ECHANGE DE LETTRES

Document Type: 
Collection: 
Document Number (FOIA) /ESDN (CREST): 
CIA-RDP82-00457R007400310005-5
Release Decision: 
RIPPUB
Original Classification: 
K
Document Page Count: 
140
Document Creation Date: 
December 15, 2016
Document Release Date: 
January 8, 2004
Sequence Number: 
5
Case Number: 
Publication Date: 
January 1, 1950
Content Type: 
REPORT
File: 
Body: 
Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 25X1 ECHANGE DE LETTRES 120 fr. le Lyre Yougoslave 1950 LES DOCUMENTS CHANGE DE LETTRES ENTRE LE COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE ET LE COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE (BOLCHEVIK) DE L'U. R. S. S. PRECEDE D'EXPLICATIONS PRELIMINAIRES LE LlVRE YOUGOSLAVE 19.50 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ECHANGE DE LETTRES Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 LES DOCUMENTS tCHANGE DE LETTRES ENTRE LE COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE ET LE COMITE CENTRAL DU PARTI COMM'UNISTE (BOLCHEVIK) DE L'U. R. S. S. PRECEDE D'EXPLICATIONS PRELIMINAIRES LE LIVRE YOUGOSLAVE 1950 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 EXPLICATIONS PRELIMINAIRES Ces temps derniers on distribuait dans notre Pays, dans le dos de nos organes de l'Etat et du Parti, certaines lettres du Comite Central du Parti Com- muniste (bolchevik) de l'Union Sovietique, dont on a commence a parler ares la publication de la fameuse Resolution du Kominform ? sur la situa- tion dans le Parti Communiste de Y ougoslavie ? et qui y furent, d' ailleurs, ?pour la premiere fois publiquement mentionnees. Neanmoins, a l'etranger, on parlait, d? auparavant, de ces lettres dans des cer- cks communistes asses larges. Leur diffusion actuelle, en une brochure portant comme indication d'editeur ? Moscou, Entreprise d' edition Pravda, 1948 ?, a pour but d' elargir et d'intensifier la pro pagande menee d? anterieurement, sur la base de ces lettres, contre le Comite Central du Parti Communiste de Y ougoslavie et contre la Yougoslavie nouvelle. Le fait qu'os publie ces lettres, considerdes comme confidentielles, nous dale de l'obligation de les tenir secretes, et nous permet de les faire connaitre au grand public, le Comite Central du P.C.Y . les ayant d? commu- niquees, avant le Cinquieme Congres du P.C.Y tous les membres du Parti. ? 5 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Le Comite Central du Parti Communiste de Y ougo- slavie avait porte les lettres en question a la con- naissance des membres du Parti sans les accompa- gner d'aucune explication ecrite, encore que sur mom bre de questions elks l'eussent impdrieusement ndcessitee. Le Comitd Central du P. C. Y. considd- rait a juste titre que les membres de notre Parti sauraient, sur les points essentiels, se faire eux- mimes une opinion, discerner le man quo de fonde- ment des accusations contenues dans ces lettres et en percer le sens veritable. Mais la distribution clan- destine de ces documents parrni les citoyens de noire Etat fait maintenant de ces explications une neces- site. Cola d'autant plus que les eclaircissements indis- pensables me se trouvent ni dans les lettres du Comite Central du P.C.Y . au Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., ni dans le Communiqu?u Comite Central du P.C.Y.sur la Resolution du Komin form. Le Comite Central du P.C.Y. n'a pas donne ces dclaircissements dans lesdits documents avant tout parce esperait que le Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. enverrait ses representants en Y ougo- slavie, et gull pourrait les eclairer oralement, et aussi parce qu'll avail le desir d'eviter, dans toute la me- sure du possible, une aggravation du con/lit avec le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., de mdnager son prestige et le prestige de ses repre- sentants. Les explications donnees id au sujet de ces lettres ont exclusivement pour but de mettre en lumiere des faits qui n'etaient pas connus des membres de notre Parti, de leur permettre d'expliquer aux autres personnes cc qui est exact et cc qui me rest pas, et de demasquer ainsi tout ce qu'il y a de mepris des ? 6 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 principes et d'offense a la verite dans les ? crit_ijues ? que contiennent ces lettres, dans la Resolution du Kominform et dans la cam pagne de calomnies de- chainee contre notre Parti par les chefs de certains partis communistes. Les procedes de critique employes dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S, egard du Comite Central du P.C.Y . et de ses diri- geants peuvent, comme on le verra plus loin, se carac- teriser comme suit : 1. On ne prend pas en consi- deration, pour verifier si quelque chose est exact ou non, ractivite concrete du Parti et de la direction du Parti, mais ce que dit tel ou tel citoyen sovie- tique ou tel organe sovietique. 2. Pour prouver que la ligne des dirigeants du P.C.Y . est ? fausse ?, on n'examine pas, dans ces lettres et dans la Resolu- tion du Kominform, r activite de ces dirigeants, ou du Comite Central du P.C.Y ., dans son ensemble; on ne prend pas comme preuves a rappui leurs dis- cours ou leurs ecrits dans leur ensemble ? mais seule- ment des fragments d'un discours ou d'un article qu'on fait suivre de commentaires arbitraires. 3. Pour etablir la verite, on ne tient pas du tout compte des declarations des dirigeants responsables ou des organes du P. C. Y mais uniquement de ce que disent a ce sujet certains represen- tants officiels de l'U.R.S.S., c'est-a-dire qu'il suffit que n'importe quel representant de l'U.R.S.S. affirme une chose pour qu'elle soit accept& comme vraie par le' Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., sans egard a ce qu'affirment pour leur part les organes responsables et les dirigeants du Parti Communiste de Yougosluvie. ? 7 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Void quelques illustrations de cette methode : Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., on reproche au camarade Tito le discours veil tint et Lioubliana a la fin de mai 1945, discours ii aurait soi-disant identifie la politique exterieure de l'U.R.S.S. avec celle des Anglo-Americains. Et Fon cite a ce sujet le passage suivant : ? On a dit que cette guerre est une guerre juste, et nous l' avons consideree comme telle. Mais nous demandons aussi une juste conclusion, nous demandons que chacun soit maitre chez sal ; nous ne voulons as payer les cornptes des autres, nous ne voulons pas etre une monnaie d'appoint, nous ne voulons as qu'on nous mete a je ne sais quelle politique de spheres d'interets. ? Personne dans notre pays, vi meme a l'etranger, n'a compris ces paroles du camarade Tito comme se rap- portant aussi a l'Union Sovietique. Pareille interpre- tation n'apparait que dans la lettre du Comite Cen- tral du P.C. (b) de l'U.R.S.S. Quant au discours lui- mime, prononce le 27 mai 1945, le camarade Tito y disait : ? ...Nos freres d'Istrie et du Littoral Slovene sont liberes. Nos freres de Carinthie ne le sont pas encore. us attendent leur liberation, et moi, en votre nom et au nom de toute la Y ougoslavie, je declare aujour- d'hui que nos pensees n'ont pas abandonnd nos freres de Carinthie, qui malheureusement doivent encore trembler et souffrir sous la terreur gestapiste, vetue d'un autre uniforme. Nous avons beaucoup de preuves de cela. A peine quelques jours out pass?epuis que nos troupes ant quitte la Carinthie, et d? nous entendons les gemissements et les appels ? 8 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 au secours de nos freres de Carinthie. De ce gran- diose rassemblement, nous man dons solennellement a nos allies occidentaux qu'a partir de maintenant la responsabilito de tout ce qui se passe la-bas ne retombe que sur eux. Nous faisons appel a eux, qu'ils tiennent la parole donnee dans la Charte de l'Atlantique, que chaque peuple aura le droit de decider lui-meme de son sort. Voila ce que nous mandons a nos Allies, et nous leur demandons de defendre notre population contre les memes persecuteurs qui Vont oPprimee des siecles durant et qui l'opprimaient encore au cours des dernieres annees. ? Apres de longues annees, notre Littoral Slovene est libere, mais de penibles evenements se sont pro- duits, un malentendu a surgi. On nous impute d'avoir tire profit de cette guerre pour des buts de conquete. On a voulu faire croire que nous avions l'intention de mettre ici nos allies devant un fait accompli. Non, nous n'avons pas place les allies de- vant un fait accompli. Ceux que nous avons places devant un fait accompli ce soft les Allemands, que nous avons battus et vaincus la-bar. Nous avons ainsi accompli notre devoir d'allie. Et nous l'avons accom- pli a cent pour cent, nous l'avons accompli conscien- cieusement jusqu'au bout. je nie resolument, non seu- lement au nom de tout le peu pie de Slovenie, mais au nom de tour les peuples de Y ougoslavie, que nous ayons la moindre intention de nous em parer de quelque chose par la force. Nous n'avons pas besoin de nous emparer par la force de ce a quoi nous avons droll, et ce d'autant mains que nous croyons fertnement que les Allies tiendront la parole qu'ils ont donnee dans la Charte de l'Atlantique, que les peuples, que ? 9 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 taus les pen pies qui ont ete asservis, auront le drat de decider eux-memes de leur sort. Par consequent, nous n'avons pas a craindre pour nos freres de ta- bus. f ( Nous considerons que nous avons, dans notre mite, nos sacrifices, nos efforts aux cotes des allies, donne suffisamment de preuves que nous sommes lideles a la cause commune des Allies, que nous ne desirons que vivre en paix, et voir libres nos freres qui furent asservis... Pour quoi imputerait-on a crime a nos peuples de vouloir etre independants a tons egards, pourquoi leur limiterait-on ou leur contes- terait-on cette independance ? Nous ne voulons plus etre dependants de personne, quoi qu'on derive et qu'on disc ? et l'on ecrit beaucoup de chases, on ecrit des choses mechantes, on ecrit des choses in- justes, on ecrit des choses blessantes, indignes de gens de pays allies. On ecrit, et l'on fait ainsi injure noire pays qui a taut souffert. ? Que ressort-il de cette citation ? Que touts la cri- tique du camarade Tito est dirigee exclusivement contre les puissances occidentales, c'est-h-dire contre les Anglo-Americains, et que la Yougoslavie, d'aPres lui, ne vent etre sous la dependance de personne. Le camarade Tito, ddns is discours en question, n'a pas employe les termes de ? spheres d'influence ? et d'autres semblables, dans le sens oa l'a compris le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. Nul dans noire pays, et meme a Petranger, n'a compris ces paroles comme les a comprises is Comae Central du P.C. (b.) de I' Union Sovietique. Quant a la maniere dont le camarade Tito parlait a cc moment-la de l'U.R.S.S., qu'on en juge par ces citations : Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Chers freres et cceurs ! Vous avez appris que la Yougoslavie a signe, OU Si vous voulez que j'ai signe a Moscou au nom de la Yougoslavie, un accord d'as- sistance rnutuelle et d'etroite cooperation. C'est un grand evenement. Cette alliance jut creee ii y a long- temps et signee sur le champ de bataille du sang des meilleurs fils de la Yougoslavie. C'est une fraternite cimentee dans la lutte commune aux cotes de notre grand frere slave, de notre grand et puissant allie, Sovietique, avec a sa tete son genial chef Staline. Cette entente, cette alliance, n'est pas un acte dirige contre un peuple quelconque. C'est un acte que nous avons signe pour nous assurer contre toute eventualite dans l'avenir. L'aspiration des peu- ples de Yougoslavie a vivre en fraternite et dans la plus grande concorde avec notre grande alliee l'Union Sovietique a sa source dans nos besoins. Nous avons vu de nos yeux, pendant notre sejour a Moscou et a Kiev, combien les peuples de l'Union Sovietique aiment les peuples de Yougoslavie. Les peuples de Yougoslavie ont gagne cette affection parce que, dans les moments les plus difficiles, quand l'envahisseur allemand s'etait fete de toute sa force contre l' Union Sovietique, us sont restes fideles ?eurs freres de l'Union Sovietique, sans qu'il soit besoin pour cela d'aucun accord et d'aucune alliance. Les peuples de Yougoslavie peuvent maintenant etre tranquilles pour leur sort, us peuvent tranquillement se vouer a la reconstruction de leur pays devaste. Nous nous sommes solidement lies a l'Union Sovietique, parce que c'est dans l'interet de notre pays et dans rinteret des deux allies. Par la faute de la politique de trahison de ceux qui dirigeaient l'ancienne Y ougo- slavie, notre pays a longtemps ete sePare de la grande Union Sovietique. Notre premier pas a ete, a la fin Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de cette guerre, de nous her a 1' Union Sovietique, pour reparer les fautes du passe. ? Voila ce que Tito disait, a Zagreb, he 21 mai 1945, donc immediatement avant le discours de Lioubliana. Et voici ce qu'il disait le TO juin 1945 a la ses- sion du Conseil Antifasciste de la Liberation Natio- nale de Yougoslavie (A.V.N.O.J.), donc immediate- ment ares le discours de Lioubliana : ? ...Fidele a ses Principes de respecter l'indepen- dance et he droit des petits peuples et de leur donner meme, a cet egard, son soutien, 1' Union Sovidtique n'a pas d'autres interets en Yougoslavie que de vivre dans les meilleurs rapports avec notre pays et de lui fournir toute assistance dans son developpernent et sa reconstruction. Il va de sol que ces faits sont par- faitement connus de tous les peuples de Y ougoslavie, et c'est pourquoi ii n'y a rien d'etonnant a. ce qu'lls regardent avec tant d'amour ce grand pays frere et he considerent comme leur sinare protecteur. On peut, il est vrai, objecter que le discours de Tito du 10 juin venait apres les observations presen- tees le 5 juin par l'ambassadeur sovietique au sujet du precedent discours de Lioubliana. Mais comment expliquer alors he passage cite du discours de Zagreb du 21 mai et les violentes critiques adressees aux Anglo-Americains ? et a eux seuls ? dans le dis- cours de Lioubliana ? La seule explication possible, c'est que le sens du discours' de Tito a Lioubliana etait de mettre l'accent sur la necessite d'unir la Yougoslavie les parties de nos peuples qui, a cause de l'attitude des Anglo-Americains, n'etaient pas en- core unifiees, de mettre l'accent sur la fermete de l'atti- - 12 --- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 tude du gouvernement yougoslave dans cette question, et non as d'identifier l'U.R.S.S. Angleterre et l'Amerique. Au reste, la politique exterieure du gouvernement yougoslave, dans cette periode aussi bien que plus tard, demontre tres clairement par elle-meme a quel point ces accusations sont ddnuees de tout fonde- ment. Mais pour le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., cc qui est decisif cc n'est pas cette poli- fique, ce n'est as la pratique quotidienne, cc ne sont pas les discours ou les articles pris dans leur ensem- ble ? cc sont des citations extraites de leur contexte et arbitrairement interpretees ! Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. il est encore dit ceci, toujours a pro- pos du discours incrimine de Tito : ? Cela [c'est-a-dire le passage cite du discours de Tito] fut dit a propos de la question de Trieste. On salt qu'apres une serie de concessions territoriales en faveur de la Yougoslavie, concessions arrachdes par 1' Union Sovietique aux Anglo-Americains, ceux-ci, de concert avec les Francais, repousserent la proposition de 1' Union Sovietique de donner Trieste t la Yougoslavie et firent occuper Trieste par leurs troupes qui se trots- vaient en Italie. Et comme tous les autres moyens pour donner Trieste a la Yougoslavie avaient ete epuises, ii ne restait plus a 1' Union Sovietique que d'entrer en guerre avec les Anglo-Americains a cause de Trieste et de le prendre de force. Les camarades you goslaves devaient savoir qu'apres une guerre aussi dure, l'U.R.S.S. ne pouvait s'engager dans un nou- veau con/lit. Malgre cela, cette affaire a provoque le mecontentement des camarades yougoslaves, mecon- - 13 -- Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 tentement qui s'est manifesto dans le discours du camarade Tito. ? Ii ,taut rappeler id i certains faits : Premierement, le passage qui vient d'?e cite insinue que les dirigeants yougoslaves avaient voulu entrainer l'U.R.S.S. dans une guerre a cause de Trieste ; Deuxiemement, ii n'est pas fait la snoindre men- tion du role jque dans la guerre par la Yougoslavie, laquelle, par sa lutte, avec l'assistance dOcisive de l'U.R.S.S., avait fora les Anglo-Amgricains a cer- taines concessions territoriales au profit de la Y ougo- slavie (cc ne sont pas, par exemple, les Anglo-Ameri- cairn qui ? firent occuper Trieste par leurs troupes ?, rnais bien les Y ougoslaves qui dglivrerent Trieste, de mgme que leurs autres territoires ayant antgrieure- meat appartenu a l'Italie des Allemands et des fas- cistes it aliens, ares quoi les Anglo-Americains cox- traignirent les Y ougoslaves a se retirer) ; Troisiemement, il est affirtne que les dirigeants yougoslaves ne voulaient tenir aucun compte du fail que l'U.R.S.S. ne pouvait as s'engager dans une nouvelle guerre a cause de Trieste. Ii tombe sous le seas que tout cela est faux. Quand iclata le conflit avec les Anglo-Amdricains sur le point de savoir si les troupes yougoslaves' allaient rester a Trieste ou non, et quand les Anglo- Amgricains exigerent, sous forme d'ultimatum, le re- trait de nos troupes et l'ouverture de pourparlers con- cernant le partage en zones d'occupation, le gouverne- meat yougoslave se docida pour le Tetrad de nos ? 4 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 troupes et pour l'ouverture des pourparlers, et il s'y decida de sa pro pre initiative. Et s'il prit cette deci- sion, c'est uniquement parce qu'il savait que l'U.R.S.S. ne pouvait pas, ne devait pas faire la guerre a cause de Trieste. On salt d'autre part que les representants yougo- slaves avaient declare que la You goslavie ne signe- rait pas le traite de paix avec l'Italie si elle n'obte- nait as Trieste. Et pourtant elle l'a signe. Que signifiait l'attitude du gouvernement yougoslave, ref usant d'abord de signer le traite et le signant en- suite ? Elle signifiait que les representants de la Y ou- goslavie etaient mecontents de la Pon dont on traita leurs revendications, qu'ils consideraient que le traite de paix avec l'Italie n'etait pas juste pour la Yougoslavie, que cette paix etait le resultat d'un com- promis entre les grandes puissances, et non un regle- ment sense et equitable de la question nationale. Et d'autre part cette attitude signifiait que la Y ougo- slavie, bien qu'a contre-cceur, acceptait ce compro- mis parce qu'elle souhaitait la paix, c'est-a-dire parce qu'elle savait que ni l'U.R.S.S. ni elle-meme non plus ne desiraient et ne devaient se lancer, ares une guerre aussi dure que celle qu'elles venaient de faire, dans une nouvelle guerre a cause de Trieste. Cela signifiait que nous acceptions ce compromis, de name que dans le cas du retrait de nos troupes en 1945, parce qu'il le fallait, parce que nous sommes realistes en politique, et non pas parce que nous en dtions par- tisans de cceur et d'cime et que nous le tenions pour juste. Est-ce que les bolcheviks russes etaient enthou- slam& par la paix de Brest-Litowsk que leur impo- serent les imperialistes allemands ? Bien siir que non. Et pourtant us l'accepterent temporairement, fat-ce - 15 - Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 avec amertume. L'amertume d'?e obliges d' accep- ter ce qui itait injuste voila cc qu'exprime le dis- cours du camarade Tito comme les declarations de nos autres dirigeants a propos de la question de Trieste ? et non pas l'identification de l'U.R.S.S. aux Anglo-Amdricains, ou le desir de vole l'U.R.S.S. faire la guerre a cause de Trieste. V oici cc que disait cc sujet le camarade Tito dans son discours a l'Assemblde Nationale Y ougo- lave le 31 mars 1947 : ? ...Luttant Pour les justes revendications de nos peuples a la Conference internationale de la Paix, et dans les preparatifs et les pourparlers de paix a Lon- dres, New-York et Paris, la delegation qui represen- tait notre pays a accompli son devoir avec la plus grande perseverance et dignite, en demandant que la Y ougoslavie, en tant que run des pays qui ont le plus souffert de l'occupation, en tant que pays qui a consenti d'enormes sacrifices en hommes dans la guerre, refilt satisfaction de ses justes revendica- tions. Dans cette tache, notre delegation a eu la pleine assistance de la delegation de 1' Union So- vidtique, avec M. Molotov a sa tete, comme le soutien des autres delegations des pays slaves freres, de la Pologne et de la Tchecoslovaquie. Nous sommes tres reconnaissants a la grande Union Sovietique et aux autres pays freres de cc soutien et de leur pleine comprehension de nos sacrifices et de nos droits. Par contre, nous avons malheareusement da nous con- vaincre, avec une grande amertume, que certains de nos allies dans la guerre, particulierement l' Angle- terre et l'Amerique, contestaient de toutes les manie- res possibles nos droits et adoptaient une attitude ? 16 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 dont il aurait ete parfois difficile d'affirmer qu'elle fat cello de pays amis. Mentionnons seulement notre liitte pour l'Istrie, pour Trieste et pour le Littoral Slo- vene a la Conference de hi Paix a New-York et a Paris. En depit de tous nos arguments, qui demon- traient irrefutablement notre droit historique et ethni- quo sur cos contrees, en depit du fait que nous avions nous-memes, an prix de beaucoup de sang et de sacri- fices, libere de r occupant allemand l'Istrie, Trieste et be Littoral Slovene, nos allies de la guerre, l'An- gleterre et l'Amerique, de concert avec certains petits pays, dont quelques-uns n'avaient memo pas pris part a la guerre, se sont opiniatrement op posies a nos revendications, et ont finalement reussi a empecher quo notre pays, qui de tons les pays d'Europe a le plus souffert dans la guerre et consenti relativement plus de sacrifices qu'aucun des grands allies d? nom- mes, realise une bonne partie de ses revendications legitimes. En vertu du traitd de paix avec l'Italie, une partie importante de nos freres'd'Istrie, de Trieste et du Littoral Slovene reste encore hors des frontieres de notre pays, bien qu'ils aient donnd aux allies au coots de la guerre une precieuse contribution en sang, pour la victoire commune et pour tour pro pre liberte, finalement refusee par ces memes ? L'injustice commise envers nos peoples etait si grande quo notre gouvernement s'est trouvd dans r alternative : signer on no pas signer cc traite de paix qui equivalait pour nous a on diktat des grandes puissances occidentales. Mais, consequent dans sa butte pour la realisation et la consolidation de la paix, notre gouvernement s'est d,e'cide, le occur lourd, a signer ce traite de paix avec l'Italie, cc traite qui constitue une grande injustice pour noir* pays, - X7 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 pleinement convaincu que cet acte sera compris non seulement par bus les pen pies en Yougoslavie, mais aussi par cette partie de notre peuple qui est restde en dehors des frontieres de notre pays et que nous n'ou- blierons jamais, comme nous l' avons souligne dans notre declaration an moment de la signature du traite de paix. Et certes, nombreux sont ceux qui, desirant une nouvelle guerre, les reactionnaires pecheurs en eau trouble, qui esperaient que nous ne signerions pas le traite. Tout a fait comparable a l'interpretation abusive d'une citation du camarade Tito a propos de la question de Trieste, et a l'artifice &loyal qui consiste a separer cette citation de l'ensemble oit elle figure, est la tentative de demontrer que le camarade Tito considere la paysannerie comme la principale force de la nouvelle Y ougoslavie, et par consequent qu'il transforme le Parti Communiste en un parti des koulaks. Dans la lettre du 4 mai 1948 du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., il est dit : ? Tandis que le marxisme-leninisme Part de la re- connaissance du role directeur de la classe ouvriere dans la liquidation du capitalisme et dans l'edifi- cation d'une societe socialiste, les dirigeants du Parti communiste yougoslave developpent des vues completement differentes. Ii suffit de rap peler la declaration suivante du camarade Tito en novembre 1946 (Borba, 2 novembre 1946) : ? Si nous disons aux paysans qu'lls sont le plus ? puissant pilier de notre Etat, ce n'est pas POUT ? gagner eventuellement leurs suffrages, mais bien ? parce qu'ils le sont effectivement. ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ? Cotte position est en pleine contradiction avec le marxisme-leninisme. Le marxisme-leninisme con-- sidere qu'en Europe, et par consequent aussi dans les Etats de democratic populaire, la classe progres- siste et revolutionnaire, c'est la classe ouvriere, el non la paysannerie. En ce qui concerne la paysan- nerie, sa majorite, c'est-a-dire les paysans pauvres et moyens, peut devenir, ou est &jet, alliee de la classe ouvriere, mais le role dirigeant dans cette alliance appartient a la classe ouvriere. Or l'attitude du camarade Tito, non seulement nie le role diri- geant de la classe ouvriere, mais encore pro- dame toute la paysannerie c'est-a-dire koulaks compris ? la base la plus solide de la nouvelle Yougoslavie. 11 s'ensuit quo cette attitude exprime des vues qui sont a tour place chez des poll- ticiens petits-bourgeois, mais pas chez les marxistes- leninistes. ? Voil4 ce qu'on lit dans la lettre du Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S.. Laissons de cote le fail quo le camarade Tito disait cola on l'automne 1946, et quo jusqu'au printemps 1948 personne du Comae Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. n'a jamais fait au camarade Tito ni a quiconque du Comitd Central aucune remarque a ce sujet. Laissons aussi de cote le fait quo le camarade Tito a dit cola dans tin discours oral pre-electoral, et quo la citation est Ur& d'un compte rendu stenographid et no du discours tel qu'il fut redige pour l'impression. Laissons meme de ate tout ce quo le camarade Tito et les autres dirigeants du P.C.Y. ont dit dans cette periode, et avant et apres cette periode, du role directeur de la classe ouvriere. Nous citerons seule- ment ce quo le camarade Tito disait a ce sujet dans un autre passage de ce meme discours : 19 ??????? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 .,,Aujomrd'hui, dans la nouvelle Yougoslavie bus les biens qui se trouvent dans les entrailles la term et t sa surface sont la propriete dn peuPle. Dans la Yougoslavie d'aujourd'hui les usines, lr, votes de communication par can vu par terre, comm., lout cc qui sent a la communaute, se trouvent au mains du peuple, de l'Etat Populaire, sont utilisee,: pour le bien du peuple, et non au p rofit des individuN qui amassent du capital dans leurs poches vu d'etrangers ? qui l'exPortent lions du pays Dans la nouvelle Yougoslavie la question ouvriere est residue aussi. Dans l'ancienne Yougoslavie .