methode d'actions militaires, ils aient introduit
du nouveau dans la science militaire. us n'ont rien
dit de pareil, car cette meme methode avait d? ite
appliquee avec succes bien avant les bolcheviks, dans
la guerre contre les troupes napoleoniennes en Russie,
en 1812, par le feldmarechal Koutouzov. Et le feld-
marechal Koutouzov lui-meme en appliquant cette
methode ne pretendait pas avoir innove, puisque les
Espagnols avaient avant lui, des 1808, commence a
employer cette methode dans la guerre contre les
troupes de Napoleon (? guerillas ?). Donc, cc que
les dirigeants yougoslaves considerent comme nou-
veau dans la science militaire est en fait ancien et
compte 140 axis d'age, et que le merite qu'ils s'attri-
buent revient en fait aux Espagnols.
En outre, ii faut tenir compte de cc que les merites
de tels ou tels dirigeants dans le passe n'excluent
pas la possibilite de leurs erreurs dans le present.
Trotsky lui-meme eut en son temps des Writes revo-
lutionnaires, cc qui ne signifie aucunement que le
P.C. (b) pouvait fermer les yeux devant ses erreurs
opportunistes extremement graves, qui le pousserent
plus tard dans le camp des ennernis de l'Union sovie-
tique.
Les camarades Tito et Ic..ardelj proposent dans leur
lettre qu'un representant du C.C. du P.C. (b) soit
envoye en Yougoslavie pour y etudier la question du
desaccord sovieto-yougoslave. Nous considerons que
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cette voie n'est pas la bonne, vu qu'il ne s'agit pas de
verification de certains faits, mais de divergences de
principe.
?
On sait que les comites centraux des 9 partis corn-
munistes qui ont leur Bureau d'information, ont d?,
pris connaissance du probleme du desaccord sovieto-
yougoslaye. Ii serait injuste d'exclure les autres par-
tis communistes de cette affaire. C'est pourquoi nous
proposons que cette question soit debattue a la pro-
chaine reunion du Bureau d'informations.
Moscou, le 4 mai 1948.
Le C.C. du P.C. (b) de l'U.R.S.S.
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AUX CAMARADES
J.-V. STALINE ET V.-M. MOLOTOV
Noux avons recu votre lettre du 4 mai 1948. Il
serait superflu d'ecrire quelle penible impression a
produit cette lettre sur nous. Elle nous a convaincus
de la vanite de toutes nos demonstrations, meme
appuyees sur des faits prouvant que les accusations
portees contre nous sont le resultat de fausses infor-
mations.
Nous ne fuyons pas la critique sur des questions
de principe, mais dans cette affaire nous nous sen-
tons tellement inegaux en droits qu'il nous est impos-
sible de consentir a debattre maintenant cette affaire
devant le Kominform. Neuf Partis ont d? recu, sans
que nous en fussions prealablement informes, votre
premiere lettre, et pris position en ce qui conceme
les resolutions. Le contenu de votre lettre n'est pas
reste une affaire interne des divers Partis, mais a
transpire en dehors du cercle autorise, et les conse-
quences en sont que l'on insulte aujourd'hui dans
certains pays, comme la Tchecoslovaquie et la Hon-
grie, non seulement notre Parti, mais notre pays en
general, comme ce fut le cas avec notre delegation
parlementaire a Prague.
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Les consequences de tout cela sont tres graves pour
notre pays.
Nous desirons que cette affaire soit liquidee de la
sorte qu'on nous permette de prouver a l'ceuvre quo
les accusations portees contre nous sont injustes,
ce qui veut dire que nous edifierons avec perseverance
le socialisme et que nous resterons fideles a l'Union
Sovietique. Melts a. la doctrine de Marx, d'Engels,
de Lenine et de Staline. L'avenir montrera, comme le
passe l'a d? montre, que nous realiserons ce que
nous vous promettons.
Par ordre du Comite Central du P.C.Y. :
J. B. TITO. E. KARDELJ.
Belgrade, 17 mai 1948.
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AU COMTE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE
DE YOUGOSLAVIE
Vos lettres du 17 mai 1948 et du 20 mai 1948,
portant les signatures des camarades Tito et Kardelj
ont ete recues. Le C.C. du P.C. (b.) estime que les
dirigeants du Parti communiste yougoslave font avec
ces lettres un nouveau pas sur la vole qui aggrave
les erreurs de principe les plus grossieres dont le
C.C. du P.C. (b.) a souligne le danger et la nuisance
dans sa lettre du 4 mai 1948.
r. Les camarades Tito et Kardelj ecrivent qu'ils
se sentent ? si inegaux en droits, qu'il nous est im-
possible d'accepter que cette affaire soit debattue
devant le Korninfonn ?, et us se permettent de nou-
veau d'insinuer que c'est le C.C. du P.C. (b) qui
les a mis dans cette position.
Le C.C. du P.C. (b) estime qu'il n'y a pas la
moin.dre parcelle de verite dans cette affirmation. Il
n'y a aucune inegalite en droits du parti communiste
yougoslave et il ne peut y en avoir au sein du Bureau
d'Information des neuf partis communistes. Chacun
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salt que lors de la formation du Bureau d'Infor-
mation des neuf partis communistes tous les partis
communistes ont decide sans conteste que chaque
parti devait soumettre ses rapports au Bureau
d'Information, de meme que chaque parti avait
le droit de critiquer les autres partis. C'est
justement de ce point de vue qu'est partie la confe-
rence des neuf partis lorsqu'a ses reunions de sep-
tembre 1947, elle entendit les rapports des C.C. de
tous les partis communistes sans exception. Lors-
qu'elle soumit Factivite des partis communistes ita-
lien et francais a la severe critique bolc,hevique, la
conference des neuf partis communistes se basait sur
l'egalite en droits permettant a chaque parti de cri-
tiquer les autres partis.
On sait que les camarades francais et italiens,
non seulement n'ont pas refuse aux autres partis le
droit de critiquer leurs erreurs, mais ont eu, an
contraire, une attitude bolchevique devant cette
critique et en ont tire les conclusions necessaires.
On salt encore que les camarades yougoslaves, de
meme que tous les autres, ont utilis? la conference
la possibilite de critiquer les erreurs des camarades
italiens et francais et n'ont pas juge, de meme que
tous les autres, qu'en critiquant les Italiens et les
Francais, les antes partis communistes detruisaient
l'egalite en droits des partis communistes italien et
francais.
Mais pourquoi les camarades yougoslaves font-Hs
maintenant ce retour complet, exigeant la liquidation
de l'ordre etabli au Bureau d'Information ? Juste-
ment parce qu'ils pensent que le parti yougoslave
et sa direction doivent avoir la faveur d'une position
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privilegiee, que les statuts du Kominform ne sont pas
pour eux, qu'ayant le droit de critiquer les autres
partis, us ne doivent pas eux-memes subir la
critique de ceux-ci. Mais une telle morale, si Von
peut ainsi s'exprimer, n'a rien de commun avec l'ega-
lite de droits. Ce West rien d'autre qu'une exigence
de la part des camarades yougoslaves de privileges
pour le P.C.Y., comme n'en a pas et ne pout en
avoir aucun parti. Nous avons soutenu et nous sou-
tenons un point de vue sans lequel l'existence et l'acti-
vite du Bureau d'Information deviendraient impossi-
bles : chaque parti communiste est tenu de soumettre
son rapport au Bureau d'Information, chaque parti
communiste a le droit de critiquer chaque autre parti
communiste. Le refus de la part des Yougoslaves de
faire un rapport sur leur activite devant le Bureau
d'Information, et d'entendre la critique des autres
paths communistes est une atteinte a l'egalite en
droits des partis communistes.
2. Dans leur lettre du 17 mai, les camarades Tito
et Kardelj repetent, comme dans leur derniere lettre,
que la critique des erreurs de la direction du parti
communiste yougoslave par le C.C. du P.C. (b) est
soi-disant fond& sur des informations inexactes.
Mais les camarades yougoslaves ne citent aucune
preuve a l'appui de cette affirmation. De sorte que
la declaration reste phrase creuse, et la critique du
C.C. du P.C. (b) reste une fois de plus sans reponse,
bien que les camarades Tito et Kardelj ecrivent dans
leur lettre ? ne cherchent pas a fuir la critique
sur les questions de principe ?. Peut-etre que les
dirigeants yougoslaves Wont tout simplement rien
dire pour se justifier?
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C'est l'un ou l'autre : ou bien le Bureau politique
du C.C. du P.C.Y., conscient de la gravit?es
erreurs qu'il a commise,s, mais desirant les cacher au
Parti communiste de Yougoslavie et induire celui-ci
en erreur, etablit une version sur l'inexistence de ces
erreurs et accuse, comme coupables, des personnes
innocentes qui auraient soi-disant mal informe le
C.C. du P.C. (b), ou bien ii ne comprend reellement
pas que par ses erreurs ii s'eloigne du marxisme-leni-
nisme. Mais ii faut alors reconnaitre que l'ignorance
des questions du marxisme est trop grande au Bureau
politique du C.C. du P.C.Y.
3. Evitant de repondre aux questions clirectes du
C.C. du P.C. (b) et aggravant leurs fautes par leur
entetement, ne desirant ni les reconnaitre ni les
corriger, les camarades Tito et Kardelj affirment
en paroles gulls prouveront a liceuvre qu'ils res-
tent fideles a l'Union sovietique, fideles aux lecons de
Marx, Engels, Lenine et Staline. Apres tout cc qui
s'est passe, nous n'avons aucune raison de croire A
ces affirmations. Les camarades Tito et Kar-
delj ont clejk fait au C.C. du P.C. (b) bien des
promesses, sans les tenir. Leurs lettres, et en par-
ticulier la demiere, nous en ont encore plus
convaincus. Le Bureau politique du C.C. du P.C.Y.,
et en particulier le camarade Tito doivent savoir quo,
par leur politique antisovietique et antirusse qui a ete
appliquee ces derniers temps dans la pratique quoti-
dienne, ils ont tout fait pour saper la confiance du
parti communiste et du Gouvemement de l'U.R.S.S.
4. Les camarades Tito et Kardelj se plaignent d'?e
dans une situation difficile et disent que les conse-
quences de tout cela sont tres lourdes pour la You-
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goslavie. Cela est, bien entendu, exact, mais les
camarades Tito et Kardelj en sont exclusivement
coupables et, de concert avec eux, les autres mem-
bres du Bureau politique du C.C. du parti commu-
niste yougoslave qui ont place leur prestige et leur
ambition au-dessus des interets du peuple yougoslave
et qui, au lieu de reconnaitre et de corriger leurs
erreurs, dans l'interet de leur peuple, nient opinia-
trement ces erreurs, dangereuses pour le peuple
yougoslave.
5. Les camarades Tito et Kardelj declarent que
le C.C. du P.C.Y. refuse de se presenter a la session
du Bureau d'Information pour y.discuter la question
de la situation dans le parti communiste yougoslave.