-- te SIOUX une lois de plus le souligner -- les vu Driers n'avaient aucun droit... ? H Plus loin : ? ?. Dans l'ancienne Yougoslavie, l'ouvrier ebait ',,hiet de l'exPloitation la plus brutal& Dans la You goslame nouvelle, il a acquis tons ses droits. Cc. droits sont proteges par nos lois. Aujourd'hui l'ou crier trouve toutes les conditions nicessaires a son developpement, et ce n'est qu'une question de pros rite generale de l'ensemble de notre. economic poiri que ces conditions deviennent encore meilleures e' que son standard de vie s'eleve encore. Ainsi, dam be nouvelle Yougoslavie, la classe ouvriere a de brd 'antes perspectives. Dans la Yougoslavie nouvelle, 1. ouvriers trouvent realise tout ce qui jadis etait lent aspiration, tout cc pour quoi us versaient ICur sane yit mouraient dans les geoles. (, La paysannerie aussi, camarades, trouve dans to *ouvelle Yougoslavie toutes les conditions de deve, toppement. Tandis que dans l'ancienne Yougoslavic Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Ia paysannerie etait un objet d'exploitation pour les speculateurs, aujourd'hui, dans la Y ougoslavie nou- velle, elle est un facteur actif et le plus solide pilier de la Republique Federative Populaire de Y ougo- slavie. Certes, la paysannerie, dans la Yougoslavie d'aujourd'hui, ne peut pas encore se rendre pleinement compte des conditions qui lui sont faites, mais /e jour n'est pas loin oil elle en deviendra ?consciente. red d? dit maintes fois que notre pays est sorti de cette guerre gravement devaste, que nous man quons de Nen des choses necessaires a Vhornme pour vivre, et que le plus gros du fardeau pese sur le paysan et sur l'ouvrier. C'etait inevitable au commencement. Mais des qu'il a ite possible d'alleger le fardeau que portait la paysannerie, nous- avons commence a le faire. Le temps viendra oil les paysans pourront voir avec satisfaction qu'ils ont vraiment, dans la Yougo- slavie nouvelle, tout ce qui est necessaire a leur developpement general. ? Et encore : ? ...Aujourd'hui nous n'avons as encore tout ce faut donner aux paysans, car notre industrie a ete devastee. Mais elle se redeye graduellement, et ii y a d? pas mal de choses que noug pouvons donner aux travailleurs de nos campagnes. Voila comment parlait le camarade Tito : d'abord des ouvriers qui ont obtenu ? ce a quoi us ont jadis aspire, ce pour quoi us versaient leur sang ou mou- raient dans les geOles ? ; et ensuite des paysans pour lesquels le temps viendra o us pourront voir avec satisfaction ont vraiment, dans la Y ougo- slavie nouvelle, tout ce qui est nocessaire et- deur developpement general ?. Ainsi, ii ressort bien, - 21 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 du discours du camarade Tito, que les ouvriers sont la classe dirigeante, puisqu'ils ont atteint tout ce a quoi its aspiraient et pour quoi its luttaient, tandis qu'il s'agit pour les paysans- qu'ils ne soient plus un objet d'exploitation pour les speculateurs ?. C'est done seulement en fonction de tout ce que disait le eamarade Tito, en fonction de ce qu'il disait des ouvriers, devenus la classe dominante et dirigeante, que peut tire compris ce qu'il a dit des paysans comme du puissant pilier de l'Etat. A la lurniere de Lout cela, ii est evident que la paysannerie le est le plus puissant pilier de l'Etat qu'en tant qu'alliee des ouvriers, qu'elle n'est pas le seul, mais seule- ment l'un de ces piliers. En outre, ii convient d'avoir en vue qu'a cette ?que le camarade Tito posait avec une vigueur pxertimiliere la question de la paysannerie en Croatie, en raison de la necessitd de briser les Testes de l'influence de Matchek parmi les paysans. Void ce qu'il disait a ce sujet : ? Tout d'abord, je dirai quelques mots d'un homme qui est, a mon avis, le principal ins pirateur de la campagne qu'on mene a l'etranger contre la Y ougoslavie nouvelle. ? Matchek a pleinement montre sa face d'en- nemi du peuple. Ii Write le mdpris de nos peuples... Matchek represente l'ennemi numero un du pew/1e croate... ?Ii faut savoir aussi que Matchek est en contact (limit avec Slobodan Yovanovitch, avec celui qu'on appelait autrefois le roi, et d'autres encore, et qu'il ourdit toutes sortes de plans. Mais ii va de soi que c'est d'avance voue a l'echec ? its n'ont pas autre chose a faire a l'etranger. - 22 ---- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ? Mais ce qui est beaucouP plus deplorable, c'est que, dans noire pays, des gens tels que Matchek trouvent des suiveurs et qu'il y en au t d'autres qui les approuvent. ? Voila comment on interprete, dans les lettres du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., sans rapport avec la realite, avec l'ensemble de l'activite, les positions prises, sur telle ou telle question, -Par nos dirigeants ! Et que dire de cette addition arbitraire, dans la lettre du Comiti Central du P. C. (b.) de l'U.R.S.S., au mot de Tito ? les paysans ? : ? c'est- a-dire koulaks cornpris ? ! Que resterait-il de Lenine et de Staline si on leur imputait, a chaque fois qu'ils emploient le mot ? les paysans ?, l'intention d'en- glober aussi dans ce terme les koulaks ! Le resultat serait, cedes, monstrueux ! Ce discours de Tito ? sans parler de ses autres discours et articles ? pour peu qu'on veuille chercher son vrai sens, et non pas des artifices de mauvaise foi ? montre avec evidence pensait aux paysans travailleurs, a ceux qui etaient ? objet d'exploitation pour les speculateurs C'est exactement de la name facon, comme dans ces lettres du Comite Central du P. C. (b.) de l'U.R.S.S., que sont traites dans la Resolution du Komin form les discours de nos dirigeants. Il y est dit, par exemple : ? Mais ce n'est pas tout. Les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie declarent ces der- niers temps, avec beaucoup d'aplomb, qu'ils melte- raient une politique de liquidation des elements capi- talistes en Yougoslavie. Dans leur lettre adressee au """ 23 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Comite Central du Parti Communiste (bokhevik) de l'U.R.S.S. en date du 13 avril dernier, Tito et Kar- deli ont ecrit que la ? session pleniere du Comite Central avait adopte des mesures proposees par le Bureau -Politique du Comite Central, visant a la liquidation des restes du capitalisme dans le pays. ? Conformement a cette orientation, dans son dis- cours prononce a l'Assemblee de la Republique Fede- rative Populaire de Yougoslavie, le 23 avril, Kardelj a declare : Dans notre pays, les jours sont comptds pour tous les restes de l'exploitation de l'homme par homme ? Cette orientation des dirigeants du Parti Com- muniste de Yougoslavie, visant a la liquidation des elements capitalistes dans les conditions actuelles de la Yougoslavie, y cornpris la liquidation des koulaks en tant que classe, ne peut etre qualifiee que d'avem- turiste et non-marxiste. ? Dans cc meme discours, le camarade Kardelj di- salt : ? ... Avant tout, beaucoup de nos camarades ne comprennent as que les cooPeratives agricoles du type cooperative d'achat et de vente ne soient as encore, a cites seules et en tant que telles, capables d'introduire des modifications qualitatives dans notre economic... Leur importance speciale ? outre leur role dans le developpement du commerce socialiste ? c'est qu'elles peuvent servir de base a l'organi- sation du ddveloppement ulterieur de la cooperation agricole. Cependant, le facteur essentiel du develop- pement a venir de la cooperation agricole et de sa ? 24 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 modification qualitative interne, c'est l'equipement le plus rapide possible des cooperatives en moyen de production agricole, en materiel technique, en cadres, etc., c'est-a-dire en machines, en sources d'energie, en installations agricoles diverses, en fermes d'ele- vage, en betail de reproduction, en ateliers de repa- ration de l'outillage, en laboratoires agricoles, en personnel specialise, etc. Bien plus, on peut dire que chaque element de proprieto cooperative est un encouragement an developpement de notre systeme coo peratif dans un sens socialiste. Cha- cun de nous sail ce qua representeront de pareilles cooperatives pour le developpement de notre agri- culture, pour la planification agricole, pour une direc- tion socialiste planifide dans le domaine de l'agri- culture, pour l'elevation du niveau technique, pou- tique at cultural de notre paysannerie lab orieuse, pour l'augmentation de la production agricole. Cela ne signifie, certes, pas que nous pouvons realiser cela tout de suite, ni que l'Etat doit simplement faire cadeau de tout cela a nos cooperatives. C'est un processus assez long, mais un processus qu'il faut des maintenant orienter, et dont il faut prendre la direction, gardant bien en vue le but que nous you- ions atteindre. Plus nos cooperatives se developpe- ront rapidement dans ?cette direction, plus elles pour- ront influer sur le developpement de l'agriculture. C'est pour quoi un practicisme pur at simple est peut- etre, dans ce domaine, plus nuisible que dans n'im- parte quelle autre branche de notre activite. ? Kardelj dit qu'il s'agit ici d'un processus assez tong, et on tui fait dire quelque chose de tout a fait different, en affectant de considerer comma repro- sentant la ligne et la position de notre Parti un mot - 25 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 d'ordre d'agitation, qui est d'ailleurs correct en soi, et qu'ont employe tous les marxistes-rdvolutionnaires deputs Marx jusqu'a nos jours, memo avant la prise du pouvoir par la classe ouvriere. Void d'autres citations du camarade Kardelj, tirees de sa brochure ? La cooperation agricole dans l'eco- nomie planifile ?, brochure imprimee en juin 1947, c'est-a-dire longtemps avant les lettres du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. : ? Cela signifie seulement que, dans les condi- tions d'une evolution spontanee, la petite production paysanne ? encore qu'elle tie soil as capitaliste en soi ? fait naitre inevitablement des tendances capita- Estes et nourrit le capitalisme ou ses restes, tandis que, dans les conditions de I" edification du socialisme et avec l'effort conscient du pouvoir populaire, la petite production paysanne pout et dolt se developper dans la direction du socialisme. Ce developpement no se fora, done, pas automatiquement, spontanement, de lui-meme, mais sous une direction planifiee et par des mesures correspondantes d'organisation, qui per- mettront a nos masses paysannes de se convaincre par leur pro pro experience de la justesse du chemin ainsi choisi. ? Ii faut aussi no pas per dre de vue quo c'est justement au village que les restes du capitalisme sant le plus forts, et que c'est justement la que les elements hostiles seront le plus actifs, afin d'abuser le paysan travailleur et de I' ebranler dans ses rap- ports avec le pouvoir populaire. Des aujourd'hui us chuchotent a l'oreille du paysan que les communis- tes lui prendront la terre de force ou par ruse, quNls 26 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 lui prendront sa maison et l'enfermeront dans une caserne, qu'ils briseront sa famille et le chasseront de sa terre natale, etc. Aussi ne soulignera-t-on jamais assez que le developpement de la cooperation doit etre l'affaire de la paysannerie elle-meme, de sa volonte, de sa conscience croissante, car c'est alors settlement que nul ne pourra l'ebranler, c'est alors seulement qu'elle sera pleinement convaincue de la faussete et de la bassesse des calomnies dont nous venons de parler. C'est seulement de cette maniere que le paysan se convainera a fond et par sa propre experience que le pouvoir populaire, non seulement ne lui enleve as sa terre, ni par la force ni par la ruse, et ne lui detruit pas son foyer, mais que, bien au contraire, ii lui cree les conditions necessaires pour qu'il devienne en fin un homme libre sur sa terre et connaisse des jours meilleurs que ceux qu'il a vecus. ? Ce qui est necessaire dans la cooperation, ce sont done des efforts d'orientation et d'organisation qui, d'une part, soient con formes aux lois objectives de noire evolution economique, et qui ,d'autre part, permettent a noire paysannerie d'acquerir des expe- riences de nature a eclairer sa marche en avant, it elever sa conscience et a l'encourager a develop per de plus en plus les formes de travail cooperatif dans la production agricole. ? Tout cela n'a pas besoin de commentaires. Partieulierement brutale et arbitraire est la maniere dont on s'est servi d'une citation tiree du discours de Tito a la Deuxi? Session du Front Populaire, pour demontrer que la direction du P.C. de Y ougo- slavie dilue le parti dans le Front Populaire. ? 27 ? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Dans la lettre du 27 mars 1948 du Comite Central du P.C. (b.) de ru.R.s.s. il est dit : ? Scion la theorie marxiste-lininiste, le Parti est considere comme la force dirigeante fondamentale du pays, ayant son programme propre et ne se diluant pas dans la masse des sans-parti. En Y ougoslavie au contraire, c'est le Front Populaire qui est consider6 comme la force dirigeante fondamentale, tandis qu' on tend a diluer le Parti dans le Front Populaire. Dans son disc ours au Deuxi? Con gres du Front Popu- iaire, le camarade Tito a dit : ? Le Parti Communiste ? a-t-ii un autre programme, different du programme a du Front Populaire ? Non. Le Parti Communiste ? n'a as d'autre programme, le programme du Front ? Populaire est son programme. ? Dans le discours du camarade Tito au Deuxi? Congres du Front Populaire, d'oet est extraite cette citation, il est dit : ? Par consequent, le Front Populaire en You- goslavie representait ('union de tous les hommes pro- gressistes, de taus les antifascistes, de tous ceux qui etaient prets a defendre, sous la direction du Para Communiste, l'independance du pays, qui etaient prets A se battre contre les occupants at contra (curs serviteurs de Pinterieur. C'est pourquoi le Front Populaire en Y ougoslavie se distinguait des fronts populaires des autres pays. Il constituait une union puissante, monolithique, precisement pane qu'il y avait pas dans son sein de dirigeants hesitants on reactionnaires. Ii comprenait les masses progressistes de divers partis sous la direction du Parti Commu- niste. ? ? 28 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Et plus loin: ? Le Parti Communiste de Yougoslavie a ete l'ini- tiateur et l'organisateur du Front Populaire de You- goslavie des avant la guerre. Ii y a apporte toute sa vaste experience d'organisateur et de conducteur dans la lutte. Il a donne au Front ses cadres, trempes dans la lutte, qui ont servi et servent aujourd'hui encore d'exemple, toujours dans les premiers rangs dans la Guerre de Liberation comnze dans la recons- truction du pays. Il s'ensuit qu'aujourd'hui encore, precisement a cause de ces qualites, le Parti a le role dirigeant dans le Front Populaire. Ce role lui a ete confie par les larges masses populaires. ? Comme avant-garde de la classe ouvriere, le Parti Communiste de Yougoslavie a assume le role de conducteur de toutes les forces democratiques pro- gressistes, aussi bien pendant la Guerre de Liberation que maintenant dans la reconstruction pacifique du pays... ? lusqu'a la creation du nouvel Etat, dans les con- d?ions indiquees, le Parti Communiste Jut non seulernent l'avant-garde de la classe ouvriere, nzais aussi le conducteur de toutes les forces Pro- gressistes qui se battaient en commun pour un but determine, a savoir 1' expulsion de l'occupant, la destruction des traitres de l'interieur et la creation d'un nouvel edifice d'Etat ? la Republique Fede- rative Populaire de Yougoslavie. Apres la creation du nouvel Etat, le Parti Corn- muniste devient le conducteur dans tout le dive- ioppement social : dans la construction du pouvoir populaire, c'est-d-dire l'organisation de r Etat, dans ? 29 -- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 la reconstruction du pays, dans la vie economique et culturelle, etc. Il le remplit cc role comme partie composante du Front Populaire, dont il est la force conductrice. ? Nous pensions que, la non plus, il n'est pas besoin de commentaires. Pour critiquer la direction du P.C.Y n'est admis comme exact, dans les lettres du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., que cc que disent les repre- sentants de l'U.R.S.S. En 1944, ares la liberation de Belgrade, le Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y.invita a une entrevue le general Kornieyev, chef de la Mission mili- taire sovietique, pour attirer son attention sur cer- tains actes indignes commis par des soldats et offi- ciers sovietiques, actes portant atteinte au prestige de Armee Rouge. Nos generaux Peko Daptchevitch et Kotcha Popovitch assistaient aussi a cette reunion. Les observations furent prosentees sous une forme amicale et entre camarades. Le camarade Djilas &eta- ra a cette occasion que ces actes etaient d'autant plus deplorer que la reaction les exploitait contre nous et contre Armee Rouge et disait que les officiers anglais (ii y en avait alors dans la Mission militaire aupres de l'Etat-major supreme de notre armee) sont plus polis 30 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 que les sovidtiques. Voila avec quoi on a fabriquer l'histoire selon laquelle le camarade Djilas aurait dit que les officiers sovietiques sont inferieurs aux An- glais au point de vue moral! Les dirigeants sovietiques ont cru sur parole le general Kornieyev, sans name demander aux membres de notre Comite Central et a nos generaux ce qu'il en dtait ! Lorsque, plus tard, Tito et Djilas se rendirent a Moscou, accompagnes de Nikola Petrovitch et de Band Andreyev, il n'a pas old difficile, etant donne les faits qui viennent d'?e rap- portes, de convaincre le camarade Staline de ce qui etait exact et de ce qui ne l'etait pas. Il liquida lui- name alors le differend en declarant qu'il n'y avait cu l?ulle faute de notre part et qu'on aurait d4 lui ecrire tout le detail de la chose. Gagarinov a dit a Tirana a notre representant qu'il boirait a la sante de Tito a condition que Tito flit pour l'unite du bloc democratique. On croit Gaga- rinov, quand ii nie cela, bien qu'il soit evident ? comme ii ressort aujourd'hui de la maniere d'ecrire de la presse sovietique, qui pretend que Tito a aban- donne le bloc democratique que Gagarinov n'a dit un peu plus tot, que ce que les autres diront un peu plus tard. It en est de meme de la conversation entre Tsrnobrnia et Kroutikov, lequel avail dit qu'il n'etait pas possible de conclure un protocole de livraison de marchandises pour 1948-1949 en ce moment (en mars 1948), parce que l'U.R.S.S. n'avait as de marchan- discs pour la Yougoslavie, et que ce ne serait possible qu'a la fin de 1948 pour 1949. Dans les lettres du Comitd Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. cette decla- ration est contestee. Cependant, jusque aujourd'hui, aucune delegation commerciale yougoslave n'a ea invitee a moscou. - 31 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Dans une de ses lettres le Comite Central du PC (b) de l'U.R.S.S. deforme completement le sens d'une lettre du Comitel Central du P.C.Y. of celui-ci repro- ehe a Lavrentiev de s'immiscer dans les affaires de noire Parti. La lettre du Comite Central du P.C.Y. dit (( ...Sur quelle base est -il affirmd dans la Wire n'y a pas de democratie dans notre Parti? Pent- etre sur la base des informations de Lavrentiev ? Nous considerons qu'en tant qu'ambassadeur ii n'a as le droit de demander a qui que ce soit des renseigne- ments sur l'activite de noire Parti ? ce n'est pas son affaire. Le Comitd Central du P. C. (b.) de l'U.R.S.S. peat obtenir ces renseignements du Comitdi Central du P.C.Y.? En quoi consiste ici le differend ? Ce qui est a blcimer, ce ne sont as les conversations de Lavrentiev avec des communistes, c'est la recherche de renseigne- meats independamment et en dehors du Comite Cen- tral du P.C.Y. (car le Comite Central du P.C.Y. ne conteste as au Comite Central du PC (b) de l'U.R. S.S. le droit de recevoir des informations du Comae Central du P.C.Y mais a Lavrentiev celui de faire cela dans le dos du Comite Central du P.C.Y.). Plus exactenzent. le Comite Central du P.C.Y. ne met aucune objection a ce que les representants sovie- tiques recoivent par la voie reguliere, pour le Comite Central du PC (b), des renseignements stir l'activite de noire Parti, mais ii n'adrnet pas qu'ils les deman- dent a quelqu'un d'autre, dans le dos du Collate Central du P.C.Y ce qui equivaut a crier an reseau de renseignenzents qui conduirait inivitablement a la mine du Parti, a la creation de fractions dans le 32 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Parti, a la selection ? sous le masque d'amis de l'U.R.S.S. et du Comitd Central du PC (b) ? des ele- ments les plus negatifs et les plus immoraux, qui de- testent leur pays et leur parti. Ce n'est as par hasard que dans les lettres du Comite Central du PC (b) de l'U.R.S.S. et dans la Resolution du Kominform on /rend la defense des traftres, saboteurs et fractionnistes Hebrang et jouyovitch. * ** Les lettres du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. font une place considerable au cas de vembit et des ? espions ? qui se trouveraient dans le Ministere des Affaires Etrangeres de Yougoslavie. Dans l'interet de la verite, ii convient de dire ceci : En 1946, au commencement de rite, lors de la Con- ference de Paris des Minis tres des Affaires Etrangeres des quatre grandes puissances au sujet de la ques- tion des Oates de paix avec et avec les autres allies de l'Allemagne, Kardelj et Djilas eurent une entrevue avec Molotov, et lui dirent au sujet de Velebit ce qui est mentionne dans la lettre du Comite Central du P.C.Y . En merne temps us lui dirent au sujet de Hebrang ce qui suit : Hebrang a ete ecartd du Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y ainsi que de la direction de la Commission du Plan, parce qu'il etait devenu un fractionniste, parce qu'il travaillait mal et parce qu'on avait des renseignements ? 33 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 sur sa mauvaise conduite devant la police oustachi et sur ses relations avec les oustachis. Deux annees entieres, nul representant sovietique n'a jamais fait a nos dirigeants la moindre observa- tion concernant Yelebit et Hebrang. On ne nous a jamais fait remarquer que nous man quions de vigilance en maintenant Vele bit it an poste respon- sable, et Hdbrang a an poste encore plus responsable. On n'en parlait as. Et deux annees ares cette con- versation sur Velebit devient tout d'un coup an argument pour demontrer que la Y ougoslavie a jetd an pont vers l'Occident et qu'elle accepte que son travail suit controld par les puissances imperialistes ? avec des espions ?, Landis que Hebrang ? dont l'affaire est plus que claire ? est pris en protection comme une victime du regime tare au sein du P.C. de Yougoslavie ? et comme an leniniste a toute opreuve. Est-ce la une attitude de principe, une attitude con- sequente ? Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de on affirme certaines choses avec une lege- rote et an man quo de controle vraiment excessifs. Rap pelons-en seulernent quelques-unes parmi les plus caractdristiques. pans la lettm du 4 mai 1948, pour demontrer que les officiers sovietiques en Y ou- goslavie no sont as plusieurs fois rnieux pa yes que les officiers yougoslaves, il est affirme que ? les gene- raux yougoslaves, outre deur solde en dinars, recoi- vent aussi divers avantages en nature : logernent, ravi- taillement et ainsi de suite. ? C'est manifestement tout a fait inexact : tous les officiers yougoslaves, y corn- - 34 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 pris les generaux, recoivent uniquement une solde en dinars, plusieurs fois inferieure a celle qui est versee aux officiers sovietiques. Chaque citoyen de chez nous sait cela. Dans la name lettre il est dit que les amis et parents de Neditch ? trouvent place facilement et avantageusement dans l'appareil de l'Etat et du Parti en Yougoslavie ?. Nul en Yougoslavie n'a pu jusqu'a present trouver ces antis ou parents de Neditch dans l'appareil de l'Etat et du Parti, aussi hien la letire du Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. ne cite- t-elle ? et ne peut-elle citer ? aucun nom. Or cette affirmation ? de meme que d'autres sernblables ? surtout lorsqu'elle est suivie de la signature du Comae Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., peat et doit laces- sairement avoir une influence dans les autres par- tis, en ce sens qu'elle diffame la direction du P.C. de Yougoslavie en la presentant comme cornplice des fascistes, ou tout au moins comme complaisante en- vers les fascistes : Dans les lettres du Comite Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S., on affirme : ? Pour decouvrir les erreurs du Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y n'est nullement neces- saire de recourir aux informations fournies par cer- tain camarades, comme par exemple les camara- des Jouyovitch et Ilebrang. Il est plus que suffisant pour cela de prendre connaissance des declarations officielles des dirigeants du P. C. Y., disons des camarades Tito, Djilas, Kardelj et autres, pu- bliees dans la presse... Nous declarons que la con- versation du camarade Jouyovitch avec le camarade Lavrentiev, ambassadeur sovietique en Yougoslavie, n'a as donnd le dixieme de ce que contien- - 33 -- Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 nent les distours errones et antisovietiques des dirigeants yougoslaves ?. On ecrit cela, et on ne fournit comme preuve a rappui ,ii les discours ni des citations de ces dirigeants. Affirmation purement gra- tuite I De mime, dans la lettre du 22 mai 1948, il est dit : ? ... Les camarades Tito et Kardelj ont souvent fait au Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. des promesses quails n'ont as tenues. Leurs lettres, et en particulier la derniere, nous en ont encore plus convaincus. Le Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y ., et surtout le camarade Tito, doivent savoir que par leur politique anti-sovietique et anti-russe, qui se rnanifeste ces temps derniers dans la pratique quo- tidienne, us ont fait tout pour miner la con/lance du Parti communiste et du gouvernement de l'U.R.S.S. leur egard. ? Oa et quand Tito et Kardelj ont-ils fait des pro- messes quails n'ont as tenues ? Mystere. Qu'est-ce qui prouve cette politique quotidienne ? anti-sovieti- que ? et ? anti-russe ?, ? surtout ? du camarade Tito? Rien. Affirmations gratuites sans le moindre fait a l'appui ? a moms que le discours de Tito a Lioubliana en 1945 doive servir de preuve de son actuelle politique quotidienne ? antisovietique et anti- russe ?, et a moms que la conversation de Kardelj avec Sadtchikov. mentionnde dans la let/re du 4 mai, doive etre comprise comme une promesse non tenue I Puisqu'il est question de tette conversation, il con- vient de dire ceci. La pretendue declaration du cama- rade Kardelj qui y est citee n' est qu'une interpreta- - 36 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 tion absolument arbitraire et tendancieuse d'un entre- tien du camarade Kardelj avec l'ambassadeur sovie- tique. Au cours de cet entretien, le camarade Kardelj avait essaye de convaincre l'ambassadeur sovietique que l'interpretation sovietique du discours du cama- rade Tito etait erronde, qu'elle s'appuyait vraisembla- blement sur quelques phrases as tout a fait nette- ment formuldes, ce qui n'etait qu'une consequence des conditions dans lesquelles travaillait notre Parti au lendemain de la liberation. Remplissant la tdche que mi avait con fie le Comite Central du P.C.Y., le cama- rade Kardelj s'est efforcd, dans cette conversation, de mitre fin au plus vite et amicalement au malentendu, afin qu'il no devienne as un motif d'aggravation des rapports entre 1' Union Sovietique et la Yougoslavie. Le Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y. ap- prouva cette conversation. Or voila que maintenant, dans la lettre du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., cot entretien ? tendancieusement rapporte et interprete ? est utilise comme preuve que l'unite no regnait pas an Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y. Il est clair que l'interpretation tendancieuse et absolument erronee du discours du camarade Tito a Lioubliana, aussi bien que cette interpretation unilaterale des declarations du camarade Kardelj dans son entretien oral avec l'ambassadeur sovietique, ne .cont que des moyens de discrediter le Bureau Politique Comite Central du P.C.Y. Telles sont en gros les observations qui tnontrent quelle est la methode de critique utilisee par le Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. et par ? 