Si c'est la leur decision definitive, cela veut dire alors
gulls n'ont rien a dire au Bureau d'Information
pour se justifier, que par cela meme us reconnaissent
tacitement qu'ils sont coupables et qu'ils craignent
de se montrer en face des partis conamunistes freres.
De plus, leur refus de venir devant le Bureau d'In-
formation signifie que le C.C. du P.C.Y. est entre
dans la voie d'une scission avec le front socialiste
unique des democraties populaires, avec l'Union
sovietique et que maintenant ii prepare son parti et
le peuple yougoSlave a trahir le front unique
des democraties populaires et Etant donne
que le Bureau d'Information est la base de parti du
front unique, une telle politique mene a la trahison
de la cause de la solidarite internafionale des travail-
leurs et au passage sur les positions du nationalisme,
hostile a la cause de la classe ouvriere.
Que les representants du C.C. du P.C. (b.) se
presentent ou non a la session du Bureau d'Infor-
mation, le C.C. du P.C. (b.) insiste pour que la
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question de la situation dans le parti communiste
yougoslave soit debattue a la prochaine session du
Bureau d'Information.
Les camarades tchecogovaques et hongrois deman-
dant que la convocation du Bureau d'Information
soit remise a la seconde moitie de juin, le C.C. du
Parti (b) declare etre d'accord avec cette proposition.
Le C.C. du P.C. (b).
22 mai 1948, Moscou.
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DECLARATION DU COMITE CENTRAL
DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLA VIE
DU 20 JUIN 1948
AU BUREAU D'INFORMATION
DES PARTIS COMMUNISTES
Ayant ete invite a envoyer ses representants
la reunion du Bureau d'Information qui s'est d?
assemble afm de ? discuter la situation dans le
Parti Communiste de Yougoslavie ?, le Comite Cen-
tral du Parti Communiste yougoslave prie de corn-
muniquer cc qui suit a la reunion du Bureau d'In-
formation :
Le Comite Central du Parti Communiste de
Yougoslavie est toujours pr.& a participer aux tra-
vaux du Bureau d'Information, mais ii ne peut en-
voyer ses represen tants a. la reunion du Bureau
puree qu'il n'accepte pas l'ordre du jour de la
reunion, considerant que la solution de la question
du desaccord entre le Comite Central du Parti Corn-
muniste de l'U.R.S.S. et le Comite Central du Parti
Communiste yougoslave, qui fait l'objet de l'ordre
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du jour qui nous est communique, a ete, depuis
le commencement jusqu'a cette reunion du Bureau,
posee d'une facon irreguliere, et cela pour les rai-
sons suivantes :
I? Deja la premiere lettre du Comite Central du
Parti Communiste de l'U.R.S.S. adressee a notre
Comite Central n'etait pas redigee dans l'esprit d'une
critique amicale a laquelle le Comite Central du
Parti Communiste de Yougoslavie aurait Pu repondre
sur le meme ton, mais sous forme d'accusation bru-
tale et injuste, de sorte que, vu que cette accusation
ne correspondait pas a la verite, nous n'avions que
le choix, ou de l'accepter au prejudice de notre Parti
et de notre Etat, on de la rejeter.
20 Le Comite Central du Parti Communiste de
Yougoslavie considere comme foncierement incorrect
de fonder une accusation contre un Parti frere sur
des informations unilaterales ou sur les citations prises
isolement, et non point sur la base d'une analyse de
toute l'activite de notre Parti qui a subi de si rudes
epreuves avant, pendant et apres la guerre.
3? Certaines des accusations, parmi les plus impor-
tantes, formulas par le Comite Central du Parti
Communiste de l'U.R.S.S. sont manifestement fon-
(lees sur les informations fournies par les elements
hostiles au Parti, contre lesquels notre Parti a lutte
avant, durant et apres la guerre. Le Comite Central
du Parti Communiste de Yougoslavie considere
comme inadmissible que les vestiges du fraction-
nisme d'autrefois dans le Parti Communiste de You-
goslavie obtienne le soutien du Comite Central du
Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S.
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4? Les directions des Partis membres du Bureau
(I'Information, adoptant sans esprit critique l' accu-
sation formulee par le Comite Central du Parti
Communiste de l'U.R.S.S. contre notre Parti, et sans
nous demander aucun renseignement, ont condamne
note Parti par des declarations &rites et ont refuse
de prendre en consideration les arguments contenus
clans notre reponse a la premiere lettre du Comite
Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. Certains
ont commis, dans un large cercle de leur Parti, et
merne pnbliquement, des actes portant prejudice a
notre pays.
5? Le Comite Central du Parti Communiste de
l'U.R.S.S. n'a pris en consideration aucun des argu-
ments de notre reponse a sa Premiere lettre. Au con-
traire, dans sa reponse a. cette lettre, il a avance des
accusations de plus en plus graves et entierement
?denuees de fondement contre le Parti Communiste
de Yougoslavie. Il est evident Tenn tel proc?
nous rend impossible la discussion sur pied d'egalite.
Tons ces faits constituent la raison pour laquelle
le Comite Central du Parti Communiste de Yougo-
slavie n'a Pu consentir a exposer ces divergences
devant le Bureau d'Information, considerant que
cela ne ferait qu'aggraver le desaccord an lieu de
le resoudre.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie rappelle qu'il avait propose an Comite Cen-
tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S. d'envoyer
ses representants en Yougoslavie afin d'examiner sur
place, en commun, les questions litigieuses. Le Co-
mite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S.
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n'a pas accepte cette procedure, la seule juste
notre avis. Menu avant d'avoir recu notre reponse,
il a porte les questions litigieuses devant les autres
Paths du Bureau d'Information, c'est-a-dire qu'il
leur a remis, en meme temps qu'a nous, le texte
de la lettre qu'il nous a adressee, apres quoi les
directions de tous les Paths, excepte les Paths fran-
cais et italien, nous ont fait parvenir, par ecrit, leur
jugement sur notre Parti.
Une telle facon d'agir n'est pas dans l'esprit d'en-
tente mutuelle et du principe de libre consentement
sur lesquels est base le Bureau d'Information.
Le Comite Central du Parti. Communiste de You-
goslavie persiste dans sa conviction qu'une discus-
sion commune des questions litigieuses en contact
direct du Comite Central du Parti Communiste de
l'U.R.S.S. avec le Comite Central du Parti Corn-
muniste de Yougoslavie, en Yougoslavie meme, est
l'unique voie juste pour resoudre les dissensions
actuelles. Le Comite Central du Parti Communiste
de Yougoslavie exprIme son profond regret que ces
dissensions aient pris, du cote du Comite Central
du Parti Communiste de l'U.R.S.S., une telle forme,
et fait de nouveau appel aussi bien au Comit6 Cen-
tral du Parti Communiste de l'U. R. S. S. qu'au
Bureau d'Information, pour faire adopter notre point
de vue sur la necessite d'un contact direct entre le
Comit6 Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. et
le Comite Central du Parti Communiste de Yougosla-
vie aim de resoudre les dissensions, et de retirer, par
consequent, de l'ordre du jour, la discussion sur la
situation dans notre Patti, en tenant compte de l'ir-
regularite d'une telle discussion sans notre consen-
tement.
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Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie salue les Pulls Communistes freres et
declare qu'aucune dissension n'empechera le Parti
Communiste de Yougoslavie de demeurer fidele a sa
politique de solidarite et de collaboration la plus
etroite avec le Parti Communiste de l'U.R.S.S. et
les autres Partis communistes.
Le 20 jinn I948.
Le Bureau Politique
du C.C. du P.C.Y.
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DECLARATION DU COMITE CENTRAL
DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE
AU SUJET DE LA RESOLUTION
DU BUREAU D'INFORMATION
CONCERNA/s4 LA SITUATION
DANS LE PAM COMMUNISTE
DE YOUGOSLAVIE
Le resolution du Bureau d'Information sur la
situation dans le Parti communiste yougoslave a,
comme on peut le constater dans le texte meme,
son histoire preliminaire. Sa base est constituee par
les lettres du Comite Central du Parti Communiste
(bolchevik) de l'U.R.S.S. adressees au Comite Cen-
tral du Parti Communiste yougoslave. Le Comite
Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. a adresse
la premiere lettre, datee du 27 mars, dans laquelle
il expose ses accusations contre le Comite Central
du Parti Communiste yougoslave, a tous les Partis
membres du Bureau d'Information sans que le
129 ?????????
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Comite Central du Parti Communiste yougoslave en
alt ? informe. Apres quoi, par rintermediaire du
Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S:S.
nous est venue la lettre du C.C. du Parti Commu-
niste de Hongrie, oi la position du Comite Central du
Parti Communiste de l'U.R..S.S. est soutenue sur tous
les points. Cette lettre du C.C. hongrois a ete adressee
egalement aux autres Partis. Par la suite, le Comite
Central du Parti Communiste yougoslave a recu des
lettres semblables de la part des autres Partis mem-
bres du Bureau d'Information, excepte dii Parti
Communiste francais et du Parti italien. Le Comite
Central du Parti Communiste yougoslave souligne
que les Partis Communistes mentionnos ont adopte
pour r essentiel le point de vue du Comite Central
du Parti Communiste de l'U.R.S.S. avant d'avoir
entendu l'opinion ou un argument contraire quelcon-
que du Comite Central clu Parti Communiste you-
goslave
Apres cette lettre du Comite Central du Parti Com-
muniste de l'U. R. S. S. et les lettres mentionnees
des autres Comites Centraux, et apres la reponse
du Comite Central du Parti Communiste yougoslave
au Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.
S.S. du 13 avril, le Comite Central du Parti Com-
muniste yougoslave a recu encore d'autres lettres du
Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S.,
notamment celles du 4 et du 22 mai, qui sont plus
ou moms dans la ligne de la premiere lettre. La
resolution du Bureau d'Information concemant la
? situation dans le Parti Communiste yougoslave ?
n'est, en substance, que la repetition du contenu des
lettres adressees par le C.C. du Parti Communiste de.