37 -- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Is Kominform contre le Comae Central du P.C.Y. Cette methods est telle que, encore au mois de mars 1948, le Parti Communists de Yougoslavis etait presente, dans l'organe du Kominform, et aussi jusqu'a un certain point dans la presse sovie- tique, comme un exemple de bon travail et d'inter- nationalisme, en juin comme un exemple de mauvais travail et de nationalisme, et qu'en juillet on parle d? des mithodes fascistes employees en Y ougosla- vie et on compare les chefs du P.C.Y. a Mussolini et aux autres chefs fascistes. Comment in base de classe du P.C.Y. a-t-elle 75u changer si rapidement, comment a pu s'accomplir, inapercue et sans bouleversements tnterieurs, une tamale evolution en Yougoslavie, com- ment is pouvoir y a-t-il subi une si radicals transfor- mation ? c'est ce que, bien entenclu,. personne n'essaie d'expliquer, car cela ne se laisse as expli- quer, car il est impossible de prouver quelque chose de tout a fait contraire a in rialite. Nous n'avons as voulu, dans ces explications preliminaires, trader des questions politiques et theoriques. Ces questions ? litigieuses sont absen- les des lettres du Comite Central du P. C. (b.) de l'U.R.S.S. comme de in Resolution du Komin- form. Les questions de principe qui font is fond du titige sont as traities. Les affirmations inexacte concernant in ligne de notre Parti ont ete refutees par les membres du Comae Central du P.C.Y. au Cinquieme Congres, aussi n'en parlons-nous pas. Nous repetons que is but de ces eclaircisse- ments est seulement d'aider a bien cornprendre les lettres du Comitd Central du P.C. (b) de l'U.R.S.S. et a se convaincre de l'absurdite et du mensonge sur lesquels reposent ces lettres, aussi bien que in cant- - 38 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 pagne contre le Comite Central du P.C.Y., contre le P.C.Y. lui-meme et contte la Yougoslavie nouvelle, campagne qui dans les autres pays jut declenchee surtout apres la Resolution du Komin form. Belgrade, septembre 1948. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 A V.-M. MOLOTOV Ministre des Affaires etrangeres de l'U.R.S.S. Le 18 mars, le general Barskov nous a communi- que avoir regu du marechal Boulganine, Ministre de la Defense Nationale de l'U.R.S.S., une depeche nous informant que le Gouvernement de l'U.R.S.S. a decide de retirer immediatement tous ses conseillers et instructeurs militaires, en motivant cette mesure par le fait qu'ils sont ? entoures de malveillance ?, c'est- a-dire qu'on ne les traite pas amicalement en Yougo- slavie. 11 va de soi que le Gouvemement de peut quand ii lui plait, rappeler ses specialistes mili- taires, mais nous avons ete stupefaits des motifs que le Gouvernement de l'U.R.S.S. invoque pour expli- quer sa decision. Ayant fait une enquete, apres cette accusation, sur l'attitude des dirigeants subal- ternes de notre pays a regard des conseillers et ins- tructeurs militaires sovietiques, nous avons acquis la profonde conviction qu'il n'y a rien qui autorise a. motiver ainsi leur retrait, et que, durant tout le temps de leur sejour en Yougoslavie, le comportement envers eux a ete non seulement bon, mais veritable- ment fratemel et au plus haut degre hospitalier, ? 4'? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 comme ii Vest en general a regard des personnes so- vietiques dans la Yougoslavie nouvelle. Par conse- quent, c'est pour nous une chose veritablement eton- nante, incomprehensible et qui nous affecte profonde- ment, dans l'ignorance o1 nous sommes de la veritable cause de cette decision du Gouvernement de l'U.R. S. S. Deuxiemement, le 19 mars 1948, j'ai re?la visite du charge d'affaires Armianinov, qui m'a communi- que que l'U.R.S.S. ordonnait egalement le retrait de Yougoslavie de tolls ses specialistes civils. La aussi, les motifs invoques sont pour nous incomprehensifs et stupefiants. Il est exact que l'adjoint du Ministre Kidritch, Srzentitch, a declare a votre representant commercial Lebedev qu'en vertu d'une decision du Gouvernement de la Republique Federative de You- goslavie, on n'a le droit de donner a qui que ce soit des informations 6conomiques importantes, et que les personnes sovietiques doivent, pour des informations de ce genre, s'adresser plus haut, c'est-a-dire au Comite Central du P.C.Y. et au Gouvernement. En meme temps Srzentitch a dit a Lebedev de s'adresser pour les informations qui l'int6ressaient au Ministre Kidritch. II y a longtemps d? gull a ete dit a vos gens que les reprdsentants officiels du Gouvernement sovietique peuvent obtenir toutes les informations im- portantes dont us ont besoin, directement des diri- geants de notre pays. Nous avions pris la decision en question parce que tous les fonctionnaires de nos ministeres donnaient au premier venu toute sorte d'information. C'est-a-dire que differentes gens livraient des secrets economiques et des secrets d'Etat, qui pouvaient parvenir, et qui Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 parfois sont parvenus, aux mains de nos ennemis COMMUTIS. Aucun accord special n'existe entre nous, comme il est pretendu dans la depeche, aux termes duquel nos gens auraient le droit de fournir diverses infor- mations de caractere economique, sans l'autorisation de notre Gouvernement ou du Comite Central, aux travailleurs sovietiques dans l'economie, hormis bien entendu les informations qui leur sont necessaires pour l'accomplissement de la fonction qu'ils exercent. Chaque fois que l'ambassadeur du Gouvernement de l'U.R.S.S., le camarade Lavrentiev, m'a demande personnellement des informations dont il avait besoin, je les lui ai donnees sans reserve, et nos autres diri- geants responsables ont agi de merne. Nous serions extremement surpris que le Gouvernement sovietique ne Mt pas d'accord avec notre attitude a cet egard, du point de vue de linter& de l'Etat. En meme temps, nous sommes contraints de re- pousser dans ce cas egalement le motif invoque de ? manque de camaraderie et de mefiance ? envers les specialistes et representants sovietiques en Yougosla- vie. Aucune de ces personnes, jusqu'aujourd'hui, ne s'est plainte a nous de quelque chose de semblable, bien que chacune ait eu la possibilite de le faire per- sonnellement aupres de moi, car jusqu'aujourd'hui je n'ai jamais refuse de recevoir aucune personne sovie- tique, et il en est de meme de tous nos dirigeants responsables. II ressort de tout cela que les motifs invoques ne sont pas la cause de ces &marches du Gouvernement de l'U.R.S.S. et notre desk- serait que le Gouvernement ? 43 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de l'U.R.S.S. nous fit franchement savoir de quoi ii s'agit en l'occurrence, qu'il nous signalat tout ce qu'il pense n'etre pas conforme aux bons rapports entre nos deux pays. Nous considerons qu'un pareil cours des choses est nuisible aux deux pays, et qu'il faudra tot ou tard ecarter tout ce qui fait obstacle aux rela- tions amicales entre nos pays. Pour autant que le Gouvernement de l'U.R.S.S. puise ses informations a diverses autres sources, nous pensons convient d'?e circonspect a l'egard de pareilles informations, car elles ne sont pas tou- jours objectives, exactes ni bien intentionnees. Recevez cette fois aussi l'expression de mon respect. 20.111.1948. Le Pr?dent du Conseil des Ministres J. B. TITO. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400810005-5 AU CAMARADE TITO ET AUX MEMBRES DU C. C. DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE Nous avons revu vos lettres des 18 et 20 mars. Nous estimons votre reponse contraire a la verite et pour cette raison absolurnent non satisfaisante. 1. La question de Gagarinov peut etre consideree comme ray& de l'ordre du jour pour autant que vous aurez renonce a des accusations, quelles qu'el- les soient, contre lui, bien que nous continuions considerer qu'il s'agissait ici de calomnie contre Gagarinov. Comme on le volt, la declaration attribuee au camarade Kroutilov sur un pretendu abandon de la part du Gouvernement sovietique des pourparlers corn- merciaux pour cette armee, ne repond pas a la verite, puisque le camarade Kroutilov nie categoriquement cc qu'on lui impute. 2. En ce qui concerne le rappel des conseillers mili- takes, la source de nos informations sont les decla- rations des organes du Ministre des Forces armees et les rapports des conseillers eux-memes. Comme on sait, nos conseillers militaires furent envoyes en ? 45 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Yougoslavie sur les prieres instantes du Gouverne- ment yougoslave, et le nombre des conseillers mili- taires sovietiques destines a la Yougoslavie est sen- siblement inferieur a celui qui fut sollicite par le gou- vemement yougoslave. Par consequent le Gouverne- ment sovietique n'avait pas l'intention d'imposer ses conseillers a la Yougoslavie. Plus tard, cependant, les dirigeants militaires you- goslaves, dont Kofcha Popovitch lui-meme, estimerent possible de declarer qu'il etait necessaire de reduire le nombre des conseillers militaires sovietiques de Oo %. Cette declaration fut diversement motivee : les tins dirent que les conseillers militaires sovietiques revenaient extremement cher a la Yougoslavie, d'au- tres affirmerent que l'Armee yougoslave n'avait pas besoin d'adopter l'experience de l'Artnee sovietique, d'autres declarerent que les reglements de l'Armee sovietique sont un schema, un moule et gulls n'avaient pas de valeur pour l'Armee yougoslave, d'autres encore firent des allusions fort transparentes sur ce que les conseillers militaires sovietiques rece- vaient leurs traitements pour rien, n'etant d'aucune utilite. A la lumiere de ces faits, la fameuse declaration de Djilas si offensante pour l'Arrnee sovietique, faite an cours d'une reunion du C.C. du P.C.Y. di- sant que les officiers sovietiques sont, an point de vue moral, inferieurs aux officiers de l'Artnee anglaise ? devient parfaitement comprehensible. Et on sait que cette declaration antisovietique de Djilas n'a pas ren- contre d'opposition parmi les autres membres du C.C. du P.C.Y. De cette maniere, an lieu de s'entendre amicale- ment avec le Gouvernement sovietique pour regler ----- 46 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 la question des conseillers militaires sovietiques, les dirigeants militaires yougoslaves ont eu recours aux outrages envers les conseillers militaires sovietiques et ont essaye de discrediter l'Armee sovietique. On comprend qu'une telle situation devait creer une atmosphere d'hostilite autour des conseillers mili- taires sovietiques. II serait ridicule de penser que le Gouvernernent sovietique pouvait accepter de laisser ses conseillers militaires en Yougoslavie dans de telles conditions. Etant donne que le Gouvernement yougoslave ne s'est pas oppose a ces tentatives de discrediter l'Armee sovietique, ii porte la responsabilite de la situation creee. 3. La source de nos informations concernant le rappel des techniciens civils sovietiques sont avant tout les communiques de l'Ambasladeur sovietique Belgrade, Lavrentiev, ainsi que les declarations des techniciens eux-memes. A cc sujet, votre declaration que Szrentitch aurait dit au representant commercial Lebedev que les personnes sovietiques devaient, pour les informations economiques, s'adresser en haut lien, c'est-a-dire au Comite Central du P.C.Y. et au Gou- vemement de Yougoslavie, ne correspond pas h la verite. Voici le communiqu?e Lavrentiev du 9 mars: ? Szrentitch, adjoint de Kidritch au Conseil econo- mique, a declare au representant commercial Lebedev qu'il existe un arret du gouvernement interdi- sant aux organes de l'Etat et aux institutions de fournir a qui que ce soit n'importe quelles infor- mations economiques. Pour cette raison, sans egard aux accords d? existants, ii ne peut donner a Lebe- dev les 'renseignements en question, Les organes de ?47 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 la Sfirete de l'Etat ont recu l'ordre d'etablir un con- trole en cette affaire. Szrentitch a egalement dit que Kidritch lui-meme a l'intention de s'entretenir a ce sujet avec Lebedev. ? Le communique de Lavrentiev montre d'abord que Szrentitch n'a aucunement pane de la possibilite de recevoir des informations economiques du C.C. ou du Gouvernement yougoslave. Et d'ailleurs ii serait de penser qu'on puisse s'adresser pour chaque information economique au C.C. on an Gouvernement yougoslave. II existe pour cela des organes economi- ques competents en Yougoslavie oir les personnes so- vietiques recevaient autrefois les informations econo- miques necessaires. Le communique de Lavrentiev monfre ensuite, non pas ce que vous ecrivez, mais quelque chose d'absolu- ment contraire, c'est-a-dire que les representants sovie- agues en Yougoslavie sont places sous le controle et la surveillance des organes de la Sdrete de Yougosla- vie. II ne sera pas superflu de rappeler que nous ne ren- controns une pratique semblable de surveillance des representants sovietiques que dans les pays bourgeois, et encore pas dans tous. II faut egalement souligner que les organes yougo- slaves de la Sarete surveillent non seulement les repre- sentants du Gouvernement sovietique mais aussi le representant du P.C. (b.) aupres de l'organe du Korninform, le camarade Youdine. II serait ridicule de penser que le Gouvernement sovietique pourrait accepter de laisser en Yougoslavie ses techniciens civils sous un regime comme celui qui leur est cree. ? - 48 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Comme on le voit, la responsabilite de la situation creee incombe, ici egalement, au Gouvernement you- goslave. Telles sont les causes qui ont oblige le Gouverne- ment sovietique a rappeler ses techniciens militaires et eivils de Yougoslavie. 4. Dans votre lettre, vous exprimez le desk que nous vous cornmuniquions quels sont les autres faits qui provoquent le mecontentement de l'U.R.S.S. et qui entrainent l'aggravation des rapports entre l'U.R. S.S. et la Yougostavie. De tels faits existent, en realite, et bien qu'ils soient &rangers au rappel des conseillers civils et militaires, nous estimons neces- saires de vous les communiquer. Premierement. Nous savons ,que, parmi les cama-, rades dirigeants en Yougoslavie; circulent des decla- rations antisovietiques telles que par exemple ? le P.C. (b) degenere ?, qu' ? en U.R.S.S. regme un chauvi- nisme de grande puissance ?, que ? l'U.R.S.S. aspire a subjuguer economiquement la Yougo- slavie ?, que ? le Kominform est un instrument du P. C. (b.) pour subjuguer les autres partis ? et ainsi de suite. Ces declarations antisovieti- ques se dissimulent generalement derriere des phrases gauchistes, comme quoi ? le socialisme en U.R.S.S. a cesse (Fete revolutionnaire ?, que seule la Yougoslavie est le veritable champion du ? socia- lisme revolutionnaire ?. Certes, il est ridicule d'enten- dre de pareilles histoires sur le P.C. (b) venant de marxistes clouteux du type Djilas, Voukmanovitch, Kidritch, Rankovitch et autres. Mais ii s'agit id du fait que ces declarations circulent depuis longtemps parmi de nombreux travailleurs dirigeants de Yougo- slavie et qu'on continue a en faire, ce qui naturelle- - 49 ? 4 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ment, cree une atmosphere antisovietique qui aggrave les rapports entre le P.C. (b) et le P.C.Y. Nous reconnaissons sans condition le droit au parti communiste yougoslave, de meme qu'a chaque parti communiste, de critiquer le P.C. (b), comme le P. C. (b) a egalement le droit de critiquer tout autre parti communiste. Mais le mandsme exige que la critique soit franche et honnete, et non dissimulee et calom- nieuse, privant celui qui est critique de la possibilite de repondre. Cependant, la critique de la part des dirigeants yougoslaves n'est ni franche ni honnete, mais de derriere les coulisses et malhonnete. C'est une critique hypocrite car, tout en discreditant par leur ? critique ? le P.C. (b) derriere son dos, les diri- geants yougoslaves le vantent publiquement et l'ele- vent jusqu'aux cieux. C'est justement pourquoi une semblable critique devient calomnieuse, une tentative de discrediter le P.C. (b), une tentative de Milkier le systeme sovie- tique. Nous ne doutons pas que les masses yougoslaves du parti rejetteraient avec indignation cette critique antisovietique, comme leur &ant etrangere et hostile, Si elks pouvaient seulement supposer son existence. Nous pensons que les dirigeants yougoslaves en ques- tion s'efforcent, justernent it cause de cela, de faire ces critiques secretement, dans les coulisses, der- ri? le dos des masses. n'est pas inutile de rappeler que, lorsqu'il entre- prit de declarer la guerre au P.C. (b), Trotsky corn- menca egalement par accuser le P.C. (b) de degene- rescence, d'etroitesse nationaliste, de chauvinisme. Bien entendu, ii dissimulait tout cela derriere des phrases gauchistes sur la revolution mondiale. Nem- - 50 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 moms, on sait que Trotsky etait un renegat, et que plus tard, etant demasque, il passa ouvertement an camp des ennemis jures du P.C. (b) et de l'Union sovietique. Nous pensions que la carriere politique de Trotsky 4tait suffisamment instructive. Deuxiemement. La situation actuelle du Parti com- muniste yougoslave suscite nos craintes. Le fait que le Patti communiste de Yougoslavie, tout en &ant le parti dirigeant, n'est toujours pas completement legalise, qu'il se trouve toujours dans une position semi-legale, laisse une impression &range. Les deci- sions des organes du Parti ne sont generalement pas publiees dans la presse. On ne publie egalement pas de rapports sur les reunions du Parti. Dans la vie du Parti communiste de Yougoslavie on ne sent pas de democratie interieure. Le C.C. du Parti, dans sa majorite, n'est pas elu mais coopt? Ii n'y a pas de critique et d'auto-critique dans le Parti, ou presque pas. Ti est caracteristique que le secretaire administratif du Parti est ministre de la Surete d'Etat, en d'autres termes, les cadres du parti sont mis sous la surveillance du ministre de la Sitrete d'Etat. Selon la theorie marxiste, le parti doit contro- ler tous les organes d'Etat du pays, et parmi eux le ministre de la Si!trete d'Etat egalement. Or en You- goslavie c'est l'inverse, puisqu'en realite c'est le parti qui est controle par le ministre de la Sfirete d'Etat. C'est ce qui explique probablement le fait que tiative des masses du parti en Yougoslavie n'est pas ce qu'elle devrait etre. Il est comprehensible que nous ne pouvons pas considerer une telle organisation du parti commu- niste comme marxiste-leniniste, comme bolchevique. -- 51 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Dans le parti communiste de Yougoslavie on ne sent pas l'esprit d'une politique de lutte de dasse. L'ac- croissement des elements capitalistes dans les eampa- gnes comme dans les vines avance a grands pas, et la direction du parti ne prend aucune mesure pour limiter les elements capitalistes. Le parti communiste de Yougoslavie se berce dans l'illusion de la theorie opportuniste pourrie d'une integration paciftque des elements capitalistes dans le socialisme, theorie em- pruntee a Berstein, Folmar, Bukarine. Scion la theorie marxiste-leniniste, le parti est con- sidere comme la force dirigeante fondamentale d'un pays, possedant son programme propre et ne se diluant pas dans la masse des sans-parti. En Yougoslavie au contraire, c'est le Front populaire qui est considere comme la force dirigeante fondamentale tandis qu'on tend a diluer le parti dans le Front populaire. Dans son discours an second congres du Front popu- laire de Yougoslavie, le camarade Tito a dit : Le Parti communiste de Yougoslavie a-t-il un autre programme, different de celui du Front popu- laire? Non. Le Parti communiste n'a pas d'autre programme. Le programme du Front populaire est son programme. ? En Yougoslavie, il se trouve qu'on considere cette bizarre theorie comme une theorie nou- velle. Mais en realite, II n'y a la rien de nouveau. En Russie, ii y a d? 40 ans, une partie des mencheviks proposait que le parti marxiste se dissolve dans l'or- ganisation ouvriere de masse sans-parti et que le pre- mier soit rernplace par la seconde; l'autre partie des mencheviks pr6posait que le parti marxiste se dis- - 52 ---- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 solve dans l'organisation de masse sans-parti des tra- vailleurs ouvriers et paysans, et que le premier soit remplace par la seconde. On sait que Unine qualifia alors ces mencheviks de mechants opportunistes et de liquidateurs du parti. Troisiemement. Nous ne pouvons comprendre pour- quoi l'espion anglais Velebit se trouve toujours au Ministere des Affaires Etrangeres, occupant le poste de ministre adjoint. Les camarades yougoslaves savent que Venit est un espion anglais. us savent aussi que les represen- tants du Gouvernement sovietique considerent egalement \Malt comme espion anglais. Et mal- gre tout cela on laisse Velebit premier adjoint du ministre des Affaires etrangeres de Yougoslavie. Ii est possible que le Gouvernement yougoslave pense utiliser Wait justement en tant qu'espion anglais. On sait que les gouvernements bourgeois considerent comme parfaitement normal d'avoir dans leur appa- reil d'Etat des espions des grands Etats imperialistes dont ils veulent s'assurer la bienveillance, et qu'ils acceptent ainsi de se placer sous leur controle. Nous considerons une telle Fatigue comme absolument inadmissible pour des marxistes. De toute maniere, le Gouvernement sovietique ne peut pas placer sa cor- respondance avec le Gouvernement yougoslave sous le controle d'un espion anglais. Il est comprehensible que si Velebit continue a faire partie du personnel dirigeant des affaires etrangeres de Yougoslavie, le Gouvernement sovietique estimera etre dans une posi- tion difficile et dans l'impossibilite de correspondre ouvertement avec le Gouvernement yougoslave par l'intermediaire du Ministere des Affaires etrangeres de Yougoslavie. ? 53 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Tels sont les faits qui provoquent le mecontente- ment du Gouvernement sovietique et du C.C. du P.C. (b) et l'aggravation des rapports entre S.S. et la Yougoslavie. Ces faits, ainsi qu'il a d? ? dit, ne sont pas lies A. la question du rappel des techniciens militaires et civils, mais cela ne vent pas dire qu'ils jouent pour cela un rdle moindre dans l'aggravation des rapports entre nos pays. mescou, le 27 mars 1948. Le C.C. du P.C. (b). Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 AUX CAMARADES J.-V. STALINE ET V.-M. MOLOTOV Repondamt a votre lettre du 27 mars 1948, nous devons tout d'aboril souligner que nous avons ete terriblement &tonnes de son ton et de son contenu. Nous considerons que la cause d'un tel contenu de cette lettre, c'est-a-dire des accusations qu'elle for- mule et de la facon dont sont traitees les diverses questions, est une connaissance insuffisante de l'etat de choses chez nous. Il nous est impossible d'expli- quer vos conclusions autrement que par le fait que le Gouvemement de l'U.R.S.S. recoit des informa- tions inexactes et tendancieuses de ses services qui, mal renseignes, peuvent recueillir de pareilles infor- mations aupres de differentes personnes, soit des ele- ments notoirement hostiles au Parti, soit des mecon- tents divers. Au Plenum du Comite Central du P.C.Y. il est apparu dairement et il a ete confirme que les principaux coupables fournissant aux representants sovietiques en Yougoslavie ces informations inexactes et calomniatrices, tant en ce qui concerne les preten- dues declarations de certains dirigeants qu'au sujet de ? 55 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 notre Parti en general, etaient les membres du C.C. du P. C. Y., S. jouyovitch et A. Hebrang. Avec ces informations fausses et calomniatrices, us voulaient masquer leur activite dirigee contre le Parti, et leurs tendances et tentatives, mani- festees d? bien longtemps auparavant, de briser l'unite de la direction et du Parti en general. En outre, les renseignements foumis par de tels gens ne peuvent etre ni objectifs, ni bien intentionnes, ni exacts, et ils ont habituellement un but bien deter- mine. En l'occurrence : ces renseignements ont pour but de porter tort a la direction de notre Parti, c'est- a-dire a la Yougoslavie nouvelle, d'augmenter les difficulte's d? suffisamment grandes du travail de reconstruction du pays, de rendre impossible l'exe- cution du plan quinquennal, et par la meme la reali- sation du socialisme dans notre pays. Nous ne par- venons pas a comprendre pourquoi les representants de l'U. R. S. S. n'ont encore jamais cherche jus- qu'aujourd'hui a verifier tout d'abord ces informa- tions aupres des personnalites responsables de notre pays, ou a demander des eclaircissements soit au Comite Central du P.C.Y., soit au Gouvemement. Nous considerons que foumir de pareilles informa- tions signifie agir contre le Parti, et meme contre l'Etat, car cela trouble les rapports entre nos deux pays. Quelque amour que chacun de nous ressente pour l'U.R.S.S., pays du socialisme, ii ne dolt en aucun cas en aimer moms son propre pays, qui lui aussi edifie le socialisme, et cc pays, dans le cas concret, c'est la Republique Federative Populaire de Yougoslavie, pour laquelle sont tombes des centaines de milliers de ses fils les plus progressistes. Nous ? 