l'U.R.S.S. au Comite Central du Pard Communiste
?-???-?? 130
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yougoslave. Dans ces lettres, le Comite Central du
Parti Communiste de l'U.R.S.S. accuse le Comae
Central du Parti Communiste yougoslave, et lui
demande de reconnaitre ses erreurs, notamment :
I? Que les dirigearts du Parti Communiste yougo-
slave glorifient pabliquement mais calomnient en
secret l'Union sovietique et le Parti Commu-
niste de l'U.R.S.S. ;
20 Que les dirigeants du Parti Communiste yougo-
slave calomnient l'Armee sovietique et entou-
rent les specialistes sovietiques d'une atmos-
phere hostile, et que les citoyens sovietiques
et le camarade Youdine sont l'objet d'une sur-
veillance constartte de la part des organes de
la Securite de l'Etat ;
3? Que les cadres du Parti sont sous la surveil-
lance du Ministre de l'Interieur et qu'au sein
du Parti n'existe ni democratie ni possibilite
de critique, mais un systeme d'administration
militaire ;
4? Que le Gouvemement yougoslave desire s'assu-
rer par l'intermediaire d'espions la faveur des
Etats capitalistes et se placer sous leur controle;
5? Que le Parti se dissout dans le Front popu-
laire, qu'il ne pent plus etre considere comme
une organisation marxiste-leniniste et que les
membres du Parti se leurrent des theories
des Berstein, Boukharine et Folmarov sur l'in-
*ration pacifique des elements capitalistes
dans le socialisme ;
t3t
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60 Que l'ambassadeur de l'une des grandes puis-
sanceA imperialistes se comporte en Yougoslavie
comrne le maitre de dans, que les amis et
parents du bourreau des peuples de Yougo-
slavie, Neditch, se sont confortablement ins-
talles dans les institutions de l'Etat et du Parti
Communist.: yougoslave;
70
Que les dirigeants yougoslaves identifient la
politique exterieure de l'U.R.S.S. avec cele
des Etats imperialistes ;
8? Que les dirigeants du Parti Communiste you-
goslave se sont &art& de la voie marxiste-
leniniste en cc qui concerne le r6le dirigeant
de la classe ouvriere ;
9? Que ],es parachutistes allemands ont &fait
l'Etat-Major des ? partisans ? en Yougoslavie,
et qu'a. la suite de cet evenement une crise grave
est iniervenue clans le mouvement de Liberation
nationale et qu'ensuite l'Armee sovietique s'est
port& au secours, a libere la Yougoslavie et
cree les conditions pour l'arrivee au pouvoir
du Parti communiste yougoslave ;
ro? Que le Parti Communiste yougoslave a rebattu
les ?reifies de tout le monde par sa vantardise
avec.ses succes dans la guerre, bien qu'il n'ait
pas plus de merite que les Partis Communistes
de Pologne, de Tchecoslovaquie, de Roumanie,
de Hongrie, d'Albanie, de Bulgarie, etc., etc.
A ces accusations il faut ajouter les accusations for-
mule,es dans la Resolution des Partis Communistes
et dont il West pas fait ?t ici.
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Comme il ressort de la declaration que le Bureau
Politique du Parti Communiste yougoslave a adressee
a la session de l'Inforrnburo et que nous donne-
rons en annexe, le Comite Central du Parti Com-
muniste de Yougoslavie ne pouvait pas discuter sur
la base de ces accusations du Comite Central du
Parti Communiste de l'U.R.S.S., accusations fon-
dees sur des calomnies et des inventions denuees de
tout fondement et sur l'ignorance de la situation en
Yougoslavie, ii ne pouvait pas discuter avant que n'ait
ete constate l'etat reel de choses et que la calomnie ne
ffit separee des remarques de principe faites soit par
le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S.,
soit par n'importe quel autre Comite Central des
Partis Communistes membres de l'Informburo.
Au sujet de la publication de la Resolution de
l'Informburo, le Comite Central du Parti Commu-
niste yougoslave declare ce qui suit :
I. ? La critique contenue dans la Resolution
est basee sur des affirmations inexactes et denuees
de fondement et constitue une tentative de detruire
Jo prestige du Parti Communiste yougoslave a l'etran-
ger et dans le pays meme, de provoquer la confu-
sion au sein des masses en Yougoslavie et dans
le morivement ouvrier international, d'affaiblir
l'unite du Parti Communiste yougoslave et son role
dirigeant. Il est d'autant plus etonnant que le
Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S.
ait refuse de verifier sur place ses affirmations, ainsi
que l'avait propose le Comite Central du Parti Corn-
mtmiste yougoslave dans sa lettre du 13 avril de
cette armee.
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II. ? La resolution affirme, sans aucune preuve
l'appui, Tie la direction du Parti Communiste
yougoslave pursuit une politique hostile a l'Union
Sovietique. L'affirmation que l'on fait pen de cas
en YougoslaNie des specialistes militaires sovietiques
et quo les specialistes civils ont ete soumis a la sur-
veillance des organes de la Sarete de l'Etat est abso-
lument contraire a la Write. Jusqu'a leur rappel de
Yougoslavie, aucun des representants de l'Union So-
vietique n'a jamais attire l'attention des autorites
yougoslaves sur ce point. Il est absulument faux
d'affirmer que qui que ce soit des rewesentants sovie-
tiques ait &IS l'objet d'une surveillance en Yougo-
slavie, et notamment le camarade Youdine. Cette
affirmation, surtout en ce qui concerne le cama-
rade Youdine, a exclusivement pour but de
discrediter le Parti Communiste yougoslave et sa
direction aupres des autres Partis. Bien an contraire,
c'est notre declaration, contenue dans la lettre adres-
see le 13 avril au Comite Central du Parti Commu-
niste de l'U.R.S.S., qui est exacte et fondee sur tme
serie de declarations des membres du Parti Commu-
niste de Yougoslavie devant les organisations du
Parti, de meme que sur les declarations d'autres
citoyens yougoslaves, depuis la liberation jusqul
aujourd'hui :a savoir que les organes du service de
renseignements sovietiques se livraient a un racolage
sans scrupules.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie estimait et estime toujours que ce comporte-
ment a regard d'un pays o? les communistes forment
le parti dirigeant et poursuivent leur chemin vers
le socialism, est inadmissible, et qu'il mene
la demoralisation des citoyens yougoslaves ainsi
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qu'a l'affaiblissement de la direction de l'Etat
it du Parti. Le Comite Central du Parti Com-
muniste de Yougoslavie considerait et considere tou-
jours que l'attitude de la Yougoslavie a. regard de
l'U.R.S.S. dolt eqe basee exclusivement sur une
confiance et une siticerite reciproques, et s'en tenant
a ce principe ii n'est tame pas venu a rid& aux
organes yougoslaves de l'Etat de surveiller ou de
controler, de quelque facon que ce fat, des citoyens
sovietiques en Yougoslavie.