56 ---- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 savons tres bien que c'est aussi de cette maniere que congoit les choses en Union Sovietique. Nous sommes particulierement etonnes que tout cela n'ait pas ete evoque lorsque Kardelj, Djilas, Bakaritch se trouvaient a Moscou comme delegues de notre Parti et de notre Gouvernement. Comme ii ressort de votre lettre, les informations mentionnees et d'autres semblables etaient en possession de votre Gouvernement avant l'arrivee de notre delegation a Moscou. B. nous semble qu'alors on aurait Pu poser notre delegation aussi bien la question de la ma- niere dont etaient trait& les specialistes militaires et civils que les autres questions. Nous pensons qu'il aurait fallu faire savoir a notre Gouvernement, par l'entremise de cette delegation, et meme auparavant, de n'importe quelle maniere, que le Gouvernement sovietique ?n'etait pas content de l'attitude de nos gens envers les specialistes sovie- tiques, et qu'il fallait que cela fat, d'une maniere ou d'une autre, tire au clair. Au lieu de cela, les choses en sont venues an point que le Gouvernement de l'U.R.S.S., par sa decision de retirer les specialistes militaires et civils sans preavis officiel, nous place devant un fait accompli, et qu'ainsi nous sont creees des difficultes supplementaires. Puisque nous en sommes au retrait des specialistes militaires sovietiques, nous no pouvons trouver, en fait de raison pourquoi le gouvemement de l'U.R.S.S. a retire ses specialistes de Yougoslavie, rien d'autre que le fait que nous avions decide d'en reduire le nombre au plus strict necessaire, pour cause de difficultes financieres. Des 1946, le Presi- dent du Gouvernement Federal Tito avait officielle- - 57 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ment fait savoir a l'ambassadeur du Gouvernement sovietique Lavrentiev qu'il nous etait a peu pres impossible, pour nombre de raisons, de payer de si hauts traitements aux specialistes militaires sovietiques, et il l'avait prie de signaler cela au Gouvernement sovietique, lui communiquant notre &sir d'obtenir tine attenuation des conditions de paiement des specialistes. L'ambassadeur Lavrentiev nous apporta la reponse du Gouvernement sovietique, que les traitements ne pouvaient etre diminues et que nous devions resoudre cette question comme nous le pourrions. Tito declara aussitot a Lavrentiev que nous serions obliges des lors de reduire le nombre de ces specialistes, des qu'il serait possible de le faire sans trap grand dommage pour la mise en ?t de notre armee. Les traitements des specialistes sovietiques &talent quatre fois superieurs a ceux de nos ministres fede- raux. Un commandant d'annee chez nous, avec le grade de general-lieutenant ou de general-colonel, touchait aiors de neuf a onze mile dinars par mois, et un specialiste militaire sovietique, avec le grade de lieutenant-colonel, de colonel ou de general, tou- chait de trente a quarante mule dinars. A la memo ?que, un ministre de notre Gouvernement federal recevait douze mile dinars de traitement mensuel. Nous ressentions cela non seulement comme un far- deau financier, mais aussi comme une erreur politique, car nos gens no pouvaient comprendre cela Par conse- quent, notre decision de reduire le nombre des specia- listes militaires sovietiques resulte uniquement des rai- sons que nous venons d'exposer et d'aucune autre. D'autre part, nous n'excluons pas la possibilite de quelque remarque deplacee faite par quelqu'un de nos gens. Dans de pareils cas, il convient de nous faire parvenir uric documentation verifiee sur raffaire, et ? 58 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 nous ne manquerions certes pas de prendre des mesu- res pour que la chose ne se renouvelle pas. Il faut aussi mentionner id que certains specialistes sovieti- ques, eux non plus, ne se sont pas toujours conduits comme ii le fallait, et que cela a Pu indisposer nos gens et provoquer, contre notre volonte, telles ou telles reflexions qui ont ete ensuite deformees et, ainsi deformees, communiquees au commandement de Far- m& sovietique. Mais nous considerons que ce sont la des choses si peu importantes qu'elles ne devraient pas jouer un role aggravant nos rapports d'Etat a Etat. Nous avons ete particulierement surpris du pas- sage de votre lettre ot reapparaissent de vieilles histoires sur Djilas. Ii y est dit : ? A la lumiere de ces faits devient parfaitement comprehensible la farneuse declaration, blessante pour l'Armee Sovie- tique, que fit Djilas a une seance du Comite Central du P.C.Y., disant que les officiers sovietiques sont au point de vue moral inferieurs aux officiers an- glais. ? Djilas n'a jamais fait pareille declaration sous pareille forme. Tito a explique la chose, par ecrit et oralement, d? en 1945. Cette explication a ete alors accept& aussi bien par le camarade Sta- line que par les autres membres du Bureau Poli- tique du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. Nous ne parvenons pas a comprendre pourquoi vous invoquez de nouveau comme argument une chose dont il a ete demontre qu'elle etait deform& et inexacte. Nous soulignons encore me fors que de pareilles vues sur les officiers sovietiques ne sont celles ni de Djilas, ni d'aucun de nos dirigeants. Une tele opinion ne pent etre celle que d'un homme qui est non seulement l'ennemi de l'U.R.S.S., mais aussi l'ennemi de la Yougoslavie. ? 59 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Dans nos relations commerciales, ii y a des choses qu'il faudrait eliminer pour que ces relations puis- sent se developper comme II faut. Nous ne nions pas, a cet egard, qu'il y a eu de notre part des manque- ments dans les affaires commerciales, mais nous ne pouvons pas croire que cela puisse etre une raison suffisante pour affaiblir notre collaboration commer- ciale. Nous ne pouvons pas croire quo l'incident de Kroutikov et de nos representants commerciaux ne soit qu'un pur malentendu. Kroutikov a dit claire- ment A nos representants que notre delegation com- merciale, qui attendait d? a Belgrade de partir pour Moscou, n'avait pas besoin de venir, puisque le Gouvernement de VU. R. S. S. n'allait pas pouvoir signer le protocole de nouveaux echanges de mar- chandises pour 1948, et que ce ne serait qu'a la fin de 1948 qu'on pourrait reparler de cette question. Cela a ete dit par Kroutikov a notre ministre adjoint du Commerce exterieur, le camarade Tsrnobrnia, et notre attache commercial a Moscou. Et comme nos representants commerciaux lui demandaient si c'etait la position du Gouvernement sovietique, Kroutikov a repondu affirmativement. Nous pensons que s'il y a eu quelques irregula- rites de la part de nos organes commerciaux ? et nous croyons que de pareils cas ont Pu se produire en ce qui concerne la livraison de marchandises et les rapports commerciaux en general ? on pouvait trouver un moyen de regler les choses, c'est-a-dire de se mettre d'accord et d'eliminer ce qui gene le developpement regulier des relations commerciales entre nos deux pays. Nous considerons que tout ce qui entrave le bon fonctionnement de la collaboration economique entre ? 6o ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 les deux pays devrait etre examine et ecarte en commun. Les affirmations de votre lettre, que nos organes de la Securite d'Etat fluent les specialistes sovietiques et les autres personnes sovietiques, ne correspondent pas a la realite. Personae n'?amais pris aucune decision de cette sorte, et il n'est pas vrai que les personnes sovietiques soient flees. C'est la une information sans aucun fondement. Encore moms est-il exact que les ?organes du Gouvernement sovietique et le camarade Youdine du Kominformburo soient files de la sorte. Nous ne pouvons pas comprendre qui a pu avoir besoin d'une semblable calomnie pour abuser le Gou- vemement de l'U.R.S.S. Sur ce point aussi, nous souhaiterions qu'on nous soumit des faits concrets. II ressort de votre lettre du 27 mars qu'on fait chez nous de la critique antisovietique, de la critique du Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S. 11 y est dit que cette critique se fait dans le cercle des per- sonnalites dirigeantes du P.C.Y. Et aussi, oue cette critique se fait derriere le dos des masses, des mem- bres du Parti, que cette critique est malhonnete, de derriere les coulisses, hypocrite, etc. Des noms sont avances Djilas, Voukmanovitch, Kidritch, Ranko- vitch, et on ajoute : et d'autres. On cite, done, les noms de quelques-uns des plus connus et des plus populaires parmi les dirigeants de la nouvelle Yougo- slavie, eprouves dans nombre de situations difficiles pour notre Parti. Il nous est extremement difficile de comprendre comment on peut avancer de si graves accusations sans en indiquer les sources. Encore plus stupefiante est la comparaison des declarations pretees a nos dirigeants avec les declarations que fit jadis Trotzki. 61 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 La lettre cite quelques-unes de ces pretendues decla- rations, comme, par exemple : ? Le Parti Commu- niste sovietique degenere ?, ? L'U.R.S.S. aspire a se rendre maitre economiguement de la Yougoslavie ?, ?II regne en U.R.S.S. un chauvinisme de grande puissance ?, ? Le Kominformburo est un instrument du P.C. (b.) pour subjuguer les autres partis ?. Et plus loin : ? Ces declarations antisovietiques se camou- flent ordinairement derriere des phrases gauchistes comme quoi ? le socialisme en U.R.S.S. a cesse d'?e revolutionnaire que la Yougoslavie seule est le vrai representant du ? socialisme revolutionnaire ?. Avec de telles informations, rassemblees, durant une longue periode, aux diverses sources douteuses, sur des propos, tendancieusement attribues A des personnalites dirigeantes de la nouvelle Yougoslavie, et servis comme tels aux dirigeants de l'U.R.S.S. ? il est sans doute possible d'etablir des conclusions erronees et de caracteriser tout cela comme des decla- rations antisovietiques. Mais nous considerons qu'il ne convient pas, sur la foi de gens non eprouves et de renseignements douteux, d'etablir des conclusions et des accusations, telles que celles qui sont formu- lees dans cette lettre, contre des hommes qui out de grands merites pour la popularisation de l'U.R.S.S. en Yougoslavie et qui ont gagne d'inestimables titres de merite dans la Guerre de Liberation. Peut-on croire vraiment que des hommes sont restes six, huit, dix ans et davantage au bagne ? et no- tamment a cause de leur travail pour rendre populaire l'U.R.S.S. peuvent etre tels qu'ils sont present& dam la lettre du 27 mars ? Non, on ne le petit pas. Et tels sont la plupart des hauts dirigeants actuels de la nouvelle Yougoslavie qui, le 27 mars ? 62 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ig4t, menaient les masses dans la rue contre le regime antipopulaire de Tsvetkovitch et de Matchek, lequel venait de signer le Pacte Anti-Komintern et voulait atteler la Yougoslavie an char fasciste de l'Axe. Ce sont les memes hommes qui, a la tete des peuples insurges de Yougoslavie, Fume a la main, se battaient dans les conditions les plus dures a cote de l'Union Sovietique, comme ses souls allies sin- ceres, croyant fermement, comme us croient aujour- d'hui, au systeme sovietique, au socialisme. De tels hommes ne peuvent pas travailler ? &toner le systeme sovietique ?, car cela equi- vaudrait a trahir leurs convictions, leur passe. Nous considerons qu'on ne devrait pas juger ces hommes sur la foi de renseignements douteux, rnais bien sur la base de leur longue activite revolutionnaire. Appeler de tels hommes, hypocrites, parce que devant les masses us &event le Parti Communiste bolchevik de l'U.R.S.S. ? aux nues ? comme ii est dit dans la lettre ? est veritablement effrayant et insultant. On lit encore dans cette lettre : ? Nous ne doutons pas que les masses yougoslaves du parti rejetteraient avec indignation cette critique anti-sovie- tique, comme leur etant etrangere, hostile, si cues pouvaient seulement en supposer l'existence ?. Oui, nous aussi nous croyons qu'il en serait ainsi si les choses etaient telles qu'elles sont Elresentees dans cette lettre. ? Nous pensons que c'est justement pour cela que ces dirigeants yougoslaves s'efforcent de faire ces critiques secretement, dans les coulisses, derriere le dos des masses ?. Mais on n'a pas eu, on n'a pas Pu avoir a se cacher des masses, pour la simple raison qu'il n'y a pas eu, qu'il n'a Pu y avoir de semblable 63 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 critique de l'Union Sovietique ou du Parti Commu- niste (bolchevik) de l'U.R.S.S. Opposer ici la direction aux masses est tine erreur parce que les dirigeants actuels de la Yougoslavie et les masses ? c'est la male chose, parce que les deux sont indissolublement lies par la lutte contre les regimes anti-populaires avant la guerre, par la lutte pendant la grande Guerre de Liberation, et aujourd'hui par les immenses efforts du travail de reconstruction du pays et de realisation du socialisme. 11 y a chez beaucoup de gens sovietiques une conception erronee. a savoir que les sympathies des masses populaires de Yougoslavie envers l'U.R.S.S. sont venues d'elles-memes, sur la base d'une tradi- tion qui remonte au temps de la Russie tsa- riste. Ii n'en est pas ainsi. L'amour de l'U.R.S.S. n'est pas venu tout seul, il a ete patiemment inculque aux masses du parti. et du peuple en gene- ral, par les dirigeants actuels de la nouvelle Yougo- ,lavie, y compris surtout ceux qui dans la lettre -lout l'objet de si lourdes accusations. Ce sont les dirigeants actuels de la Yougoslavie qui, long- temps avant la guerre, n'epargnant ni Ie labeur ni es sacrifices, ont avec perseverance devoile devant les masses la verite sur l'Union Sovietique et incul- que aux masses de Yougoslavie l'amour du pays du socialisme. Le camarade Molotov a pretendu, par exemple, que Djilas avait donne pour directive de ne pas ftudier, dans les ecoles et les cours du Parti, I' a Histoire du Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S. ?. C'est absolument inexact : une telle directive n'existe pas et n'a ete dorm& par personnp. Bien an contraire, ? Histoire du P.C. (b.) de ? 64 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 l'U.R.S.S. ? est et continue d'?e etudiee dans toutes nos ecoles du Parti et dans de nombreux cours. Ce qu'il y a de vrai dans tout cela, c'est que, plusieurs reprises, dans des reunions du Parti, Djilas a declare que, dans les organisations de base du Parti, les membres insuffisamment insiamits compre- naient mal certains problemes de l' ? Histoire du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ?, et en faisaient une appli- cation mecanique a revolution de Ia Yougoslavie. Par exemple, la question des deux &apes de la Revolution, la question du communisme de guerre, la question de la N.E.P., etc. Et il ajoutait qu'a cette categorie de membres, II valait mieux donner etudier, au debut, les ? Fondements du Leni- nisme ? de Staline. 11 convient, a ce propos, de souligner que ? Histoire du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ? a ete editee quatre fois, dans la clandestinite, avant et pen- dant la guerre, et qu'apres la guerre elle a ete pu- bliee, dans toutes les langues nationales, a 250.000 exemplaires. 11 en est de meme des autres ouvrages de Staline et de Lenine, par exemple des ? Questions du Leninisme ?, publiees a 125.000 exernplaires. Sur la question de la vie interieure du Parti Corn- muniste de Yougoslavie, qui est abordee dans votre lettre, il est visible que vous avez recu des informa- tions completement inexactes et une image fausse de la realite. Nous ne pouvons donc pas souscrire votre appreciation sur notre Parti. Le Comite Central du P.C.Y. ne comprend pas une majorite de membres cooptes, ainsi qu'il est affir- me dans votre lettre, et les choses se presentent comme suit: Un Comite Central du P.C.Y., corn- prenant 31 membres et TO suppleants, a ete elu ? 65 ? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 la Cinquieme Conference du Parti, tenue en decem- bre 1940, dans la plus profonde clandestinite, confe- rence a laquelle &talent presents no delegues de toute la Yougoslavie et qui, par decision du Komin- tern, avait thus les droits d'un Congres. Sur ce nombre, 10 membres et 6 suppleants du Comite Cen- tral ont peri dans la guerre. Des 7 membres du Bureau Politique elu en 1940, cinq sont rest& vivants et travaillent encore aujourd'hui. Le Bureau Poll- tique invite a ses seances les membres du Comite Central du P.C.Y. qui se trouvent a Belgrade. Au Comite Central du P.C.Y. ont ete cooptes en tout 7 nouveaux membres, choisis parmi les suppleants et les meilleurs dirigeants du Parti. Enfin, du Comite Central du P.C.Y. ont ete exclus au cours de la guerre deux membres, en sorte qu'aujourd'hui vivent et travaillent 19 membres du Comite Central du P.C.Y. elus a la Conference et 7 membres cooptes, et le Comite Central se compose, par consequent, de 26 membres. C'est ainsi, et non autrement, que se presentent les choses. Pour ce qui est des remarques sur la non-convo- cation du Congres du Parti, ii convient de rappeler ici que le Bureau Politique du Comite Central du P.C.Y. effectue depuis un an d? des preparatifs pour le Congres du P.C.Y. Nous considerons que ce Congres doit etre prepare de telle sorte n'ait pas seulement un caractere de manifestation, mais qu'il soh le Congres oi seront adoptes les statuts et Jo programme du Parti, programme qui sera aussi, pour l'essentiel, adopte plus tard par le Front Popu- lake en son Congres. Sur quelle base est-il affirme dans la lettre n'y a pas de democratie dans noire Parti ? Peut- etre sur la base des informations de Lavrentiev ? ? 66 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Maas d'oU tient-il de telles informations ? Nous CO21- siderons qu'en tant qu'ambassadeur, ii n'a pas le droit de demander- a qui que ce soit des rapports sur le travail de notre Parti ce n'est pas son affaire. Ces informations, le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. pout les obtenir du Comite Central du P.C.Y. Le fait que le secretaire d'organisation du P.C.Y. soit en memo temps ministre de la Securite d'Etat n'entrave en aucun cas l'auto-initiative des organi- sations du Parti. C'est-?ire, le Parti n'est nulle- ment mis sous le controle des organes de la Securite d'Etat ; ce controle est exerce par le Comite Central du P.C.Y., et le ministre de la Securite d'Etat en est un membre. En outre, 11 faut ajouter que le chef de la direction des cadres pres le Comite Central du P.C.Y. est Zekovitch, et non Rankovitch. 11 n'est pas exact qu'il n'y ait pas chez nous, dans le Parti, de liberte de critique. 11 y a dans noire Parti liberte de critique et d'auto-critique, qui s'exerce dans les reunions regulieres du Parti et dans les conferences des groupes actifs. Par consequent, cette inexactitude a ete inventee par quelqu'un et livree comme information au Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. L'information selon laquelle une politique de lutte de classe ne se ferait pas sentir, dans le P.C.Y., selon 'aquae, a la campagne et a la vile, se renforceraient les elements capitalistes, etc., est totalement inexacte. D'oii vient pareille constatation, alors qu'il est connu du monde entier que nulle part sur la terre, depuis la Revolution d'Octobre, n'ont ete accomplis des changements sociaux aussi radicaux et aussi corn- plots qu'en Yougoslavie ? C'est un fait que personae ? 67 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ne pent nous contester. 11 est par consequent incom- prehensible qu'on puisse parler, a propos de notre Parti, de Bernstein, Folmar, Boukharine et d'oppor- tunisme pourri. Nous ne pouvons que protester contre de semblables inexactitudes qui sont des insultes notre Parti. On patio ensuite dans la lettre du rapport du camarade Tito au deuxieme Congres du Front Popu- laire de Yougoslavie; on extrait de ce rapport une courte citation, et l'on etablit une comparaison avec La tentative de dilution du Parti social-democrate russe, tentative faite par les mencheviks ii y a qua- rante ans. Premierement, cola se passait ii y a quarante ans, sous le tsarisme, tandis que nous avons aujourd'hui en Yougoslavie le pouvoir en nos mains, c'est-a-dire que le P. C. Y. a le role dirigeant au pouvoir. Si l'on considere le processus de l'evolution sociale, on doit inevitablement quelque peu modifier les formes d'organisation, modifier les methodes de tra- vail et les formes de direction des masses, pour atteindre plus facilement les objectifs fixes. Deuxiemement, le Front Populaire de Yougoslavie est non seulement egal en qualite a certains partis communistes, qui admettent dans leurs rangs qui- conque vent y entrer, mais memo les surpasse par on organisation et son activite. Tout le monde ne pent pas entrer dans le Front Populaire, bien que celui-ci compte anjourd'hui pres de 7 millions de membres. Troisiemement, le P.C.Y. s'est completement assu- re la direction du Front Populaire, car il en est le noyau. Par consequent, il n'y a aucun danger ? 68 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 qu'il s'y dilue, ainsi qu'il est dit dans la lettre. Par l'intermediaire du Front Populaire, le P.C.Y. realise graduellement son programme que le Front accepte librement, le considerant en mettle temps comme son propre programme. Voila en vertu de quoi Tito a dit que le P.C.Y. n'a pas d'autre programme. Il nous est penible qu'on ecrive ainsi a notre sujet, et nous rappelons le fait que les partis communistes de certains pays changent non seulement la forme de leur travail, mais merne le nom du parti, comme c'est le cas en Bulgarie, en Pologne, et cela non sans l'assentiment du Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. Sans doute est-il necessaire dans ces paysOte les partis s'engagent sur cette vole, mais chez nous la combinaison d'un Front ayant h sa tete un Parti Communiste avec une forte organisation int& rieure et rassemblant puissamment autour de lui les masses du Front, s'est revel& la meilleure. Et, cepen- dant, on ne reproche pas aux autres partis de se noyer dans les masses, bien qu'ils aient et des formes de travail, et des formes d'organisation, adap- tees aux conditions nouvelles de leur pays. Pourquoi donc nous contester des faith qui sont irrefutables et connus depuis longtemps d?? Nous sommes profondement convaincus que les resultats obtenus par notre Parti an cours de la guerre et apres la guerre parlent d'eux-memes, et disent que le P. C. Y. est fort, monolithe, capable de con- duire le pays au socialisme, capable de mener les peuples de Yougoslavie dans toute situation, si diffi- cile soit-elle. Notre Parti n'est pas semi-legal ? comme il est dit dans la lettre mais completement legal, connu ? 69 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de chacun en Yougoslavie comme &ant la force diri- geante. Ce qui fait le fond de la question, c'est que, juste- ment, vous n'etes pas renseigne sur le caractere du Front populaire en Yougoslavie, et que vous nous cri- tiquez de ne pas publier de comptes rendus des reunions et conferences du Parti. Toutes les decisions importantes ? depuis le Gouvernement federal jus- qu'en bas, pour toutes les questions de la vie sociale et etatique ? sont ou des decisions du Parti, ou des decisions prises sur l'initiative du Parti, et le peuple les comprend et les accueiLle comme telles. Par consequent. nous considerons comme inutile d'an- noncer que telle ou telle decision a ete prise a, telle ou telle conference du Parti. L'enorme prestige que notre Parti a acquis jusqu'? present, en vertu des resultats obtenus, et cela non seulement dans notre pays, mais dans le monde en general, temoigne eloquemment de ce qu'il est. D'autre part, nous soulignons ici que si notre Parti a obtenu ces resultats, c'est parce qu'il s'est servi de la science de Marx, d'Engels, de Lenine et de Staline, et qu'il a profite de l'experience du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., en l'adaptant aux conditions don- flees. Aussi me pouvons-nous pas comprendre votre affirmation d'apres laquelle nos dirigeants, hypocri- tement et ? pharisaiquement, celebrent et portent aux nues le P.C. (b.) de l'U.R.S.S. ? en meme temps qu'ils travaillent contre mi ? comme le pretend la lettre. Nous me pouvons pas croire que le Comite Central du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. pourrait contester les merites de notre Parti et les resultats qu'il a acquis - 70 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : C1A-RDP82-00457R007400310005-5 jusqu'a present, car nous nous souvenons que l'hom- mage lui en a ete rendu plus d'une fois non seule- merit par de nombreux dirigeants de l'U.R.S.S., mais par le camarade Staline lui-meme. De meme nous sommes d'avis que, dans la transformation sociale accomplie en Yougoslavie, ii y a nombre de traits specifiques qui peuvent etre utilement mis a profit dans le developpement revolutionnaire d'autres pays, qui y sont d? mis a profit. Cela ne signifie pas que nous voulons par la rejeter dans l'ombre le role du P.C. (b.) de l'U.R.S.S., le rOle de son sys- thine social. Au contraire, nous etudions et prenons pour exemple le systeme sovietique, mais nous cons- truisons le socialisme dans notre pays sous des formes quelque peu differentes. Dans l'etape actuellement fixee, dans les conditions specifiques de notre pays, dans la situation internationale creee apres la Guerre de Liberation, nous nous efforcons d'ap- pliquer, les formes de travail les mieux appropriees a la realisation du socialisme. Nous ne le faisons pas pour dernontrer que la voie que nous suivons est meilleure que cello qu'a prise l'Union Sovietique, ou que nous inventons quelque chose de nouveau, mais seulement parce que la vie nous l'impose quo- tidiennement. En cc qui concerne Velebit et la question de savoir pourquoi il se trouve encore aujourd'hui au Ministere des Affaires Etrangeres, la chose se presente ainsi : Kardelj et Djilas ont dit a une certaine occa- sion au camarade Molotov que tout ne nous etait pas clair chez Velebit. Nous n'avions, a l'epoque, aucune preuve concrete, nous n'en avons pas davantage aujourd'hui, et cetth affaire est toujours en cours d'enquete, et nous ne voudrions pas &an- te'. et perdre un homme sur un simple soupcon. ? 