III. ? La resolution critique la politique du Parti
Communiste de Yougoslavie en ce qui conceme la
conduite de la lutte de classe, et en particulier la
politique du Parti Communiste de Yougoslavie dans
les campagnes. Des passages connus de Lenine sont
cites a l'appui. Le Comite Central du Parti corn-
muniste yougoslave fait ressortir que dans sa poli-
tique de limitation des elements capitalistes dans
les villages il s'inspire des theses memes de 'Arline,
ce que les auteurs de la resolution, s'ils en avaient
pris la peine, auraient Pu lire dans les articles et
les documents du Parti qui ont ete publies, et aussi
se convaincre de l'application reelle de cette politique.
C'est pourquoi les accusations formulees dans cette
resolution, ainsi que les accusations du Comite Cen-
tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S., ne font
qu'enfoncer une porte ouverte et, objectivement,
conduisent inevitablement a l'encouragement et au
soutien des elements reactionnaires dans les villes et
a la campagne, de meme gulls provoquent la confu-
sion au sein de la population, comme quoi le Comite
Central du Parti Communiste de Yougoslavie et sa
politique etaient responsables des difficult& objectives,
surtout en matiere de ravitaillement, inherentes a la
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periode de transition du capitalisme au socialisme.
Le Comite Central du Parti Communiste de Yougo-
slavie considere que, en taut que methode, il est
inadmissible qu'on juge de son activite d'apres des
citations arrachees de leur contexte, prises dans les
periodes les plus diverses de la lutte, ou d'apres
des faits isoles, et meme &formes. Ii considere ega-
lement que, dans l'appreciation de sa politique, de
meme que de celle des autres partis il taut en
premier lieu tenir compte des realisations concretes
du Parti : si oui ou non le Parti en question rern-
porte des succes dans la lutte pour la transformation
socialiste du pays, si oui ou non il a reussi a affai-
blir les elements capitalistes, si oui ou non il a
reussi a renlorcer le secteur de l'economie nationale.
IV. ? Le Comite Central du Parti Communiste
de Yougoslavie ne peut que repousser avec indignation
les affirmations scion lesquelles les dirigeants du Parti
Communiste de Yougoslavie devient sur la voie d'un
parti de koulaks, sur la vole de la liquidation du Parti
Communiste de Yougoslavie ; qu'il n'existe pas de
democratic dans le Parti et qu'on y cultive les
methodes de direction militaires ; que dans le
Parti les droits elementaires des membres ? sont
foul& aux pieds et qu'on repond par d'impitoyables
represailles a la plus legere critique des irregula-
rites ?, etc... Est-ce que ces memes membres du
Parti qui dans des milliers de combats ont regarde
la mort en face pourraient supporter dans le Parti
une situation indigne d'un homme et d'un commu-
niste ? L'affirmation que personne n'ose critiquer dans
le Parti est une injure sanglante pour chaque membre
de notre Parti et un outrage jete sur le passe
heroique et glorieux ainsi que sur la lutte actuelle
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pour le relevement et la reconstruction du pays. Le
Comite Central du Parti Communiste yougoslave sou-
ligne avec force qu'il est faux d'affirmer qu'il n'y
a pas de democratie dans le Parti du seul fait
que les elections n'ont pas encore eu lieu au sein
de certaines organisations du Parti. C'est une conse-
quence de la guerre et du developpement agite d'apres-
guerre qu'a traverse le Parti Communiste de Yougo-
slavie et qui s'est manifest& en son temps dans
d'autres Partis, et egalement dans le Parti Commu-
niste de l'U.R.S.S.
En cc qui concerne l'affirmation que le Parti se
dissout dans le Front Populaire, que les facteurs
dirigeants s'engagent dans la voie du parti des kou-
lacks, cette affirmation mene objectivement a. la des-
truction de l'union des masses laborieuses, realisee
sous la direction de la classe ouvriere. Elle mene
l'isolement du Parti des masses laborieuses. Cette
affirmation a sa racine dans l'incomprehension des
rapports entre le Parti et le Front en Yougoslavie et
de la facon dont se realise le role dirigeant de la
classe ouvriere au sein du Front Populaire. L?ncore
on ne part pas de faits mais d'affirmations montees
de toutes pieces, et qui deviennent par la suite l'objet
de polemiques oit l'on utilise des theses bien connues
du leninisme, qu'aucun responsable du Parti Commu-
niste de Yougoslavie n'a jamais contestees. Mais
les faits, ainsi que de nombreuses declarations faites
au cours de la guerre, et apres la guerre, non seu-
lement par les commurtistes mais aussi par les non-
communistes du Front Populaire, disent clairement :
I? Que le Parti Communiste ea la force dirigeante
du Front;
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2? Que .le Parti Communiste ne se dilue pas dans
le Front, mais que, au contraire, ideologiquement et
politiquement, le Parti eleve les masses, membres du
Front, les eduquant dans l'esprit de sa politique du
marxisme-1 eninisme ;
3? Qu'en pratique, le Front Populaire de Yougo-
slavie lutte pour le socialisme, ce qui ne pourrait
certaineme at pas etre le cas si ? des groupes poli-
tiques divers ?, tels que les partis bourgeois, les
koulaks, les commercants, les petits fabricants et
autres, jouaient un role quelconque dans son sein,
comme le cut la Resolution, ou bien si le Front Popu-
laire repre3entait une coalition entre le Parti Corn-
muniste et les autres partis ; ou une forme d'en-
tente entre le proletariat et Ia bourgeoisie ;
40 Que le Parti n'adopte pas le programme du
Front Populaire. Au contraire, le Front Populaire
recoit les directives et applique le programme du
Parti Communiste, ce qui est tout naturel, si l'on
considere son resle dirigeant au sein du Front.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie souligne a ce propos qu'une des taches les
plus importantes du Parti est le rassemblement
id?