71 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Qu'est-ce qui nous impose de ne pas agir trop precipitamment au sujet de Velebit ? Premierement, Velebit est membre du Parti depuis 1939, et avant cette date, il a rendu de grands services au Parti. Il a recu de Tito, en 1940, la -ache confidentielle de loner en son propre nom, a Zagreb, une villa (A fut installe un poste de radio du Komintern, et oa habiterent Valdes avec sa femme comme radio-ope- ratrice. Velebit a assure aussi, en meme temps, un service de courrier. Tout cela a dure un certain temps meme sous l'occupation, et presentait, cela va de soi, un peril pour sa vie. En 1942, Velebit, par ordre du Parti, est pass?hez les Partisans et s'y est bien conduit. Plus tard, il a ete charg?'une mission l'etranger et il l'a bien accomplie. Nous exami- nons maintenant tout son passe. Si le Gouvernement sovietique a, a son sujet, quelque chose de concret, nous le prions de nous transmettre cette documen- tation. Neanmoins, sans autre consideration, nous allons le revoquer immediatement de son poste au ministere des Affaires Etrangeres. Des tors, les accusations de votre lettre, a ce sujet, sont veritablement surprenantes et blessantes, taut pour le Comite Central du P.C.Y. que pour tout le Gouvernement. Vous nous comparez a certains Etats bourgeois qui tolerent des espions pour corn- plaire a certaines grandes puissances. Voici ce qu'il y a dans votre lettre, et ce que nous tenons pour inadmissible a l'egard d'un Gouvernement qui est plus qu'ami et allie : ? Il est possible que le Gou- vernement yougoslave pense utiliser Vetail justement en taut qu'espion anglais. On le sait, que les gouver- nements bourgeois considerent comme tout a fait nor- mal d'avoir dans leur appareil d'Etat des espions - 72 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 des grandes puissances imperialistes dont us souhai- tent s'assurer les bopnes graces, et Hs consentent a se mettre de la sorte sous le controle de ces puissances ?. Tels sont les termes employes dans la lettre. On ne peut lire cela sans etre profondement indigne et stupe- fait d'une pareille maniere d'ecrire a un Gouveme- ment qui represente un peuple de seize millions qui dans la Guerre de Liberation a consenti, aux cotes de l'U.R.S.S., les plus lourds sacrifices, et qui, si le besoin en etait, serait raffle le plus fidele dans la bataille. Si l'on nous demandait s'il y a quelque chose dont nous soyons mecontents en ce qui vous con- cerne, nous dirions franchement que nous avons plus d'une raison de mecontentement. Queues sont ces raisons ? II ne serait pas possible de les enumerer toutes dans cette lettre, aussi n'en citerons-nous que quelques-unes. Tout d'abord, nous considerons comme incorrect que les organes du service sovietique de renseignement recrutent chez nous, dans un pays qui va vers le socialisme, nos citoyens pour leur service. Nous ne pouvons considerer cela que comme dirige contre les interets de notre pays. Cela se pra- tique en &pit des protestations de nos dirigeants et de nos organes de la Securite d'Etat qui ont fait savoir que nous ne pouvions pas le permettre. On recrute parmi nos officiers, on recrute parmi les diri- geants, on recrute parmi ceux qui sont animes de sentiments hostiles envers Ia Yougoslavie nouvelle. Nous avons les preuves que certains organes du service sovietique de renseignement, en faisant leur recrutement parmi les membres de notre Parti, &e- vent des soupcons contre nos dirigeants, s'attaquent leur reputation, les depeignent comme incapables ?73 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 et suspects. Par exemple, le colonel Stepanov, des 1945, n'a pas eu de scrupules, en essayant de racoler un de nos bons camarades travaillant a la section centrale de chiffrage et de dechiffrage dans notre appareil de securite d'Etat, a noircir et a presenter comme suspects tous nos dirigeants ? tout en cone& dant que ? pour le moment le marechal Tito tra- vaillait convenablement ?. De pareils cas ont continue a se produire jusqu'a present. Cela signifie en meme temps que ce racolage ne se fait pas dans le but de hitter contre quelque pays capitaliste, et nous sommes inevitablement amen& a conclure qu'il nuit notre unite intorieure, tue la confiance dans la direction, demoralise les gens, tend a compromettre les dirigeants et devient la source quotidienne de fausses informations. Une telle activite des organes du service sovietique de renseignement ne peut pas etre qualifiee de loyale et d'amicale envers notre pays, qui marche vers le socialisme et qui est le plus fidele allie de l'U.R.S.S. Ii ne nous est pas possible dc cons.entir que le service sovietique de renseignement constitue son reseau en Yougoslavie. Nous avons la Securite d'Etat et notre propre service de renseignement pour la lutte contre toute sorte d'elements capitalistes &ran- gers et contre l'ennemi de classe a l'interieur du pays, et si les organes sovietiques de renseignement ont besoin d'informations ou d'assistance de notre part dans ce domaine, ils peuvent les obtenir a tout instant, comme us les ont obtenues jusqu'a present. 11 y a d'autres choses semblables a celles-ci, dont nous ne sommes pas contents, mais est-ce une raison qui puisse troubler nos rapports mntuels ? Non! ce ? 74 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 sont des problemes qui peuvent etre elucides et elimines. Ii est evident que l'U.R.S.S. et la Yougoslavie ont un interet vital a se rapprocher le plus etroitement possible. Mais cela exige une confiance reciproque absolue, sans laquelle des rapports durables et solides entre nos deux pays ne peuvent exister. Les hommes de l'U.R.S.S., et au premier chef les dirigeants, doivent etre convaincus que la nouvelle Yougoslavie, avec sa direction actuelle, marche inebranlablement vers le socialisme, Ensuite, ii faut etre convaincu que l'U.R.S.S. a dans la Yougoslavie actuelle, avec sa direction actuelle, son plus fidele ami et allie, pret en cas tie dures epreuves a partager le bien et le mal avec les peuples de l'U.R.S.S. Enfin, tout en sachant que l'U.R.S.S. eprouve d'immenses difficultes dans le relevement de ses regions devastees, nous attendons a bon droit l'aide de l'U.R.S.S. pour la reconstruction de notre pays et la realisation de notre plan quinquennal cela sans dommage materiel pour les peuples de l'U.R.S.S. ? car nous considerons qu'il est de l'interet de l'U.R.S.S. que la Yougoslavie nouvelle soit aussi forte que possible, etant donne qu'elle se trouve poi- trine contre poitrine devant le monde capitaliste, qui menace non seulement le developpement pad- fique de notre pays, mais aussi celui des autres pays de democratie populaire, et meme celui de l'U.R.S.S Au nom de tout ce qui vlent d'?e expos?le Comite Central du P.C.Y., reuni en s?ce pleniere, ne peut pas accepter comme justifie le jugement que vous avez donne dans votre lettre sur l'activite de ? 75 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 notre Parti et de ses dirigeants. Notre conviction pr& fonde est qu'il s'agit d'un grave malentendu, qui n'aurait pas d? survenir et qui doit au plus vite Atre liquide dans l'interet de la cause que servent nos Partis. Notre seul desir est que tout doute soit exclu, tout inanque de confiance dans la purete des sentiments amicaux et fratemels de fidelite de notre Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie envers Je Parti Communiste (bolchevik) de l'Union Sovie- tique, auquel nous resterons a jamais redevables de la science marxiste-leniniste, qui nous a guides jus- qu'a present et qui restera notre guide dans l'avenir, ___ de fidelite envers l'Union Sovietique qui nous a servi et continuera de nous servir de grand exemple, et dont nous apprecions si hautement l'aide a nos peuples. Nous sommes convaincus que ce malentendu no peut etre liquide que par une explication mutuelle complete entre nos deux Comites Centraux sur place, c'est-a-dire id chez nous. C'est pourquoi nous proposons que le Comite Cen- tral du P.C. (b.) de l'U.R.S.S. envoie un ou plu- sieurs de ses membres, qui auront ici toutes les pos- sibilites d'etudier a fond chaque question. Dans l'espoir que vous accepterez notre proposi- tion, nous vous envoyons nos salutations de cama- rades. Belgrade, le 13 avril 1948. Par ordre du Candid Central du P.C.Y. : TITO. KARDELJ. - 76 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 AUX CAMARADES TITO ET KARDELJ AU COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE Nous avons recu votre reponse et le rapport sur la decision de la s?ce pleniere du C. C. du P. C. Y. du 13 avril 1948, signe par les camarades Tito et Kardelj. Malheureusement, ces documents, et en particulier celui qui porte la signature des camarades Tito et Kardelj, non seulement ne signifient aucun progre.s par rapport aux documents precedents des Yougo- slaves, mais au contraire, embrouillent encore davan- tage les choses et aggravent le conflit. L'attention est surtout attiree par le ton des docu- ments, qui ne peut etre 9ualifie autrement que d'exa- gerement ambitieux. On ne voit pas dans ces pieces le desk de mettre la verite au clair, d'avouer hon- netement ses fautes, de reconnaitre la necessite de liquider ses erreurs. Les camarades yougoslaves n'acceptent pas la critique en marxistes, mails en petit-bourgeois, c'est-?ire qu'ils la prennent ? 77 ? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 pour un outrage qui amoindrit le prestige du C.C. du P.C.Y. et atteint l'ambition des dirigeants you- goslaves. Pour sortir de la position peu enviable dans la- queue les dirigeants yougoslaves se sont eux-memes places, us ont recours a une methode ? nouvelle ?, celle de flier tout simplement toutes les erreurs, en depit de toute evidence. us desavouent les faits et les documents connus de tous, qui ant ete. exposes dans la lettre du C.C. du P.C. (b.) du 27 mars 1948. 11 est evident que les camarades Tito et Kardelj no comprennent pas que cette methode e,nfantiue de flier tout bonnement les faits et les documents no pent convaincre personne, qu'elle ne peut que provoquer la risee. i. Le rappel des conseillers militaires sovietiques de Y ougoslavie. ? Dans sa lettre du 27 mars, le C.C. du P.C. (b.) a expose les motifs du rappel des conseillers militaires sovietiques, declarant que les informations du C.C. du P.C. (b.) etaient fondees sur les plaintes de ces conseillers concernant l'attitude hostile des fonctionnaires yougoslaves a l'egard de l'Armee sovietique et de ses representants en Yougo- slavie. Les camarades Tito et Kardelj nient complete- ment le bien-fonde de ces plaintes. La question se pose de savoir pourquoi le C.C. du P.C. (b.) doit avoir plus foi en la simple parole des camarades Tito et Kardelj qu'en les plaintes repetees des conseillers militaires de l'U. R. S. S. ? Pour quelle raison ? L'U.R.S.S. possede des conseillers militaires dans presque tous les pays de democratic populaire. Nous sommes obliges de remarquer que jusqu'a present nous n'avons eu encore aucune plainte de la part ? 78 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de nos conseillers militaires dans ces pays. C'est cc qui explique precisement le fait que nous n'y avons eu aucun malentendu concernant l'activite des con- seillers militaires sovietiques l?as. Mais nous n'avons des plaintes et des malentendus dans ce domaine qu'en Yougoslavie. donc pas clair que ce fait ne doive s'expliquer que par le regime speciale- ment hostile dont sont entoures en Yougoslavie les conseillers militaires sovietiques. Les camarades Tito et Kardeli parIent des grosses depenses d'entretien des conseillers mili- taires sovietiques en Yougoslavie, faisan,t remar- quer que les goneraux sovietiques y recoivent en dinars trois ou quatre fois plus que les generaux yougoslaves. Mais d'abord, les generaux yougoslaves recoivent, outre les dinars, divers autres avantages en nature, tels que : appartement, approvisionnement et autres choses semblables. Ensuite, les emoluments que recevaient les generaux sovietiques en Yougo- slavie correspondent exactement a ce que recoivent les generaux sovietiques en U.R.S.S. Il est compre- hensible que le Gouvernement sovietique ne pouvait accepter la reduction de la paie des generaux sovie- tiques envoyes en Yougoslavie. Il est possible que les frais des generaux sovie- tiques en Yougoslavie soient trop lourds pour le budget yougoslave ; dans ce cas, le Gouvemement yougoslave devait s'adresser en temps voulu au Gou- vernement sovietique et proposer que ce dernier prenne sur lui une partie des frais. Le Gouvemement sovietique l'aurait certainement accepte. Cependant, les Yougoslaves ont pris une autre voie : au lieu d'une solution amicale de cette question, us ont com- mence A offenser nos conseillers militaires, A ?les ? 79 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 traiter de parasites, a discrediter l'Armee sovietique, -et le Gouvernement yougoslave ne s'est adresse au Gouvernement sovietique que quand cette atmosphere hostile etait d? ere& autour des conseillers mill- taires sovietiques. Il est comprehensible que le Gouvernement sovie- tique ne pouvait accepter une telle situation. 2. Les techniciens civils sovidtiques en Yougo- slavie. ? Dans sa lettre du 27 mars, le C.C. du P.C. (b.) a explique les motifs du rappel des specia- Estes civils de Yougoslavie. Le C.C. du P.C. (b.) s'est base, dans ce cas, sur les plaintes des specia- Estes civils sovietiques et sur les rapports de l'am- bassadeur sovietique en Yougoslavie. II ressort de ces rapports que les specialistes civils sovietiques, de mneme que le representant du P.C. (b.) an Komin- form, le camarade Youdine, etaient en fait soumis a la surveillance des organes de la Sflrete d'Etat en Yougoslavie. Les camarades Tito et Kadrelj nient dans leur lettre le bien-fonde de ces plaintes et de ces rapports, soutenant que les organes yougoslaves de la Stirete ne surveillent pas les personnes sovie- tiques en Yougoslavie. Mais pourquoi le C.C. du P.C. (b.) devrait-il croire a la simple parole des camarades Tito et Kardelj pint& qu'aux plaintes des personnes sovietiques, parmi lesquelles se trouve le camarade Youdine ? Le Gouvernement sovietique possede de nombreux specialistes civils dans tous les pays de democratic populaire, or il ne recoit pas de plaintes de ses specialistes et n'a aucun malen- tendu avec les gouvernements de ces pays. La ques- tion se pose de savoir pourquoi ces malentendus, ces conflits se sont-ils produits uniquement en Yougo- - 8o -- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 slavie ? N'est-ce pas parce que le Gouvernement you- goslave a cree en Yougoslavie un regime special pour les personnes sovietiques, parmi lesquelles se trouve le camarade Youdine ? II est comprehensible que le Gouvernement sovie- tique ne pouvait admettre une telle situation, et qu'il a ete oblige de rappeler ses specialistes civils de Yougoslavie. 3. Vele bit et les autres espions dans l'appareil du Ministere des Affaires etrangeres de Yougoslavie. ? La declaration des camarades Tito et Kardelj est inexacte lorsqu'ils affirment que les camarades Kar- delj et Djilas, lors de leur entrevue avec le camarade Molotov, se seraient limites, dans leurs soupcons con- cemant Velebit, a. la seule remarque que ? chez Wait tout n'etait pas clair ?. En realite, dans la conversation de ces camarades avec le camarade Molotov, il a ete cit que l'on soupconnait Velebit d'?e un espion anglais. II est tres &range que les camarades Tito et Kardelj identifient reloignement de Velebit de l'appareil du Ministere des Affaires etrangeres a sa perte. Pourquoi Velebit ne peut-il etre ecarte de l'appareil du Ministere des Affaires etrangeres sans etre perdu ? Do meme est &range la declaration des camarades Tito et Kardelj sur les raisons pour lesquelles on garde Velebit au poste de premier adjoint du Ministre des Affaires etrangeres : il resulte que Velebit n'a pas ete eloigne de son poste de premier adjoint du Ministre des Affaires etran- geres parce qu'il est en observation. Ne serait-il pas plus juste de &placer Velebit du poste en question precisement parce qu'il est en observation? D'oi. vient une telle sensibilite a. regard d'un espion anglais, Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 qui est en outre irrernediablement hostile a l'Union sovietique. Mais Velebit n'est pas le seul espion dans l'appareil du Ministere des Affaires etrangeres. Les represen- tants sovietiques oat plusieurs lois pule aux diri- geants yougoslaves du ministre yougoslave a Londres Leontitch comme d'un espion angiais. La raison n'est pas claire pourquoi cet espion anglais notoire est reste jusqu'a present dans l'appareil du Ministere des Affaires etrangeres de Yougoslavie. Le Gouvemement sovietique sait qua, sans comp- ter Leontitch, ii y a encore trois collaborateurs de rambassade yougoslave a Londres, dont les noms ne sont pas encore connus, qui sont au service de l'es- pionnage anglais. Le Gouvemement sovietique prend toute la responsabilite de cette declaration. Ii est egalement incomprehensible que le ministre des U.S.A. a Belgrade se conduise en maitre dans ce pays et que ses ? informateurs ?, dont le nombre s'accroit, s'y promenent en liberte. 11 est aussi incomprehensible qu'on installe si faci- lement et si confortablement les amis et les parents du bourreau des peuples yougoslaves Neditch dans l'appareil de l'Etat et du Parti yougoslaves. Ii est clair que le Gouvemement sovietique --- pour autant que le Gouvemement yougoslave s'ente- terait a ne pas manifester le desk d'epurer l'appareil de son Ministere des Affaires etra.ngeres de ces espions ? se verra dans l'obligation de s'abstenir d'une con- respondance ouverte avec le Gouvernement yougo- slave par l'intermediaire du Ministere des Affaires etrangeres yougoslave. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 4. L'arnbassadeur sovidtique a Belgrade et l'Etat sovidtique. ? Dans tine lettre du 13 avril 1948, les camarades Tito et Kardelj ecrivent : (c Nous estimons (l'ambassadeur sovietique) n'a pas le droit, en tant qu'ambassadeur, de demander a qui que cc soit des rapports sur le travail de notre parti. Ce n'est pas son affaire. Nous estimons que cette declaration des camarades Tito et Kardelj est fondamentalement erronee et anti- sovietique. On voit qu'ils identifient l'ambassadeur sovietique, communiste responsable, representant en Yougoslavie le Gouvernement communiste de l'U.R. S.S., a un simple ministre bourgeois, a un simple fonctionnaire d'un Etat bourgeois dont la ache est de saper les fondernents de l'Etat yougoslave. Il est difficile de coinprendre comment les camarades Tito et Kardelj ont Pu en arriver a de telles absurdites. Comprennent-ils qu'une telle attitude a l'egard de l'ambassadeur sovietique signifie la negation des rap- ports amicaux entre l'U.R.S.S. et la Yougoslavie Comprennent-ils que l'ambassadeur sovietique, corn- muniste responsable, representant d'un Etat ami qui a libere la Yougoslavie de l'occupation allemande, a non seulement le droit, mais le devoir de s'entretenir de temps a autre avec les communistes de Yougo- slavie sur toutes les questions qui peuvent les int& resser'? Comment peut-on mettre en doute ces choses simples et elementaires, en supposant, bien entendu, qu'on reste sur les positions de relations amicales avec l'Union sovietique ? II faut dire, pour informer les camarades Tito et Kardelj, que nous autres, contrairement a l'habitude yougoslave, nous no considerons pas l'ambassadeur Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 yougoslave Moscou comme un simple fonctionnaire, nous ne l'identifions pas a un ministre bourgeois et nous ne lui refusons pas le ? droit de demander a qui que cc soit des rapports sur les travaux de notre Parti ?. En devenant ambassadeur, ii n'a pas cesse d'?e communiste. Et nous nous comportons envers mi comme envers un camarade, un travailleur communiste. Parmi les personnes sovietiques, ii pos- sede des connaissances, des amis. ct Recueille ))-t-il des informations sur l'activite de notre Parti ? Cela est probable, Qu'il en ? recueille ? done. Nous n'avons pas de raison de cacher a nos camarades nos defauts dans le travail. Nous les decouvrons nous-memes aiin de les liquider. Nous pensons qu'une telle attitude des camarades yougoslaves a regard de l'ambassadeur sovietique ne pout etre consider& comme fortuite. Elle ressort de la politique generale du Gouvernement yougoslave qui fait que, souvent, les dirigeants yougoslaves ne voient pas de difference entre la politique exterieure de l'U.R.S.S. et celle des Anglo-Americains, identiftent la politique exterieure sovietique a celle des Anglais et des Americains et estiment que la Yougoslavie doit avoir envers l'Union sovietique la merne politique qu'envers les Etats imperialistes, la Grande-Bretagne et les U.S.A. A cc point de vue, le discours du camarade Tito a Ljubljana, fin mai 1945, est tres caracteristique : ? On a dit que cette guerre est 111Ie guerre juste, et nous l'avons consider& comme telle. Mais nous demandons aussi une juste conclusion, nous deman- dons que chacurt soit maitre chez soi ; nous ne you- Ions pas payer les comptes des autres, nous ne you- 84 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Ions pas etre une monnaie d'appoint, nous ne voulons pas qu'on nous mole a. je ne sais quelle politique de spheres d'interets. ? Cela fut dit 5. propos de la question de Trieste. On sait qu'apres une serie de concessions territo- riales en faveur de la Yougoslavie, que l'Union sovie- tique avait arrachees aux Anglo-Americains, ces der- niers, de concert avec les Francais, repousserent la proposition de l'U.R.S.S. de donner Trieste a la Yougoslavie et occuperent Trieste avec leurs troupes qui se trouvaient en Italie. Et, comme tous les autres moyens pour donner Trieste b. la Yougoslavie &gent epuises, ii ne restait plus a l'Union sovietique que d'entrer en guerre avec 'les Anglo-Americains cause de Trieste et de le prendre de force. Les cama- rades yougoslaves devaient savoir qu'apres une guerre aussi difficile, l'U.R.S.S. ne pouvait s'enga- ger dans un nouveau conflit. Malgre tout, cette affaire a provoque le mecontentement des camarades yougoslaves, mecontentement qui s'est manifeste dans le discours du cam arade Tito. La declaration du ca- marade Tito a Ljubljana, a savoir que la Yougo- slavie ? ne veut pas payer les comptes des autres ? et ? ne veut pas etre une monnaie d'appoint ? ne veut pas qu'on la ? mele a une politique de spheres d'in- terets ?, etait dirigee non seulement contre les Etats imperialistes, mais aussi contre l'U.R.S.S. Par con- sequent, l'attitude du camarade Tito envers l'U.R.S.S. dans le cas cite ne se differenciait en rien de son attitude envers les Etats imperialistes, puisqu'il n'ad- mettait point de difference entre l'U.R.S.S. et les Etats imperialistes. Dans cette position antisovietique du camarade Tito, qui n'a pas rencontre de resistance au Bureau ? 85?. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 politique du C.C. du P.C.Y., nous voyons la base de la propagande calomnieuse des dirigeants du P.C. Y. (men& dans le cercle etroit des cadres du parti yougoslave) stir la ? degenerescence ? de l'U.R.S.S. en un Etat imperialiste qui aspire a ? se rendre mai- tre economiquement de la Yougoslavie ?, stir la ? clegenerescence? du P.C. (b.), qui s'efforce ? de se rendre maitre des autres partis au moyen du Bureau d'Information ?, sur ? le socialisme en U.R.S.S. qui a cesse d'?e revolutionnaire ?. Le Gouvemement sovietique a et& en son temps, oblige d'attirer l'attention du Gouvemement yougo- slave stir l'impossibilite d'admettre une telle declara- tion du camarade Tito, et les explications des cama- rades Tito et Kardelj qui suivirent n'ayant pas ete satisfaisantes, l'ambassadeur sovietique a Belgrade, le camarade Sadtchikov recut du Gouvemement sovie- tique la directive de faire la declaration suivante au Gouvernement yougoslave, ce qu'il fit le 5 juin 1945 : ? Nous considerons le discours du camarade Tito comme un acte d'hostilite envers l'Union sovietique, et les explications du camarade Kardelj comme non satisfaisantes. C'eSt ainsi que nos lecteurs interpre- tent le discours du camarade Tito et il est impossible de l'interpreter d'une autre maniere. Dites au cama- rade Tito que s'il commet encore une fois un acte semblable contre l'Union sovietique, nous serious dans l'obligation de lui rePondre par une critique dans ta presse et de le desavouer. ? Et c'est justement de cette position antisovietique du camarade Tito que resulte l'attitude des dirigeants yougoslaves a regard de l'envoye sovietique en You- goslavie, qu'ils identifient avec les envoy& des Etats bourgeois. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 De toute evidence, les dirigeants yougoslaves pen- sent rester sur ces positions antisovietiques. Mais les camarades yougoslaves doivent comprendre que res- ter sur de telles positions signifie prendre le chemin de la negation des rapports amicaux avec l'Union sovietique, le chemin de la trahison du front soda- liste unique de l'Union sovietique et des Republiques populaires-democratiques. Xis doivent egalement tenir compte du fait qu'en restant sur de telles positions, ils se privent du droit de demander l'aide materielle et autre a. l'Union sovietique, car l'Union sovie- tique ne peut aider que les amis. A titre d'information pour les camarades Tito et Kardelj, nous devons souligner que nous n'avons ren- contre une telle attitude antisovietique contre l'ambas- sadeur sovietique et l'Etat sovietique qu'en Yougo- slavie, et que dans les autres Etats de democratic populaire, les rapports ont ete et restent amicaux et sans reproche. D est interessant de rappeler que le camarade Kardelj, qui se solidarise maintenant en tout avec le camarade Tito, jugeait tout autrement ii y a trois ans, la declaration du camarade Tito a Ljubljana. Voici ce que nous communiquait alors l'ambassadeur sovietique en Yougoslavie, le camarade Satdtchikov, d'une conversation qu'il avait eue avec le cama- rade Kardelj le 5 juin 1945: ? Aujourd'hui, le 5 juin, j'ai communiqu?. Kar- delj ce que vous m'avez enjoint (Tito n'est pas encore rentre). Le communiqu?ui a fait une penible impression. Ayant refiechi, ii declara qu'il conside- rait cette appreciation du discours du camarade Tito comme juste. II est egalement d'accord que l'Union ? 87 ? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 sovietique ne pourrait souffrir a l'avenir des decla- rations semblables. Certes, dans une ?que si dure pour la Yougoslavie, a dit Kardelj, une critique pu- blique des declarations de Tito aurait pour eux de lourdes consequences, c'est pourquoi us prendront soin d'eviter de faire des declarations semblables l'avenir. Mais l'Union sovietique sera en droit d'en- treprendre tine critique publique si cela se renouvelle. Une pareille critique leur serait utile. Kardelj m'a prie de vous transmettre ses remerciements ? pour cette critique opportune. Eile les aidera, selon la declaration de Kardelj, a ameliorer leur travail. La critique des erreurs politiques qui se sont glissees par inadvertance dans la declaration gouvemementale de mars, a Ate d'un grand profit. Kardelj est convaincu que cette nouvelle critique les aidera a ameliorer la direction politique. ? Essayant (fres prudemment) d'analyser les causes des erreurs, Kardelj a dit que Tito a, bien entendu, de grands merites en ce qui conceme la liquidation du fractionnisme dans le pa.rti communiste et l'orga- nisation de la lutte de liberation nationale, mais qu'il est quelquefois enclin a considerer la Yougoslavie comme quelque chose qui se suffit a soi-meme, en dehors du developpement general de la revolution proletarienne et du socialisme. Deuxiemement, la situation dans le parti est devenue telle que le C. C., en tant que centre politique organise, n'existe pas en realite. Nous nous retmissons par hasard, a dit Kardelj, et nous prenons des decisions par hasard. En fait, chacun de nous est livre a lui-meme. Le style du travail est mauvais, et it n'y a pas de travail collectif. Nous voudrions, a poursuivi Kardelj, que l'Union sovietique nous con- - 88 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 sidere comme des representants d'une des futures republiques sovietiques, et non comme des represen- tants d'un autre Etat, capables de resoudre indepen- damment les problemes, qu'elle considere le parti communiste yougoslave comme une partie du Parti communiste (Bolchevik), c'est-h-dire que nos rap- ports siorientent sur la perspective que la Yougo- slavie deviendra dans l'avenir partie integrante ?de l'U.R.S.S. C'est pourquoi ils voudraient que nous les critiquions directement et ouvertement, que nous les conseillions, orientant la politique interieure et exte- rieure de la Yougoslavie la oa ii faut. ? j'ai repondu a Kardelj qu'il faut considerer la realite, c'est-a-dire le fait que la Yougoslavie est un Etat independant, et le Parti communiste yougoslave un parti independant. Vous devez et vous pouvez, ai-je dit, poser et resoudre les problemes indepen- damment, et nous ne vous refuserons jamais nos conseils, Si vous nous en demandez. Nous avons des obligations contractuelIes et, cc qui plus est, morales envers la Yougoslavie, et nous ne vous avons refuse ni nos conseils ni notre aide chaque fois que vous nous les avez demandes. Chaque fois que j'ai transmis Moscou une demande du Marechal, j'ai rep une reponse rapide. Mais ces conseils ne sont possibles et profitables que s'ils sont sollicites a temps, avant que la decision soit prise ou la declaration faite. Nous laissons de cote les reflexions primitives, et erronees du camarade Kardelj sur la Yougoslavie en tant que future partie integrante de l'U.R.S.S. et sur le parti communiste yougoslave en tant que partie du P.C. (b.). Mais nous voulons attirer l'atten- - 89 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 lion sur les remarques critiques du camarade Kardelj concernant la declaration antisovietique du camarade Tito a Ljublajana et sur le mauvais ?t de choses ? dans le C.C. du P.C.Y. 5. La declaration astisovidtique du camarade Dji- las, le service de renseignements et les pourparlers commerciaux. ? Dans notre lettre du 27 mars, nous avons pule de la declaration antisovietique du cama- rade Djilas faite dans une reunion du C.C. du P.C.Y., affirmant que les officiers sovietiques etaient, au point de vue moral, inferieurs aux officiers de l'Ar- mee anglaise. Cette declaration du camarade Djilas fut faite a propos de certains officiers de l'Armee sovietique qui avaient commis en Yougoslavie des delfts de caractere immoral. Nous avons qualifie cette declaration du camarade Djilas d'antisovietique pane que le soi-disant marxiste Djilas, a cause du compor- tement de deux ou trois officiers, a voulu ignorer la difference fondamentale entre l'Armee sovietique so- cialiste qui a libere les peuples d'Europe, et l'Arrnee bourgeoise anglaise dont la tiche est d'opprimer et non de liberer les peuples. Dans leur lettre du 13 avril 1948, les camarades Tito et Kardelj declarent que Djilas n'a jamais fait une pareille declaration sous pareille forme ?, que 4( Tito avait explique cela par emit et oralement d? en 1945 ?, que ? cette explication avait alors ete acceptee par le camarade Staline aussi bien que par les autres membres du Bureau politique du P.C. (b) ?. Nous estimons necessaire de remarquer que cette declaration des carnarades Tito et Kardelj ne corres- pond pas a la realite. 