logique et politique des masses du Front, la coordi-
nation de l'activite politique du Front avec l'acti-
vite du Parti, ainsi que l'activite du Front sur tons
les plans.
Enfin, le Comite Central du Parti Communiste de
Yougoslavie fait ressortir que la majorite de ses
membres ne sont pas cooptes mais elus. Dans son
calcul, le Comite Central du Parti Communiste de
n'a pas tenu compte des membres du
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Politbureau qui ont ? elus separement a la 5? Con-
ference nationale, et c'est pourquoi II faut ajouter
7 autres membres du Politbureau an nombre des
22 membres du Comite Central du Parti Commu-
niste de Yougoslavie mentionnes par le Comite Cen-
tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S. dans une
de ses lettres. Il est monstrueux de reprocher a un
Comite Central du Parti Communiste qui a perdu
an cours de la guerre ro de ses membres, d'avoir
coopte a leur place 7 camarades pris principalement
dans les rangs des candidats au Comite Central du
Parti Communiste de Yougoslavie.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie repousse comme ridicule et fausse la
declaration de l'Informburo sur l'illegalite du Parti
Communiste de Yougoslavie et la considere en outre
comme une preuve de la non-comprehension des for-
mes de l'activite du Parti yougoslave dans les condi-
tions et les moments clonnes. Les formes de l'acti-
vite du Parti Communiste de Yougoslavie sont le pro-
duit des conditions concretes d'une longue pratique
revolutionnaire de notre Parti, elles se sont averees
justes et ont ? un facteur important avec lequel
le Parti a conquis la confiance des masses.
V. ? Le Comite Central du Parti Communiste
de Yougoslavie repousse avec indignation l'accusa-
tion qu'un regime turc ? regne dans le Parti,
et quo les dirigeants yougoslaves ont cache an Parti
la critique de la fausse politique du Comite Central,
cache au Parti et an peuple les veritables raisons du
reglement de comptes avec- les camarades Hebrang
et Jouyovitch. Le Comite Central du Parti Corn-
muniste de Yougoslavie n'a Pu publier la lettre du
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Comae Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S.
tant que celui-ci ne l'avait pas fait lui-meme. Cepen-
dant tous les cadres du Parti Communiste de You-
goslavie ont ete mis au courant du contenu de la
lettre du Comite Central du Parti Communiste de
et tons les membres du Parti Commu-
niste ont obtenu des informations en ce qui conceme
les cas de Hebrang et de Jouyovitch. Le Comit6
Central du Parti Communiste yougoslave tient a.
exprimer son etonnement de ce que les representants
des Partis, membres de l'Informburo, aient Pu
prendre la defense de Hebrang et Jouyovitch sans
demander aucun renseignement au Comite Central du
Parti Communiste de Yougoslavie. Le Comite Cen-
tral du Parti Communiste de Yougoslavie est &tonne
que Fon puisse defendre des hommes tels que Jouyo-
vitch, qui, en 1937, sur la decision du Komintern,
fut exclu avec Gorkitch du Comite Central du Parti
Communiste yougoslave, ou comme Hebrang qui
se comporta comme un traitre devant la police
oustachie, ce qu'il cacha au Parti, ,et qui, tons les
deux, travaillerent a provoquer une scission au
sein du Parti et recoururent au sabotage de la
reconstruction et de l'industrialisation de la Yougo-
slavie. A--ce sujet, le Comite Central du Parti Com-
muniste de Yougoslavie publie des documents corn-
plementaires concerna,nt Hebrang et Jouyovitch.
VI. ? Le Comite Central du Parti Communiste
de Yougoslavie repousse comme absurde l'affirma-
tion que, ces derniers temps, les dirigeants yougo-
slaves aient pris des mesures trop hatives et ? &ma-
gogiques ? concemant la nationalisation de la petite
industrie et du petit commerce. Ces mesures ont ete,
en realite, noises an point six mois avant les accu-
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sations formulees par le Comite Central du Parti
Communiste de l'U.R.S.S. contre le Comite Central
du Parti Communiste de Yougoslavie et elles sont
le resultat du renforcement et du developpement du
secteur socialiste.
Le passage extrait du raiscours du camarade Kar-
delj n'a qu'une importance generale, tandis que,
dans son ensemble, ce discours expose la ligne du
Parti en ce qui concerne e refoulement progressif
des elements capitalistes dans la phase actuelle.
Quand on considere tout cela, on comprend pour-
quoi l'organe du Bureau d'Information, de meme
que la presse sovie tique et celle de certains autres
Partis, n'ont publie, ces demiers temps, aucune infor-
mation sur les succes obtenus dans 1) edification econo-
mique de la Yougoslavie, par exemple : les mesures
pour la liquidation des elements capitalistes, les succes
dans la realisation du plan, l'emulation socialiste,
en l'honneur du Congres du Parti, de la classe)
ouvriere et des masses laborieuses rassemblees dans
le Front Populaire, etc.
Mais les faits sont l?En les passant sous silence,
les critiques formulees contre la politique economique
du Gouvernement et contre la ligne du Comite Cen-
tral du Parti Communiste de Yougoslavie dans les
questions economiques paraissent d'autant plus arbi-
traires et denuees de fondement.
VII. ? Le Comite Central du Parti Communiste
de Yougoslavie affirme qu'aucun dirigeant n'a jamais
pense que la Yougoslavie pent se passer de l'aide
des pays de democratic populaire et de l'U.R.S.S.
dans la construction du socialisme et la sauvegarde
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de l'independance du pays. Seules des personnes
ayant perdu tout sens de la realite peuvent affirmer
une chose semblable. Mais le Comite Central du
Parti Communiste de Yougoslavie se volt oglige de
souligner a ce sujet que cette aide et cette collabo-
ration ne dependent pas seulement de lui, mais aussi
des pays de democratie et de l'Union Sovietique.
Le Comite Central du Parti Communiste de Yougo-
slavie estime que ce soutien dolt dependre de la poli-
tique interieure et exterieure de la Yougoslavie et
nullement du fait qu'il n'a Pu accepter des accusations
sans fondement, basees sur de pures inventions.
L'affirmation selon laquelle les dirigeants yougo-
slaves se preparent a pactiser avec les imperialistes
et a marchan.der l'independance de leur pays ? est
invent& de toutes pieces et represente la plus grave
parmi les calomnies lancees contre la Yougoslavie
nouvelle.
Nearunoins le Comite Central du Parti Commu-
niste de Yougoslavie se volt force de souligner
que dans catains pays de democratie populaire
les organes du Parti et de l'Etat ont commis
toute une genie d'actes, nullement provoques, ten-
dant a offenser les peuples yougoslaves, leur Gou-
vemement et leurs representants, actes de nature a
affaiblir la collaboration et a troubler les relations
avec la Yougoslavie.
Le Comite Central du Parti Communiste yougo-
slave ne se considere plus, a l'avenir, corm:Le tenu
de passer de tels actes sous silence.
VIIL ? Du fait qu'il a refuse de discuter des
erreurs dont il ne se reconnait pas coupable, le
Comite Central du Parti Communiste de Yougo-
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slavie considere n'avoir pas port& en quoi que cc
soit, atteinte a l'unite dv front communiste. L'unite
de ce front n'est pas basee sur la reconnaissance
d'erreurs inventees de toutes pieces et de calomnies,
mais bien sur le fait que, oui ou non, la politique d'un
Parti est reellement interna.tionaliste. Cependant, ii
est impossible de passer sous silence le fait que le
Bureau d'Information a abandonne les principes sur
lesquels il a ete fondle et scion lesquels chaque Parti
garde sa liberte en cc qui concerne l'adoption des
decisions prises.
Le Bureau d'Information, par contre, non seule-
ment oblige les dirigeants du Parti Communiste de
Yougoslavie a reconnaitre avoir commis des erreurs,
mais encore invite les membres du Parti Communiste
de Yougoslavie a se rebeller au sein du Parti, et I.
briser son unite.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie ne pourra jamais accepter que sa politique
soit mise en discussion sur la base de pures inven-
tions et de rapports &flues de toute camaraderie,
sans confiance reciproque. 11 y a la manque de tout
fondement de principe et c'est dans cc sens, et uni-
quement dans ce sens que le Comite Central du
Parti Communiste de Yougoslavie a considere n'ete
pas sur un pied d'egalite dans la discussion, et
declare no pouvoir l'accepter sur ces bases. D'autre
part, le Comite Central du Parti Communiste de
Yougoslavie repousse resolument l'accusation que le
Parti Communiste de Yougoslavie alt pris une posi-
tion nationaliste. Par toute sa politique interieure et
exterieure, par sa lutte au cours de la guerre libera-
trice, de memo que par la solution de la question natio-
nale en Yougoslavie, le Parti Communiste yougo-
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slave a demontre le contraire. Ces accusations sans
fondement representent la plus grande injustice histo-
rique envers notre Parti, notre dasse ouvriere et les
masses laborieuses, envers les peuples yougoslaves en
general et envers leur lutte genereuse et herolque.
De l'avis du Comite Central du Parti Communiste
yougoslave il est evident que les accusations du Co-
mite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. sez_
ront exploitees par la propagande ennemie et serviront
a calomnier l'Union Sovietique, la Yougoslavie et les
autres pays democratiques. Neanrnoins, le Comite
Central du Parti Communiste de Yougoslavie declare
qu'il n'est pas responsable de cet ?t de choses
qu'il n'a provoque par aucun de ses actes.
Le Comite Central du Parti Communiste de You-
goslavie invite les membres du Parti a serrer leurs
rangs dans la lutte pour la realisation de la ligne du
Parti et la consolidation de runite. Ii appelle la classe
ouvriere et toutes les masses laborieuses rassemblees
dans le Front Populaire a poursuivre encore plus
opiniatrement rceuvre de rectification de notre patrie
socialiste. C'est la la seule facon de prouver (land
la pratique combien toutes ces accusations sont
injustifiees.
Belgrade, le 29 juin 1948.
Session pleniere
du C.C. du P.C.Y.
Edite par ? Le Livre Yougoslave ?,
30, rue Louis-le-Grand, Paris.
Neumann RICHARD, 94, rue abSpuenson, Perla (18.).
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