90 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Voici comment a teagi alors le camarade Staline, dans son telegramme au camarade Tito, a la decla- ration du camarade Djilas : 44 Je comprends les difficult& de votre situation apres la liberation de Belgrade. Vous devez savoir que le Gouvernement sovietique, sans egard aux 'pertes et sacrifices enormes, fait tout son possible et meme l'impossible pour vous aider. Mais je suis xtupefait de voir qu'on generalise chez vous et qu'on etend a toute l'Armee rouge des inci- dents et des fautes commises par quelques offi- ciers et soldats. On ne petit pas ainsi outrager tine armee qui vous aide a chasser les Allemands et qui verse son sang dans les batailles contre les envahis- sears allemands. Ii n'est pas difficile de comprendre qu'il n'y a pas de famille sans avorton, mais ii serait Orange d'insulter toute la famine a cause d'un seul. Si les soldats de l'Armee rouge apprenaient que le camarade Djilas et ceux qui ne l'ont pas contredit considerent que les officiers anglais sont moralement superieurs aux officiers sovietiques, ils gemiraient d'une offense si peu merit& ?. Nous voyons darts la declaration antisovietique du camarade Djilas, qui n'a pas ete contreclite par les autres membres du Bureau politique du C.C. du P.C.Y. la base de cette propagande calomnieuse des dirigeants du P.C.Y. contre l'Annee sovietique et sea representants en Yougoslavie, propagande qui fut la cause du rappel de nos conseillers militaires. Comment fut terrain& cette affaire avec le camara- de Djilas ? Elle fut terminee de la facon suivante : le camarade Djilas est venu ?scou avec Ia dele- gation yougoslave, ii s'est excuse aupres du cama- .-... 91 ..- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 rade Staline et l'a prie que soit oubliee cette penible faute qu'il avait commise A la reunion du C.C. du P.C.Y. Comtne on le voit, l'affaire n'est pas du tout Celle que la presentent les camarades Tito et Kardelj dans leur lettre. Malheureusemeat, ii s'est avere que la faute du camarade Djilas n'etait pas fortuite. Les camarades Tito et Kardelj accusent les hommes sovietiques de recniter des citoyens yougoslaves pour leur service de renseignements. us ecrivent : ? Nous estimons injuste que des organes du ser- vice de renseignements sovietique recrutent chez nous, dans un pays qui maxche vers le socialisme, nos citoyens pour leur service de renseignements, ce que nous ne pouvons considerer autrement que comme &ant dinge contre les interets de notre pays. Cela se fait malgre les protestations de nos homrnes dirt- geants et de nos organes de la SI:trete d'Etat qui ont fait savoir que nous ne pouvions pas le tolerer. On recrute nos officiers, on recrute divers dirigeants, on recrute ceux qui sont mal disposes vis-?is de la nouvelle Yougosla.vie. ? Nous declarons que cette affirmation des camara- des Tito et Kardelj, qui est remplie d'attaques hos- tiles contre les representants sovietiques en Yougosla- vie ne correspond pas du tout a la realite. - 92 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 11 serait bizarre d'exiger que les personnes 'sovieti- ques qui travaillent en Yougoslavie se remplissent la bouche d'eau et ne parlent ni ne s'entretiennent avec personne. Les representants sovietiques sont des hommes politiquement eduques, et non pas des exe- cutants embauches pour un travail pay& sans droit s'interesser a cc qui se fait en Yougoslavie. 11 est naturel gulls engagent des conversations avec les citoyens yougoslaves, qu'ils questionnent, qu'ils desirent avoir des explications et autres choses sem- blables. 11 faut etre sovietophobe incorrigible pour qualifier ces conversations d'essai de recrutement de gens pour le service de renseignements, et qui plus est, de gens ? mal disposes ? envers la nouvelle Yougoslavie. II n'y a que des personnes antisovieti- ques pour penser que les dirigeants de l'Union sovie- tique se soucient moms de l'integrite et de l'inviola- bilite de la nouvelle Yougoslavie que ne le fait le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. B est caracteristique que nous no rencontrons de telles accusations absurdes contre les personnes sovie- tiques qu'en Yougoslavie. 11 nous semble que ces odieuses accusations contre les personnes sovietiques sont inventees pour justifier l'activite des organes de la Si:trete d'Etat de Yougo- slavie qui exercent une surveillance sur les personnes sovietiques en Yougoslavie. Il faut rappeler que les camarades yougoslaves qui viennent a Moscou circulent habituellement par- faitement libres dans les villes de l'U.R.S.S., rencon- trent nos gens et s'entretiennent avec eux. II n'est pas arrive que le gouvemement de l'U.R.S.S. les alt limites d'une maniere quelconque. A l'occasion ? 93 ? Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de son dernier voyage en U.R.S.S., le camarade Djilas, apres avoir sejoume a Moscou,s'est rendu pour quelques jours a Leningrad pour s'entretenir avec des camarades sovietiques. Selon la formule yougoslave, les renseignements sur l'activite du parti et de l'Etat ne peuvent etre obtenus qu'aupres des organes diri- geants du C.C. du Parti ou du Gouvemement. Cepen- dant, le camarade Djilas n'a pas pris ses renseigne- ments chez les memes organes de l'U.R.S.S., mais bien aupres des organes locaux des organisations de Leningrad. Qu'a fait le camarade Djilas quel- les donnees a-t-il rassemblees ? Nous n'avons pas estime necessaire de nous occuper de cette question. Nous pensons qu'il n'a pas pris de renseignements l'intention des services de renseignement angio- americains ou francais, mais pour les dirigeants you- goslaves. Et si cela est exact, nous ne voyons l?ien de condamnable, puisque les camarades yougoslaves peu- vent trouver dans ces renseignements des choses ins- tructives. Mais le camarade Djilas ne peut pas dire ait ete limite d'aucune facon. La question se pose de savoir pourquoi les com- munistes sovietiques en Yougoslavie doivent avoir moms de droits que les Yougoslaves en U.R.S.S. ? *** Dans leur lettre du 13 avril, les camarades Tito et Kardelj reviennent a la question des rapports commerciaux entre l'U. R. S. S. et la Yougoslavie, affirmant que le camarade Krutikov aurait soi-disant refuse de poursuivre les pourparlers commerciaux ? 94 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 avec les representants yougoslaves. Plusieurs fois dejk nous avons explique aux camarades yougoslaves que le camarade Krutikov nie avoir fait la declaration qu'on lui attribue. Nous avons egalement explique que le Gouvernement sovietique n'a pas demon& l'inter- ruption des pourparlers commerciaux ni des operations commerciales avec la Yougoslavie. C'est pourquoi nous considerons cette question comme liquid& et nous n'avons pas l'intention d'y revenir. 6. De la ligne politique erronee du Bureau poll- fique du C.C. du P.C.Y. dans la question de la lutte de classe en Y ougoslavie. ? Dans notre lettre, nous -avons ecrit que dans le parti communiste you- gosiave on ne sent pas l'esprit d'une politique de lutte de classes, que dans les campagnes ainsi que dans les villes les elements capitalistes croissent et que la direction du parti ne prend aucune mesure pour limiter les elements capitalistes. Les camarades Tito et KardeIj nient tout cela, mais en paroles seulement, et its considerent nos affirmations, qui ont un caractere de principe, corn- me une offense 5. l'adresse du parti communiste you- goslave, tout en evitant une reponse substantielle. Leurs preuves Sc reduisent aux declarations sur la solidite des fondernents et la constance des reformes sociales accomplies en Yougoslavie. Mais cela est parfaitement insuffisant. Le fait qu'ils nient le ren- forcement des elements capitalistes, et, partant, l' ag- gravation de la lutte des classes dans les campagnes dans les conditions de la Yougoslavie actuelle, resulte de l'attitude opportuniste, scion Iaquelle la lutte de classes, dans la periode de transition du capitalisme au socialisme, ne s'aggrave pas ? comme nous l'ap- - 95 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 prend la marxisme-leninisrne, mais, soi-disant, s'etiole ainsi que l'ont affirrae les opportunistes du type Bukharine, qui prechaient la theorie pourrie de l'in- tegration pacifique des elements capitalistes dans le socialisme. Personne ne peut nier la profondeur et la solidite des transformations sociales survenues en U.R.S.S. comme resultats de la Revolution socialiste d'octobre. Cependant, le P.C. (b) n'en a jamais deduit des conclusions sur l'affaiblissement de la lutte de classes dans notre pays, ou sur l'inexistance du danger d'un renforcement des elements capitalistes. En 1920-21, 'Arline a souligne que ? tant que nous vivons dans tin pays de petite-paysannerie, le capitalisme possede en Russie une base economique plus sore que le communisme ? puisque ? la petite production engen- dre le capitalisme et la bourgeoisie, incessamment, chaque jour, a chaque heure, dans des proportions massives ?. On sait qu'au cours des quinze annees qui ont suivi la Revolution d'Octobre, d'abord la question des mesures de limitation des ele- ments capitalistes dans les campagnes, pus de la liquidation des Koulaks en tant que derniere classe capitaliste, n'a pas quitte d'ordre du jour de notre parti. La sous-estimation de l'experience du P.C. (b.), quand il s'agit d'assurer les conditions de base pour redification du socialisme en Yougoslavie, est lourde de gros dangers politiques et inadmissible pour des marxistes, car le socialisme ne petit s'edifier seule- ment dans les villes, seulement dans l'industrie, mais ii faut redifier dans les ca.mpagnes, dans l'economie ru rale . Ce n'est pas par hasard que les dirigeants du Parti communiste yougoslave evitent la question de Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 lutte de classes et de la limitation des elements capitalistes dans les campagnes. Ce qui plus est, dans les declarations des dirigeants yougoslaves on garde presque toujours le silence sur la question des diffe- rences de classes dans les campagnes, la paysannerie est traitee comme un tout unique, et on ne mobilise pas le parti pour surmonter les difficult& qui pro- viennent de l'accroissement des elements exploiteurs dans les campagnes. Cependant, la situation politi- que dans les campagnes yougoslaves ne donne aucun motif de satisfaction ni de bonne humeur. Dans les conditions existant en Yougoslavie, oa la nationali- sation de la terre n'est pas effectuee, ot subsiste la propriete privee de la terre, la liberte de vente et ? d'achat de celle-ci, o1 existe le travail salarie, etc., on ne peut eduquer le parti dans un esprit de mecon- naissance de la lutte de classes et d'apaisement des antagonismes de classes, sans se trouver desarme, de ce fait meme, en face des difficult& fondamentales de l' edification du socialisme. Cela signifie qu'on en- dort le parti communiste yougoslave avec la theorie opportuniste pourrie de l'integration pacifique des elements capitalistes dans le socialisme, theorie em- pruntee a Bernstein, Folmar, Bukharine. Ce n'est pas non plus par hasard que certains dirigeants en vue du parti communiste yougoslave devient de la voie marxiste-leniniste en ce qui con- cerne la question du role dirigeant de in dasse ou- vriere. Tandis que le marxisme-leninisme affirme le role dirigeant de la classe ouvriere dans la liquidation du capitalisme et dans redification de la societe socialiste, les dirigeants du parti communiste yougo- slave developpent des vues absolument differentes. 11 suffit de citer la declaration suivante du camarade ? 97 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Tito a Zagreb, en novembre 1946 (? Borba ? du 2 novembre 1946) : ? Nous ne disons pas aux paysans qu'ils sont le plus fort pilier de notre Etat pour gagner eventuelle- ment leurs suffrages, mais bien parce qu'ils le sont en realite. ? Cette position est en pleine contradiction avec le marxisme-leninisme. Le marxisme-leninisme considere qu'en Europe, et par consequent aussi dans les Etats de democratie populaire, la classe progressiste et revolutionnaire, c'est la classe ouvriere et non la paysannerie. En ce qui concerne la paysanne- rie, sa majorite, c'est-a-dire la paysannerie pauvro et moyenne, peut devenir, ou est d? l'allke de la classe ouvriere, mais le role dirigeant dans cette alliance appartient a la classe ouvriere. Or, la po- sition prise par le camarade Tito, non seule- ment the le role dirigeant de la classe ouvriere, mais encore proclame toute la paysannerie ? done les koulaks compris ? comme la base la plus solide de la nouvelle Yougoslavie. Par consequent, cette atti- tude exprime des conceptions qui sont a leur place chez les politiciens petits-bourgeois, mais pas chez les marxistes-leninistes. 7. De In fausse politique du Bureau politique du C.C. du P.C.Y. dans la question des rapports entre le parti et le Front populaire. ? Nous avons ecrit dans notre derniere lettre qu'en Yougoslavie on con- sidere comrne puissance dirigeante fondamentale non pas le parti communiste mais le Front populaire, que les dirigeants yougoslaves amoindrissent le role du parti, dissolvent en fait le parti dans le Front popu- - 98 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 laire sans-parti, faisant ainsi la merne erreur de prin- cipe que les mencheviks en Russie ii y a 40 ans. Les camarades Tito et Kardelj nient cela, affir- mant que toutes les decisions du Front populaire soul des decisions du parti, mais disant qu'ils ne trou- vaient pas necessaire de souligner comment telle ou telle decision a ete prise telle ou telle conference du parti. Mais l'erreur des camarades yougoslaves consiste justement en ce qu'ils ont peur de montrer ouverte- ment le parti et ses decisions devant le peuple entier, pour que celui-ci sache que le parti est la force diri- geante, que le parti mene le Front populaire et non inversement. D'apres la theorie marxiste-leniniste, le parti corn- muniste est la plus haute forme d'organisation du peuple travailleur, au-dessus de toutes les autres organisations, au-dessus des Soviets en U.R.S.S., au-dessus du Front populaire en Yougoslavie. Le parti est au-dessus de toutes ces organisations de travailleurs non seulement parce qu'il rassemble dans ses rangs tous les meilleurs elements parmi les tra- vailleurs, mais aussi parce qu'il a son propre pro- gramme, sa propre politique, sur la base desquels il dirige toutes les autres organisations de travailleurs. Cependant, le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. craint de parler de cela a la classe ouvriere et a tout le peuple yougoslave ouvertement et directement, voix haute. Le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. pense que s'il ne souligne pas cc moment, alors les autres partis n'auront pas de motif de montrer leurs forces et leur lutte. Evidemment les camarades Tito et Kardelj pensent que par cette ruse a bon march& ? 99 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 us reussiront a eliminer une loi du developpement bistorique, a tromper la classe, a tromper l'histoire. Mais cela est une illusion et une duperie de soi-meme. S'il existe des classes antagonistes, la lutte entre elks cdstera aussi, et si la lutte existe, elle se refletera clans ractivite des divers groupes et partis, legalement ou illegalement. 'Arline a dit que le parti est l'arme la plus impor- tante dans les mains de la classe ouvriere. La ache des dirigeants est de maintenir cette arme prete pour le combat. Puisque les camarades yougoslaves cachent drapeau du parti et evitent de parler du role diri- geant du parti devant le peuple, ils emoussent cette arme de la classe ouvriere, diminuent le role du parti, desarment la classe ouvriere. II est ridicule de penser qu'en raison d'une ruse a bon marche des camarades yougoslaves, l'ennemi renoncera a la lutte. C'est justement pour cela qu'il faut tenir le parti pret pour la lutte contre l'ennemi et non rendorrnir, non cacher son etendard, non le bercer de l'espoir que l'ennemi, si on ne lui en donne pas sujet, cessera la lutte, cessera d'organiser ses forces sous une forme legale ou illegale. Nous considerons que l'amoindrissement du role du parti communiste en Yougoslavie est pousse tres loin. II s'agit la des rapports incorrects quant aux prin- cipes entre le parti communiste et le Front popu- laire en Yougoslavie. Ii ne taut pas perdre de vue que le Front populaire en Yougoslavie est compose d'elements extremement divers au point de vue de classe, de koulaks, de commercants, de petits fabri- cants, d'intellectuels bourgeois, ainsi que de groupes politiques de diverses couleurs, y compris certains partis bourgeois. Le fait que, dans 1' arene politique 100 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 en Yougoslavie on ne volt que le Front populaire et que le parti et ses organisations n'agissent pas ou.vertement en leur propre nom devant le peuple, non seulement diminue le role du parti dans la vie politique du pays, mais aussi sape le parti en tan( que force politique independante, qui doit gagner la confiance, toujours croissante du peuple, et etendre son influence sur les masses de travailleurs toujours plus larges au moyen d'une action politique publique, d'une propagande publique de ses conceptions et de son programme. Les camarades Tito et Kardelj ou- blient que le parti grandit et ne peut grandir que dans la lutte ouverte contre les ennemis, que la ruse a bon marche et les machinations du Bureau politique du C.C. du P.C.Y. ne peuvent remplacer cette lutte comme ecole d'education des cadres du parti. L'en- tetement a ne pas reconnoitre l'erreur qu'on a fait en declarant que le Parti communiste de Yougosla- vie n'a pas d'autre programme que celui du Front populaire, montre que les dirigeants yougoslaves se sent eloignes des conceptions marxistes-leninistes sur le parti. Nous voyons en cela une menace de &ye- loppement des tendances liquidatrices en ce qui con- cane le parti communiste en Yougoslavie, ce qui represente me menace pour l'existence meme du parti et, en definitive, cache en soi un danger de deg& nerescence de la Republique populaire yougoslave Les camarades Tito et Kardelj affirment que les erreurs des mencheviks concernant la dissolution du parti mandste dans une organisation de masse sans- parti, eurent lieu il y a 40 ans et que pour cette raison il ne peut y avoir aucun rapport entre ces erreurs et les fautes actuelles du Bureau politique du C.C. du P.C.Y. Les camarades Tito et Kardelj 10.1 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 commettent une profonde erreur. L'analogie politique et theorique entre ces deux cas ne fait pas de doute, car, de meme que les mencheviks en 1907, les cama- rades Tito et Kardelj, 40 arts plus tard, degradent le parti marxiste, nient le role du parti en tant que forme supreme d'organisation, au-dessus de thutes les autres organisations de masse des travailleurs, comme les mencheviks us dissolvent le parti mandste dans une organisation de masse sans-parti. La seule difference c'est que les mencheviks ont commis ces fautes en 1906-1907 et que, &ant donne que le parti marxiste en Russie les avait condamnees a son congres de Londres, us ne les remirent plus a l'ordre du jour, tandis que le Bureau politique du C.C. du P.C.Y., en depit de cette lecon evidente, retire de leur tombe apres 40 ans, les erreurs mencheviques et les public comme sa propre theorie sur le para. Cette circonstance ne diminue pas, au contraire, aggrave les erreurs des camarades yougoslaves. 8. De la situation inquietante dans le Parti corn- muniste yougoslave. ? Nous avons dit dans notre premiere lettre que le parti communiste de Yougo- slavie continue a rester dans une position semi-legale, bien qu'il ait pris le pouvoir ii y a trois ans et demi, qu'il n'y a pas dans le parti de democratic interieure, pas d'elections, pas de critique ni d'auto-critique, que dans sa majorite le C.C. du P.C.Y. est compose de camarades cooptes et non elus. Les camarades Tito et Kardelj nient tout cela, rnais en paroles seulement. IN ecrivent que dans le C.C. du P.C.Y. la majo- rite des membres ne sont pas des membres cooptes ?, que ? le C.C. du P.C.Y., de 31 membres et ro can- - 102 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 didats, fut elu h la cinquieme conference tenue en decembre 1940 en pleine clandestinite... et qui, selon la decision du Komintern, avait tous les droits d'un congres ?, que ? de ce nombre ro membres du C.C. et 6 candidats ont ete tues h la guerre ?, qu'en outre 2 membres ont ete exclus du C.C., que ?ii y a aujour- d'hui i membres du C.C. du P.C.Y. elus a la confe- rence et 7 membres cooptes ?, de sorte qu'a present ? le C.C. du P.C.Y. se compose de 26 membres ?. Cela n'est pas tout h fait exact. Comme on le voit dans les archives du Komintern, a la cinquieme con- ference tenue en octobre et non en decembre 1940, ont ete elus, non pas 31 membres et ro candidats du C.C. mais 22 membres da C.C. et 16 candidats. Void ce que communique h ce sujet le camarade Walter (Tito en personne) fin octobre 1940, de Bel- grade. ? Au camarade Dimitrov. Du 19 au 23 octobre s'est tenue la cinquieme conference du P.C.Y. Ica dele- gues elus y ont participe, venant de toutes les regions du pays. Un C.C. a ete elu, comprenant 22 person- nes dont 2 femmes, et 16 candidats. Une unite com- plete s'est manifestee. ? Walter. ? Si sur 22 membres du C.C. 10 ont ete tues, sont donc restes 12 membres elus, et si sur 12 membres, 2 ont encore ete exclus, sont donc restes 10 membres elus du C.C. Les camarades Tito et Kardelj disent qu'il existe actuellement 26 membres du C.C., par consequent, si l'on en retire les re) membres elus, dans la composition du C.C. actuel ii reste 16 mem- bres cooptes. 11 ressort donc que la majorite du C.C. actuel du P.C.Y. est cooptee. 103 ---- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Il en est ainsi non seulement des membres du Comite central mais aussi des dirigeants locaux qui sont desi- gn& et non elus a la base. Nous estimons que cette maniere de former les organes dirigeants du parti, dans les conditions oil le parti est an pouvoir et pent utiliser une entiere lega- lite, ne petit etre qualifiee que de situation semi- clandestine, et le type meme de l'organisation, de sectaire et bureaucratique. 11 est inadmissible que les reunions du parti n'aient pas lieu ou bien aient lieu secretement. Le fait que l'admission dans le parti soit each& aux ouvriers dolt saper l'influence du parti dans les masses, vu que l'entree an parti dolt jouer un grand role edu- catif, en reliant le parti a la dasse ouvriere et a tous les travailleurs. Si le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. accordait assez d'importance a, son parti, ii ne pennettrait pas une telle situation dans le parti, et, immediatement apres la prise du pouvoir, c'est-a-dire ii y a trois ans, ii aurait invite le parti a convoquer un congres, a se reorganiser sur la base d'un centralisme democra- tique et a, commencer de travailler en tant que parti entierement legal. 11 est parfaitement comprehensible qu'avec une telle situation dans le parti, lorsqu'il n'y a pas d'elec- tions des organes dirigeants, mais seulement des desi- gnations d'en haut, II ne pent etre non plus question de democratic inferieure dans le parti, encore moms de critique et d'auto-critique. Nous savons que les membres du parti ont peur de dire leur opinion, ont peur de prononcer un mot critique sur la situation dans le parti et qu'ils preferent se taire pour ne pas ?-". 104 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 s'exposer aux represailles. On ne peut pas considerer comme fortuit le fait que le ministre de la Silrete d'Etat soit en meme temps secretaire administratif du parti communiste de Yougoslavie. II est evident que les membres du parti et les cadres sont places sous la surveillance du ministre de la Sarete d'Etat, ce qui est inadmissible et inacceptable. Il a suffi, par exemple, que le camarade Juyovitch exprime a une reunion du C.C. du P.C.Y. son desaccord avec le projet de reponse du C.C. du P.C.Y. a la lettre da C.C. du P.C. (b), pour etre immediatement exclu du C.C. Comme on le voit, le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. considere le parti non pas comme tut organisme independant qui a le droit de donner son opinion, mais comme un detachement de partisans dont les membres n'ont pas le droit de discuter, mais sont tenus d'executer sans objection tout ce qu'or- donne le ? chef ?. On appelle cela chez nous favo- riser les methodes militaires dans le parti, ce qui tie s'accorde aucunement -avec les principes de demo- cratie interieure dans un parti mandste. Comme on le sait, Trotsky a egalement essaye en on temps d'introduire dans le P.C. (b) des methodes militaires de direction, mais le parti, conduit par Lenine, l'a condamne. Les methodes militaires furent rejetees, et la democratie interieure instauree, en tant que principe extremement important de l'edification du parti. Nous considerons que cette situation anormale dans le parti communiste yougoslave est un danger infini- ment serieux pour la vie et le developpement du parti.. Plus vite on mettra fin a ce regime sectaire-bureau- cratique dans le parti, mieux cela vaudra aussi bien pour le parti que pour la republique populaire demo- eratique de Yougoslavie. 105 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 9. De la vanitd des dirigeants du C.C. du P.C.Y et de leur attitude incorrecte envers leurs erreurs. ? On voit dans les lettres des camarades Tito et Kar- delj gulls nient completement l'existence des erreurs, quelles qu'elles soient dans l'activite du Bureau poli- tique du C.C. du P.C.Y., aussi bien que l'existence de la propagande calomnieuse men& dans le cercle etroit des cadres du parti de Yougoslavie sur le theme de la ? degenerescence ? de l'U.R.S.S. en un Etat imperialiste, etc... Ds considerent qu'il ne s'agit la que de fausses informations donnees au C.C. du P.C. (b.) sur l'etat de choses en Yougoslavie. Bs considerent que le C.C. du P.C. (b) a ete cC victime ? des informations fausses et calomnieuses des camara- des Jouyovitch et Hebrang et que s'il n'y avait pas eu de telles informations, il n'y aurait pas non plus de desaccord entre l'U.R.S.S. et la Yougoslavie. De cette facon ils en arrivent a la conclusion gull ne s'agit pas d'erreurs du C.C. du P.C.Y. ni de la critique de ces erreurs par le C.C. du P.C. (b), mais d'une inturrnation inexacte de la part des camarades Jouyovitch et Hebrang qui ont ? trompe ? le Comite central du P.C. (b) avec de telles informations. Ds pensent que tout sera ell ordre sails punissent les camarades Jouyovitch et Hebrang. On a trolly& donc, ceux qui sont ? coupables de tout ?. Nous ne pensons pas que les camarades Tito et Kardelj croient a la veracite de cette version, mais s'ils y tiennent malgre tout c'est parce qu'ils la considerent comme l'issue la plus facile pour sortir de la situation pen enviable dans laquelle est tombe le Bureau politique du C.C. du P.C.Y. En presentant cette version menteuse qui, a premiere vue, parait si naivement sincere, ils desirent non settlement se _zo6 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Make de la responsabilite de l'aggravation des rapports sovieto-yougoslaves, en faisant retomber la faute sur l'U.R.S.S., mais encore noircir le C.C. du P.C. (b) en le pr6sentant comrne accessible a toute information ? tendancieuse ? et ? anti-parti ?. Nous considerons qu'une telle attitude des cama- rades Tito et Kardelj envers le C.C. du P.C. (b) et ses remarques critiques sur les fautes des camarades yougoslaves, est non seulement etourdie et fausse mais a.ussi profondement anti-parti. Si les camarades Tito et Kardelj etaient interesses reclaircissernent de la verite et si la verite ne les genait pas, ils devraient reflechir serieusement aux choses suivantes : a) Pourquoi les informations du C.C. du P.C. (b.) sur les conditions en Pologne, Tchecoslovaquie, Hon- grie, Roumanie, Albanie, se sont confirmees exactes et ne provoquent aucun malentendu avec les partis comraunistes de ces pays, et pourquoi les informa- tions sur les conditions en Yougoslavie se sont mon- trees, selon l'opinion des camarades yougoslaves, ? tendancieuses ? et ? anti-parti ?, provoquant des actes anti-sovietiques et une attitude hostile a regard du C.C. du P.C. (b) ? b) Pourquoi les rapports amicaux entre l'U.R.S.S. et les democraties populaires se developpent-ils et se renforcent-ils, tandis que les rapports sovieto-yougo- slaws s'alterent et s'aggravent encore ? c) Pourquoi les partis communistes dans les pays de democratie populaires se sont-ils solidarises avec la lettre du C.C. du P.C. (b) du 27 mars et ont con- damne les erreurs des camarades yougoslaves, et pour- 107 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 quoi le Bureau polifique du C.C. du P.C.Y., entete dans ses erreurs, s'est-il trouve dans me position isolee ? Tout cela est-il fortuit ? Pour decouvrir les erreurs du Bureau polifique du C.C. du P.C.Y., ii n'est nullement necessaire de re- courir aux informations de certains camarades, tels que, par exemple, Jouyovitch et Hebrang. Il est plus que suffisant pour cela de prendre connaissance des declarations officielles des dirigeamts du P.C.Y., disons des camarades Tito, Djilas, Kardelj et autres, declarations publiees dans la presse. Nous declarons que les hommes sovietiques n'ont recu aucune information du camarade Hebrang. Nous declarons que la conversation du camarade Jouyovitch avec l'ambassadeur sovietique en Yougoslavie, le camarade Lavrentiev, n'a pas donne le dixieme de ce que contiennent les discours errones et anti-sovie- tiques des dirigeants yougoslaves. Les represailles con- tre ces camarades signifient non seulement un regle- ment de comptes inadmissible, incompatible avec les principes de democratie interieure du Parti, mais en- core temoignent de la position anti-sovietique des diri- geants yougoslaves, qui considerent comme in crime une conversation des communigtes yougoslaves avec l'ambassadeur sovietique. Nous estimons que derriere les tentatives des diri- geants yougoslaves de se debarrasser de la respon- sabilite de l'aggravation des rapports sovieto-yougo- slaves, se cache le fait que ces camarades ne desirent pas reconnaltre leurs erreurs et ont l'intention de poursuivre dans l'avenir leur politique hostile a l'U.R. To8 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Lenine dit : ? L'attitude d'un parti politique a l'egard de ses erreurs est le plus stir et le plus important cri- tere, permettant de juger Si ce parti est serieux et s'il accomplit a l'cruvre ses engagements envers sa classe et envers les mcsses laborieuses. Reconnaltre ouvertement son erreur, en decouvrir les origines, analyser la situation qui Fa engendree, examiner aftentivement les moyens de la corriger, voil?a mar- que d'un pard serieux, voila la facon d'accomplir ses engagements, voila reducation et la preparation de la classe, puis des masses. ? Nous devons a notre regret constater que les diri- geants du P.C.Y., en refusant de reconnaitre et de corriger leurs fautes, transgressent de la facon la plus grossiere cette recommandation de principe de Lenine. Nous devons,en meme temps souligner que les did- geants des partis communistes francais et italien, con- trairement aux dirigeants yougoslaves, se sont mon- , des a ce point de vue a la hauteur de leur tache, car `+ us out honnetement reconnu leurs erreurs a la confe- rence des 9 partis, et les ont consciencieusement corn- gees, aidant ainsi leurs partis a consolider leurs rangs, a eduquer leurs cadres. Nous estimons que le refus du Bureau politique du C.C. du P.C.Y. a reconnoitre honnetement ses erreurs et a les corriger consciencieusement, a pour cause une vanite exageree des dirigeants yougoslaves. La tete leur a tourne apres les succes obtenus, iis sont devenus orgueilleux et estiment que la mer leur vient aux genoux. Non seulement us sont devenus vains, mais encore us prechent la vanite, ne comprenant pas que la vanite peut perdre les dirigeants yougoslaves. 109 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Lenine dit : Tous les partis revolutionnaires qui ont sombre jusqu'a present, ont sombre a cause de leur orgueil: us n'ont pas su voir en quoi consistait leur force, et us ont craint de parler de leurs faiblesses. Et nous ne serons pas aneantis parce que nous n'avons pas peur de parler de nos faiblesses et que nous apprendrons a les surmonter. ? Nous devons malheureusement constater que les dirigeants yougoslaves, qui ne souffrent pas d'exces de modestie et continuent a s'extasier devant leur succes (qui ne sont pas si grands), ont aussi oublie cette recommandation de 'Arline. Les camarades Tito et Kardelj parlent dans leur lettre des merites et des succes du parti communiste de Yougoslavie que le C.C. du P.C. (b) reconnaissait naguere et que, maintenant il passe sous silence. Cela est, bien entendu, inexact. Personne ne peut nier les merites et les succes du parti communiste de Yougo- C'est sans conteste. Mais il faut dire que les merites et succes des partis communistes, par exemple, de Pologne, de Tchecoslovaquie, de Hongrie, de Rou- manie, de Bulgarie et d'Albanie ne sont en rien moin- dres que les merites et les succes du parti communiste yougoslave. Cependant, les dirigeants de ces partis restent modestes et ne crient pas a tue-tete leurs suc- ces, a la difference des dirigeants yougoslaves qui ont rebattu les oreilles de tout le monde avec leur van- tardise exageree. II faut egalement remarquer que les partis fran- cais et italien ont devant la revolution, non pas moms, mais plus de merites que le parti communiste yougo- slave. S'il est vrai que les partis francais et italieu 110 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 ont jusqu'a present moms de succes quo le parti communiste yougoslave, cela ne s'explique pas par des qualites exceptionnelles du parti communiste yougoslave, mais principalement par le fait qu'apres la defaite de l'Etat-Major des partisans yougoslaves it:Ogee par les parachutistes allemands, au moment okI.e mouvement de liberation nationale en Yougo- slavie traversait une crise grave, l'Armee sovietique accourut au secottrs du peuple yougoslave, defit les occupants allemands, libera Belgrade et crea ainsi les conditions indispensables pour l'accession du parti communiste au pouvoir. Malheureusement, l'Armee sovietique n'apporta pas et ne pouvait pas apporter la meme assistance aux partis communistes francais et italien. Si les camarades Tito et Kardelj prenaient en consideration cette circonstance comme un fait irrefutable, ils crieraient moms sur les toits leurs merites et se conduiraient d'une facon plus decente et plus modeste. Les dirigeants yougoslaves dans leur manque de modestie vont meme jusqu'a s'attribuer des merites qui ne peuvent nullement leur etre reconnus. Prenons par exemple la question de science militaire. Les diri- geants yougoslaves affirment qu'ils ont complete la science marxiste de la guerre par une nouvelle theorie, selon laquelle la guerre est concue comme une action combinee de l'armee reguliere, de detachc- ments de partisans et d'insurrections populaires. Ce- pendant, cette pretendue theorie est vieille comme le monde et, par consequent, elk n'apporte rien de nouveau k la science marxiste de la guerre. On sait que les bolcheviks ont pratique ces actions combi- nees de l'armee reguliere, des detachements de par- tisans et d'insurrections populaires pendant toute la 211 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Auree de la guerre civile en Russie (1917-1921), et us les ont pratiquees dans des proportions bien plus grandes que cela n'a ete fait en Yougoslavie. Et pour- tant, les bolcheviks n'ont jamais dit qu'en appliquant cette methode d'actions militaires, ils aient introduit du nouveau dans la science militaire. us n'ont rien dit de pareil, car cette meme methode avait d? ite appliquee avec succes bien avant les bolcheviks, dans la guerre contre les troupes napoleoniennes en Russie, en 1812, par le feldmarechal Koutouzov. Et le feld- marechal Koutouzov lui-meme en appliquant cette methode ne pretendait pas avoir innove, puisque les Espagnols avaient avant lui, des 1808, commence a employer cette methode dans la guerre contre les troupes de Napoleon (? guerillas ?). Donc, cc que les dirigeants yougoslaves considerent comme nou- veau dans la science militaire est en fait ancien et compte 140 axis d'age, et que le merite qu'ils s'attri- buent revient en fait aux Espagnols. En outre, ii faut tenir compte de cc que les merites de tels ou tels dirigeants dans le passe n'excluent pas la possibilite de leurs erreurs dans le present. Trotsky lui-meme eut en son temps des Writes revo- lutionnaires, cc qui ne signifie aucunement que le P.C. (b) pouvait fermer les yeux devant ses erreurs opportunistes extremement graves, qui le pousserent plus tard dans le camp des ennernis de l'Union sovie- tique. Les camarades Tito et Ic..ardelj proposent dans leur lettre qu'un representant du C.C. du P.C. (b) soit envoye en Yougoslavie pour y etudier la question du desaccord sovieto-yougoslave. Nous considerons que ----- IT 2 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 cette voie n'est pas la bonne, vu qu'il ne s'agit pas de verification de certains faits, mais de divergences de principe. ? On sait que les comites centraux des 9 partis corn- munistes qui ont leur Bureau d'information, ont d?, pris connaissance du probleme du desaccord sovieto- yougoslaye. Ii serait injuste d'exclure les autres par- tis communistes de cette affaire. C'est pourquoi nous proposons que cette question soit debattue a la pro- chaine reunion du Bureau d'informations. Moscou, le 4 mai 1948. Le C.C. du P.C. (b) de l'U.R.S.S. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 AUX CAMARADES J.-V. STALINE ET V.-M. MOLOTOV Noux avons recu votre lettre du 4 mai 1948. Il serait superflu d'ecrire quelle penible impression a produit cette lettre sur nous. Elle nous a convaincus de la vanite de toutes nos demonstrations, meme appuyees sur des faits prouvant que les accusations portees contre nous sont le resultat de fausses infor- mations. Nous ne fuyons pas la critique sur des questions de principe, mais dans cette affaire nous nous sen- tons tellement inegaux en droits qu'il nous est impos- sible de consentir a debattre maintenant cette affaire devant le Kominform. Neuf Partis ont d? recu, sans que nous en fussions prealablement informes, votre premiere lettre, et pris position en ce qui conceme les resolutions. Le contenu de votre lettre n'est pas reste une affaire interne des divers Partis, mais a transpire en dehors du cercle autorise, et les conse- quences en sont que l'on insulte aujourd'hui dans certains pays, comme la Tchecoslovaquie et la Hon- grie, non seulement notre Parti, mais notre pays en general, comme ce fut le cas avec notre delegation parlementaire a Prague. ? 115 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Les consequences de tout cela sont tres graves pour notre pays. Nous desirons que cette affaire soit liquidee de la sorte qu'on nous permette de prouver a l'ceuvre quo les accusations portees contre nous sont injustes, ce qui veut dire que nous edifierons avec perseverance le socialisme et que nous resterons fideles a l'Union Sovietique. Melts a. la doctrine de Marx, d'Engels, de Lenine et de Staline. L'avenir montrera, comme le passe l'a d? montre, que nous realiserons ce que nous vous promettons. Par ordre du Comite Central du P.C.Y. : J. B. TITO. E. KARDELJ. Belgrade, 17 mai 1948. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : C1A-RDP82-00457R007400310005-5 AU COMTE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE Vos lettres du 17 mai 1948 et du 20 mai 1948, portant les signatures des camarades Tito et Kardelj ont ete recues. Le C.C. du P.C. (b.) estime que les dirigeants du Parti communiste yougoslave font avec ces lettres un nouveau pas sur la vole qui aggrave les erreurs de principe les plus grossieres dont le C.C. du P.C. (b.) a souligne le danger et la nuisance dans sa lettre du 4 mai 1948. r. Les camarades Tito et Kardelj ecrivent qu'ils se sentent ? si inegaux en droits, qu'il nous est im- possible d'accepter que cette affaire soit debattue devant le Korninfonn ?, et us se permettent de nou- veau d'insinuer que c'est le C.C. du P.C. (b) qui les a mis dans cette position. Le C.C. du P.C. (b) estime qu'il n'y a pas la moin.dre parcelle de verite dans cette affirmation. Il n'y a aucune inegalite en droits du parti communiste yougoslave et il ne peut y en avoir au sein du Bureau d'Information des neuf partis communistes. Chacun tr7 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 salt que lors de la formation du Bureau d'Infor- mation des neuf partis communistes tous les partis communistes ont decide sans conteste que chaque parti devait soumettre ses rapports au Bureau d'Information, de meme que chaque parti avait le droit de critiquer les autres partis. C'est justement de ce point de vue qu'est partie la confe- rence des neuf partis lorsqu'a ses reunions de sep- tembre 1947, elle entendit les rapports des C.C. de tous les partis communistes sans exception. Lors- qu'elle soumit Factivite des partis communistes ita- lien et francais a la severe critique bolc,hevique, la conference des neuf partis communistes se basait sur l'egalite en droits permettant a chaque parti de cri- tiquer les autres partis. On sait que les camarades francais et italiens, non seulement n'ont pas refuse aux autres partis le droit de critiquer leurs erreurs, mais ont eu, an contraire, une attitude bolchevique devant cette critique et en ont tire les conclusions necessaires. On salt encore que les camarades yougoslaves, de meme que tous les autres, ont utilis? la conference la possibilite de critiquer les erreurs des camarades italiens et francais et n'ont pas juge, de meme que tous les autres, qu'en critiquant les Italiens et les Francais, les antes partis communistes detruisaient l'egalite en droits des partis communistes italien et francais. Mais pourquoi les camarades yougoslaves font-Hs maintenant ce retour complet, exigeant la liquidation de l'ordre etabli au Bureau d'Information ? Juste- ment parce qu'ils pensent que le parti yougoslave et sa direction doivent avoir la faveur d'une position Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 CIA-RDP82-00457R007400310005-5 privilegiee, que les statuts du Kominform ne sont pas pour eux, qu'ayant le droit de critiquer les autres partis, us ne doivent pas eux-memes subir la critique de ceux-ci. Mais une telle morale, si Von peut ainsi s'exprimer, n'a rien de commun avec l'ega- lite de droits. Ce West rien d'autre qu'une exigence de la part des camarades yougoslaves de privileges pour le P.C.Y., comme n'en a pas et ne pout en avoir aucun parti. Nous avons soutenu et nous sou- tenons un point de vue sans lequel l'existence et l'acti- vite du Bureau d'Information deviendraient impossi- bles : chaque parti communiste est tenu de soumettre son rapport au Bureau d'Information, chaque parti communiste a le droit de critiquer chaque autre parti communiste. Le refus de la part des Yougoslaves de faire un rapport sur leur activite devant le Bureau d'Information, et d'entendre la critique des autres paths communistes est une atteinte a l'egalite en droits des partis communistes. 2. Dans leur lettre du 17 mai, les camarades Tito et Kardelj repetent, comme dans leur derniere lettre, que la critique des erreurs de la direction du parti communiste yougoslave par le C.C. du P.C. (b) est soi-disant fond& sur des informations inexactes. Mais les camarades yougoslaves ne citent aucune preuve a l'appui de cette affirmation. De sorte que la declaration reste phrase creuse, et la critique du C.C. du P.C. (b) reste une fois de plus sans reponse, bien que les camarades Tito et Kardelj ecrivent dans leur lettre ? ne cherchent pas a fuir la critique sur les questions de principe ?. Peut-etre que les dirigeants yougoslaves Wont tout simplement rien dire pour se justifier? 1r9 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 C'est l'un ou l'autre : ou bien le Bureau politique du C.C. du P.C.Y., conscient de la gravit?es erreurs qu'il a commise,s, mais desirant les cacher au Parti communiste de Yougoslavie et induire celui-ci en erreur, etablit une version sur l'inexistence de ces erreurs et accuse, comme coupables, des personnes innocentes qui auraient soi-disant mal informe le C.C. du P.C. (b), ou bien ii ne comprend reellement pas que par ses erreurs ii s'eloigne du marxisme-leni- nisme. Mais ii faut alors reconnaitre que l'ignorance des questions du marxisme est trop grande au Bureau politique du C.C. du P.C.Y. 3. Evitant de repondre aux questions clirectes du C.C. du P.C. (b) et aggravant leurs fautes par leur entetement, ne desirant ni les reconnaitre ni les corriger, les camarades Tito et Kardelj affirment en paroles gulls prouveront a liceuvre qu'ils res- tent fideles a l'Union sovietique, fideles aux lecons de Marx, Engels, Lenine et Staline. Apres tout cc qui s'est passe, nous n'avons aucune raison de croire A ces affirmations. Les camarades Tito et Kar- delj ont clejk fait au C.C. du P.C. (b) bien des promesses, sans les tenir. Leurs lettres, et en par- ticulier la demiere, nous en ont encore plus convaincus. Le Bureau politique du C.C. du P.C.Y., et en particulier le camarade Tito doivent savoir quo, par leur politique antisovietique et antirusse qui a ete appliquee ces derniers temps dans la pratique quoti- dienne, ils ont tout fait pour saper la confiance du parti communiste et du Gouvemement de l'U.R.S.S. 4. Les camarades Tito et Kardelj se plaignent d'?e dans une situation difficile et disent que les conse- quences de tout cela sont tres lourdes pour la You- --- 120 --- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 goslavie. Cela est, bien entendu, exact, mais les camarades Tito et Kardelj en sont exclusivement coupables et, de concert avec eux, les autres mem- bres du Bureau politique du C.C. du parti commu- niste yougoslave qui ont place leur prestige et leur ambition au-dessus des interets du peuple yougoslave et qui, au lieu de reconnaitre et de corriger leurs erreurs, dans l'interet de leur peuple, nient opinia- trement ces erreurs, dangereuses pour le peuple yougoslave. 5. Les camarades Tito et Kardelj declarent que le C.C. du P.C.Y. refuse de se presenter a la session du Bureau d'Information pour y.discuter la question de la situation dans le parti communiste yougoslave. Si c'est la leur decision definitive, cela veut dire alors gulls n'ont rien a dire au Bureau d'Information pour se justifier, que par cela meme us reconnaissent tacitement qu'ils sont coupables et qu'ils craignent de se montrer en face des partis conamunistes freres. De plus, leur refus de venir devant le Bureau d'In- formation signifie que le C.C. du P.C.Y. est entre dans la voie d'une scission avec le front socialiste unique des democraties populaires, avec l'Union sovietique et que maintenant ii prepare son parti et le peuple yougoSlave a trahir le front unique des democraties populaires et Etant donne que le Bureau d'Information est la base de parti du front unique, une telle politique mene a la trahison de la cause de la solidarite internafionale des travail- leurs et au passage sur les positions du nationalisme, hostile a la cause de la classe ouvriere. Que les representants du C.C. du P.C. (b.) se presentent ou non a la session du Bureau d'Infor- mation, le C.C. du P.C. (b.) insiste pour que la - 121 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 question de la situation dans le parti communiste yougoslave soit debattue a la prochaine session du Bureau d'Information. Les camarades tchecogovaques et hongrois deman- dant que la convocation du Bureau d'Information soit remise a la seconde moitie de juin, le C.C. du Parti (b) declare etre d'accord avec cette proposition. Le C.C. du P.C. (b). 22 mai 1948, Moscou. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 DECLARATION DU COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLA VIE DU 20 JUIN 1948 AU BUREAU D'INFORMATION DES PARTIS COMMUNISTES Ayant ete invite a envoyer ses representants la reunion du Bureau d'Information qui s'est d? assemble afm de ? discuter la situation dans le Parti Communiste de Yougoslavie ?, le Comite Cen- tral du Parti Communiste yougoslave prie de corn- muniquer cc qui suit a la reunion du Bureau d'In- formation : Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie est toujours pr.& a participer aux tra- vaux du Bureau d'Information, mais ii ne peut en- voyer ses represen tants a. la reunion du Bureau puree qu'il n'accepte pas l'ordre du jour de la reunion, considerant que la solution de la question du desaccord entre le Comite Central du Parti Corn- muniste de l'U.R.S.S. et le Comite Central du Parti Communiste yougoslave, qui fait l'objet de l'ordre - 123 -- Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 du jour qui nous est communique, a ete, depuis le commencement jusqu'a cette reunion du Bureau, posee d'une facon irreguliere, et cela pour les rai- sons suivantes : I? Deja la premiere lettre du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. adressee a notre Comite Central n'etait pas redigee dans l'esprit d'une critique amicale a laquelle le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie aurait Pu repondre sur le meme ton, mais sous forme d'accusation bru- tale et injuste, de sorte que, vu que cette accusation ne correspondait pas a la verite, nous n'avions que le choix, ou de l'accepter au prejudice de notre Parti et de notre Etat, on de la rejeter. 20 Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie considere comme foncierement incorrect de fonder une accusation contre un Parti frere sur des informations unilaterales ou sur les citations prises isolement, et non point sur la base d'une analyse de toute l'activite de notre Parti qui a subi de si rudes epreuves avant, pendant et apres la guerre. 3? Certaines des accusations, parmi les plus impor- tantes, formulas par le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. sont manifestement fon- (lees sur les informations fournies par les elements hostiles au Parti, contre lesquels notre Parti a lutte avant, durant et apres la guerre. Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie considere comme inadmissible que les vestiges du fraction- nisme d'autrefois dans le Parti Communiste de You- goslavie obtienne le soutien du Comite Central du Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S. 124 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 4? Les directions des Partis membres du Bureau (I'Information, adoptant sans esprit critique l' accu- sation formulee par le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. contre notre Parti, et sans nous demander aucun renseignement, ont condamne note Parti par des declarations &rites et ont refuse de prendre en consideration les arguments contenus clans notre reponse a la premiere lettre du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. Certains ont commis, dans un large cercle de leur Parti, et merne pnbliquement, des actes portant prejudice a notre pays. 5? Le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. n'a pris en consideration aucun des argu- ments de notre reponse a sa Premiere lettre. Au con- traire, dans sa reponse a. cette lettre, il a avance des accusations de plus en plus graves et entierement ?denuees de fondement contre le Parti Communiste de Yougoslavie. Il est evident Tenn tel proc? nous rend impossible la discussion sur pied d'egalite. Tons ces faits constituent la raison pour laquelle le Comite Central du Parti Communiste de Yougo- slavie n'a Pu consentir a exposer ces divergences devant le Bureau d'Information, considerant que cela ne ferait qu'aggraver le desaccord an lieu de le resoudre. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie rappelle qu'il avait propose an Comite Cen- tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S. d'envoyer ses representants en Yougoslavie afin d'examiner sur place, en commun, les questions litigieuses. Le Co- mite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. - 125 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 n'a pas accepte cette procedure, la seule juste notre avis. Menu avant d'avoir recu notre reponse, il a porte les questions litigieuses devant les autres Paths du Bureau d'Information, c'est-a-dire qu'il leur a remis, en meme temps qu'a nous, le texte de la lettre qu'il nous a adressee, apres quoi les directions de tous les Paths, excepte les Paths fran- cais et italien, nous ont fait parvenir, par ecrit, leur jugement sur notre Parti. Une telle facon d'agir n'est pas dans l'esprit d'en- tente mutuelle et du principe de libre consentement sur lesquels est base le Bureau d'Information. Le Comite Central du Parti. Communiste de You- goslavie persiste dans sa conviction qu'une discus- sion commune des questions litigieuses en contact direct du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. avec le Comite Central du Parti Corn- muniste de Yougoslavie, en Yougoslavie meme, est l'unique voie juste pour resoudre les dissensions actuelles. Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie exprIme son profond regret que ces dissensions aient pris, du cote du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S., une telle forme, et fait de nouveau appel aussi bien au Comit6 Cen- tral du Parti Communiste de l'U. R. S. S. qu'au Bureau d'Information, pour faire adopter notre point de vue sur la necessite d'un contact direct entre le Comit6 Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. et le Comite Central du Parti Communiste de Yougosla- vie aim de resoudre les dissensions, et de retirer, par consequent, de l'ordre du jour, la discussion sur la situation dans notre Patti, en tenant compte de l'ir- regularite d'une telle discussion sans notre consen- tement. 126 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie salue les Pulls Communistes freres et declare qu'aucune dissension n'empechera le Parti Communiste de Yougoslavie de demeurer fidele a sa politique de solidarite et de collaboration la plus etroite avec le Parti Communiste de l'U.R.S.S. et les autres Partis communistes. Le 20 jinn I948. Le Bureau Politique du C.C. du P.C.Y. Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 DECLARATION DU COMITE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE AU SUJET DE LA RESOLUTION DU BUREAU D'INFORMATION CONCERNA/s4 LA SITUATION DANS LE PAM COMMUNISTE DE YOUGOSLAVIE Le resolution du Bureau d'Information sur la situation dans le Parti communiste yougoslave a, comme on peut le constater dans le texte meme, son histoire preliminaire. Sa base est constituee par les lettres du Comite Central du Parti Communiste (bolchevik) de l'U.R.S.S. adressees au Comite Cen- tral du Parti Communiste yougoslave. Le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. a adresse la premiere lettre, datee du 27 mars, dans laquelle il expose ses accusations contre le Comite Central du Parti Communiste yougoslave, a tous les Partis membres du Bureau d'Information sans que le 129 ????????? 9 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Comite Central du Parti Communiste yougoslave en alt ? informe. Apres quoi, par rintermediaire du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S:S. nous est venue la lettre du C.C. du Parti Commu- niste de Hongrie, oi la position du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R..S.S. est soutenue sur tous les points. Cette lettre du C.C. hongrois a ete adressee egalement aux autres Partis. Par la suite, le Comite Central du Parti Communiste yougoslave a recu des lettres semblables de la part des autres Partis mem- bres du Bureau d'Information, excepte dii Parti Communiste francais et du Parti italien. Le Comite Central du Parti Communiste yougoslave souligne que les Partis Communistes mentionnos ont adopte pour r essentiel le point de vue du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. avant d'avoir entendu l'opinion ou un argument contraire quelcon- que du Comite Central clu Parti Communiste you- goslave Apres cette lettre du Comite Central du Parti Com- muniste de l'U. R. S. S. et les lettres mentionnees des autres Comites Centraux, et apres la reponse du Comite Central du Parti Communiste yougoslave au Comite Central du Parti Communiste de l'U.R. S.S. du 13 avril, le Comite Central du Parti Com- muniste yougoslave a recu encore d'autres lettres du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S., notamment celles du 4 et du 22 mai, qui sont plus ou moms dans la ligne de la premiere lettre. La resolution du Bureau d'Information concemant la ? situation dans le Parti Communiste yougoslave ? n'est, en substance, que la repetition du contenu des lettres adressees par le C.C. du Parti Communiste de. l'U.R.S.S. au Comite Central du Pard Communiste ?-???-?? 130 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 yougoslave. Dans ces lettres, le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. accuse le Comae Central du Parti Communiste yougoslave, et lui demande de reconnaitre ses erreurs, notamment : I? Que les dirigearts du Parti Communiste yougo- slave glorifient pabliquement mais calomnient en secret l'Union sovietique et le Parti Commu- niste de l'U.R.S.S. ; 20 Que les dirigeants du Parti Communiste yougo- slave calomnient l'Armee sovietique et entou- rent les specialistes sovietiques d'une atmos- phere hostile, et que les citoyens sovietiques et le camarade Youdine sont l'objet d'une sur- veillance constartte de la part des organes de la Securite de l'Etat ; 3? Que les cadres du Parti sont sous la surveil- lance du Ministre de l'Interieur et qu'au sein du Parti n'existe ni democratie ni possibilite de critique, mais un systeme d'administration militaire ; 4? Que le Gouvemement yougoslave desire s'assu- rer par l'intermediaire d'espions la faveur des Etats capitalistes et se placer sous leur controle; 5? Que le Parti se dissout dans le Front popu- laire, qu'il ne pent plus etre considere comme une organisation marxiste-leniniste et que les membres du Parti se leurrent des theories des Berstein, Boukharine et Folmarov sur l'in- *ration pacifique des elements capitalistes dans le socialisme ; t3t Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 60 Que l'ambassadeur de l'une des grandes puis- sanceA imperialistes se comporte en Yougoslavie comrne le maitre de dans, que les amis et parents du bourreau des peuples de Yougo- slavie, Neditch, se sont confortablement ins- talles dans les institutions de l'Etat et du Parti Communist.: yougoslave; 70 Que les dirigeants yougoslaves identifient la politique exterieure de l'U.R.S.S. avec cele des Etats imperialistes ; 8? Que les dirigeants du Parti Communiste you- goslave se sont &art& de la voie marxiste- leniniste en cc qui concerne le r6le dirigeant de la classe ouvriere ; 9? Que ],es parachutistes allemands ont &fait l'Etat-Major des ? partisans ? en Yougoslavie, et qu'a. la suite de cet evenement une crise grave est iniervenue clans le mouvement de Liberation nationale et qu'ensuite l'Armee sovietique s'est port& au secours, a libere la Yougoslavie et cree les conditions pour l'arrivee au pouvoir du Parti communiste yougoslave ; ro? Que le Parti Communiste yougoslave a rebattu les ?reifies de tout le monde par sa vantardise avec.ses succes dans la guerre, bien qu'il n'ait pas plus de merite que les Partis Communistes de Pologne, de Tchecoslovaquie, de Roumanie, de Hongrie, d'Albanie, de Bulgarie, etc., etc. A ces accusations il faut ajouter les accusations for- mule,es dans la Resolution des Partis Communistes et dont il West pas fait ?t ici. - 132 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Comme il ressort de la declaration que le Bureau Politique du Parti Communiste yougoslave a adressee a la session de l'Inforrnburo et que nous donne- rons en annexe, le Comite Central du Parti Com- muniste de Yougoslavie ne pouvait pas discuter sur la base de ces accusations du Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S., accusations fon- dees sur des calomnies et des inventions denuees de tout fondement et sur l'ignorance de la situation en Yougoslavie, ii ne pouvait pas discuter avant que n'ait ete constate l'etat reel de choses et que la calomnie ne ffit separee des remarques de principe faites soit par le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S., soit par n'importe quel autre Comite Central des Partis Communistes membres de l'Informburo. Au sujet de la publication de la Resolution de l'Informburo, le Comite Central du Parti Commu- niste yougoslave declare ce qui suit : I. ? La critique contenue dans la Resolution est basee sur des affirmations inexactes et denuees de fondement et constitue une tentative de detruire Jo prestige du Parti Communiste yougoslave a l'etran- ger et dans le pays meme, de provoquer la confu- sion au sein des masses en Yougoslavie et dans le morivement ouvrier international, d'affaiblir l'unite du Parti Communiste yougoslave et son role dirigeant. Il est d'autant plus etonnant que le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. ait refuse de verifier sur place ses affirmations, ainsi que l'avait propose le Comite Central du Parti Corn- mtmiste yougoslave dans sa lettre du 13 avril de cette armee. ? 133 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 II. ? La resolution affirme, sans aucune preuve l'appui, Tie la direction du Parti Communiste yougoslave pursuit une politique hostile a l'Union Sovietique. L'affirmation que l'on fait pen de cas en YougoslaNie des specialistes militaires sovietiques et quo les specialistes civils ont ete soumis a la sur- veillance des organes de la Sarete de l'Etat est abso- lument contraire a la Write. Jusqu'a leur rappel de Yougoslavie, aucun des representants de l'Union So- vietique n'a jamais attire l'attention des autorites yougoslaves sur ce point. Il est absulument faux d'affirmer que qui que ce soit des rewesentants sovie- tiques ait &IS l'objet d'une surveillance en Yougo- slavie, et notamment le camarade Youdine. Cette affirmation, surtout en ce qui concerne le cama- rade Youdine, a exclusivement pour but de discrediter le Parti Communiste yougoslave et sa direction aupres des autres Partis. Bien an contraire, c'est notre declaration, contenue dans la lettre adres- see le 13 avril au Comite Central du Parti Commu- niste de l'U.R.S.S., qui est exacte et fondee sur tme serie de declarations des membres du Parti Commu- niste de Yougoslavie devant les organisations du Parti, de meme que sur les declarations d'autres citoyens yougoslaves, depuis la liberation jusqul aujourd'hui :a savoir que les organes du service de renseignements sovietiques se livraient a un racolage sans scrupules. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie estimait et estime toujours que ce comporte- ment a regard d'un pays o? les communistes forment le parti dirigeant et poursuivent leur chemin vers le socialism, est inadmissible, et qu'il mene la demoralisation des citoyens yougoslaves ainsi ? '34 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 qu'a l'affaiblissement de la direction de l'Etat it du Parti. Le Comite Central du Parti Com- muniste de Yougoslavie considerait et considere tou- jours que l'attitude de la Yougoslavie a. regard de l'U.R.S.S. dolt eqe basee exclusivement sur une confiance et une siticerite reciproques, et s'en tenant a ce principe ii n'est tame pas venu a rid& aux organes yougoslaves de l'Etat de surveiller ou de controler, de quelque facon que ce fat, des citoyens sovietiques en Yougoslavie. III. ? La resolution critique la politique du Parti Communiste de Yougoslavie en ce qui conceme la conduite de la lutte de classe, et en particulier la politique du Parti Communiste de Yougoslavie dans les campagnes. Des passages connus de Lenine sont cites a l'appui. Le Comite Central du Parti corn- muniste yougoslave fait ressortir que dans sa poli- tique de limitation des elements capitalistes dans les villages il s'inspire des theses memes de 'Arline, ce que les auteurs de la resolution, s'ils en avaient pris la peine, auraient Pu lire dans les articles et les documents du Parti qui ont ete publies, et aussi se convaincre de l'application reelle de cette politique. C'est pourquoi les accusations formulees dans cette resolution, ainsi que les accusations du Comite Cen- tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S., ne font qu'enfoncer une porte ouverte et, objectivement, conduisent inevitablement a l'encouragement et au soutien des elements reactionnaires dans les villes et a la campagne, de meme gulls provoquent la confu- sion au sein de la population, comme quoi le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie et sa politique etaient responsables des difficult& objectives, surtout en matiere de ravitaillement, inherentes a la - 135 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 periode de transition du capitalisme au socialisme. Le Comite Central du Parti Communiste de Yougo- slavie considere que, en taut que methode, il est inadmissible qu'on juge de son activite d'apres des citations arrachees de leur contexte, prises dans les periodes les plus diverses de la lutte, ou d'apres des faits isoles, et meme &formes. Ii considere ega- lement que, dans l'appreciation de sa politique, de meme que de celle des autres partis il taut en premier lieu tenir compte des realisations concretes du Parti : si oui ou non le Parti en question rern- porte des succes dans la lutte pour la transformation socialiste du pays, si oui ou non il a reussi a affai- blir les elements capitalistes, si oui ou non il a reussi a renlorcer le secteur de l'economie nationale. IV. ? Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie ne peut que repousser avec indignation les affirmations scion lesquelles les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie devient sur la voie d'un parti de koulaks, sur la vole de la liquidation du Parti Communiste de Yougoslavie ; qu'il n'existe pas de democratic dans le Parti et qu'on y cultive les methodes de direction militaires ; que dans le Parti les droits elementaires des membres ? sont foul& aux pieds et qu'on repond par d'impitoyables represailles a la plus legere critique des irregula- rites ?, etc... Est-ce que ces memes membres du Parti qui dans des milliers de combats ont regarde la mort en face pourraient supporter dans le Parti une situation indigne d'un homme et d'un commu- niste ? L'affirmation que personne n'ose critiquer dans le Parti est une injure sanglante pour chaque membre de notre Parti et un outrage jete sur le passe heroique et glorieux ainsi que sur la lutte actuelle ? 136 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 pour le relevement et la reconstruction du pays. Le Comite Central du Parti Communiste yougoslave sou- ligne avec force qu'il est faux d'affirmer qu'il n'y a pas de democratie dans le Parti du seul fait que les elections n'ont pas encore eu lieu au sein de certaines organisations du Parti. C'est une conse- quence de la guerre et du developpement agite d'apres- guerre qu'a traverse le Parti Communiste de Yougo- slavie et qui s'est manifest& en son temps dans d'autres Partis, et egalement dans le Parti Commu- niste de l'U.R.S.S. En cc qui concerne l'affirmation que le Parti se dissout dans le Front Populaire, que les facteurs dirigeants s'engagent dans la voie du parti des kou- lacks, cette affirmation mene objectivement a. la des- truction de l'union des masses laborieuses, realisee sous la direction de la classe ouvriere. Elle mene l'isolement du Parti des masses laborieuses. Cette affirmation a sa racine dans l'incomprehension des rapports entre le Parti et le Front en Yougoslavie et de la facon dont se realise le role dirigeant de la classe ouvriere au sein du Front Populaire. L?ncore on ne part pas de faits mais d'affirmations montees de toutes pieces, et qui deviennent par la suite l'objet de polemiques oit l'on utilise des theses bien connues du leninisme, qu'aucun responsable du Parti Commu- niste de Yougoslavie n'a jamais contestees. Mais les faits, ainsi que de nombreuses declarations faites au cours de la guerre, et apres la guerre, non seu- lement par les commurtistes mais aussi par les non- communistes du Front Populaire, disent clairement : I? Que le Parti Communiste ea la force dirigeante du Front; ? 137 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 2? Que .le Parti Communiste ne se dilue pas dans le Front, mais que, au contraire, ideologiquement et politiquement, le Parti eleve les masses, membres du Front, les eduquant dans l'esprit de sa politique du marxisme-1 eninisme ; 3? Qu'en pratique, le Front Populaire de Yougo- slavie lutte pour le socialisme, ce qui ne pourrait certaineme at pas etre le cas si ? des groupes poli- tiques divers ?, tels que les partis bourgeois, les koulaks, les commercants, les petits fabricants et autres, jouaient un role quelconque dans son sein, comme le cut la Resolution, ou bien si le Front Popu- laire repre3entait une coalition entre le Parti Corn- muniste et les autres partis ; ou une forme d'en- tente entre le proletariat et Ia bourgeoisie ; 40 Que le Parti n'adopte pas le programme du Front Populaire. Au contraire, le Front Populaire recoit les directives et applique le programme du Parti Communiste, ce qui est tout naturel, si l'on considere son resle dirigeant au sein du Front. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie souligne a ce propos qu'une des taches les plus importantes du Parti est le rassemblement id? logique et politique des masses du Front, la coordi- nation de l'activite politique du Front avec l'acti- vite du Parti, ainsi que l'activite du Front sur tons les plans. Enfin, le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie fait ressortir que la majorite de ses membres ne sont pas cooptes mais elus. Dans son calcul, le Comite Central du Parti Communiste de n'a pas tenu compte des membres du 138 - Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Politbureau qui ont ? elus separement a la 5? Con- ference nationale, et c'est pourquoi II faut ajouter 7 autres membres du Politbureau an nombre des 22 membres du Comite Central du Parti Commu- niste de Yougoslavie mentionnes par le Comite Cen- tral du Parti Communiste de l'U.R.S.S. dans une de ses lettres. Il est monstrueux de reprocher a un Comite Central du Parti Communiste qui a perdu an cours de la guerre ro de ses membres, d'avoir coopte a leur place 7 camarades pris principalement dans les rangs des candidats au Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie repousse comme ridicule et fausse la declaration de l'Informburo sur l'illegalite du Parti Communiste de Yougoslavie et la considere en outre comme une preuve de la non-comprehension des for- mes de l'activite du Parti yougoslave dans les condi- tions et les moments clonnes. Les formes de l'acti- vite du Parti Communiste de Yougoslavie sont le pro- duit des conditions concretes d'une longue pratique revolutionnaire de notre Parti, elles se sont averees justes et ont ? un facteur important avec lequel le Parti a conquis la confiance des masses. V. ? Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie repousse avec indignation l'accusa- tion qu'un regime turc ? regne dans le Parti, et quo les dirigeants yougoslaves ont cache an Parti la critique de la fausse politique du Comite Central, cache au Parti et an peuple les veritables raisons du reglement de comptes avec- les camarades Hebrang et Jouyovitch. Le Comite Central du Parti Corn- muniste de Yougoslavie n'a Pu publier la lettre du 139 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Comae Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. tant que celui-ci ne l'avait pas fait lui-meme. Cepen- dant tous les cadres du Parti Communiste de You- goslavie ont ete mis au courant du contenu de la lettre du Comite Central du Parti Communiste de et tons les membres du Parti Commu- niste ont obtenu des informations en ce qui conceme les cas de Hebrang et de Jouyovitch. Le Comit6 Central du Parti Communiste yougoslave tient a. exprimer son etonnement de ce que les representants des Partis, membres de l'Informburo, aient Pu prendre la defense de Hebrang et Jouyovitch sans demander aucun renseignement au Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie. Le Comite Cen- tral du Parti Communiste de Yougoslavie est &tonne que Fon puisse defendre des hommes tels que Jouyo- vitch, qui, en 1937, sur la decision du Komintern, fut exclu avec Gorkitch du Comite Central du Parti Communiste yougoslave, ou comme Hebrang qui se comporta comme un traitre devant la police oustachie, ce qu'il cacha au Parti, ,et qui, tons les deux, travaillerent a provoquer une scission au sein du Parti et recoururent au sabotage de la reconstruction et de l'industrialisation de la Yougo- slavie. A--ce sujet, le Comite Central du Parti Com- muniste de Yougoslavie publie des documents corn- plementaires concerna,nt Hebrang et Jouyovitch. VI. ? Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie repousse comme absurde l'affirma- tion que, ces derniers temps, les dirigeants yougo- slaves aient pris des mesures trop hatives et ? &ma- gogiques ? concemant la nationalisation de la petite industrie et du petit commerce. Ces mesures ont ete, en realite, noises an point six mois avant les accu- - 140 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 sations formulees par le Comite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. contre le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie et elles sont le resultat du renforcement et du developpement du secteur socialiste. Le passage extrait du raiscours du camarade Kar- delj n'a qu'une importance generale, tandis que, dans son ensemble, ce discours expose la ligne du Parti en ce qui concerne e refoulement progressif des elements capitalistes dans la phase actuelle. Quand on considere tout cela, on comprend pour- quoi l'organe du Bureau d'Information, de meme que la presse sovie tique et celle de certains autres Partis, n'ont publie, ces demiers temps, aucune infor- mation sur les succes obtenus dans 1) edification econo- mique de la Yougoslavie, par exemple : les mesures pour la liquidation des elements capitalistes, les succes dans la realisation du plan, l'emulation socialiste, en l'honneur du Congres du Parti, de la classe) ouvriere et des masses laborieuses rassemblees dans le Front Populaire, etc. Mais les faits sont l?En les passant sous silence, les critiques formulees contre la politique economique du Gouvernement et contre la ligne du Comite Cen- tral du Parti Communiste de Yougoslavie dans les questions economiques paraissent d'autant plus arbi- traires et denuees de fondement. VII. ? Le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie affirme qu'aucun dirigeant n'a jamais pense que la Yougoslavie pent se passer de l'aide des pays de democratic populaire et de l'U.R.S.S. dans la construction du socialisme et la sauvegarde ? 141 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 de l'independance du pays. Seules des personnes ayant perdu tout sens de la realite peuvent affirmer une chose semblable. Mais le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie se volt oglige de souligner a ce sujet que cette aide et cette collabo- ration ne dependent pas seulement de lui, mais aussi des pays de democratie et de l'Union Sovietique. Le Comite Central du Parti Communiste de Yougo- slavie estime que ce soutien dolt dependre de la poli- tique interieure et exterieure de la Yougoslavie et nullement du fait qu'il n'a Pu accepter des accusations sans fondement, basees sur de pures inventions. L'affirmation selon laquelle les dirigeants yougo- slaves se preparent a pactiser avec les imperialistes et a marchan.der l'independance de leur pays ? est invent& de toutes pieces et represente la plus grave parmi les calomnies lancees contre la Yougoslavie nouvelle. Nearunoins le Comite Central du Parti Commu- niste de Yougoslavie se volt force de souligner que dans catains pays de democratie populaire les organes du Parti et de l'Etat ont commis toute une genie d'actes, nullement provoques, ten- dant a offenser les peuples yougoslaves, leur Gou- vemement et leurs representants, actes de nature a affaiblir la collaboration et a troubler les relations avec la Yougoslavie. Le Comite Central du Parti Communiste yougo- slave ne se considere plus, a l'avenir, corm:Le tenu de passer de tels actes sous silence. VIIL ? Du fait qu'il a refuse de discuter des erreurs dont il ne se reconnait pas coupable, le Comite Central du Parti Communiste de Yougo- - 142 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19: CIA-RDP82-00457R007400310005-5 slavie considere n'avoir pas port& en quoi que cc soit, atteinte a l'unite dv front communiste. L'unite de ce front n'est pas basee sur la reconnaissance d'erreurs inventees de toutes pieces et de calomnies, mais bien sur le fait que, oui ou non, la politique d'un Parti est reellement interna.tionaliste. Cependant, ii est impossible de passer sous silence le fait que le Bureau d'Information a abandonne les principes sur lesquels il a ete fondle et scion lesquels chaque Parti garde sa liberte en cc qui concerne l'adoption des decisions prises. Le Bureau d'Information, par contre, non seule- ment oblige les dirigeants du Parti Communiste de Yougoslavie a reconnaitre avoir commis des erreurs, mais encore invite les membres du Parti Communiste de Yougoslavie a se rebeller au sein du Parti, et I. briser son unite. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie ne pourra jamais accepter que sa politique soit mise en discussion sur la base de pures inven- tions et de rapports &flues de toute camaraderie, sans confiance reciproque. 11 y a la manque de tout fondement de principe et c'est dans cc sens, et uni- quement dans ce sens que le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie a considere n'ete pas sur un pied d'egalite dans la discussion, et declare no pouvoir l'accepter sur ces bases. D'autre part, le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie repousse resolument l'accusation que le Parti Communiste de Yougoslavie alt pris une posi- tion nationaliste. Par toute sa politique interieure et exterieure, par sa lutte au cours de la guerre libera- trice, de memo que par la solution de la question natio- nale en Yougoslavie, le Parti Communiste yougo- - 143 ? Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5 slave a demontre le contraire. Ces accusations sans fondement representent la plus grande injustice histo- rique envers notre Parti, notre dasse ouvriere et les masses laborieuses, envers les peuples yougoslaves en general et envers leur lutte genereuse et herolque. De l'avis du Comite Central du Parti Communiste yougoslave il est evident que les accusations du Co- mite Central du Parti Communiste de l'U.R.S.S. sez_ ront exploitees par la propagande ennemie et serviront a calomnier l'Union Sovietique, la Yougoslavie et les autres pays democratiques. Neanrnoins, le Comite Central du Parti Communiste de Yougoslavie declare qu'il n'est pas responsable de cet ?t de choses qu'il n'a provoque par aucun de ses actes. Le Comite Central du Parti Communiste de You- goslavie invite les membres du Parti a serrer leurs rangs dans la lutte pour la realisation de la ligne du Parti et la consolidation de runite. Ii appelle la classe ouvriere et toutes les masses laborieuses rassemblees dans le Front Populaire a poursuivre encore plus opiniatrement rceuvre de rectification de notre patrie socialiste. C'est la la seule facon de prouver (land la pratique combien toutes ces accusations sont injustifiees. Belgrade, le 29 juin 1948. Session pleniere du C.C. du P.C.Y. Edite par ? Le Livre Yougoslave ?, 30, rue Louis-le-Grand, Paris. Neumann RICHARD, 94, rue abSpuenson, Perla (18.). Approved For Release 2004/02/19 : CIA-RDP82-00457R007400310005-5